Les deux costez du Psalterion E G, & K D monstrent les triangles de bois, qui seruent de cheualets aux chordes, excepté la derniere C G, qui a vn cheualet à part marqué de la lettre B. Or cette chorde sert de bourdon, & est attachée à l'vne des pointes de fer qui sont tout au long du costé K C, comme les autres chordes, & de l'autre costé aux cheuilles, qui sont semblables à celles des Epinettes, & qui seruent pour bander les chordes auec le marteau α β ♪ ; ce qui se fait en tournant β ♪ lors que l'on a fait entrer la cheuille dans le [p174] trou quarré α. D'où l'on peut conclure que ce marteau se rapporte au Guindax ou Cabestan, ou à l'vne des autres machines dont i'ay traité dans les mechaniques. Or ce marteau peut estre de fer, ou de leton, ou de telle autre matiere que l'on voudra. Le haut de son manche, à sçauoir γ sert pour tordre les chordes, & pour faire leurs boucles ou anneaux qui s'attachent aux pointes de fer. M & L monstrent les deux roses de cet instrument, encore que l'vne des deux puisse suffire : mais il faut remarquer que la maniere de sonner de cet instrument est differente de celle des autres, d'autant que l'on vse du baston ε ζ, que l'on tient de la main droite par le manche, ou la poignée ε pour en frapper les chordes auec le bout courbé ζ, que l'on laisse tomber doucement sur les chordes, afin qu'il fasse de petits bonds, qui suppleent en quelque façon les tremblemens des autres instrumens ; de sorte que l'on peut mettre le Psalterion [p174bis] entre les instrumens de percussion, encore que l'on puisse toucher ses chordes auec la plume ou les doigts, comme la Harpe, la Mandore, & le Cistre. La lettre P signifie la profondeur, ou l'espaisseur du Psalterion, que l'on peut faire de toutes sortes de grandeurs, car l'on peut donner cinq ou six pieds d'estenduë à la plus grosse chorde, comme l'on fait à celle des plus grands Clauecins, quoy que l'on leur donne seulement vn pied de longueur de chaque costé ou enuiron, afin qu'ils soient portatifs.
Les petits fers N O, qui ont trois trous, & qui sont faits en forme de lis, attachent le couuercle qui ferme le Psalterion, lequel a ce priuilege par dessus les autres instrumens, que l'on apprend a en sonner dans l'espace d'vne ou deux heures, ce qui le fait estimer de ceux qui n'ont pas dauantage de temps pour l'employer à cet exercice. Or ces premieres chordes sont de leton, & les autres d'acier, lesquelles ont vne certaine pointe & gayeté qui ne se rencontre pas dans les autres instrumens, tant à raison des petits sauts & reiallissemens du baston, que de la briefuetè & tension des chordes, qui sont capables de toutes sortes de chansons, pourueu que l'on y mette toutes les chordes necessaires ; car encore que cettuy-cy soit accordé par ♭ mol, il est tres-aysé de l'accorder par ♮ quarre, si l'on veut sonner deux ou plusieurs parties ensemble sur cet instrument, l'on peut auoir deux bastons, ou toucher vne, deux, ou plusieurs parties de la main gauche, tandis que la main droite frappe les chordes auec le baston. Quant à sa fabrique & à sa matiere elle n'est pas differente de celle de l'Epinette, dont ie parleray apres. Mais l'on peut faire le Psalterion double ou triple, par le moyen de trois ou plusieurs cheualets trauersans, afin de sonner les trois genres de Musique sur vn mesme instrument ; il peut aussi seruir pour apprendre à chanter & à entonner iuste. Or on le peut toucher auec tant d'industrie & d'adresse, qu'il ne donnera pas moins de plaisir que les autres instrumens. Quant à sa Tablature on la peut marquer par les notes de la Musique, ou par les lettres de la main Harmonique, A, B, C, &c. ou par les nombres dont se seruent quelques-vns en chantant vn, deux, trois, quatre, cinq, &c. au lieu d'vt, re, mi, fa, sol, &c. de sorte que les treize premiers nombres peuuent seruir pour tous les chants, dont cet instrument est capable : car pourueu que l'on sçache le son de chaque chorde, l'vnité seruira au plus graue, le binaire au second, le ternaire au troisiesme, & ainsi des autres iusques au treziesme qui signifie le son le plus aigu.
PROPOSITION XXVI [XXVII]. Expliquer la figure, la matiere, les parties, l'accord, & l'vsage des Regales de bois, que l'on appelle Claquebois, Patoüilles, & Eschelettes. Pvis que les Flamands se seruent de morceaux de bois pour faire des Regales semblables aux Epinettes, & que ie ne veux rien obmettre de tout ce qui est en vsage chez nos voisins, il est raisonnable de representer cet instrument composé de dix-sept bastons, afin qu'il ayt l'estenduë d'vne Dix-septiesme, dont le son le plus graue est fait par A C, qui doit estre cinq fois aussi long que B D, puis que leurs deux sons suiuent la raison de cinq à vn ; quoy qu'on y puisse adiouster autant de bastons comme il y a de chordes sur l'Epinette. A B G H monstre le parallelogramme qui contient les dix-sept marches du clauier, dont chacune est semblable à la marche E F que i'ay mise à part, afin que l'on comprenne comment la teste F frappe les bastons de ce Claquebois lors que l'on abbaisse la palette E. Or les bastons sont attachez à des clous, ou à des cheuilles en α & β, & sous A & C, afin qu'ils tiennent ferme lors qu'ils sont tendus en l'air. Quant à la matiere on les fait d'vn bois resonnant, comme de hestre, ou de tel autre bois que l'on veut ; mais si on les faisoit d'acier, de leton, ou d'argent, ils rendroient vne harmonie plus agreable. L'accord de ces bastons depend de leurs grandeurs qu'il faut proportionner selon les loix que i'ay prescrit dans les liures de la Theorie : mais leur vsage peut apporter de la lumiere à la Physique, encore que ceux qui en vsent se contentent du plaisir qu'ils reçoiuent des sons, ou de l'apprentissage qu'ils font auec cet instrument pour toucher apres les carillons des cloches, dont [p176] ils se seruent en Flandre pour ioüer toutes sortes de chansons & de concerts, comme ie monstreray dans le liure des Cloches ; d'autant que l'on peut determiner quel est le ton de toutes sortes de corps par le moyen de ces Regales, & par consequent l'on peut sçauoir la raison que leur pesanteur à auec leurs sons, afin de conclure de nouuelles choses de leurs qualitez manifestes ou ocultes ; par exemple si l'on fait des Cylindres de plusieurs sortes de pierres, les sons plus aigus feront voir celles qui seront plus dures, plus seiches, ou plus legeres, &c.
l'adiouste encore la figure B D E pour representer l'eschelle dont les Turcs & plusieurs autres se seruent en frappant dessus auec vn petit baston au bout duquel on met vne petite boule. Cet instrument est composé de douze bastons qui vont tousjours en se diminuant depuis le 12 D E iusques au premier A B. Le plus grand baston a ordinairement 10 pouces de longueur, & consequemment le dernier doit estre de trois pouces & 1/3, afin de faire la Douziesme dont la raison est de 3 à 1, encore que les Facteurs les diminuent si peu que le premier est seulement double du dernier, parce qu'ils recompensent la longueur par l'espaisseur ; mais ie monstreray plus exactement dans les liures de la Theorie, quelle proportion il y a entre les corps solides & leurs sons. Quant à la base de ces bastons Cylindriques, elle a coustumé d'estre Elliptique, quoy qu'elle puisse auoir telle autre figure que l'on voudra : par exemple la ronde, ou la quarrée, car on les peut faire parallelepipedes, en forme de prismes, &c. L'on peut sçauoir la quantité de chaque baston en trouuant l'aire de l'ellipse de leurs bouts, dont le plus grand diametre est 1/9, ou 1/10 partie de longueur, & le moindre est sesquialtere du plus grand, car la hauteur ou longueur du Cylindre multipliée par sa base donnera la solidité, & consequemment la quantité du baston. Il faut aussi remarquer que l'on perce chaque baston vers ses deux extremitez, afin de les attacher tellement ensemble qu'ils soient separez par le moyen d'vne petite patenostre ou boule, de peur qu'ils ne se touchent, autrement l'on ne pourroit pas les frapper si distinctement les vns apres les autres comme il est requis pour en distinguer leurs sons, qui donnent autant de plaisir que ceux des autres instrumens, lors qu'on fait les diminutions & les fredons dont cette eschelle est capable. Or ie viens aux instrumens qui se touchent auec l'archet, afin qu'il ne manque rien dans cet œuure.
Or il y a plusieurs choses à considerer dans les sons que fait l'archet [de la Viole] en touchant & en pressant la chorde, car les tours & retours de la chorde se peuuent aussi bien faire de haut en bas, & de bas en haut, que de droit à gauche, comme il arriue lors que l'on pese sur la chorde, ou qu'on la frappe, ou que l'on la tire de haut en bas, & au contraire : c'est pourquoy il faut voir comme l'archet luy fait faire ses retours ; s'il les luy fait faire plus ou moins grands que quand on la touche du doigt, & s'il en diminuë, ou s'il en augmente le nombre : Et puis il faut rechercher la raison pourquoy le son que fait la chorde par le moyen de l'archet, est different de celuy qu'elle fait quand on la touche du doigt ou de la plume, car puis que la chorde fait tousiours vn nombre esgal de tours, & de retours dans vn temps esgal, il semble que le son deuroit estre esgal, ce qui n'arriue pas, & consequemment l'archet y contribuë quelque chose de particulier, ce qu'il fait en froissant la chorde & en renfermant de l'air entre elle & luy, lequel est contraint de receuoir autant d'allées & de venuës comme en fait la chorde, qui frappe seulement l'air libre quand on la touche sans archet. C'est pourquoy l'on peut dire que le son de la Viole, & des autres instrumens à archet, est composé de trois ou quatre sortes de mouuemens, à sçauoir de celuy de la chorde & de l'air libre, & de celuy de l'air contraint ou enfermé, & de l'archet qui gouuerne celuy de la chorde comme l'on veut, car il empesche qu'elle ne fasse ses tours aussi grands comme elle les feroit si elle estoit touchée aussi fort du doigt que de l'archet, & parce qu'il la retient en telle distance de sa ligne de direction que l'on veut, il en renforce ou en adoucit le son comme il plaist à celuy qui le tient, & qui le meut. Or l'on peut expliquer ce que fait l'archet aux tremblemens de la chorde par ce que fait le doigt que l'on passe fort viste sur les trous d'vn Flageollet tandis que l'on en sonne, car il ne change pas le nombre des tremblemens, ou des battemens du vent, ny consequemment l'aigu du son, mais il luy donne vn nouueau mouuement qui est quasi semblable aux fredons que l'on fait de la gorge, qui ne changent pas les tons ou l'aigu de la voix, & qui luy seruent seulement d'vn nouuel ornement.
PROPOSITION XI [IX]. Determiner pourquoy vne chorde touchée à vuide fait plusieurs sons en mesme temps. Il semble qu'Aristote a cogneu cette experience, lors qu'il a fait la question pourquoy le son graue contient l'aigu dans le 8. Probleme de la 19. Section, pourquoy il deuient plus aigu en finissant, dans l'onziesme : à quoy l'on peut rapporter le 12 & le 13. Probleme, & d'où plusieurs autres Problemes de la mesme Section peuuent estre entendus, de sorte que cette Proposition est fort vtile pour la Philosophie d'Aristote. Mais il faut remarquer qu'il n'a pas sceu que la chorde frappée, & sonnée à vuide fait du moins cinq sons differens en mesme temps, dont le premier est le son naturel de la chorde, qui sert de fondement aux autres, & auquel on a seulement esgard pour le chant & pour les parties de la Musique, d'autant que les autres sont si foibles qu'il n'y a que les meilleures oreilles qui les entendent aysément. Or il faut choisir vn grand silence pour les apperceuoir, encore qu'il ne soit plus necessaire quand on y a l'oreille accoustumée : & si les Musiciens ne peuuent les ouyr aussi tost qu'ils touchent quelque chorde d'vn Luth, d'vne Viole, ou d'vn autre instrument, comme il arriue à plusieurs ioueurs de Luth, qui sont tellement preuenus & preoccupez des sons naturels de la chorde, qu'il n'y a (ce semble) plus de lieu dans leur sens commun, ou dans leur imagination pour receuoir l'idée ou l'espece de ces petits sons delicats, il faut qu'ils ayent patience, ou qu'ils prennent vne Basse de Viole, dont ils touchent la 6, 5, ou 4. chorde la nuit, & qu'ils se rendent grandement attentifs, car il est difficile qu'ils la touchent delicatement auec l'archet, qu'ils n'entendent plusieurs sons en mesme temps. Quant à moy ie n'y ay nulle difficulté, & i'ay rencontré plusieurs Musiciens qui les entendent aussi bien que moy, & ne doute nullement que chacun ne les entende, lors que l'on y apportera l'attention necessaire : c'est pourquoy ie mets icy les obseruations que i'ay iustifiées tres-exactement plus de cent fois, tant sur vne Viole & sur vn Tuorbe, que sur deux Monochordes, dont l'vn a ses chordes de leton, & l'autre de boyau & de leton, & dont l'vn à trois pieds, & l'autre quatre pieds ; de sorte qu'il est tres-certain que ces differens sons ne viennent pas des autres chordes qui sont sur les instrumens, & qui tremblent sans estre touchées, comme i'ay dit ailleurs, puis que la seule chorde des Monochordes fait les mesmes sons.
