Porque algunos he visto seguir algunas de las misturas sobredichas, assi en la tecla como en la composicion, y otros piden por abilidad modos misturados: los he declarado.
Otra abilidad es […] es composicion de improviso, y sin pensar […] Esta es componer misturado, conuiene a saber tomar parte de lo que esta puntado, y hazer otra parte de nueuo. Tomays un alleluia, y tiene ciertos paßos desgraciados, o que os dizen desde tal punto a tal pu[n]to hazed un passo de nueuo, lo qual os señalan en dos, o tres partes: te[n]go lo por mayor abilidad, que hazerla toda de nueuo. El que desta manera co[m]pone: es semejante al glosar coplas, y alude, o parece al contrapunto forçoso. [126v][…] Muchos ay, que hazen coplas: y pocos son los que hechan glosas. No es de tanta difficultad hechar contrapunto suelto: como yr ligado con vn paßo forçoso.
Sexto modo, o tono verdadero llamo: al que formando el diapente dezimos fa sol re mi fa. [fxxxj] El que se compone por sexto, es mixturado de octauo y sexto: por lo qual con sola vna señal se conuirtio en octauo.
No tan solamente se contentan algunos tañedores con tañer modos accidentales simples: sino misturados. Suelen mesclar el modo primero con el quarto, haziendo el diapente del primero, y el diatessaron del quarto. Todas las vezes que en vn modo primero hazen fa en bfabmi se causa la sobredicha mistura. En composiciones de Gomberth hallareys muchas vezes esta mistura. […] Nunca el modo primero se tañe en [fxxxiijv] este tiempo sin mezcla: por las clausulas del sexto que tiene.
No tan solamente se contentan los buenos tañedores de seguir los modos simples, cada uno por si (segun ya es dicho) sino que los mezcla[n], y misturan. El modo primero lo mezclan con el segundo […] Este modo y los semejantes que suben a la perfection de maestro, y abaxan a la de discipulo, es otro modo distincto de ambos a dos: como en la composicion de ellos se pueden ver. Por semejante manera digo, que puede[n] mezclar el tercero y quarto[…].
[…] il s'ensuit que ceux qui ont ladite languette plus mobile, sont plus propres pour faire les passages & les fredons, & que ceux-là ne les peuuent faire qui l'ont trop dure & trop seiche. Or les passages ou fredons se peuuent faire ou dans la gorge par le moyen de l'anche, comme i'ay dit, ou auec les levres; mais cette derniere maniere est difforme, & condamnée par ceux qui enseignent à bien chanter.
Toda primera Figura, siendo pendiente y sin plica, es Longa: Mas faltandole vna condicion destas no es tal. Tambien toda primera parte de Figura alphada, pendiente mocha o sin plica (como dicho es) es Longa.
[...] veamos como se ordenan [los valores] en las Composiciones, para poderse seruirse dellos cada uno a su plazer. Pero digo que quien seruir se quisiese de los valores accidentales de la manera que son, y no procurasse ponerlos mezclados con los valores moderados y prestos, fueran tan prolixas y tan enfadosas las obras, que no auria quien las quisiesse sentir; mayormente quando fuesen ordenadas con las primeras Figuras. Que esto sea verdad, con (p756)sideramos vn poco quien fuera aquel que de buena gana quisiese sentir vn canto, todo formado de Maximas, de Longas, y de Breues, que valiessen á ygual porcion por 9 Compases cada una, por 18, ó por 27, como suelen valer en las especies modales? cierto que nadie: porque aquel sonido tan continuado y tan largo , engendra pesadumbre y en lugar de agradar, desagrada. Y ansi para que no haya de offender, se mitigan estos valores con otros mas ligeros; y entre la mayor parte de las vozes que han de cantar, vna se pone que tenga los valores largos, y las otras los ligeros: porque la ligereça y velozedad de las demas partes alrededor de aquella vna , causa mucha gracia y lindeza ; y haze que aquella le sea materia y subiecto. [EJEMPLOS CITADOS, sobre todo de la Missa Lomme armé , desde Busnois hasta Palestrina pasando por Morales Ockegem, Jospin y el teórico Aaron].
Quant aux Musiciens de nostre siecle, ils alterent toutes les chordes en mettant des b mols en toutes sortes de clefs, quoy qu’ils retiennent quasi tousiours quelques tons inuariables, par exemple les chordes principales du mode qu’ils traitent, & qu’ils appellent modales, comme i’ay dit ailleurs.
[…]les ancie[n]s ont tousiours deferé aux modes toute la force de la Musique. Ce que font aussi les autheurs plus modernes […] qua[n]t ils attribue[n]t à chacune mode sa qualité & son effect particulier.
[…] toute l’eschole des Musiciens ne resonne & ne vous bat les oreilles d’autre chose plus souuent, que de la qualité, nature, & effect des modes de Musique: L’vne est graue, l’autre legere; & ainsi, selon leur diuerse qualité, plaisent aussi à diuers, suyua[n]t les diuerses humeurs & co[m]plexions des personnes.
[…] c’est la mode qui luy [à la musique] cause le goust, la saueur & tout le sentiment qu’il reçoit de la musique: par-ce qu’il s’en trouue priué, soudain que la mode est changée.
[…] tous les beaux traicts, les airs, les cadences & tout ce qui a quelque force & energie pour esmouuoir noz esprits, procede de la mode, comme de la cause principalle & originelle.
[…] plusieurs musiciens du iourd’huy, ou se portants pour tels, en font si peu de cas, qu’il leur semble vne chose du tout impertinente à la Musique, de s’empescher beaucoup des Tons (ainsi appellent-ils les modes) reputants la cognoissance d’iceux, vne scie[n]ce friuole & du tout inutile. Les vrays Musiciens ne parlent point ainsi: ains, au contraire, tiennent ceste partie de la Musique qui traicte des modes, non seulement pour la plus haute, & la plus excellente, ains pour la fin, & la perfection de toutes les autres.
Tout ce qui se traicte en la Musique, ne sont que preambules, & moyens disposez pour paruenir au but, & à la perfection de ceste science, qui est la vraye cognoissance des modes.
[…] la mode est la partie formelle de la Musique, & qu’il ne puisse auoir Musique sans mode, ie ne sçay par quel tiltre, ou droict, cestuy-là se peut attribuer le nom de Musicien, qui n’a la cognoissance des modes.
Or, m’estant apperçeu, que la pluspart des Musiciens, non seulement les vulgaires & triuiaulx, mais aussi les principaux & plus huppez, ie dis gens doctes, & ayants publié leurs oeuures sur le faict de la Musique, n’ont eu telle cognoissance des modes & des Tons, qu’il appartient, n’ayant sçeu bonnement distinguer entre les douze modes de Musique, & les huict Tons de l’Eglise, par où ils ont mis & amené en la Musique vne telle confusion & chaos, que & eux, & tous autres qui ont voulu suiure, s’y sont perdus.