Or puis que chaque son est determiné quant au graue, ou à l'aigu par le nombre des battemens de l'air, & que la chorde ne le peut battre qu'vn certain nombre de fois dans vn mesme temps, il est necessaire que l'air ayant esté battu se reflechisse sur la chorde, & qu'en faisant son retour elle luy donne vn nouueau mouuement ; ce que l'on peut conceuoir en deux manieres, car l'on peut dire que l'air a vne plus grande tension, c'est à dire qu'il est tellement disposé, que quand il est frappé il va plus viste, & a ses retours plus frequens que la chorde, ou les autres corps par lesquels il est frappé ; de mesme que la chorde qui est tenduë sur vn instrument, va beaucoup plus viste que le doigt, la plume, ou l'archet dont elle est touchée, à raison de la disposition qu'elle a acquise par sa tension : ou bien l'on peut dire que l'air ayant esté frappé & enuoyé, par exemple, à costé droit de la chorde reuient apres qu'elle s'en va à main gauche, de sorte qu'elle le trouue en chemin, & qu'elle le repousse pour la seconde fois en luy adioustant vn nouueau mouuement, afin qu'il face desormais l'Octaue en haut auec le mouuement, ou le son naturel de la chorde, qui garde tousiours vn mesme temps pour vn mesme nombre de retours, tandis que l'air fait deux retours contre vn : mais quand la chorde le rencontre la troisiesme fois, elle luy imprime encore vn 3. mouuement, de sorte qu'il a trois retours contre vn pour faire la Douziesme, & puis la Quinziesme, & la Dix-septiesme. A quoy l'on peut adiouster que l'air ayant esté frappé par la chorde, se diuise premierement en deux parties, puis en 3, 4, 5, &c. qui font les sons precedens, parce que cette diuision est la plus aysée de toutes : & si l'on admet les atomes de Democrite, l'on peut dire que les differentes parties de la chorde qui frappent l'air differemment, diuisent & rompent la Sphere de l'air en 2, 3, 4 & 5 parties, ou que la mesme partie de la chorde le rompt differemment selon ses differentes dispositions ; de sorte que l'vne des parties de l'air se rompt en deux, l'autre en trois, quatre ou cinq parties, &c.
Or si l'on suppose que la chorde entiere contienne tous les sons qui peuuent estre faits par sa diuision, il faut dire qu'elle fait seulement paroistre ceux qui viennent de la premiere, seconde, ou troisiesme bissection, dont [p211] i'ay parlé dans le liure des Consonances & dans celuy des Dissonances. Quelques-vns ont recours aux differentes surfaces de la chorde pour expliquer tous ces sons, & disent que le milieu fait vn son different de celuy que fait la surface exterieure, mais il n'y a nulle apparence de croire que la chorde soit diuisée en plusieurs cylindres concaues, qui couurent le cylindre conuexe du milieu, comme les peaux d'oignon se couurent les vnes les autres. Et bien que la chorde fust tissuë de ces differens cylindres, elle ne pourroit faire des sons differens, si elle ne frappoit l'air 1, 2, 3, 4 & 5 fois en mesme temps : ce qui n'est pas plus aysé à expliquer par la multitude de ces cylindres, que par les autres voyes, soit que l'on attribuë l'aigu du son aux retours de l'air interieur, ou de l'exterieur.
COROLLAIRE II Il est plus probable que ces differens sons viennent des differens mouuemens de l'air exterieur que de ceux de l'interieur, & que celuy-là estant frappé par la chorde fait quantité de petits mouuemens semblables a ceux de l'eau des verres que l'on fait sonner en pressant le doigt sur le bord, ou à ceux de l'eau, dans laquelle on plonge le bout d'vn Monochorde, dont la chorde de leton est partie en l'eau & partie en l'air, car estant touchée, l'eau fait plusieurs fremissemens, qui feroient peut-estre entendre les sons precedens, si l'ouye estoit assez delicate : en effet i'ay souuent experimenté que le coulement du doigt sur le bord du verre fait deux ou trois sons en mesme temps, comme ie diray dans le liure des Cloches, qui font semblablement plusieurs sons.
Ceux qui croyent que l'air est composé d'atomes, peuuent dire que les instrumens à vent sonnent lors qu'ils sont frappez par vne assez grande multitude de ces petits corps, qui se meuuent iusques à l'oreille des auditeurs, & que si la terre ne les pousse pas plus loin que chaque animal pousse les siens, que la sphere de l'air est fort petite : à laquelle succede le vuide ou l'ether, dans lequel les instrumens ne peuuent sonner. Mais il est plus vray semblable que l'air est continu depuis la terre iusques au firmament, & peut-estre par de là iusques à l'infiny, où iusques où il a pleu à Dieu de l'estendre, & que celuy que nous respirons n'est different de l'autre qu'en ce qu'il est meslé de plusieurs corps heterogenes, que l'on appelle vapeurs & exhalaisons, lesquelles sont peut-estre autour de la Lune, du Soleil & des Estoilles, comme autour de nostre terre, laquelle nous metterions entre les Planettes, si nous estions dans le Soleil, ou dans Mars. Reste maintenant à considerer si l'eau peut seruir pour faire sonner ces instrumens ; ce qui est tres-aysé à resoudre par l'experience, qui monstre qu'il n'est pas possible de les faire parler, de quelque maniere qu'on les embouche entre deux eaux, car ils ne font nul son lors que leur lumiere, ou leur emboucheure est enfoncée dans l'eau, qui peut seulement seruir pour les faire gazoüiller & fredonner, quand la lumiere est hors de l'eau ; comme il arriue aux petits instrumens dont on vse pour imiter le chant du Rossignol, ou des autres oyseaux, parce que le vent que l'on pousse s'insinuë dans l'eau, & la fait sousleuer en quantité de petites particules, qui sont cause de la diminution, & des tremblemens & martelemens du son.
Le quatriesme Chalumeau est appellé Eunuque par quelques-vns, mais la difference de ses sons ne vient pas de celle de ses trous, ny de sa longueur, comme il arriue aux autres : car elle ne fait point d'autre son que celuy de la bouche, ou de la langue qui parle, dont elle augmente la force & la resonance par le moyen de sa longueur & de sa capacité, & par vne petite peau de cuir mince, & deliée comme la peau d'vn oignon, dont on affuble le haut, où l'on void A, afin que le vent & la voix que l'on pousse par le trou B, qui fait l'emboucheure, aille frapper cette peau comme vn petit tambour, qui donne vn nouuel agreement à la voix par ses petits tremblemens qui la reflechissent. La boëtte ou le pauillon A B, sert à couurir ladite peau, & ses trous donnent l'issuë à la voix, quoy qu'ils ne soient pas necessaires. Or l'on fait quatre ou cinq parties differentes de ces Flustes pour vn concert entier, qui a cela par dessus toutes les autres Flustes, qu'il imite dauantage le concert des voix, car il ne luy manque que la seule prononciation, dont on approche de bien pres auec ces Flustes. Ce que les Organistes & les Facteurs doiuent soigneusement remarquer, afin d'inuenter des ieux nouueaux, qui imitent beaucoup mieux les voix humaines que leurs Regales, & de tromper tellement leurs Auditeurs, qu'ils croyent entendre vn meilleur concert que celuy des voix, qui sont priuées de la douceur de l'harmonie, & des charmes qui viennent des petites peaux que l'on peut adiouster en diuers endroits des tuyaux & des Flustes.
Quant à la disposition de cette figure [de la Vielle], si on la regarde du costé D T en voyant les lettres selon leur disposition ordinaire, on la verra de la mesme façon dont ceux qui en ioüent la tiennent & l'enuisagent, car ils mettent le bras gauche dessouz, afin de pousser les marches de la main gauche, & faire tels interualles qu'ils veulent par le mouuement des doigts, tandis que la main droite torne la maniuelle, & consequemment la rouë, qui fait sonner les chordes, ausquelles on attache de petits morceaux, ou floccons de cotton [p214] vis à vis de la rouë, afin d'adoucir son frayement & ses sons. Mais parce que la main gauche ne peut faire les gentillesses du manche des Violes sur le clauier de la Vielle, elle est priuée de plusieurs beautez, dont elle seroit capable, si l'on pouuoit suppleer tous les tremblemens, & les coups rauissans de l'archet par quelque industrie, que plusieurs ont recherchée en collant vn escheueau de crin de cheual, ou de soye cruë, ou filée sur la rouë, & en faisant des archets mobiles, ou immobiles de plusieurs façons, mais l'on n'a peu suppleer les mouuemens de la sçauante main de ceux qui charment les oreilles par les instrumens à manches touchez, & non touchez, dont i'ay parlé dans les discours precedens. La tablature de la Vielle n'est pas differente de celle de la Musique, quoy que l'on en puisse inuenter vne autre propre pour les aueugles, puis que l'on peut leur enseigner à lire & à escrire, comme i'ay dit ailleurs, où i'ay monstré la maniere d'enseigner à lire & à escrire aux sourds, pour lesquels i'ay dressé de la tablature dans la 17. Proposition du troisiesme liure.
L'on peut augmenter le nombre des chordes [de la Vielle], que l'on met ordinairement à l'vnisson, ou à l'Octaue, comme celles des doubles, ou triples Clauecins ; mais si l'on met six bourdons qui fassent l'Octaue, la Douziesme, la Quinziesme, la Dix-septiesme & la Dix-neufiesme, suiuant les nombres 1, 2, 3, 4, 5 & 6, l'on aura vne parfaite Harmonie, que l'on pourra varier en differentes manieres, en adioustant ou soustrayant telles chordes que l'on voudra, & en les esloignant de la rouë N O P : car ces chordes du bourdon & les autres ne peuuent sonner si elles ne touchent à la rouë qui leur sert d'archet ; c'est pourquoy elle doit estre bien polie, afin que les chordes ne souffrent point de sauts en frayant dessus : mais il est necessaire de la frotter de Colophone, comme le crin ou la soye des archets ordinaires du Violon, autrement les chordes ne sonneroient pas. Mais cette rouë n'a pas les charmes de l'archet, quoy que l'on puisse remedier à cette imperfection. Or chaque marche du clauier de la Vielle a deux petits morceaux de bois perpendiculaires, que l'on peut nommer les touches, puis qu'elles seruent pour toucher les deux chordes qui sont à l'vnisson, lors que l'on pousse les marches [p213] du costé C, vers le costé F H, autrement ils ne touchent pas lesdites chordes, comme l'on void à la cinquiesme marche, dont les deux morceaux de bois ne touchent pas les chordes : ce qui arriue à toutes les autres marches, lors qu'on les laisse retourner dans l'assiette ordinaire qu'elles ont quand leurs bouts ne paroissent pas du costé F H, comme l'on void au bout de la cinquiesme marche. Il faut encore remarquer que le clauier E F G H est semblable à vne petite caisse esleuée sur la table O Q C D, afin que les branches des marches auec leurs touches soient logées dedans ; & que cette caisse est entrée & colée sur ladite table, souz laquelle est le corps & le concaue, ou le creux de la Vielle. Mais on la cache par le moyen d'vn couuercle, qui s'attache au costé F H. La rouë se couure semblablement d'vn morceau de sapin, courbé en rond comme l'anse d'vn seau de bois, qui tient aux petits morceaux de bois α β : quoy que i'aye laissé l'vn & l'autre à descouuert, afin que l'on voye toutes les parties de cet instrument.