[…] aussi faut il necessairement, que le bastiment musical se rapporte au diapason, comme à son vray fondement, sans qu’il puisse eslargir plus auant que sa grandeur ne permet; ains par la grandeur & estenduë du diapason, faut iuger de la grandeur de la musique, & du nombre des modes, ou des tons.
Et d’autant que la mode nous doit furnir & representer vne telle musique (à sçauoir parfaicte & entiere) de là vient, qu’il nous la faut mesurer à l’aulne du diapason, &, suyuant le nombre de ses especes, conclure, qu’il y a autant de modes.
[...] faut premierement noter (affin que nul ne s'abuse) que ceste harmonie [la mode] ne presuppose point de consonance, car pour la consonance il est necessaire, que les parties soyent ouyës en vn mesme temps & moment : Et pour la mode ou harmonie cy dessus declaree, il suffit que les parties susdites, à sçauoir diapason, diapente, & diatessaron, soyent considerees auec interualle, & succession de temps.
[...] vne partie ou vn chant seul, peut contenir & nous representer vne mode ou harmonie entiere & tres-parfaicte : comme il se voit au chant Gregorien, ou toutesfois il n'y a point de consonance : ains suffit pour la raison de l'harmonie [...] que l'entendement comprenne & considere le diapason, auec vne mediation, qui le diuise en vn diapente, & vn diatessaron : ou bien, que l'entendement comprenne & considere la proportion double, qui est entre les deux extremitez du diapason, & les proportions sesquitierce, & sesquialtere, qu'il y a des deux extremitez susdites, à la mediation.
[...] la raison ou la nature de la mode, ou de l'harmonie, consiste en la mediation, qui separe & diuise le diapason en vn diapente & vn diatessaron [...]
Ioannes Froschius, chapitre 14. de sa musique, dit, que la nature de la mode consiste en la proportion double qui est entre les deux extremitez du diapason, & en la proportion simple qu'il y a des deux extremitez susdites à la mediation.
La troisiesme & derniere signification (qui est la plus impropre, encores qu’elle soit assez commune entre les Musiciens) est, quant ce mot, Ton, est usurpé pour signifier une sorte, ou espece de Musique, que nous appellons proprement, mode, ou Harmonie. En laquelle signification, il se prend auiourd’huy vulgairement, quant on demande, combien il y a de Tons en la Musique: comme si on demandoit, combien de modes, ou combien de sortes ou especes d’harmonies il y a en la Musique.
[…] voudrions doubter de ce que si long temps, & continuellement a esté obserué au chant de l’Eglise Romaine; qu’au contraire, nous pretendons asseurer & affranchir les huict tons susdicts, & rendre raison pertinente, pourquoy ils ont esté instituez. Seulement voulons tirer en question, si les huict tons susdits, doiuent ou peuuent preiudicier au nombre legitime des modes de Musique, qui a esté plusieurs siecles auparauant.
Pour satisfaire, donc, à ceste question [du ton ou de mode] , nous monstrerons premierement, ce que c’est de mode, non seulement selon l’opinion des modernes, ains au[ss]i suiuant l’authorité des plus anciens: puis prouuerons, qu’il en doit avoir douze, à sçauoir, six superieures, & six inferieures; Finalement declarerons, que ce nombre icy n’est point seulement conuenable & bien seant, conforme, ains requis, & du tout necessaire à la perfection du corps d’icelle.
Mvsiqve (laquelle est appelée practique) est vn art nous enseignant la maniere de bien chanter. D’icelle sont deux especes, c’est à sçavoir la simple, autrement appellée plain chant (de laquelle p[ar]lerons seuleme[n]t en ce premier traicté) & la figurée, que le vulgaire appelle chose faite (& d’icelle traicterons au seco[n]d) lesquelles sont differentes par ce que l’une (sçavoir est la simple) a ses notes quasi toutes de forme, figure, & quantité semblables, esta[n]t proferées sans accroissement, ou diminution aucune. La figurée au contraire a les siennes de diuerse forme, ou figure (dont elle pre[n]d le nom figuré) & selon leur varieté inesgale ce profferent sous diverse quantité, estant augme[n]tées, ou diminuées selon qu’il est requis en mode, Temps, & Prolation.
Une autre chose altere encore le reglement des modes, c’est que pour mieux former l’intonation au chœur, l’Organiste fait tenir ordinairement le plainchant à la Basse-contre, or s’il est du premier mode, quand la Taille le tient à l’autre vers il est du second: de sorte que voyla l’Autentique & le Plagal en mesme sujét, toutefois cela se faisant en tout lieux & de long temps je l’ay admis & laissé, pour raison de la facilité & liberté de l’instrument dont la grande estendue du clavier peut assés fournir a la modulation des deux especes, comme aussi a l’esloignement des parties pour estre mieux exprimées.
J’ay donc commencé par ces Hymnes qui sont les plus generales pour l'vsage de diuers Dioceses, afin d'acco moder vn chacun, y en ayant dont les chants peuvent estre appliqués a divers hymnes […]. J’advoue qu’il seroit a desirer qu’en deux ou trois de ces hymnes les modes ou tons de l’Eglise y fussent mieux observés, comme nous ferons en des ouvrages libres, mais le plainchant reçeu de long temps en l'Esglise estant mon sujét, me contraint d’y conformer les fugues & contre-point.
Le Cinquiesme [ton] change fort peu ses finales: mais on peut remarquer que ses Antiennes sont quelque fois terminées en Fa, comme nostre Septiesme mode: mais le plus souvent en Ut, d’ou j’ay tiré la raison de le mettre en F fa ut par b mol. Le Sixiesme change aussi fort peu son Euouae mais ses Antiennes ont la mesme variete du Cinquiesme, lesquelles se terminent quelque-fois en Fa, comme nostre Huictiesme mode: mais le plus souvent en Ut […].
Il y a douze modes aux Antiennes qui s’y chantent [dans le Magnificat] […] l’Eglise ayant reduit toutes les Antiennes, & les Cantiques en huict Tons, il faut que nous suivions cét ordre.
[…] Ceux qui préfèrent l'harmonie à la Physique pourront commencer […] par les quatre liures des Consonances, qui a [sic] esté en effet le premier imprimé; auquel succedent celuy des Dîssonances, des Genres, des Especes dc chaque Consonance, des modes & de la Composition. Et puis il sera bon de lire le liure de là Voix & des Chants; & ceux des instrumens à vent & de percussîon: & finalement celuy des Sons, & du mouuement de toutes sortes de corps, par lesquels ceux qui ayment mieux la Physique, & les Mechaniques pouront commencer. de sorte qu'ils pourront mettre le liure du Mouuement de toutes sortes de corps le premier: celuy du mouuement & des autres proprietez des chordes le second: celuy des Sons le troisiesme: celuy des Chants le quatriesme: celuy de l'Art de bien chanter, &c. lecinquiesme: celuy des Consonances le septiesme: celuy des Dissonances le huistiesme: celuy des Genres & des modes le neusiesme. celuy de la Composition le dixiesme: & puis les quatre des instrumens a chordes, & les trois autres des Instrumens à vent & de percussion, de sorte que cet ouurage contiendra 17, ou 18 liures s'il s'accomplît.
[...] elle [la vertu] ayme mieux prendre la peine d'adiouster deux mouuemens, ou battemens d'air tout d'vn coup pour faire la Quarte, que de n'en adiouster qu'vn pour faire la Sesquisexte; ce qui monstre que la Quarte ne reçoit point de diuision harmonique, puis que la nature ne la diuise point, comme elle diuise la seconde Octaue, & la seconde Quinte en trois tons pour marquer leur commencement, leur milieu & leur fin, & consequemment les principales cadences des modes, qui ont plus de puissance sur l'esprit que les autres chordes, ou les autres sons.
Si les Chasseurs veulent auoir le plaisir de faire des Concerts à quatre ou plusieurs parties auec leurs Cors, il est assez aysé, pourueu qu'ils sçauent faire les tons iustes, & qu'ils proportionnent tellement la longueur & la largeur de leurs Trompes, qu'elles gardent les mesmes raisons que les tuyaux d'Orgues : par exemple, si le plus grand Cor a six pieds de long, il fera le Diapente en bas contre celuy qui aura 4 pieds de longueur : ie diray ailleurs si leurs largeur doiuent estre en raison Sesquialtere. Et si l'on adiouste vn troisiesme Cor long de trois pieds, il fera la Quarte contre le second, de sorte que les trois feront un Trio parfait, & toucheront les trois principales chordes du premier mode : auxquels il sera aysé d'en adiouster trois ou quatre autres pour faire les autres accords. Il y a plusieurs choses qui concernent les Cors [...] I'adiouste seulement qu'on les peut faire de chrystal, de verre, de terre, de pierre, &c. & que les Facteurs y peuuent ioindre vne grande quantité d'industries qui les feront d'autant admirer que les autres instrumens.
[...]l'exemple qui suit est un Vaudeuille du troisiesme mode tranposé d'vne Quarte : le Dessus se iouë avec D la re sol tout fermé, & tout ouuert à l'Octaue : & pour les autres parties l'on ferme, & l'on ouure le C sol vt, & le G re sol : ce qui est si aysé à comprendre qu'il n'est pas necessaire d'en parler plus au long. Cet exemple & les autres qui seruent aux instrumens qui suiuent, ont esté composez par le sieur Henru le Ieune, qui entend fort bien leur portée, & leur estenduë. Ceux qui desirent d'autres exemples peuuent consulter les Maistres de l'art, car il suffit que celuy-cy fasse voir la propriété du Flageollet, & l'estenduë de toutes ses parties, afin que l'on en puisse vser dans toutes sortes de concerts : ce qu'il faut semblablement remarquer pour les autres instrumens à vent, qui ont vn exemple particulier qui sert pour comprendre leur nature.
Quant aux Musiciens de nostre siecle, ils alterent toutes les chordes en mettant des b mols en toutes sortes de clefs, quoy qu’ils retiennent quasi tousiours quelques tons inuariables, par exemple les chordes principales du mode qu’ils traitent, & qu’ils appellent Modales, comme i’ay dit ailleurs.
[…] ces sept Quintes font la Vingt-neusiesme [sic], c’est à dire quatre Octaues, de sorte que les Violons ont autant d’estenduë que le clauier des Epinettes & des Orgues. Quant à l’estenduë de chaque partie, elle est de quatre quintes qui font la Dix-sesptiesme maieure, car outre les trois Quintes qu’elle fait à vuide, elle monte encore d’vne quinte par le moyen du manche que l’on touche. Et les excellens Violons qui maistrisent cet instrument peuuent faire monter chaque chorde iusuqes à l’Octaue par le moyen du manche, sur lequel ils treuuét 144 demy-tons pour transposer les 12 modes en tel lieu, & à tel ton qu’ils veulent. Or les 2 figures precedentes suffisent pour faire co[m]prendre celles des autres parties, qui ne different que de grandeur, com[m]e il arriue aux autres instrumens, dont les plus grand esbranlent vne grande quantité d’air, & font des sons plus graues & plus profonds.
Quant à la Tablature des Violons & des Violes, elle n’est pas differente des notes ordinaires de la Musique, encore que ceux qui n’en sçauent pas la valeur, puissent vser des nombres […] & pour escrire des tablatures particulieres, comme sont celles du Luth, & de la Guiterre: quoy que les notes vaillent mieux que les lettres, d’autant qu’elles marquent les sons, la valeur des mesures, & toutes sortes de temps, & qu’elles sont plus vniverselles dans l’Europe.[…] si l’on veut quitter les noms, dont les anciens ont exprimé leurs modes, à sçauoir Dorien, Phrygien, Lydien, l’Ionien & les autres […] l’on peut appeler le Ton, ou le mode du Violon, le mode gay & ioyeux, comme celuy de la Viole & de la Lyre, le mode triste & languissant; celuy du Luth, le mode prudent & modeste; celuy de la Trompette, le ton hardy & guerrier, & ainsi des autres suiuant la proprieté de chaque instrument.
L’on pourroit monter les Violons de cinq chordes, ce qui feroit peut-estre quitter les ordinaires à quatre chordes, comme l’on a quitté le Rebec qui n’en auoit que trois, qui avaient l’estenduë de la Douziesme, si tost que le Violon a esté inuenté, avec lequel on va iusques la Seiziesme. Or puis que le Violon semble estre le plus parfait, & le plus excellent de tous les autres instrumens tant pour la varieté de ses diminutions, de ses syncopes, de ses liaisons, de ses feintes, & de ses beaux chants, que pour l’admirable agréement [p183] des mouuemens differens que l’on n’auoit pas encore trouuez, il ne seroit pas hors de propos d’y adiouster vne cinquiesme chorde, afin qu’il eust vne assez grande estenduë pour tous les modes;
[…] car l’on ne peut toucher que trois ou quatre modes sur les quatre chordes du Violon, à sçauoir le septiesme, qui commence en F vt fa, & le neusiesme, qui commence en G re sol vt, dont la fin finale tombe sur la quinte en bas.Quant aux autres modes, ils sont defectueux, d’autant qu’ils ont leur cheute finale à la Quarte, qui fait le mode plagal, qui n’a pas de bons effets: par exemple le premier mode, qui est dans C sol vt fa est imparfait sur le Violon, parce que sa cheute se fait à la Quarte, c’est à dire sur son ton plagal D la re sol. Il arriue la mesme chose à E mi la, ou au 5. mode, qui est fort propre pour la tristesse, & pour les eleuations d’esprit: de sorte que l’on ne peut se passer de la cinquiesme chorde, si l’on veut pratiquer les douze modes sur les Violons, si ce n’est qu’on vse de transposition, qui leur est fort naturelle.