La frequentacion, es aquella en la qual ha de llegar mas vezes el canto a señalarse, q[ue] en otro algun lugar, assi clausula[n]do muchas vezes en el tal lugar, como acudiendo alli con diuersos passos. Para lo qual es de notar que todo tono maestro ha de hazer su frequentacion por diapente, dende su final arriba (esto es) que ha d[e] dar muchas vezes en lo alto mas que en lo baxo del diapente: y si el tono es discipulo, hara su frequentacion por diatesaron desde su final arriba, dando muchas vezes en lo alto por diuersos passos, y no clausulando frequentemente en el tal lugar, a causa que el tal diatesaro[n] no es de su composicion, pero en lo baxo de su composicion; podra muchas vezes clausular.
Es de notar, que en cada vno de los tonos se han de considerar cinco accidentes, que son principio, discurso, clausulas, frequentacion, final, y algunos añaden entonacion. Pues tratando de cada vno de estos accidentes en particular, dezimos que principio, es qualquiera de los lugares co[n]stituydos a cada tono do[n]de puede començar, para lo qual es de notar que el primero tono puede començar en cfaut, que es cinco graue: y en dsolre seys grave, y en elami siete graue, y en ffaut vno agudo, y en alamire tres agudo, y en gsolreut que es dos agudo: a causa de que es vno de los principios del octauo tono.
[…]se note, que el primer tono o composicion frequenta, re, la, y la segunda re, sol, y la tercera mi, fa, en sesta, y no en segu[n]da, la quarta mi, la, la quinta. vt. sol, mas vezes que su diapente natural. fa. fa la sesta composicion fa. fa, en quarta, o fa, la. en tercera, la septima. Vt. sol, la octava. Vt. fa.
C'est chose asseuree que l'anche du larynx, c'est à dire sa languette, ou son ouuerture, contribuë plus immediatement aux passages & aux fredons que les autres parties, dautant qu'il faut marquer les degrez & les interualles que l'on fait en soustenant le passage ; ce qui ne peut arriuer que par les differentes ouuertures de la languette, comme i'ay monstré en parlant du son graue & de l'aigu.
D'où il s'ensuit que ceux qui ont ladite languette plus mobile, sont plus propres pour faire les passages & les fredons, & que ceux-là ne les peuuent faire qui l'ont trop dure & trop seiche. Or les passages ou fredons se peuuent faire ou dans la gorge par le moyen de l'anche, comme i'ay dit, ou auec les levres ; mais cette derniere maniere est difforme, & condamnee par ceux qui enseignent à bien chanter.
Mais de toutes les Nations qui apprennent à chanter, & qui font les passages de la gorge, les Italiens mesme qui font vne particuliere profession de la Musique, & des recits, auoüent que les François font le mieux les passages, dont il n'est pas possible d'expliquer la beauté & la douceur, si l'oreille ne les oit, car le gazoüil ou le murmu[re] des eaux, & le chant des rossignols n'est pas si agreable ; & ie ne trouue rien dans la nature, dont le rapport nous puisse faire comprendre ces passages, qui sont plus rauissans que les fredons, car ils font la quinte-essence de la Musique.
COROLLAIRE Les Musiciens Grecs n'ont point parlé des fredons & des passages dont on vse maintenant pour orner & pour broder les chants, si ce n'est que nous n'entendions plus maintenant leurs termes ; ce qui témoigne ce semble qu'ils n'en ont pas eu l'vsage, puis qu'ils ont esté si feconds & si curieux en vocables propres & particulieres, qu'ils n'ont quasi rien inuenté, à quoy ils n'ayent donné vn nom particulier.
COROLLAIRE I Les bons Compositeurs disent que les chants doiuent estre semblables aux corps composez des quatre Elemens, afin qu'ils ayent la fermeté de la terre dans leur mesure constante & reglee ; la netteté de l'eau, parce qu'il faut éuiter toute sorte d'embarras & de confusion dont l'oreille peut estre blessee ; la vistesse & la mobilité du feu par ses diminutions, ses passages, ses tremblemens, & ses fredons ; & puis le bel air, qui est l'ame du chant. L'on peut aussi comparer les interualles dont on vse dans les chants, aux couleurs que produisent les metaux : ce qui se fait en differentes manieres ; par exemple le plomb calciné auec l'estain fait l'émail blanc ; le fer calciné fait le iaune des verres ; ce que fait aussi l'antimoine : le cuiure rend le verre turquin, ou bleu selon les differentes preparations que l'on luy donne ; & l'argent estant meslé auec d'autres choses fait vne varieté de couleurs. Ie laisse tout ce que les potiers de terre, & les Chymiques font par le moyen des metaux, parce qu'il suffit d'en auertir les Musiciens afin que s'ils veulent rapporter chaque metail, & toutes leurs couleurs à ce qui arriue aux interualles, ou mouuemens des chants, ils sçachent les experiences des artisans.
Or la main du Musicien peut suppleer à cela [treuuer le moyen de faire vn archet, qui touche les chordes aussi fort, ou aussi doucement que l'on desire], car à proportion que l'on baissera ou que l'on haussera les chordes, afin de rencontrer l'archet, elles seront touchees plus rudement, ou plus delicatement. Et l'on peut s'imaginer vn mouuement par des ressorts, ou auec le pied, qui fera tousiours cheminer l'archet, afin qu'il touche chaque chorde aussi long-temps que l'on voudra. Mais ie ne croy pas que l'on puisse suppleer les gentillesses de la main gauche, ny les fredons, & les douceurs & rauissements des coups de l'archet, dont les excellens ioüeurs de Violes & de Violons, comme les Sieurs Maugards, Lazarin, Bocan, Constantin, Leger & quelques autres, rauissent l'esprit des auditeurs.
PROPOSITION XIV. Determiner combien l'on peut toucher de chordes, ou de touches du clauier dans l'espace d'vne mesure, c'est à dire combien l'on peut faire de notes à la mesure sur l'Epinette ; & si l'archet va aussi viste sur la Viole, & sur le Violon ; ou si la langue & les autres organes qui font les passages, & les fredons peuuent faire autant de notes à la mesure que l'Epinette. L'on peut toucher les chordes de Luth, & de l'Epinette en deux manieres, à sçauoir toutes, ou plusieurs en mesme temps, comme il arriue lors que l'on abbaisse plusieurs touches du clauier en mesme temps, pour faire plusieurs consonances ou dissonances ; ou l'vne apres l'autre, comme l'on fait aux passages & aux fredons, & c'est de cette maniere que ie parle icy. Or il faut remarquer que les Musiciens ont inuenté des notes pour signifier toutes leurs mesures c'est à dire tous les temps, ou toutes les especes de durée qu'ils donnent aux sons & aux voix, dont ils composent toutes sortes de chansons & de motets : & que celle qui signifie vne mesure est blanche, & sert comme de pied, de diapason & de regle à toutes les autres, qui augmentent ou diminuent ordinairement leurs valeurs de moitié en moitié, de sorte que la 2 vaut la moitié d'vne mesure, la troisiesme le quart, la 4 la 8 partie, la 5 la 16 partie, la 6 la 32 partie, & la 7 la 64 partie, qui est la moindre de toutes celles qu'ils ont inuentées, parce qu'ils ont iugé que l'on ne pouuoit pas chanter vne note en vn moindre temps qu'en la 64. partie d'vne mesure.
COROLLAIRE IIII Or s'il faut conclure de cette proposition, que si quelques-vns pouuoient toucher 64 crochuës dans l'espace d'vne mesure, qui dure 1/60 de minute, qu'ils mouueroient les doigts, la main, ou l'archet autant de fois comme la chorde de B fa, qui est dans la 3. Octaue de la table precedente, fait de tours & de retours dans vne seconde minute, & consequemment qu'il ne seroit pas possible de distinguer ou de conter les mouuemens de l'archet, ou des doigts, ou les fredons de la gorge, que feroient lesdites 64 crochuës : car l'imagination ne peut conter distinctement que 10 battemens de la chorde dans vne seconde minute, quoy que l'on puisse iuger confusément d'vn plus grand nombre. Mais il est difficile d'expliquer comme se fait le son de la chorde que l'archet touche 64 fois dans vne mesure, car si cette chorde ne tremble pas dauantage de fois qu'elle est touchée, il semble que le mouuement de l'archet, ou du doigt qui touche la chorde, soit vne mesme chose auec lesdits tremblemens : en suite de quoy il faut dire que la chorde auroit le mesme son, quoy qu'elle ne tremblast point, d'autant que celuy qui la touche, supplée le tremblement qui vient de la tension de la chorde, puis qu'il luy fait faire 64 tours & autant de retours dans l'espace d'vne mesure : mais ie traicteray de cette difficulté dans le discours de la Lyre.
l'adiouste encore la figure B D E pour representer l'eschelle dont les Turcs & plusieurs autres se seruent en frappant dessus auec vn petit baston au bout duquel on met vne petite boule. Cet instrument est composé de douze bastons qui vont tousjours en se diminuant depuis le 12 D E iusques au premier A B. Le plus grand baston a ordinairement 10 pouces de longueur, & consequemment le dernier doit estre de trois pouces & 1/3, afin de faire la Douziesme dont la raison est de 3 à 1, encore que les Facteurs les diminuent si peu que le premier est seulement double du dernier, parce qu'ils recompensent la longueur par l'espaisseur ; mais ie monstreray plus exactement dans les liures de la Theorie, quelle proportion il y a entre les corps solides & leurs sons. Quant à la base de ces bastons Cylindriques, elle a coustumé d'estre Elliptique, quoy qu'elle puisse auoir telle autre figure que l'on voudra : par exemple la ronde, ou la quarrée, car on les peut faire parallelepipedes, en forme de prismes, &c. L'on peut sçauoir la quantité de chaque baston en trouuant l'aire de l'ellipse de leurs bouts, dont le plus grand diametre est 1/9, ou 1/10 partie de longueur, & le moindre est sesquialtere du plus grand, car la hauteur ou longueur du Cylindre multipliée par sa base donnera la solidité, & consequemment la quantité du baston. Il faut aussi remarquer que l'on perce chaque baston vers ses deux extremitez, afin de les attacher tellement ensemble qu'ils soient separez par le moyen d'vne petite patenostre ou boule, de peur qu'ils ne se touchent, autrement l'on ne pourroit pas les frapper si distinctement les vns apres les autres comme il est requis pour en distinguer leurs sons, qui donnent autant de plaisir que ceux des autres instrumens, lors qu'on fait les diminutions & les fredons dont cette eschelle est capable. Or ie viens aux instrumens qui se touchent auec l'archet, afin qu'il ne manque rien dans cet œuure.
Or il y a plusieurs choses à considerer dans les sons que fait l'archet [de la Viole] en touchant & en pressant la chorde, car les tours & retours de la chorde se peuuent aussi bien faire de haut en bas, & de bas en haut, que de droit à gauche, comme il arriue lors que l'on pese sur la chorde, ou qu'on la frappe, ou que l'on la tire de haut en bas, & au contraire : c'est pourquoy il faut voir comme l'archet luy fait faire ses retours ; s'il les luy fait faire plus ou moins grands que quand on la touche du doigt, & s'il en diminuë, ou s'il en augmente le nombre : Et puis il faut rechercher la raison pourquoy le son que fait la chorde par le moyen de l'archet, est different de celuy qu'elle fait quand on la touche du doigt ou de la plume, car puis que la chorde fait tousiours vn nombre esgal de tours, & de retours dans vn temps esgal, il semble que le son deuroit estre esgal, ce qui n'arriue pas, & consequemment l'archet y contribuë quelque chose de particulier, ce qu'il fait en froissant la chorde & en renfermant de l'air entre elle & luy, lequel est contraint de receuoir autant d'allées & de venuës comme en fait la chorde, qui frappe seulement l'air libre quand on la touche sans archet. C'est pourquoy l'on peut dire que le son de la Viole, & des autres instrumens à archet, est composé de trois ou quatre sortes de mouuemens, à sçauoir de celuy de la chorde & de l'air libre, & de celuy de l'air contraint ou enfermé, & de l'archet qui gouuerne celuy de la chorde comme l'on veut, car il empesche qu'elle ne fasse ses tours aussi grands comme elle les feroit si elle estoit touchée aussi fort du doigt que de l'archet, & parce qu'il la retient en telle distance de sa ligne de direction que l'on veut, il en renforce ou en adoucit le son comme il plaist à celuy qui le tient, & qui le meut. Or l'on peut expliquer ce que fait l'archet aux tremblemens de la chorde par ce que fait le doigt que l'on passe fort viste sur les trous d'vn Flageollet tandis que l'on en sonne, car il ne change pas le nombre des tremblemens, ou des battemens du vent, ny consequemment l'aigu du son, mais il luy donne vn nouueau mouuement qui est quasi semblable aux fredons que l'on fait de la gorge, qui ne changent pas les tons ou l'aigu de la voix, & qui luy seruent seulement d'vn nouuel ornement.