[…] i’adiouste que l’on transpose aysément chaque ton en douze manières, par le moyen des dieses & des fa feints, ou b mols qu’ils appellent accidens, comme l’on void dans l’exemple du premier mode qui commence en C sol vt fa, dans lequel ce mode commence tousiours vn demy-ton de plus haut en plus haut iusques au douziesme demy-ton de l’Octaue: ce que l’on pratique semblablement dans les onze autres modes; Par exemple dans le troisiesme qui suit, & qui commence en D re sol, de sorte que l’on fait 144 varietez des douze modes sur le Violon: ce que l’on peut semblablement faire sur le Luth, sur la Viole, & sur tous les autres instrumens à manches, & mesme sur les Epinettes, & sur l’Orgue dont le clauier est diuisé en douze demy-tons esgaux suiuant la methode que i’en ay donnée dans le traité du Luth.
[…] puis que l’on peut prendre l’VT, le RE, le MI, &c. sur chaque chorde du Violon, soit qu’on la touche à vuide, ou qu’on l’accourcisse d’vne, de deux, ou de trois touches, &c. il est certain que la touche ou le manche du Violon est capable de representer tous les modes, quoy qu’il n’ayt que quatre chordes, c’est pourquoy il faut corriger ce que i’ay dit au contraire dans la troisiesme Proposition de ce liure, quoy qu’il se puisse expliquer au sens de quelques ioüeurs de Violon […]
Il faut aussi corriger ce qui est dit que D sol re est le plagal du mode C sol vt fa, car son mode collateral ou plagal descend vne Quarte plus bas que G re sol vt; mais i’ay traité fort amplement des modes dans vn autre liure […] Voyons maintenant ce qui appartient aux Violes. Expliquer la figure, la fabrique, l’accord & l’vsage de la Viole.
L'exemple de ces changements se void dans le tetrachorde Diatonic, ut, re, mi, fa, qui peut exprimer nos vingt-quatre lettres; ce qui se peut aussi faire [p41] auec les quatre principales notes, ou cadances de chaque Octave, ou de chaque mode, par exemple auec les cadances du premier mode, ut, mi, sol, fa: voicy l'exemple du susdit Tetrachorde, ut, re, mi, fa, qui fait voir que ces quatre syllabes, qui signifient les quatre Sons du Tetrachorde des principales, peuuent estre coniointes en vingt-quatre manieres differentes.
[…] il est facile de parler ensemble sans tablature, si l'on use des huict ou des quinze Sons d'un mode, par exemple ceux du premier, pour les quinze premières lettres: & des huict sons du second mode pour le reste des lettres: ou si les vingt Sons des vingt articles de la main harmonique expriment les vingt lettres de nostre alphabet; car l'on peut laisser S, Y, & K, comme nous dirons ailleurs.
L'on peut encore exprimer des paroles & des periodes entieres par les sons, car les preludes, la suitte des airs & des chansons, la deduction des modes & du systeme parfait ont de la ressemblance auec les oraisons et les harangues, particulierement quand le [p40] Musicien fait les cadences & les passages bien à propos, & qu'il se sert de la rythmique selon le sujet qu'il traite. Or cette maniere de discourir se peut pratiquer dans toute l'estenduë des Sons c'est à dire dans l'estenduë de cent ou deux cens pas & davantage, car l'on oyt le Son de la Trompette de beaucoup plus loin, & consequemment les Sons peuuent seruir de messagers & de lettres secretes, quand celuy à qui l'on veut rescrire n'est esloigné que de demie lieuë ou d'vne lieuë, d'où l'on peut entendre les Cloches ou la Trompette.
Ils [les bransles] se dansent fort grauement en rond au commencement du Bal souz mesme cadence & bransle de corps; dont le premier s'appelle Bransle simple, qui n'auoit autrefois que six mesures & huict pas, mais on le compose à present de dix pas, de douze mouuemens & de six mesures binaires: l'Exemple que j'en donne est du septiesme mode transpose vne Quarte en haut. afin qu'il ayt son bémol en b fa [c2] mi: & son mouuement est dayctIique spondaique %u02C9, 02D8, 02D8, 02C9, 02C9%. (Fig. II, 2, 24, p168a)
Le second Bransle s'appelle Gay, & se danse plus viste que le premier: il est composé de six, mouuemens, de trois pas, & de deux mesures, & suit le battement du tambour de Suisse, c'est â dire qu'il se danse souz l'ionique mineur %u 02D8, 02D8, 02C9, 02C9 %. Son Exemple est aussi du septiesme mode transposé comme le precedent, & sa mesure est ternaire. (Fig. II, 2, 24, p168b et bb)
Fig. II, 2, 24, p168b
Le quatriesme [Bransle] s'appelle Bransle double de Poitou: sa mesure est Hemiolia, il a vnze pas, huict mesures & vingtquatre mouuemens; & imite le mouuement du Mareschal, ou de l'iambique %u 02D8, 02C9%: son Exemple est encore du septiesme mode. Le cinquiesme se nomme Bransle de Montirandé, sa mesure est binaire, mais elle est fort viste. Il a huit mesures, & seize mouuemens, & est diuisé en trois parties differentes de pas, dont la premiere en a vnze, la seconde douze, & la troisiesme en a dix. Son Exemple est de l'onziesme mode transposé vn ton plus bas, & se peut rapporter au mouuement Anapestique %u 02D8, 02D8, 02C9 %.
Le sixiesme [Bransle] s'appelle la Gauote, c'est à dire la dance aux chansons: sa mesure est binaire assez graue, & se peut rapporter au mouuement Choreobacchique %u 02D8, 02D8, 02D8, 02D8, 02C9, 02C9 %, il a huict pas, quatre mesures, & seize mouuemens; son Exemple est aussi de l'onziesme mode transposé vn ton plus bas. Il fait la conclusion des Bransles, & apres auoir esté dance vne fois, ou deux en rond, celuy qui a commence le Bransle à mener, fait la reuerence à sa Dame, deuant laquelle il dance seulement huict pas, & l'ayant prise souz le bras droit, il luy fait faire vn tour, & puis vn autre du bras gauche auec chacun huict pas, & luy ayant fait la reuerençe il la remet en sa place, & reprend la sienne; […] or il faut remarquer que l'on peut faire vne infinité de Bransles souz chacune de ces especes, & que l'on en peut adiouster tant d'autres que l'on voudra: par exemple les Passepieds de Bretagne, […]
La Bocanne est vne Courante figurée, qui a ses pas mesurez, & ses figures particulieres; elle a quatre couplets, â sçauoir deux fois la premiere partie du chant, & deux fois la seconde: elle s'appelloit cy; deuant la Vignonne, mais le chant qui a esté fait de nouueau, luy a donné le nom de son auteur: elle a sa mesure triple, ou sesquialtere, comme les autres Courantes: son Exemple est de l'onziesme mode transposé vn ton plus bas., comme celuy de la Courante â la Reyne. Mais elle a neuf couplets, dont la premiere partie se chante deux fois, & la seconde vne fois: elle se recommence par trois fois, & est de comme les autres Courantes. Ausquelles i'adiouste deux airs de Balet de different mouuement: & à la fin du liure i'en donneray encore vn troisiesme compose de toutes sortes de mouuemens, qui peuuent seruir à toutes sortes d'airs & de chansons.