Ceux qui croyent que l'air est composé d'atomes, peuuent dire que les instrumens à vent sonnent lors qu'ils sont frappez par vne assez grande multitude de ces petits corps, qui se meuuent iusques à l'oreille des auditeurs, & que si la terre ne les pousse pas plus loin que chaque animal pousse les siens, que la sphere de l'air est fort petite : à laquelle succede le vuide ou l'ether, dans lequel les instrumens ne peuuent sonner. Mais il est plus vray semblable que l'air est continu depuis la terre iusques au firmament, & peut-estre par de là iusques à l'infiny, où iusques où il a pleu à Dieu de l'estendre, & que celuy que nous respirons n'est different de l'autre qu'en ce qu'il est meslé de plusieurs corps heterogenes, que l'on appelle vapeurs & exhalaisons, lesquelles sont peut-estre autour de la Lune, du Soleil & des Estoilles, comme autour de nostre terre, laquelle nous metterions entre les Planettes, si nous estions dans le Soleil, ou dans Mars. Reste maintenant à considerer si l'eau peut seruir pour faire sonner ces instrumens ; ce qui est tres-aysé à resoudre par l'experience, qui monstre qu'il n'est pas possible de les faire parler, de quelque maniere qu'on les embouche entre deux eaux, car ils ne font nul son lors que leur lumiere, ou leur emboucheure est enfoncée dans l'eau, qui peut seulement seruir pour les faire gazoüiller & fredonner, quand la lumiere est hors de l'eau ; comme il arriue aux petits instrumens dont on vse pour imiter le chant du Rossignol, ou des autres oyseaux, parce que le vent que l'on pousse s'insinuë dans l'eau, & la fait sousleuer en quantité de petites particules, qui sont cause de la diminution, & des tremblemens & martelemens du son.
PROPOSITION IV. Expliquer les Chalumeaux à vn, ou plusieurs trous, & leur vsage. Les cinq Chalumeaux ou Flustes qui suiuent sont les plus simples de toutes, d'autant qu'elles n'ont qu'vn, deux, ou trois trous, dont la premiere à main gauche est faite de l'escorce de saule, ou de quelqu'autre arbre, laquelle on leue quand il est en seve : de sorte que l'on en fait vn chalumeau qui est ouuert tant en haut qu'en bas, comme l'on void en A B. La seconde fluste n'a point d'autres trous que celuy d'en haut par où on l'embouche marqué d'A, celuy d'en bas marqué par B, & celuy de la lumiere marqué par C : or ces deux flustes ne peuuent faire de sons differens, si ce n'est par la differente force du vent qu'on leur donne. Quant au 3. & 5. Chalumeau, qui est fait de bled, il est aysé de comprendre comme l'on en sonne, car l'A & le 1 du 3 monstre les deux trous que l'on fait aux deux bouts, & B fait voir la maniere dont il faut coupper le chalumeau, afin que la partie qui s'esleue, serue d'emboucheure pour pousser le vent, ou de languette pour le battre, tandis que l'on tient les deux doigts sur les deux trous A, I, dont on fredonne en les bouchant, & en [p230] les ouurant le plus viste que l'on peut. Le cinquiesme chalumeau a sa languette en haut, comme monstre A : mais il faut remarquer que le haut de ce chalumeau se termine par vn noeud qui sert de tampon, afin que le vent n'eschappe pas, & qu'il descende aux trois trous d'en bas, qui seruent pour faire trois tons differens ; quoy que l'on puisse faire dix ou douze tons differens par le moyen de ces trois trous, comme ie monstreray en parlant de la fluste à trois trous, que l'on accompagne du Tambour.
Pour la Lyre elle en approche d'auantage [de la Viole], mais elle n'est pas capable des passages que l'on execute sur la Viole, qui sont la vraye image de la disposition de la voix, parce que son cheualet est trop plat ; ce que l'on fait, afin de toucher par accords plusieurs chordes ensemble. Ceux qui ont ouy d'excellens ioüeurs & de bons concerts de Violes, sçauent qu'il n'y a rien de plus rauissant apres les bonnes voix que les coups mourants de l'archet, qui accompagnent les tremblemens qui se font sur le manche, mais parce qu'il n'est pas moins difficile d'en descrire la grace que celle d'vn parfait Orateur, il faut les ouyr pour les comprendre. Or auant que de finir ce discours, il faut remarquer deux choses qui arriuent tant aux chordes de la Viole, qu'à celles du Luth & des autres instrumens, [p196] dont la premiere s'apperçoit particulierement dans les plus grosses chordes, qui font quatre ou cinq sons differens en mesme temps : car lors que l'on touche la plus grosse chorde de la Viole d'vn coup d'archet, l'on entend le son naturel de la chorde, & puis vn autre son à l'Octaue en haut ; en troisiesme lieu la Dixiesme maieure, & finalement le quatriesme son qui monte à la Douziesme du premier son : de sorte que la mesme chorde touchée du doigt ou de l'archet, fait les quatre sons qui respondent aux quatre nombres 1, 4, 5, & 6. Ce qui arriue aussi bien aux chordes de leton qu'à celles de boyau ; c'est pourquoy l'on ne peut en prendre la raison du nombre des intestins qui composent la chorde de boyau. Or l'on n'entend ordinairement ces quatre sons que lors qu'on touche les grosses chordes, car la chanterelle & les deux ou trois autres qui suiuent sur le Luth, ne font pas si sensiblement ces interualles, que l'on comprend mieux sur la Viole que sur le Luth, à raison que le trait de l'archet dure plus long-temps, & donne plus de temps à l'oreille & à l'imagination pour les remarquer, que ne fait le son du Luth qui cesse beaucoup plustost. Mais ie parleray plus amplement de ce merueilleux Phenomene dans le traité de la Lyre. L'autre chose qui arriue aux chordes, consiste en la tension, qui les fait monter plus haut sur de certaines Violes que sur les autres, encore qu'elles soient toutes de mesme longueur, & qu'il y ayt vne esgale distance de leurs cheualets à leurs sillets : car il y a des Violes sur lesquelles on rompt vingt ou trente chanterelles, auant que d'en pouuoir trouuer vne qui monte assez haut, & d'autres sur lesquelles toutes sortes de chanterelles montent aysément, dont les Facteurs d'instrumens ne donnent point d'autre raison, que la dureté & la force de la table qui rompt les chordes, au lieu qu'elle les conserue lors qu'elle est moins forte, & qu'elle tremble & fremit plus aysément.
Gran differe[n]cia ay tañer en instrumento que tenga trastes: o no los tenga, No puede el tañedor tan puntualme[n]te poner el dedo en estos instrumentos: que no exceda, o salte alguna cosa a las consonancias. Y mas, que hollando en el instrume[n]to sin trastes: freça la cuerda por la madera, y causa deßabrimiento al oydo del musico. Y lo ultimo, que aunque el tañedor puntualmente hollaße, y la cuerda no freçaße: no seria tan buena musica la formada con el dedo: como si formaße en el traste […] Experiencia es de tañedores, que si ponen un pañezuelo junto a la po[n]tezuela, entre las cuerdas y la vihuela: como las cuerdas se suban en el sitio y lugar con el dicho pañezuelo: tambien se suben las cuerdas en la entonacion.
Ya saben los que tañen este instrumento [vihuela], que todos los trastes no puede[n] ser de una cuerda porque freçarian las cuerdas en ellos. Esto se entiende haziendo el cuello de la vihuela que venga de quadrado con la caxa. Pero si se labrasse el dicho cuello un poco acostado no ay dubda. sino que se podra toda entrastar co[n] una cuerda. Officiales ay tan sabios en dar la regla a la vihuela: que puede[n] poner todos los trastes de una cuerda.
Hase pues de notar, q[ue] assi en co[m]posturas como en fantasias, algunas vezes se offrece[n] consona[n]cias de quatro bozes: entre las q[ua]les queda alguna de las cuerdas en vazio: y si la dicha consonancia no es tocada con la mano derecha con algun auiso o curiosidad, aquella cuerda que quedo en vazio, haze dissonancia freçando en ella, con las demas que estan pisadas en sus puntos o cifras. Y esto no solo es tañer suzio, pero aun da gran dessabrimiento al oydo. Pongamos exemplo. Offrecese prima en vazio, segunda en el segundo traste: tercera en el tercero: quinta en vazio: estas son quatro bozes que hazen perfecta consonancia: pero queda aqui la quarta en vazio, que viene a ser tocandole septima de la segunda, que esta en el segundo traste. Claro pues esta, que si el que toca la consonancia ya dicha con la mano derecha, se desmanda con el dedo pulgar a tocar en la quarta, que hara la dissonancia que dicho te[n]go.
Abisos para tañer con linpieza. Digo que una de las cosas que con estudio i cuidado en este instrumento se debe procurar es tañer con linpieza la maior que fuere posible lo que en el se tañere Y para que en alguna manera esto se pueda adquirir no dejare de dezir lo que en el tienpo y la experiencia me ha enseñado. Y para esto pongo los abisos que se siguen. Hase pues de notar que a conposturas como en fantasias algunas bezes se ofrezen consonanz[ia]s de quatro bozes entre las que se les queda alguna de las querdas en Bazio i si la dicha consonancia no estocada con la mano derecha con algun aviso o curiosidad aquella cuerda que quedo en Bazio haze disonanzia freçando en ella con las demas que estan pisadas en sus puntos o cifras iestonoes [sic=i esto no es ] solo tañer suzio pero aun da gran desabrimiento al oido; querer tractar de todas las consonanz[ia]s en que se deben guardar los abisos ia dados pareceme seria prolijidad baste que con lo ya dicho el q[ue] sabiam[en]te lo quisiere entender podra considerar lo que en esto dejo de dezir.
PROPOSITION VIII [VI]. Determiner si la chorde qui est touchée & pressée par l'archet, fait autant de tours & de retours en mesme temps que celle qui est touchée du doigt, lors qu'elles sont à l'vnisson. Si l'vnisson de toutes sortes de chordes suffit pour demonstrer que le nombre de leurs tours & de leurs retours est esgal dans vn temps esgal, il n'y a nul doute qu'elles tremblent autant de fois les vnes que les autres, & consequemment que celle que l'on touche auec l'archet, fait autant de retours contre le mouuement de l'archet, que si elle estoit touchée d'vne plume ou du doigt. Mais puis que l'archet pousse tousiours la chorde d'vn mesme costé, tandis que son coup se fait de droit à gauche, ou de gauche à droit, il semble qu'elle ne peut reuenir à contresens, & au contraire de l'archet qui la tient en mesme estat, & qui la conserue dans la situation qu'il luy à donnée, lors qu'il la poussée iusques où elle a peu aller. A quoy l'on peut adiouster que les tremblemens de la chorde ne sont pas entierement necessaires pour faire le son, car l'on experimente souuent que plusieurs corps estant pressez, frottez & meus contre des pierres, des carreaux, du bois, ou de la terre dure font des sons semblables à ceux des Violes, encore que l'on n'apperçoiue point de tremblemens, ou de retours dans la friction desdits corps. Neantmoins il faut conclure que la chorde fait autant de tremblemens dessouz [p197] l'archet que dessouz le doigt, & que le son des Violes n'est point different en cela d'auec celuy des Luths, & consequemment que les chordes ne feroient point de son, ou qu'elles ne feroient pas le mesme son, si l'archet ou quelqu'autre force les poussoit tellement de droit à gauche, ou de gauche à droit, qu'elles ne peussent auoir leurs retours libres, si ce n'est que ce qui les pousse feist autant de retours que les chordes en doiuent faire, comme il arriue aux vents qui frappent les rochers, les arbres & les maisons en faisant diuers bruits.
Los modos, o tonos antiguos, y simples son ocho, y no pueden ser mas […] Estos modos dize Franchino, a cerca de los authores se llama[n] por estos no[m]bres. Al primero llaman Dorio, al segundo Hypodorio, al tercero Phrigio, y al quarto Hypophrigio, Al quinto Lidio, al sexto Hypolidio al septimo Mixolidio, y al octauo Hypomixoli[f121va]dio[...] Los hombres co[n]versables, y tratables en su conuersacion vsan de modos blandos: los tristes se deleytan con musica triste conforme a su inclinacion [...]
Dizese por cosa auerigua / da, que Pythagoras cantando vn verso spondeo / en el modo tercero, que en otro tiempo se llama / ba Phrygio, curo vn mancebo, que de ebrio lo bol / uio manso, y a entera razon.
[…]y ansi es que la diferencia de los instrumentos y tonos de la musica (como dize Aristotiles[sic]) causan diferentes mouimie[n]tos y mudanças en los animos de los q[ue] oyen, q[ue] vnos mueue[n] a alegria, otros a tristeza, otros a co[n]te[m]placion otros a sueño, otros a furor, otros a lasciuia, otros a templança, otros a mansedumbre y concordia, otros a castidad y deuocion, otros a osadia y effaerço [sic=esfuerço], y a otros diuersos afectos. De donde los Griegos celebran çinco generos de musica, de cinco prouinçias, de tanta efficacia y perffection, que tales parauan los coraçones y voluntades de los oyentes, quales eran sus tonos y consonantias, conuiene a saber, de los Phrygios, de los Dores, de los Lidios de los Tonicos [sic=Ionico] y de los Aeolicos, de que los antiguos musicos hizieron arte.
Y aunq[ue], por lindeza, auezes tarde[n] los Cantores algun tanto, el que no ha de guardar aquella tardança , si no atender cumplidamente à su oficio: afin que los Cantores, viendo la firmeza del Compas, se inanimen y tomen osadia: que si el que quisiere tardar con el Compas, hasta que el Cantor tenga formado en todo las Figuras de sonido, à cada Compas será menester detenerse: porquanto siempre el Cantor se toma libertad de pronunciar la nota despues del Compas para hazerla sentir con mayor gracia. No aduierto esto por otra cosa, si no porque ay algunos que le llevan tan pesado, y tan espacioso y tardo, que quitan la gana al Cantante de cantar ; y le dan occasion de tenerse à mal el hallarse en aquellas Musicas, tan frías y tan floxas.
Or il y a plusieurs choses à considerer dans les sons que fait l'archet [de la Viole] en touchant & en pressant la chorde, car les tours & retours de la chorde se peuuent aussi bien faire de haut en bas, & de bas en haut, que de droit à gauche, comme il arriue lors que l'on pese sur la chorde, ou qu'on la frappe, ou que l'on la tire de haut en bas, & au contraire : c'est pourquoy il faut voir comme l'archet luy fait faire ses retours ; s'il les luy fait faire plus ou moins grands que quand on la touche du doigt, & s'il en diminuë, ou s'il en augmente le nombre : Et puis il faut rechercher la raison pourquoy le son que fait la chorde par le moyen de l'archet, est different de celuy qu'elle fait quand on la touche du doigt ou de la plume, car puis que la chorde fait tousiours vn nombre esgal de tours, & de retours dans vn temps esgal, il semble que le son deuroit estre esgal, ce qui n'arriue pas, & consequemment l'archet y contribuë quelque chose de particulier, ce qu'il fait en froissant la chorde & en renfermant de l'air entre elle & luy, lequel est contraint de receuoir autant d'allées & de venuës comme en fait la chorde, qui frappe seulement l'air libre quand on la touche sans archet. C'est pourquoy l'on peut dire que le son de la Viole, & des autres instrumens à archet, est composé de trois ou quatre sortes de mouuemens, à sçauoir de celuy de la chorde & de l'air libre, & de celuy de l'air contraint ou enfermé, & de l'archet qui gouuerne celuy de la chorde comme l'on veut, car il empesche qu'elle ne fasse ses tours aussi grands comme elle les feroit si elle estoit touchée aussi fort du doigt que de l'archet, & parce qu'il la retient en telle distance de sa ligne de direction que l'on veut, il en renforce ou en adoucit le son comme il plaist à celuy qui le tient, & qui le meut. Or l'on peut expliquer ce que fait l'archet aux tremblemens de la chorde par ce que fait le doigt que l'on passe fort viste sur les trous d'vn Flageollet tandis que l'on en sonne, car il ne change pas le nombre des tremblemens, ou des battemens du vent, ny consequemment l'aigu du son, mais il luy donne vn nouueau mouuement qui est quasi semblable aux fredons que l'on fait de la gorge, qui ne changent pas les tons ou l'aigu de la voix, & qui luy seruent seulement d'vn nouuel ornement.
Las inuenciones de los Madrigales han de ser breues, no mas largas del valor de dos Semibreues ò de tres siendo à Compas menor: y es, porque si las invenciones fuessen largas, no serian para Madrigales; mas fueran proprias de los Motetes y Missas. Su proprio es tener en su compostura muchas Semiminimas, y tambien de las Minimas, y Semiminimas sincopadas (las quales ya deximos no tener lugar en las Composiciones Ecclesiasticas) y con la palabra debaxo casi de cada nota, Semibreue, Minima, ò Semiminima que sea; por no vocalizar con tantos puntos, como se haze en los Motetes. Hazese en ellos algunas Corcheas, y algunas vezes ( para florear mas la obra) algunas Semicorcheas, pero muy pocas; y no en todas las partes juntamente, si no en algunas dellas; que de otra manera, fallera [=saliera] de su orden, y podriase llamar obra glosada; y han de ser ordenadas, sin lleuar sylaba particular, y sin saltos: pues estas assi ordenadas, se reseruan para las Chanzonetas y para los Estrambotes, y frotolas.
Hauiendo de hauer Cantollano en vna Composicion, serà cosa mas alabada el hazer que las partes imiten el subiecto ò thema del Cantollano, quando que [sic] el començare primero , que no sera, quando que [sic] el Canto llano començare despues. Tambien conuiene tener esta consideracion, que haziendo vna Composicion sobre de Cantollano, no se ha de mudar el propio valor de las Figuras: verdad es que no es regla legal si no arbitraria; con todo esto haziendo, venran à obseruar lo que obseruaron los eccelentes Composidores Morales, Cypriano, Adriano, Prenestina y otros, que professaron saber componer co[n] differentes ordenes. Y no como oydia vsan los mas modernos: que no hazen otra differencia mas entre las Missas, Magnificat, Hymnos, Motetes, Madrigales, Canciones, Chanzonetas, Villancicos, frotolas, y Estrambotes, si no aquella poca diuersidad de la palabra que se canta.
PROPOSITION VIII [VI]. Determiner si la chorde qui est touchée & pressée par l'archet, fait autant de tours & de retours en mesme temps que celle qui est touchée du doigt, lors qu'elles sont à l'vnisson. Si l'vnisson de toutes sortes de chordes suffit pour demonstrer que le nombre de leurs tours & de leurs retours est esgal dans vn temps esgal, il n'y a nul doute qu'elles tremblent autant de fois les vnes que les autres, & consequemment que celle que l'on touche auec l'archet, fait autant de retours contre le mouuement de l'archet, que si elle estoit touchée d'vne plume ou du doigt. Mais puis que l'archet pousse tousiours la chorde d'vn mesme costé, tandis que son coup se fait de droit à gauche, ou de gauche à droit, il semble qu'elle ne peut reuenir à contresens, & au contraire de l'archet qui la tient en mesme estat, & qui la conserue dans la situation qu'il luy à donnée, lors qu'il la poussée iusques où elle a peu aller. A quoy l'on peut adiouster que les tremblemens de la chorde ne sont pas entierement necessaires pour faire le son, car l'on experimente souuent que plusieurs corps estant pressez, frottez & meus contre des pierres, des carreaux, du bois, ou de la terre dure font des sons semblables à ceux des Violes, encore que l'on n'apperçoiue point de tremblemens, ou de retours dans la friction desdits corps. Neantmoins il faut conclure que la chorde fait autant de tremblemens dessouz [p197] l'archet que dessouz le doigt, & que le son des Violes n'est point different en cela d'auec celuy des Luths, & consequemment que les chordes ne feroient point de son, ou qu'elles ne feroient pas le mesme son, si l'archet ou quelqu'autre force les poussoit tellement de droit à gauche, ou de gauche à droit, qu'elles ne peussent auoir leurs retours libres, si ce n'est que ce qui les pousse feist autant de retours que les chordes en doiuent faire, comme il arriue aux vents qui frappent les rochers, les arbres & les maisons en faisant diuers bruits.
L'on peut augmenter le nombre des chordes [de la Vielle], que l'on met ordinairement à l'vnisson, ou à l'Octaue, comme celles des doubles, ou triples Clauecins ; mais si l'on met six bourdons qui fassent l'Octaue, la Douziesme, la Quinziesme, la Dix-septiesme & la Dix-neufiesme, suiuant les nombres 1, 2, 3, 4, 5 & 6, l'on aura vne parfaite Harmonie, que l'on pourra varier en differentes manieres, en adioustant ou soustrayant telles chordes que l'on voudra, & en les esloignant de la rouë N O P : car ces chordes du bourdon & les autres ne peuuent sonner si elles ne touchent à la rouë qui leur sert d'archet ; c'est pourquoy elle doit estre bien polie, afin que les chordes ne souffrent point de sauts en frayant dessus : mais il est necessaire de la frotter de Colophone, comme le crin ou la soye des archets ordinaires du Violon, autrement les chordes ne sonneroient pas. Mais cette rouë n'a pas les charmes de l'archet, quoy que l'on puisse remedier à cette imperfection. Or chaque marche du clauier de la Vielle a deux petits morceaux de bois perpendiculaires, que l'on peut nommer les touches, puis qu'elles seruent pour toucher les deux chordes qui sont à l'vnisson, lors que l'on pousse les marches [p213] du costé C, vers le costé F H, autrement ils ne touchent pas lesdites chordes, comme l'on void à la cinquiesme marche, dont les deux morceaux de bois ne touchent pas les chordes : ce qui arriue à toutes les autres marches, lors qu'on les laisse retourner dans l'assiette ordinaire qu'elles ont quand leurs bouts ne paroissent pas du costé F H, comme l'on void au bout de la cinquiesme marche. Il faut encore remarquer que le clauier E F G H est semblable à vne petite caisse esleuée sur la table O Q C D, afin que les branches des marches auec leurs touches soient logées dedans ; & que cette caisse est entrée & colée sur ladite table, souz laquelle est le corps & le concaue, ou le creux de la Vielle. Mais on la cache par le moyen d'vn couuercle, qui s'attache au costé F H. La rouë se couure semblablement d'vn morceau de sapin, courbé en rond comme l'anse d'vn seau de bois, qui tient aux petits morceaux de bois α β : quoy que i'aye laissé l'vn & l'autre à descouuert, afin que l'on voye toutes les parties de cet instrument.
Organo: Es nombre griego, (((((((, instrumentum; por excelencia significa el instrumento músico de cañutería, que se tañe con el aire, de que particularmente usan en las iglesias para los días festivos. Bien como ordinariamente el instrumento que oy llamamos órgano, se anima con el viento de los fuelles; así antiguamente se usaron órganos que sonaban con el agua, como lo refieren muchos autores y particularmente Tertuliano en el libro De anima, donde dize así: Specta […] En Tíboli hay, entre otras cosas de admiración, un órgano que con sólo torcerle la llave del agua, que mueve un cubo, se tañe, y ponen en él canciones de a quatro vozes tan ajustadas como si las cantaran cuatro cantores. También hay en el mismo jardín un árbol de metal, dados sus colores naturales, y en él muchas diferencias de paxaritos que por el mismo principio de filosofía, echándoles el agua imitan el canto de los verdaderos. La llave desta fuente tienen por remate una lechuza, y quando quieren que cesen, quitándoles el agua con torcer la llave, sale la lechuza a vista de todos, de donde entiendo aver nacido un refrán muy usado en Roma, quando están cuatro o cinco amigos parlando en buena conversación, si sobreviene algún otro que no sea a su gusto dicen: “Ecto la chiveta”: Véis aquí la lechuza; porque todos callan y mudan la plática. Estas paxaritas, aunque no con tanto primor, las ponen en los órganos. Debió de aver antiguamente algún instrumento de boca que se aprovechaba y tañía con el agua y el soplo en esta forma, y de allí se llamaron hydraulos los músicos deste instrumento. Los órganos de viento se llaman pneumátcios, como si dixésemos espirituales, por tañerse con el viento. De los sobredichos hidráulicos verás a Macrobio, lib. 4, Saturnalium. Julio César Bulengario, lib. 2, De theatro, refiere un epigrama de Juliano Apóstata, en griego, cuyo tenor en latín es éste: Aliam video calamorum naturam, sed ventus ex specu taurino exiliens sub radice foraminum, calamum graditur et vir aliquis honoratus habens leves manuum digios consistit, attingens regulas tibiis concinentes, illae exilientes exprimunt tenerum conceptum. Donde se vee expressa toda la máchina del órgano y la dignidad del organista y la necesidad que tiene de ser veloz, que vulgarmente llaman tener manos. Órgano de voz se dice de los cantores, como metal de voz. Organista, el que tañe los órganos. Maestro de hazer órganos, el que haze la fábrica dellos. Organizar, disponer el instrumento, y a su semejança dezimos cuerpo bien organizado, naturalmente bien compuesto.
fuelles. Instrumento conocido para recoger aire y bolverle a dar […]; fuelles de órgano con que se da el viento al secreto, y de allí a los caños del órgano. Las gaytas tienen una odre, y unos les dan viento con la boca y otros con un fuelle, como se usa en Italia […]
Ime[n]surable llamaro[n] al sonido que faze[n] los animales brutos assi como las aues/ peces cantantes/ serenas marinas/ perros/ cauallos [...] que va sin orde[n] y medida y numero y co[m]pas fuera de deuida p[ro]porcio[n].