La Pauannne vient d'Espagne, & est ainsi nommee parce que ceux qui dancent font des roües l'vn deuant l'autre à la façon des Paons & auec telle grauité que la cappe & l'espee ne nuisent de rien, & qu'elles semblent estre necessaire pour mieux contrefaire la roüe des Paons, d'où cette dance a pris son nom: elle marche sur le mesme pied que la [passamezze], & a 16 mesures & 14 couplets: son exemple est du 4 mode.
La Passemezze est vn chant à l'Italienne propre à dancer: elle seruoit le temps passé d'entree aux basses dances: or elle se dance en faisant quelques tours par la sale [sic] auec certains pas posez, & puis en la trauersant par le milieu, comme le mot le porte; ou bien elle a ce nom du pas & demy dont elle se mesure: son exemple est du premier mode en son propre ton, & se rapporte au pied Choreobachique %u 02D8, 02D8, 02D8, 02D8, 02C9, 02C9 %; sa mesure est binaire. (Fig. VOIX, II, 23, p164a)
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L'Allemande est vne dance d'Allemagne qui est mesuree comme la Pauanne mais elle n'a pas esté si visitee en France que les precedentes: on peut l'appeller Vaudeuille, ou Gauote & a sa mesure binaire. Son exemple est du second mode: on se contente auiourd'huy de la ïouer sur les instrumens sans la dancer, non plus que la Passemezze, si ce n'est aux Balets: son Exemple est du second mode. (Fig. VOIX, II, 23, p164c)
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La Sarabande a esté inuentée par les Sarrazins, ou Mores, dont elle a pris son nom; car on tient que la Comedienne nommée Sarabande la dança la premiere en France: quelquesvns croyent qu'elle vient du mot Espagnol Sarao, lequel entr'autres significations veut dire Bal en Espagnol. ou de Banda qui signifie assemblée, comme si plusieurs se deuoient assembler pour cette sorte de dance: ce que les Mores obseruoient peutestre, encore que les François & les Espagnols ne la dancent qu'à deux. Son mouuement est Hegemeolien %u 02D8, 02D8, 02D8, 02C9, 02D8, %. Elle se dance au son de la Guiterre, ou des Castaignettes, & ce par plusieurs couplets sans nombre: ses pas sont composez de tirades, ou de glissades: son Exemple est de l'onziesme mode transposé vn ton plus bas: sa mesure est Hemiolia, & suit le battement du Mareschal
Et les Trompettes nous font encore voir cette verité, quand ils se seruent du premier mode, qui est le plus gay de tous, […] car nous experimentons en nous mesmes que les mouuemens du cœur & de l'imagination suiuent les sons & les mouuemens de la Trompette.
L'on peut premierement diuiser les chansons en Diatoniques, Chromatiques & Enharmoniques, & en mettre autant d'especes comme ces trois genres en ont; mais pour parler des chants qui sont en pratique, on les diuise en autant d'especes qu'il y a de modes differents, à sçauoir en 12 dont chaque espece peut quasi auoir vne infinité d'indiuidus, puisque l'on en fait 40320 des 8 notes de chaque Octaue, encore que l'on ne repete nulle note deux fois, comme je monstreray [p95] dans la 8 proposition.
Je ne mets pas icy les tons ordinaires du chant Gregorien; & puis ie les ay déja donnez dans la 9 proposition du second liure de la Musique imprimé l'an 1627, à la fin duquel i'ay encore mis 12 chants à deux parties sur les 12 modes: & à la fin du second liure i'ay mis vn chant figuré à deux parties du premier mode, […] et finalement vn autre air spirituel à 4 parties.
[…] Ie parleray [à la fin du sixiesme liure Latin, qui traite des genres & des modes.] des Danses, & des Balets, & de toutes les especes de chants dont on vse en France. L'on peut aussi rapporter tous les chants que Goudimel, Claudin le Jeune, du Caurroy, Caignet, & les autres ont donné aux Psalmes mis en vers François, & toutes les Chansons spirituelles aux chants Ecclesiastiques, […] Et finalement on peut voir le chant de tous les Motets qui ont esté imprimez despuis que l’on a commencé à chanter à plusieurs parties à plusieurs parties.
[…] Si nous considerons, que les effects susdicts [de la musique] doiuent estre raportez aux modes, ou [comme aucuns disente)aux Tons de Musique, comme à la partie principale, & à la cause formelle de la musique; combien deuons nous estimer d’auantage les modes ou Tons […], lesquels proprement & essentiellement produisent lesdits effects?
Comme aux corps naturels, l’ame est le commencement & la cause de tous mouuements naturels: ainsi […] au corps de Musique, la mode est le commencement & la source de tous les effects & operations d’icelle: d’autant que c’est la partie formelle de la musique […] & partant a plus de force, & puissance, les moye (n) s plus propres, & plus excellents, pour attirer avec plus d’efficace les cœurs & affections des hommes (en quoy consiste le principal effect de la musique) que nulle autre partie d’icelle.
[…] Pythagore, lors que rencontrant quelque ieune homme, […], lequel par vn chant Phrygien de quelque Musicien, irrité & transporté de colere, à feu & à glaiue vouloit forçer vne maison voisine: il commanda au Musicien de cha[n]ger de mode, & de sonner la sous-Phrygienne: Ce qu’ayant faict, soudain modeste & paisible retourne en sa maison.
[...]toute l’energie & la force de la Musique est referée aux modes, pour produire diuers effects. La raison de cecy est que la mode (co[m]me a esté dict) est l’ame & la partie formelle de la Musique, de laquelle (comme de sa source) elle doit tirer sa propriété, sa force et tous ses effects: Quia forma dat esse rei.