En befa mi no ay ninguna mutança porque no concuerda el fa con el mi. Nin el mi con el fa. Esto se entiende en dos maneras lo primero en quanto al canto llano; lo segundo quanto el contrapunto. Cerca del canto llano se entendierde que si dos cantores cantasen o subiesen el canto llano [p61] de alamire a befabemi. El vno dixese laremi y el otro dixese. la mi fa. Non concordarian porque entonces mas alto es el mi que no el fa. Porque mi se canta por bequadrado. E el fa por bemol. E como bequadrado sea vna propiedat en si mui dura e fuerte. E el bemol es mui dulçe e suaue.por esta rrazon es mal alto el mi que non el fa. Por esta diferencia que ay entre la vna boz y la otra non pueden hazer conjunçion ni una unisonancia [...] lo segundo se entiende quanto al contrapunto de qual deveys saber que nunca puede ser fecho en befabemi.fa contra mi. Ni mi.contra fa porque seria imperfecta consonançia y no sonaria bien por la imperfection del cromaticum genus.
Digo el modo primero ser alegre, provocatiuo a buena conversacion, y a toda honestidad, el segundo graue, el tercero terrible, y provocatiuo a yra, el quarto adulador y halagueño, el quinto seminal y despertador de tentaciones, el sexto triste incitatiuo de lagrimas, el septimo fuerte y soberuio, y el octauo tiene parentesco con todos los otros modos.
Se dize que quando [las voces] tengan mas de la boz de pecho que de cabeça, deleytaran siempre mas, que no haran las de pecho y obtusas; porque el quebrar que haze la voz en aquel tono rezio y fuerte, se llama mordiente (casi a semejança del vino picante) y es por la templança tan agradable y delytosa, que los oydos quedan mas satisfechos y consolados, que no hazen de aquellas otras, que por ser priuados, sin este mordiente, que dan mudas, y no dan aquel particular deleyte.
[…] supuesto que los diapasones son de los tales tonos [5, 6, 11, 12]: y se sigue y viene a resultar tambien, que el quinto y sexto tonos, se canten por be quadrado, fenecido en fefaut naturalmente, como se cantan muchos graduales, y otras canturias destos tonos, y lo vsó Antonio de cabeçon en los chiries diatonicos de quinto tono por fefaut, en su compendio fol. 49, a la buelta y fol. 50 y lo vso morales en vn verso del gradual de las missas de requie[m] que dize: in memoria aeterna &cc. transportado semicromaticé & bemoraliter por befabemi, que es lo mismo que por fefaut sin bemol, y se vsa con otras canturias, y lo vso yo en los dos tientos que desuso se haze mencion […] ; y assi veran que quando canta el choro el fabordon del sexto tono; si se le tañe por bemol al boluer a entrar en el la de alamire, entran tan blanda y floxamente que casi lo haze[n] fa: semiditono de fefaut y assi tañendo por bequadrado el dicho sesto [f3v] tono, parece que abiua[n] y despiertan haziendo fuerte el la de alamire y formando la dicha tercera mayor en su legitima ca[n]tidad, como se deue formar: y en estas ocasiones es bueno vsar del sexto tono por be quadrado, y el que es maestro en obras y discursos, y de repente en las ofrendas y infra actiones: para hazer ostentacion de su ingenio.
Y del tercer repartimiento es la guitarra, por q[ue] la igual diuisio[n] de sus trastes hace iguales sus tonos, y semitonos, y assi en qualq[ui]er de los doçe interualos, o medios pu[n]tos de [p8] su diapasso[n], se halla enteramente el exacordo mayor, q[ue] so[n] las seis voçes del vt, re mi, fa, sol, la. Es verdad que la costu[m]bre, q[ue] nuestro oydo tiene, a la blandura del, fa, y a lo fuerte del mi, nos haçe alguna disonançia, quando queremos cantar la vna boz, en la otra mas no por que reàlmente se conociesse faltando el vso que digo, por que yo he experimentado tañiendo [sic] por los terminos ordinarios, y queriendo passarme luego a tañer el termino de quinto, o sexto tono, por b, mi parecerme algo duro, mas dejando la Guitarra por algun breue espacio, y boluiendo a tañer el mismo tono, por el dicho b, mi sin tocar otro termino no parecerme duro ni estraño.
Esta fantasia que se sigue tanbien es para hazer redobles con dos dedos: y sienpre q[ue] tañereys el quarto y tercero tono por estos terminos q[ue] esta fa[n]tasia: alcareys vn poco el quarto traste de la vihuela para que el punto del dicho traste sea fuerte y no flaco.
[...] Deveys saber que cada e quando dixerdes. Ut.re.mi. lo aueys de cantar e pronunçiar fuertemente porque qualquier destas tres la vna con la otra fazen vn tono conpuesto perfecto. E donde dixerdes. Mi. Fa. Aveys de cantar dulce e suauemente porque mi fa. Sienpre es semitono con el qual siempre es bemol. E donde dixerdes fa. Sol. La cantareis fuertemente asi como. Ut re mi [...]
De los ocho Tonos que tenemos en Cantollano, los seys (que son Primero, Segundo, Tercero, Quarto, Setimo y Octauo) cantanse siempre por %mC2(2)% quadrado, y nunca por b mol ; aunque la palabra ò la melodia (como dizen algunos) lo pida: ò que alguna suauidad se cause al oido con la adicion del b mol. Es regla general y muy antigua, que en Canto llano no se canta por b mol si no es de fuerça por cumplir alguna especie de Diapente ò de Diatessaron, por no dar Fa contra Mi en lugares defendidos. Cantase principalmente por templar la aspereza del Tritono [...] Concluyremos pues que en Cantollano nunca cantaremos por b mol (saluo à vezes en Quinto y Sexto Tono) y si algunos puntos se cantaren, sera de fuerça por cumplir alguna especie de Diapente ò por endulzir el Tritono, dissonancia muy odiosa y triste
Los quiebros se han de hazer con la mano derecha, con tercero y quarto, y con segundo y tercero dedos, y con la mano yzquierda, con tercero y segundo, y con segundo y primero dedos, y quiebren de la parte de arriba lo mas apriesa que pudieren, y no ha de ser largo, sino lo mas corto que pudiere, haziendo siempre fuerça en la tecla que la figura de la cifra demonstrare, donde a el le pareciere hazer quiebro.
Lo que ay del Vt al re, del Re al mi, del Mi al fa, y del Sol al la, se llama distancia ò interualo. Aduiertan pues que entre Vt y re, Re y mi, Fa y sol, Sol y la, assi subiendo como baxando, es de Tono; el qual se pronuncia con fuerça, con voz recia y llena: mas la que ay entre Mi y Fa assi alçando como baxando, es de Semitono cantable; el cual se canta muy blandamente quando alça, alçando poco; y muy sustentado queda quando baxa, abaxando poco.
Todos los b moles negros son Faes y todos los Sostenidos negros son Mies. Todos los b moles los quales son Faes, no se pueden conuertir, ni mudar en Faes, mas puedense conuertir y mudar, assi los b moles como los Sostenidos, en otras vozes. La razon porque el Fa no se puede conuertir en Mi, ni el Mi en Fa, es porque el Fa es voz blanda, dulce, suaue, herida sin fuerça; Mayormente al subir del Canto: por el contrario el Mi, es voz rezia, dura, aspera. herida con fuerça mayormente al subir del Canto, como en otra parte se dixo
[…] en caso que glose la vna voz (y glosa se entiende corcheas y semicorcheas, y sesquialteras; y a vezes, aunque pocas, seminimas) se a de dexar la tal voz sola para vna mano, y las otras tres para la otra, au[n]que todas quatro vozes comiencen dentro de ocho, o diez puntos (como queda dicho y se dira adelante) la razon es: porque siempre que pudiere ser, se a de dexar libre la mano que glosa, para que mejor, y con mas fuerça, toque, velocidad, y limpieza, forme la glosa.
Cosa muy usada es componer a quatro en dos bozes con dos canones, que es por cada una boz va[n] dos en fuga. Tambien componen a quatro en dos bozes: sino que cada boz tiene dos claues.
Otra differente manera de Contrapunto suelen vsar los eccelentes en esta profession, con que vienen à cantar à tres vozes; y es, que dos partes cantan vna mesma cosa, siguiendo vna voz à otra en Fuga sobre Cantollano, ò sobre Canto de Organo. el qual modo no se deue despreciar, si no mas de los otros se deue recebir, por ser muy hermoso, y de mucho primor; y mas comodo para poderse seruir del en el Choro. Algunos destos Contrapuntos que digo, se hazen por arriba del Cantollano, y son los mas ordinarios por ser mas faciles; otros por abaxo (que es à vozes yguales) no tan vsados, [p605] por ser mas difficultosos. Auezes siguen à la Guia despues de vna pausa de Minima, y auezes de vna Semibreue; que es despues de vn Compas. Quando corresponden y siguen à la Guia por Vnisonus, quando por la Quinta, y las mas vezes por Octaua: como ver se puede en los exemplos que se siguen, los quales se ha puesto en particular, paraque por ellos se venga en conocimiento de todo lo demas que se puede hazer. [EJEMPLO]
[...] diremos que el Subiecto de toda Composicion musical se llama aquella parte, sobre de la qual el Composidor saca la inuencion de hazer las demas partes de la Cantilena, sean quantas quisieren . Y aduiertan que este tal subiecto puede ser en muchas maneras; primeramente puede ser inuencion propria, es asauer que el mesmo Composidor lo auera Hallado con su ingenio: despues puede ser lo aya tomado de otras Composiciones, acomodandole à su Composicion y adornandole con diuersas modulaciones, segun la grandeza de su ingenio. El subiecto se puede hallar de mas maneras; porque puede ser vn Tenor ò otra parte de qualquier cancion de Cantollano ò de Canto de Organo: ò podran ser dos ò mas partes, que la vna sigua à la otra en Fuga ò Canon, ó de otra qualquier manera; siendo las diuersas maneras de los subiectos sin fin. Mas quando no huuiesse hallado el subiecto, aquella parte con la qual el Componedor diere principio a su Composicion, qualquiera que sea, ella siempre [p653] sera el subiecto, sobre del qual acomodara despues las otras partes en Fuga, ò de otra manera, como mas le gustare de hazer: acomodando la Harmonia de las palabras segun lo pidiere la materia en ellas contenida.
Para sacar provecho de las obras quando se partieren, quatro cosas principales se han de notar . La primera es, entender de raíz la intencion y artificio que lleuaren los passos , y assi mesmo la responsion de las voces ò partes: esto es, si en los passos las vozes se remedaren y correspondieren en Quarta, ò en Quinta, ò en Octaua, ò en otra manera. O si los passos se cantaren à duo, o à tres, o à quatro vozes; con la distancia harmonica que ouiere entre ellas. Y de mas desto, si fueren en Fuga ò nò: si en Canon, si en Contrapunto contrario: si en Co[n]trapunto doblado à la Dezena ò a la Dozena &. La segunda cosa es, notar la entrada de cada voz es asauer, si entra antes de Clausula, en la Clausula, ò despues de la Clausula, ò si entra sin Clausula. La tercera cosa es, notar las Consonancias y Dissonancias que lleuare la obra ; assi las que fueren à dos, como las que fueren à tres y à quatro : y aduertir con que Consonancias seran acompañadas, y de que manera estan puestas y ordenadas las vnas con las otras. La quarta y vltima cosa es, quando vn passo se remedare, notar las differencias que hizieren en la misma remediacion del passo: porque cada vez el passo remedado, serà differente en la ordenacion de las vozes, y compostura de las demas partes.
Esta regla se co[n]stituyo y [e]stablecio por el adornamie[n]to y melodia del ca[n]to q[ue] asi lo q[ui]ere y porq[ue] se faze fuga de dyape[n]the desde bfabmi a ffaut graues.
E las [e]species y fugas q[ue] van de grado en grado llamamos medianeras porq[ue] van los puntos co[n]tiguos vno en regla y otro en espacio desde el primero fasta el postrero.
En la quinta conclusion [de contrapunto] subir o descendirse de salto / con el canto llano es por fuga: o por passo forçado. s. fu / gar al canto llano lo que el hiziere: o vn passo hazelle mu / chas vezes: y por lo mesmo se pueden formar las perfe / ctas de golpe que son subiendo o descendiendo con el / canto llano. Y formanse las perfectas siendo diferen / tes: porque hazen contrapuncto. y da dozena de golpe la / voz de tiple: por remedacio[n] a lo passado. y da tres quin / tas descendiendo con el canto llano la voz alta: porque / la primera y tercera son perfectas y la segunda imperfe / cta que es vna disonancia entre dos consonancias. y da / octaua de golpe la voz baxa: por clausula en octaua. En la / primera manera da quinta de golpe la voz de tiple por re / [fol 35] medacion a lo passado. y descendiendo la voz de tenor / con el canto llano que desciende de salto: porque descien / de con intermedias vozes. y da quinta de golpe la voz ba / xa: por remedacion a la primera: y sube y desciende de salto: por ser con in / termedias vozes. En la segu[n]da manera da dos quintas / semejantes la voz de tiple subiendo con el canto llano: por / que haze pausa entre ellas: y remeda al canto llano: y ha / ze dos vezes vn passo. y assi mesmo otras dos quintas se / mejantes que da la voz de tenor subiendo con el canto lla / no: porque haze pausa entre ellas. y da sextas la voz baxa: / porque son mistas con las quintas. En la tercera mane / ra orden de contrapuncto recto es porque se guarda y se / haze todo aquello que se ha de guardar y hazer: como de / todo dicho es. Y despues de pasar las dissona[n]cias en prin / cipio de compas por sincopa y por esperar al canto lla / no pueden passar en la segunda parte del compas subien / do o descendiendo sin esperar al canto llano: y por yspira / cion de compas: y entrada de otro en consonancia.
[…] puede el contrapuncto subir y des / cendir de salto con el canto llano: lo qual sera por / fuga o passo forçado. y por lo mesmo o remeda / cion al canto llano se pueden formar d[e] golpe las perfectas / subiendo o descendiendo con el canto llano: y pueden / se formar munchas [sic] dellas siendo diferentes como di / cho es: lo qual se vera en los siguientes exemplos de con / trapuncto llano: y se vera en lo diminuto: de los quales al / ca[n]to llano q[ui]nto modo presente se demuestra formacion de / principio y fin. y dozena de golde [= golpe] de la diferencia de tiple / al canto llano: subiendo con el. Y tres quintas de la diferen / cia de voz alta al canto llano: descendiendo con el: las dos / perfectas y la vna imperfecta. y octaua de golpe de la dife / rencia de voz baxa al canto llano: descendiendo.
Primeramente es de considerar el canto llano / que modo es: y su primero punto en que signo / esta. y el el primero y vltimo sonidos de contrapun / cto que se dieren con el canto llano. s. al principio y al fin: / sobre el o baxo del: seran sonidos que formen con el conso / nancia perfecta. s. quinta. o octaua. o dozena. o quinzena. o / dezinouena. o veinte dosena [sic]. y si fuere voluntad fenescer en / consona[n]cia imperfecta sea en tercera simple. o compuesta. / o de compuesta: y no en ninguna de las sextas. Lo segu[n]do / es si el canto llano fuere subiente: el contrapuncto sea des / [fol 14] cendiente. en lo qual puede vnisonar. y si fnere [= fuere] descendien / te: el contrapuncto sea subiente. y si el canto llano subiere / o descendiere de salto: el contrapuncto le espere o se desci / enda o se suba como dicho es. Lo tercero es que el con / trapuncto no suba ni descienda con el canto llano forman / do consonancias perfectas: semejantes ni diferentes. si no / fuere por fuga: o remedacion al canto llano: o por paso for / çado. mas podra subir o descendir formando consona[n]cias / imperfectas. y si formaren consonancias perfectas semeja[n] / tes sera vna embaxo del canto llano: y otra en alto: o por el / contrario. Y si fueren diferentes sera lo mesmo. O si el can / to llano o el contrapuncto esperare formarse an sobre el: / o baxo del. O descendiendo: o subiendo: al contrario del / canto llano: como dicho es. por lo q[ua]l es de saber q[ue] el propio / contrapuncto ha de ser mistion de consonancias imperfe / ctas entre las perfectas: formando mas de las imperfec / tas: que de las perfectas: assi en el extremo alto: como en el / extremo baxo.
Los puntos sustentados de fugas y clausulas, y otros intensos son del genero chromatico […] Sola una cosa nueua ay en lo que se tañe en este tiempo: la qual aposta he buscado en lo antiguo, y no la hallo, es una quarta que haze[n] de un tono y dos semitonos menores. Esta se halla todas las vezes que e[n] un diateßaro[n] sustentan el punto inferior ; segun parece en el exemplo siguiente [EJEMPLO][...]Teneys por buena Musica la de los puntos intensos y sustentados (y de ueras lo es) y estos son del genero chromatico: luego ni es nuevo, ni mejor lo que ahora se haze y tañe: pues que han vuelto a lo antiquißimo.
Si el tañedor (que fuesse para ello) hizieße un arte señalando las species augmentadas, la nueva composicion, fugas, y clausulas, y a cada modo le pusieße el no[m]bre que le comptete: gran merecimiento serfia dela[n]te de Dios.
Y au[n]que todos los componedores no sigan esta differencia seque[n]cial [f79vb] formalmente, que pongan todos los puntos de la sequencia del modo que componen, porque no es de neceßidad de buena Musica seguirla siempre: en el començar de las fugas lo señalan. Si un modo fenece en Dsolre, y las fugas començauan en alamire: no segundo, sino primero le llamaremos: porque el segundo las avia de començar ordinariamente en Ffaut.
El tañedor sobre todas las cosas tenga un aviso: y es, que al poner la Musica no eche glosas, sino de la manera que esta puntado: se ha de poner. Si la Musica de la ley vieja por su pesadumbre auia menester glosas: la de estos tiempos no tiene neceßidad […] Que otra cosa es echar glosas a una obra: sino pretender enmendarla. Ponen puntos demasiados: los quales el componedor no puso. Que otra cosa es esto: sino prestarle al componedor Musica. Saben los que de ueras son cantores: que se tiene por afrenta entre los hombres de criança hechar una boz a la obra de otro. Y si los ministriles, o ca[n]tores della tienen neceßidad: piden licencia al que hizo la tal obra, y usan de otros cumplimientos [...] Confießan en ello su grande ygnorancia, deshaziendo con importunas glosas la buena Musica, quitandole el buen ayre, y las graciosas fugas. Pocos tañedores tienen tan suelta la mano yzquierda, que toda la glosa que dieron al tiple: la ponga[n] en el contrabaxo.
El dar dos octauas como dize Franchino, que se trueque[n] las bozes: es modo barbaro. Si el contra alto esta en dlasolre, y el tenor en Dsolre: abaxar de golpe el contra alto a Dsolre, y subir el tenor a dlasolre: se tiene por mala musica. Puede[n]se dar dos octauas con distancias dessemejantes: segun parece en la fuga presente.
Para mayor hermosura deste contrapunto [concertado] e[n]tren las bozes en fuga. Unas vezes guardaran la fuga del canto llano (entrando el canto llano a la postre) y otras vezes entre la una boz de contrapunto juncto con el canto llano, y aguarde la otra boz: la qual seguira la tal fuga. Es cosa curiosa: yr las bozes del contrapunto contrahaziendo el canto llano.
El que atinadamente quisiere componer, no tan solamente ha de mirar, que las bozes den en co[n]sonancias, que guarden las fugas, y que lleven entre si otros primores, que los musicos suele[n] hazer: pero sobre todo mire la graciosidad, y ayre de la musica. Ha de quedar cada una de las bozes de canto de órgano tan graciosa, que si por canto llano la quisieren cantar: suene bien.
Antes que comience a componer: mire la letra de que tono, o modo deue ser, y contemple en qua[n]tas partes el tal modo puede hazer clausulas y donde han de començar las bozes si ay signos para seguir las fugas, y donde tiene en las bozes naturales fa contra mi, y el termino donde puede andar cada voz para saber que claue ha de tener, y en que linea se porna, y finalmente visto todo lo que en el tal modo se puede hazer: comiençe a componerlo […] [f134vb] El que atinadamente compone: todas las bozes lleua junctas, y en cada una pone la letra: porque el pu[n]to vaya conforme a ella. El componedor que acertar quisiere: entie[n]da primero la letra, y haga, que el punto sirua a la letra: y no la letra al punto.
Al hazer de las fugas mire, que lleuen pocas guardas. Hazer fugas con muchas guardas: qualquier ca[n]tante es sufficiente. La excelencia es, que quasi se vayan alcançando las bozes. Si antes que unas bozes acabassen de clausular, començaße otra la fuga: seria cortar guardas.
De los tres ge / neros de Musica q[ue] antiguame[n]te vsaba[n]: se pusiero[n] / en el monachordio q[ue] en este tie[m]po se vsa los dos, con / uiene a saber, diatonico y chromatico. De estos / [fxlvj] dos generos tienen los tañedores de n[uest]ro tie[m]po co[m] / puesto vn genero nueuo. Enterame[n]te ningu[n]o d[e] los / dos generos se tañe. Para tañer co[m]plidame[n]te el dia / tonico, no se auia de tocar en tecla negra, tañendo / cada modo en su final. Los pu[n]tos sustentados d[e] fu / gas y clausulas, y los intensos son d[e]l genero chro / matico. Es verdad, q[ue] sobre gra[n] estudio, continuo, / y largo he mirado la co[m]posicio[n] d[e]l genero chroma / tico: y hallo, que la mayor parte d[e]l se tañe ahora. / Sola vna cosa nueua ay en lo q[ue] se tañe en [e]ste tie[m]po: / la q[ua]l aposta en lo antiguo he buscado, y no la hallo / y es una quarta q[ue] haze d[e] vn tono y dos semitonos. / Esta se halla todas las vezes q[ue] en vn diatessaron / sustenta[n] el pu[n]to inferior. Todas las quartas q[ue] los / antiguos tenian: eran d[e] dos tonos y vn semitono. / En este caso llamo quarta la q[ue] se haze en tres mo / uimie[n]tos. Los q[ue] miraren los tres interualos d[e] los / generos: co[m]prehendera[n] lo ya dicho. Vna tercera / q[ue] algu[n]os ahora haze[n] d[e] dos semitonos cantables, / desde el fa de befabemi al sustentado de gsolreut a / unque parece ser consonancia nueua: del todo no / lo es. En el genero chromatico se hazian dos semi / tonos vno en post de otro: el vno era menor y otro / mayor. El semitono mayor tenemos lo en este tiem / po por incantable: por tanto no lo osaran tañer. / Assi que la sobredicha distancia del todo no es / nueua: resabios tiene del genero chromatico. / Por grande abilidad se deue tener inuentar vn genero compuesto de muy buena Musica.
Creanme como experi / mentado, que muchas cosas hazen los cantantes: / que no son como ellos piensan. Pues si las miras / sen en el monachordio, hecho en perfecto diapas / son, y bien templado (como sea cierto libro) enten / derian la verdad. Puede el curioso tañedor dezir / mas, que la quarta de vn tono y dos semitonos no / ay interualo tan vsado en el monachordio, y que la tercera de dos semitonos (segun yo lo confesse) / algunos la hazen, y que la quinta quatro tonos / en fugas de modo primero se vsa: luego no son in / terualos defendidos. Digo, que para responder / a lo dicho, y a lo que mas se podia en este caso pedir: / no faltarian respuestas sufficientes para cada cosa particular.