Or m'estant aperçeu, que la pluspart des Musiciens, non seulement les vulgaires & triviaulx, mais aussi les principaux & plus huppez, ie dis gens doctes, & ayants publié leurs euvres sur le faict de la Musique, n'ont eu telle cognoissance des modes & des Tons, qu'il appartient, n'ayant sçeu bonnement distinguer entre les douze modes de Musique, & les huict Tons de l'Eglise […] i’ay iugé estre conuenable, voire necessaire, de […] faire vne claire distinction d’entre les douze modes, & huict Tons, en deschiffrant la nature & proprieté, tant des vns, que des autres […] leur montrant [aux jeunes musiciens] au doigt ce que c’est des douze modes, & comme se doiuent praticquer les huict Tons des Pseaumes, sur lesquels est basty tout le chant de l’Eglise.
Boëce (autheur de grande authorité entre les Musiciens) pour prouuer qu’il n’y a que sept modes, monstre, qu’il ne peut auoir que sept especes de diapason, d’autant qu’en son enclos, il ne contient que sept interualles, qui sont les sept clefs es[s]e[n]tielles, signifiees ordinaireme[n]t par les sept lettres premieres de l’alphabeth; à sçauoir, A lamire, B fa [C2] my, C sol fa vt, D la sol re, E la my, F fa vt, G solreut.
Ptolomeus, pour prouuer qu’il y a viij modes, dict, qu’il doibt auoir viij especes de diapason, par-ce que les sept especes susdites n’accomplissent point le disdiapason, qui est le grand [p3] systeme (comme ils disent) contenant toute la musique ancienne.
Volateran, pour prouuer qu’il y a xiij. modes, s’efforce d’establir 13. sortes de diapason. De semblable argumentation se sert Capella, pour fonder XV. modes […] Et ainsi tous les autres [musiciens] […] pour prouuer le nombre de leurs modes, se refere[n]t au nombre des especes du diapason.
[…] si nous desirons sçauoir la grandeur du bastiment musical, ja plusieurs fois destruict & ruiné, & auoir particuliere cognoissance, comme anciennement il estoit diuisé en ses parties, & especes (qui sont les modes, ou bien, comme l’on dict à present, les tons musicaux) il nous faut addresser au diapason, qui en est le fondement, lequel demeurant tousiours entier sans aucune corruption, estant bien fondé en tous les endroicts & deuëment compassé en toutes les dimensions ([…].
Avant traicter quel est le vray nombre des modes de Musique, qu'aucuns appellent les Tons Musicaux; il faut premierement noter, que ce mot (Ton) est equiuoque, & a diuerses significations entre les Musiciens. La premiere est, quant il signifie vn son ferme, & stable: en laquelle signification nous disons, le ton de la cloche, le ton de l'orgue, le ton du pseaume: & de là vient, donner le ton, ou intonner; qui ne signifie autre chose, que designer le son, auquel on doibt commencer quelque chose. Laquelle signification est la plus propre, d'autant qu'elle conuient au commun vsage de parler, auquel le son ou bruit vehement, qui se faict en l'air, s'appelle le tonnerre.
En la seconde partie nous ferons paroistre que les huict Tons de l’Eglise ont esté seulement instituez pour chanter les Pseaumes, & partant sont tout autres que les premiers Tons, ou modes, ayant les uns & les autres autre matiere, autre forme, & autre nature: Et pour ceste cause, ont esté de tout temps, autreme[n]t cognuz, & autrement appellez. Ce n’est donc merueille s’ils sont en nombre diuers. Pour lesquelles raisons, & plusieurs autres que pourrons alleguer, nous conclurons que ceux-là s’abusent grandement, lesquels, par un nombre, veulent confondre l’autre, &, par vne chose nouuellement forgée, veulent supprimer ce qui a tousiours esté.
En la troisiesme partie, la Musique est diuisée en Musique pleine, & Musique figurée, ou mesurée; où se traicte au[ss]i des nottes de Musique, de la figure, & ligature d’icelles; des degrez de la Musique sur le nom de mode (qu’aucuns appellent Moeuf) Temps, & Prolation, des signes & marques par lesquelles ils sont signifiez: de la Mesure qu’on doit tenir en iceux respectiuement: du Point musical, & autres menutez que nous estimons pouuoir proufiter, tant aux maistres qu’aux disciples, pour entendre le faict de la Musique.
De mesme opinion [que Pythagore] estoit Platon, ce diuin Philosophe, lors qu’il bannit de sa republique les modes Iönique, & Lydienne, pour estre trop lasciues & effeminées: commandant de retenir seulement la mode Dorienne, Phrygienne, & aucunes autres, les effects desquelles estoient plus virils, honnestes, & vertueux[…]
El Offertorio [...] se canta con vna moderacion deuota, pero con voz regozijada y alegre, para denotar, que las cosas que se offrecen a Dios, deuen ser offrecidas con gozo y alegria de coraçon [...]. Finalmente la Antiphona llamada Comunion [...] se canta con voz buena y sonorosa para demostrar la mucha alegria y el mucho regozijo espiritual que tienen los que han dicho Missa [...]
[...] veamos como se ordenan [los valores] en las Composiciones, para poderse seruirse dellos cada uno a su plazer. Pero digo que quien seruir se quisiese de los valores accidentales de la manera que son, y no procurasse ponerlos mezclados con los valores moderados y prestos, fueran tan prolixas y tan enfadosas las obras, que no auria quien las quisiesse sentir; mayormente quando fuesen ordenadas con las primeras Figuras. Que esto sea verdad, con (p756)sideramos vn poco quien fuera aquel que de buena gana quisiese sentir vn canto, todo formado de Maximas, de Longas, y de Breues, que valiessen á ygual porcion por 9 Compases cada una, por 18, ó por 27, como suelen valer en las especies modales? cierto que nadie: porque aquel sonido tan continuado y tan largo , engendra pesadumbre y en lugar de agradar, desagrada. Y ansi para que no haya de offender, se mitigan estos valores con otros mas ligeros; y entre la mayor parte de las vozes que han de cantar, vna se pone que tenga los valores largos, y las otras los ligeros: porque la ligereça y velozedad de las demas partes alrededor de aquella vna , causa mucha gracia y lindeza ; y haze que aquella le sea materia y subiecto. [EJEMPLOS CITADOS, sobre todo de la Missa Lomme armé , desde Busnois hasta Palestrina pasando por Morales Ockegem, Jospin y el teórico Aaron].
Quanto al tañer con buen ayre [...] se advierta, que para esto se requiere tañer las Seminimas de vna manera, y las Corcheas de tres. La manera que se ha de tener para tañer las Seminimas, es detenerse en la primera, y correr la segunda, y ni mas ni menos detenerse en la tercera, y correr la quarta, y desta forma todas las Seminimas, lo qual se haze, como si la primera Seminima tuuiesse pu[n]tillo, y la segunda fuesse Corchea, y semejanteme[n]te la tercera tuuiesse pu[n]tillo, y la quarta fuesse Corchea, y desta manera todas las Seminimas. Y tengase auiso, que la Seminima q[ue] se corre, no ha de yr muy corrida, sino vn poco moderada.
En la primera conclusion de musica men / surable dezimos auer ocho figuras: no / porque no puedan ser mas en diminuci / on y en duplacion: mas porque no ay ne / cessidad de figuras mas diminutas: ni d[e] / mas mayores. De las quales dichas fi / guras el breue es la primera figura que / se figuro: el qual es en diapente consonancia. s. en sexqual / tera proporcion: que es de 3 a 2 del qual resultan las figu / ras mayores doblando: y las menores diminuyendo: y del / toman nombre de binario y de ternario: por los numeros / que el contiene de la dicha proporcion: y por el todas ellas / son mensuradas: por lo qual y por lo sobredicho es lla / mado tie[m]po. y doblando el numero de dos assi: hazese fi / gura quadrangular como es el figurado. y asignandole vir / gula hazese figura mayor: que es la semilonga: en diapason / consonancia. s. en dupla proporcion: porque co[n]tiene dos ve / zes al breue. y asinandole [sic] de cuerpo cumplido dos quadra / dos hazese figura mayor: que es la longa: en bisdiapason / consonancia. s. en quadrupla proporcion: porque contiene / quatro vezes al breue: y es dupla a la semilonga. Las qua / les figuras mayores por regla y assignacion contiene[n] en si / diuersos tiempos: que demuestran moderados sonidos en / vna linea o espacio. Por lo qual y por lo sobredicho dellas / son llamadas modo. y del dicho breue partido en dos tria[n] / gulos que demuestran el vno diatessaron a la parte graue: / y el otro tono a la parte aguda: se haze del vno figura me / nor: que es el semibreue en diatessaron consonancia. s. en / sexquitercia proporcion. y assi como en las figuras mayo / [fol 24] res por las proporciones en que consisten de consona[n]cias / se profiere perfecion: assi en el semibreue avnque figura / triangular por la proporcion en que consiste de consonan / cia se le profiere perfecion. La qual haze a todas las o / tras figuras ser en mayor cantidad de compases: por lo / qual y por lo del sobredicho es llamado prolacion: si no imperfecta: / o perfecta. / porque hablar de mayor y menor es en modo. / s. en la longa y semilonga: por los cuerpos que contienen / y proporciones en q[ue] consisten. y al segundo triangulo asi / gnandole virgula haze figura menor: que es la minima / en proporcion de tono disonancia. Y assignandole de cu / erpo lleno y virgula se haze figura menor: que es la semi / minima: en proporcion de semitono menor: hasta la qual / todas las figuras segun sus proporciones son cantables. / Y assignandole virgula retornada se haze figura diminu / ta: que es la corchea: en proporcion de diesis. Y con con do / blado retornamiento de virgula se haze semicorchea: en / proporcion de semidiesis. Las quales segun sus propor / ciones son incantables.
[...] ay otra manera de acce[n]to agudo q[ue] es boluerse, no a donde salio, sino vn pu[n]to mas baxo que se llama acce[n]to moderado : este acce[n]to se hara de la dictio[n] q[ue] estuuiere antes del Colu[m] (.) cabe la letra capital [f38v] siendo la tal diction de vna silaba, o no[m]bre propio, que se pronunciara con este accento moderado [...]
Pour satisfaire, donc, à ceste question [du ton ou de mode] , nous monstrerons premierement, ce que c’est de Mode, non seulement selon l’opinion des modernes, ains au[ss]i suiuant l’authorité des plus anciens: puis prouuerons, qu’il en doit avoir douze, à sçauoir, six superieures, & six inferieures; Finalement declarerons, que ce nombre icy n’est point seulement conuenable & bien seant, conforme, ains requis, & du tout necessaire à la perfection du corps d’icelle.
[...] vemos que de otros Componedores se acostumbra co[m]poner vna cierta manera de madrigales, llamados comunmente à notas negras . Sobre de los quales, despues de auerles señalado este [EJEMPLO] Tiempo, escriuen y dizen: Se canta à la Breve Tambien cerca à semejante sproposito [sic], podemos dezir que acontece esto, porque faltan de la verdadera inteligencia del Semicirculo que ponen en el principio: por quanto de ningun buen Musico, ni antiguo ni moderno, no es, ni jamas ha sido dicho, que la tal señal semicircular sin virgula, se ouiese de cantar à la medida de la Breue. Que sea verdad, consideren la naturaleza destas [EJEMPLO] señales, adonde conocerán su manifiesto error: porque no hazen differencia del vno al otro ; pues [p755] dizen que en esta [EJEMPLO] se canta à la Breue. Por lo qual cosa pregunto yo agora que medida darseha a estotra [EJEMPLO] señal?
Para que la Musica lleue aquella gracia y ser que se le deue, es necessario que el Componedor considere las partes de las Figuras, afin que después de vn punto largo no siga con otro tan breve, que de mala satisfacion al yodo: segun hallamos tienen practicado algunos modernos , los quales despues de Breue siguieron con Corcheas &c. Para evitar esta suerte de inconueniente, adviertan que de las Figuras , vna se dize ser parte propinca , otra remota , otra mas remota y otra remotissima.
Diuidian los antiguos sus sonidos ò vozes en dos partes: en Vnisones y en Nounisones. Aquellas nombraron Vnisones , que cada qual por si ò ayuntadas, hazian juntamente vna mezma voz y un mesmo sonido, como es agora el nuestro Vnisonus . Despues las que no eran Unisones , diuidian en muchas partes, llamando á vnas Equisones , à otras Consones , à otras Emmeles , y à otras Dissones : y finalmente ponían tambien a las Ecmeles , muy differentes de las sobredichas. Aquellas llamauan Equisones , que heridas juntamente, con su templança y mixtura (que es de dos sonidos differentes) hacen vn sonido simple y semejante, como es el de la Octaua y el de la Quinzena . Consones nombraron las que aunque hagan vn sonido compuesto, empero es suaue, como es el de la Quinta , Dozena y Quinzena ; y también como es el de la Quarta y el de la Onzena . A la qual ellos, y algunos modernos, y no sin bastantes razones (aunque nosotros siguiendo en esto mas el comun (p.335) vso que la especulación; tenemos del todo a la Quarta por dissonante) tenían por consonante; y por toda suerte de consonante, si no por perfecta; como queda dicho en el cap. 74. pasado. Emmeles llamaron las que no son Consones, mas lleganse mucho à ellas; como son la Tercera , la Sexta, la Dezena, la Trezena , la Decisetena , y la Veintena . Dissones dixeron ser aquellas, que por correspondencia de terminos y de proporciones, son malas, y a nuestro oydo muy contrarias, por su sonar amargo y dissonante, como es la Segunda , la Sepima, la Novena &c. Finalmente nombraron Ecmeles las que no entran en la conjuncion de las consonancias diatonicas, como es el Diesis Enharmonico.