La segunda Musica se / llama humana: la qual cada vno en si puede expe / rimentar, y complidamente saber entendiendo su / composicio[n]. […] Como la Musica gra / ue atrae y llama algunas vezes a la aguda, para q[ue] / con ella simbolize, o sea semejante en la fuga, / o por / que si es muy alta no hara con ella vna consonan / cia: así el cuerpo graue y corruptible haze al ani / [fxiij] ma abatirse hasta la tierra. […] De forma / que de cosas distintas, como son el anima y el cuer / po en el hombre: nasce esta Musica humana. […] Oyendo las disso / nancias nos dan pena y tristeza, y las consonan / cias alegria: porque semejante concordia senti / mos en nosotros. Asi prueua Seuerino Boecio / la semejança que el hombre tiene con la Musica. / Cierta experiencia, dize, tenemos, que el estado de / nuestra anima y cuerpo en alguna manera es com / puesto de proporciones: con las quales produze el / hombre harmonicas modulaciones. El que can / ta, o tañe vn modo jocundo y alegre, no penséis q[ue] / lo haze para que la Musica le de alegria, dize Pa / pinio, sino para que el harmonia alegre que esta / en el coraçon del que canta, o tañe en alguna mane / ra la produzga [sic]: con la qual se deleyte. Lo mesmo / es del cantor triste, que busca modos proporciona / dos con su tristeza: para despertarla. Los que en / instrumentos de cuerdas tañen vn auiso comun / tienen: que ni afloxan tanto las graues, que no ha / gan Musica: ni suben tanto las agudas, que quie / bren.
Verdad es que le pesa mucho à vn Compositor el sentir dezir las imperfecciones q[ue] ay en sus obras, y en aquel instante perturba[r]se grandemente: mas después q[ue] esta sosegado, y auezes vee con mejores ojos lo q[ue] compuso, boluiendo sobre si, emie[n]da las faltas: y co[n]sidera q[ue] es de ho[m]bre moderado, remediar como prudente los yerros en q[ue] cayo como descuidado. Assi como es prude[n]cia mudar à vezes las velas y tomar otro borde; así es à las vezes bue[n] parecer mudarle, quitando vna fuga (p170) ò passo y poniendo otra. Esto digo que hazen los Compositores agenos de ambición, que lon [=los] hinchados della, aunque vean sus yerros, tienense por abatidos en emendarlos: y como se gouiernan por su proprio parecer, quieren mostrar sus inuenciones, o por mejor dezir sus i[g]norancias, e yr con ellas adelante, y hazer mil novedades y descuidos con que affean e inuilecen su vanas composiciones.
Fueron inuentadas y puestas en arte las Pausas por diuersas razones, y differentes effectos. La vna por necessidad , digo para dar algun poco de descanso y aliuio al Cantante; que fuera imposible llegar continuadame[n]te en fin de la Cantilena, sin incomodidad de la persona, y cansancio de la boz [...] Tambien se dize que fueron inuentadas por adornamento de la Musica, por quanto por su medio, las partes poner se pueden la vna en pues de la otra en Fuga ò en Imitacion; la qual manera de componer no solamente haze las vozes artificiosas, mas assi mesmo deleytosas [...] (p304) [...] Demas del descanso que recibe el Cantor pausando, y demas de la comodidad que tiene el Compositor de hallar nueuas inuenciones por medio de las pausas, causa tambien vn deleyte muy gustoso, el qual no puede ser sin la variedad. Que el hazer callar à vezes las partes con algun proposito, es à saber haziendo cantar quando dos, quando tres, y quando quatro dellas, y auezes (siendo à mas vozes la composicion) todo juntas, maximamente en el fin, haze que las composiciones por tal variedad, salgan mas hermosas y mas deleytosas.
Assi como vna casa muy grande y de muy artificiosa Architectura, no puede ser perfeta ya acabada, si no tiene sus auentanas [sic=ventanas] necessarias, que den la luz conueniente; à fin se goze co[n] mayor satisfaccion la fabrica, y con mas facilidad se conozca el artificio con que esta edificada: assi vna composicion de Musica por mas linda que sea, y adornada con flores de Fugas reales, y de consonancias suaues y muy harmoniosas, no puede ser perfeta ni cumplida, todas vezes no tenga en sus lugares conuenientes las Pausas necessarias , por medio de las quales den à conocer facilmente el artificio de su texidura: de modo que podemos decir, que la composicion sin pausas, es como vna casa sin ventanas.
La tercera [manera de pasar de la quinta perfecta a la tercera] sera, quando las dos partes con mouimiento de salto de Tercera, subiendo la vna y la otra baxando, se hallaran en Vnisonus:sea en principio ò en fin de Compas: como en este exemplo que sigue, se puede ver. [p626] El qual passo por ser treuial, se vsa de ordinario en las composiciones que son à seys, y à mas bozes; ordenandolas empero entre las partes de medio; auezes entre las partes graues, mas nunca entre las mas agudas. Verdad es que tambien se vsa en las composiciones de à quatro ò cinco bozes, forçados de la imitacion, ò fuga, ò Canon; ò por huyr dos Octauas, ó por otras obligaciones: fuera desto, no es licito vsarle. Aduertiendo que seruiendose del, mejor sera ponerle al alçar, que al dar del Compas, por quanto en esta manera ordenado, no es tan malo.
La tercera manera [de poner en compostura la Segunda] es, quando la parte alta despues de vna Semibreve sincopada, abaxa de grado; y que la parte baxa, despues de hauer tocado Segunda en el dar del Compas, luego sube Tercera al alçar del Compas. Este passage no tiene lugar en compostura ordinaria, saluo por obligacion de Fu[p640]gas, Canones y de Imitaciones: verdad es que el Contrapuntista se puede seruir del auezes, haziendo Contrapunto sobre de vna parte de Canto de Organo.
Para componer las Cha[n]zonetas ò Cancioncillas con su verdadera orden aduiertan de vsar en la Composicion vnos acompañamientos de Consonancias naturales, formando con ellas vnos cantares ayrosos: alegres, apartados, polidos, graciosos, y ligeros ò diminuydos: pronunciando las palabras casi juntamente con todas las partes. Aqui no ha de auer artificio de Contrapuntos, ni variedad de inuenciones, como en los Madrigales, si no interualos consonantes bien ordenados; y auezes algunas breues fugas (en principio particularmente) pero de las mas naturales y mas dozenales. Aqui no tienen que hazer los passos de ligadura pues la Solfa ha de ser suelta y veloz. Su propio es hazer cantar todas las partes conjuntamente con tres, quatro ò mas Minimas, Semiminimas, ò Corcheas (ò de qualquier cantidad mixta) sobre de vna mesma cuerda, dando pero su sylaba à cada punto. Mas digo, que su proprio es cantar à tres bozes solamente (por quanto assi tiene mas del natural) muy distantes y muy apartadas: como es introduziendo vn Baxo con vn Contralto y vn Tiple; ò vn Baxo muy graue y dos Tiples muy agudos: cuyas Clausulas finales ordinariamente concluyen en Quinzena, ò en Octaua, con la parte del Baxo; y las dos partes agudas terminan propriamente en Vnisonus, y assi se deue cantar; por quanto la terminacion tiene mas del natural en esta, que en otra manera, aduertiendo que quieren ser replicadas con los postreros versos. Y la mayor hermosura consiste en cantarlas de coro y sin libro; con variarles la letra, segun la diuersidad de las coplas que tienen.
La Composicion ha de tener particularmente cinco partes ò calidades. La primera que sea formada debaxo de Tono. Quiero dezir, que este en sus terminos; y que no passe (nota) del Primero al Septimo; ni del Septimo en el Segundo; y deste en otro:aunque considero q[ue] auezes es necessario; y se haze por Arte el salir del Tono [...] La segunda, que sea compuesta de Consonancias y Dissonancias: auezes atadas ò en ligadura, y auezes sueltas y con mucha variedad de Figuras. La tercera, que las palabras tengan su conclusion : quiero dezir que no se halle en esta vna Clausula mezclada con otra, entreponiendo el sentido de la letra [...] La quarta es, que se hallen en ella nueuas Inuenciones, y no esten de continuo en solfas comunes, en passos dozenales, y en fugas ordinarias. La quinta, que en ella (pudiendolo hazer sin desacomodar las partes) se halle siempre la Tercera, y Quinta, ò en lugar della, la Sexta, quando cantaren a 4. vozes: afin quede mas acabada y mas llena la Harmonia. Pero quando faltase de vna Consonancia, no por esso serà reprobado el Composidor mientras la Composicion salga galana y bien ordenada.
Haziendo Missas, le es permitido al Componedor seruirse de un subiecto, que sea de otro autor, por vna vez sola, y no mas: como à dezir. Vno quiere componer vna Missa à 4. bozes ò à mas, puede tomar el thema de vn Motete, ò Madrigal &. y sobre della Componer su Missa; seruiendose en todo el curso della de las inuenciones, fugas, y passos del Motete elegido; empero han de ser por differentes maneras, y de modo no sean las propias; saluo que (como dixe) por vna sola vez, se podran seruir de qualquier passo del Motete ò Madrigal & sobre del qual va componiendo su Missa. Fuera desta occasion, el seruirse de los passos inuentados de otros Composidores es vicio, y atribuyese à hurto; lo mesmo digo, quando se quisiere componer algun Tiento ò Ricercario, sobre de qualque [sic] subgeto que sea de otro Composidor.
Semejantes Composiciones [Música a coros] son diuididas de ordinario en dos Choros, mas extraordinariamente en tres, en quatro, y auezes en mas Choros. En cada Choro de ordinario cantan quatro bozes, mas extraordinariamente puede auer alguno dellos ordenado solamente con tres, y auezes con cinco bozes. Las partes de los Choros ordenariamente son bozes comunes, mas extraordinariamente se suele hazer vn Choro de vozes pares, y auezes de vozes pueriles. El primer Choro de ordinario se suele componer artificioso, alegre y fugado, cantado con mucha gracia, y mucha garganta; y para esto, en el se ponen las mejores pieças, y los mas diestros Cantantes: mas el segundo no no ha de ser tan artificioso, ni tan fugado: y el tercero ha de ser compuesto sin artificio y sin fugas, y ha de ser graue, sonoro, lleno, y de mucha magestad.
Las Clausulas principales [del sexto tono] son dos la vna en la cuerda de F faut, y la otra de C solfaut, con sus Octauas; en las quales se acaba el periodo y sentido de la letra : entrando despues la parte (comno dixe) con nueuas inuenciones de Contrapuntos, y nueuas Fugas. Haziendo vn Motete ò Madrigal &c. que tenga dos partes. la primera se puede terminar en C solfaut y la segunda en la cuerda final de F faut, De passo y por transito se puede hazer Clausula en A lamire, G solreut, y en D lasolre tambien, si es con comnodidad. Clausulas en E lami, ni en Befabemi (cantanto Mi ) no es costumbre hazerlas, ni se deuen hazder [...]
Mas vezes hemos dicho que las Clausulas principales de los Tonos se hazen en las cuerdas extremas de la Diapason, y de la posicion que la diuide: de manera que segun esta regla, sus [las del doceno tono] Clausulas principales seran en G solreut y en C solfaut, adonde se acaba periodo y sentencia: y luego las partes entraran con nueuas Fugas, y nueuas invenciones. La de C solfaut es intermedia y final; mas la de G solreut es solamente intermedia.
Tanbien ay quien diçe, que es innperfeta la Guitarra por no poder tañerse en ella quatro vozes por faltarle algunos puntos bajos, y altos, que no faltan en los no[m]brados instrume[n]tos ma [sic] esto no la haze inperfeta de consonancias para tres, quatro, y cinco uozes, que en sus terminos las tiene todas (particularment las de tres, y quatro vozes) sino menos abundantes de puntos, y estos se suple[n] en sus otauas, sin que en ello padezca halgo la buena harmonia, y quando se quiere tañer co[n] fugas no son tan pocos sus puntos que no passen de diez, y siete, termino bastante a dilatarse en qualquier fuga, y por esta razon me parece mejor el encordarla con bordones en la quarta y quinta cuerda, y no sin ellos, porque asi es mas sonora, y mas semejante a los puntos de las bozes na[p17]turales.
[...] la imitacion no consiste en semejança de sylabas, sino en similitud de mouimie[n]tos, y sonidos, como se vè en los instrumentos, que con vozes mudas imitan fugas, y siguen passos.
Vie[n]do sa[n]t gregorio q[u]e el boecio no auia dado a cada tono mas de una. viii. porq[ue] la melodia de cada tono touiesse mas lugar de fazer sus passos fugas y co[n]uersacio[n]es q[ui]so q[ue] touiese cada tono diez pu[n]tos. .