Canto se dize el que en España llamamos tiple. Dize tintor, que el discanto es ca[n]to constituydo, y ordenado de diuersas bozes. Los antiguos a todas las bozes juntas llamauan discanto; pero los modernos lo tienen por el tiple segundo, quando ponen dos tiples en alguna composicio[n]
Avnque de diuersas maneras, todas buenas y muy prouechosas, suelen los Maestros modernos exercitar à sus discipulos en el Canto, con todo esto me parece que tampoco sera malo seruirse del modo que vsauan nuestros antecessores, los quales primeramente hazian cantar la nota, luego solamente las entonaciones de las bozes, y finalmente las palabras [...] [p349]. Y en sintiendo que las entonan seguro y con desemboltura, de lo qual conocen que estan muy señores dellas, los hazen proferir solo el sonido y voz concebida en el entendimiento: y callando el nombre de las notas, hazenlos vociferar à imitacion de los instrumentos de Musica. O los hazen proferir con pronuncia clara y distincta vna de las cinco letras vocales, cantandolas con el espiritu solamente, digo sin especificarlas tan claramente con lengua y labios. [...] Lo mesmo hazen con las demas vocales, que son I.O.V.hasta tanto que lo hagan bien. Finalmente despues de vn poco de tiempo, passanlos à lo mas difficoltoso, que es haziendoles aplicar las palabras que van escritas de baxo de los puntos ó notas, à las vozes que tienen en la memoria concebidas; por medio de las seys vozes cantables [EJEMPL0]
Auiertiendo que el començar en correspondencia dissonante de Segunda y Septima, & como somos por ver en otra parte, es vso de modernos, para Madrigales, Canciones, y otras obras profanas y á lo humano.
Siguiendo el vso comun de los Praticos modernos, diremos que la Dyathessaron es Dissonancia de quatro vozes: ò es vna composicion de dos Tonos y vn Semitono cantable. Dizese Dyathessaron de dia ò dya , diccion Griega que en latin quiere dezir y de thessera que es quatro, idest, Dissonancia de quatro sonidos ò vozes: de donde los Praticos la vinieron à llamar Quarta.
[...] aunque se principien los cantos por Segunda y Septima, y por qualquiera otra dissonante, no se deuen comenzar por relacion de Tritono, ni de Semidiapente, como tienen hecho algunos mas modernos; siendo que estas dissonancias, no tienen sus formas contenidas entre los numeros harmonicos, como aquellas.
[...] La Musica nuestra es compuesta, es á sauer consta de diuersas bozes, con que se viene à perturbar el effecto natural de los interualos y numeros consonantes, y à oscurecer la inteligencia de la palabra: y tambien porque muchos modernos carecen del verdadero conocimiento de los Tonos. Y los que dellos tienen poca luz, los corrompen en componer con tantas variedades de especies, y con tanta contrariedad de consonancias: y los haçen perder la fuerça de su effecto natural con mezclar en vn Tono las especies, y consonancias de otro: como se vee en muchas obras, las cuales à pena tiene el principio conforme al fin. Lo qual no hazian nuestros antiguos; mas tenian cuenta de proseguir su Tono con solas sus especies, sin dar lugar à especie de otro Tono, que le hiziesse perder su operacion. Porque quien canta ò tañe vn Primer Tono para alegrar vn hombre triste y melancolico, y le mezcla con passos, que dizen ser chromaticos, y con el Tono Quarto ò con otro que combide à tristeza, claro esta que pierde el Primero su operacion. Cierto es cosa que enloquesce mucho, el oyr como vician y contaminan los Tonos vnos barbaros Compositores,
Estas [clausulas] accidentales son difficiles de cantar, todauia las puse entre las otras, que hauiendo de tractar cumplidamente de las Clausulas, no quede ninguna manera sin hazer della alguna mencion: tanto mas que pueden seruir en el Chromático: y mas haziendo los disparates que acostumbran hazer los musicos modernos.
Que la Quarta sea co[n]sonancia, se puede prouar en quatro maneras: primeramente por razones, segundariamente por mutança de interualo; despues por authoridades de los Musicos antiguos, y algunos modernos; y finalmente por exemplos. Prueuase primeramente por razon en esta manera. Aquel interualo que en vna composicion harmonica se oye consonar perfetamente, puesto de por si, en ninguna manera puede ser dissonante. Siendo pues la Quarta de tal naturaleza, que acompaña con la Quinta, ò con la Tercera, assi à tres bozes, en vna harmonica composicion, haze suaue y harmoniosa la composicion; sigue que sea tmabine consonante fuera de composicion, es a sauer quando esta puesta sola, y sin arrimo de otra consonancia. El cargo de tal razon, es manifiesto por su contrario, es a saber por las dissonantes, que son Segunda y Septima, con sus compuestas. Las quales no siendo en la composicion por ninguna manera consonantes, son tambien de la misma naturaleza fuera de composicion; porque no se sufre Segunda descubierta, ni tampoco Septima assi [...]
La quarta diminuyda auezes es vsada en las partes de medio de los Musico modernos y no conocida de los antiguos. Aduiertan también que el Tritono se puede deshazer con vna de dos maneras: ò con el b, puesto al Mi, ò con el [dos signos] puesto al Fa: que es, ò abaxando la parte alta vn Semitono incantable, ò subiendo el dicho Semitono la parte baxa. Exemplo en Compostura .
[...] Assi cantando vn solo es Monodia. Mas el cantar en dos, no se puede dezir que sea Monodia ni Melodia, ni Harmonia, si no Symphonia; y tal es su deuido nombre segun los modernos.[Autoires citados: Cenforino Estaban Roseta, duque de Atri, Franquino]
Cuenta Plinio en su historia natural, que aquel ambicioso pintor llamado Zeusis, por punto de vanagloria, determinò querer presentar todas sus obras y no venderlas, diciendo q[ue] por su pefecion y eccelencia dellas, no auia precio razonable, que pagar las pudiese: y assi con esta necia ambicion, yua dando (p168) sus pinturas por nada: presuponendo que la opinion le daua el pagamento conveniente à sus trabajos. Mas no contento deste humor ambicioso, diò en otro de vanagloria; y es, que auiendo pintada vna imagen de Penelope, à su parecer en todo punto perfecta y acabada, al pie della escriuio vn verso que contenia, Como era mas facil cosa embidiarle que imitarle . Otra ambicion semejante à ella se halla en vnos Compositores modernos, los quales ellos mesmos juzgan ser sus composiciones perfetas y acabadas, y assí muchas vezes eran, porque serà vna composición dozenal y mala, y ellos por suya, la juzgaran por muy artizada y buena; y es que naturalmente, Suum cuique pulchrum; cada uno gusta y le parecen bien sus cosas [...]