Hallaras [discreto lector] vn nueuo termino llamado virtualidad, en algunos preambulos de los discursos deste libro, que es vn mouimiento semejante y desigual de dos vozes, a consonancia perfecta. [ al margen: 16]
Hallaras assimesmo vna nueua falsa, de punto intenso contra remisso en cantidad semitono cromatico, en el tie[n]to de duodecimo tono sol 37. compas 28. y de semidiapason en el tiento de setimo tono de baxon a folio 80. compas 79. y de plus diapason, o octaua mayor en el tiento de octauo tono folio 23. compas 153. en su compuesta quinzena mayor.[ al margen: 17]
[…] e querido, añedir y inuentar otro nueuo modo de theorica de casos morales de musica, q[ue] son los casos vsuales q[ue] se acostu[m]bra hazer (y q[ue] le suceden a qualquier compositor) en la compostura, en la concurre[n]cia y sucesso de las vozes: dudando, alegando, y resoluiendo, como yo para abrir este camino lo e hecho en vn caso solo q[ue] es: vtru[m] possit practicari in musica pu[n]ctus intensus contra remissum, separatim & simultatim? q[ue] es de salto y de golpe e[n] vnisonus cromatico semidiapaso[n], y plus diapaso[n]. Y porq[ue] tengo intento (Dios queriendo) de escreuir vn libro de los dichos casos morales de musica (que son estos que digo) por esso e hecho los dichos apuntamientos para en el dezirte, tal caso que sucedio en tal tie[n]to, a tantos compases, en el Arsis, o thesis, del con tales, y tales vozes, cantandose por tales propiedades, procediendo por tales generos, en tal y tal proporcion,.
De esta falsa de genero, salen todas las falsas que se forman añidiendoles [sic], o quitandoles a las consonancias naturales vn semitono menor, segun que mas largamente se contiene, en el tratado de punto intenso contraremisso, y de aqui sale el semidiapason, y plus diapason, falsas usadas de autores grauissimos, y que yo e vsado y vso por esta, y por las demas razones contenidas en el dicho tratado. Y las falsas de estos dos modos dichos que son: de numero, y de genero, son de su naturaleza y essencia dissonantes, y agras [sic] al oydo: y assi merecen de derecho el no[m]bre de falsas, y nunca se puede fenecer obra en ellas, cubiertas ni descubiertas. Demas destas falsas ay vna consonancia, la qual esta tenida y practicada por falsa en ciertas oca[sio]nes, y esta es la quarta, la qual (como tengo dicho) no es falsa de su naturaleza; sino consonancia, por la razon dicha, y por otras; y porque tambien en ciertas ocasiones la vsan los practicos como consonancia, lo qual no hicieran ni pudiera[n], si (suapte natura) fuera falsa: pero por quanto esta en essa reputacion, no es mi intento alterar de lo que se vsa; sino solo lo es, dar a entender, que no se me esconde esto, para que quando la vieren (que la vera[n] tal vez) practicada [f8r] como consonancia perfecta parcial como la quinta, y tal como imperfecta, que entiendan que pude hazerlo: porque supe el porque se podia hazer. De estas tres diferencias de falsas, de numero, de genero, y putativa, o similitudinaria (que es la quarta) nace tan gran suma de casos y diferentes concurrencias, y ay tanto que dezir, y hazer, que se pueden escreuir muchos libros.
Demi ton plusque Diapenté, c'est une sixieme imparfette, de trois tons et deus demi tons petiz : comme, mi, fa : conduit par, mi, fa, sol, re, mi, fa, de E, la, mi, à, C, sol, fa, ut.
Diton plusque diapenté, c'est la grande settieme, formee de cinq tons et un demi ton petit, comme, ut, mi. conduit par, ut, re, mi, fa, sol, re, mi. depuis C, fa, ut jusques à ♭, fa,♮, mi.
J'ajoute pour autre diference, que les uns [intervalles] sont acordans, et les autres non : comme Diapenté ou Diapason sont acordans, et Presquediapason, ou Diton plusque diapenté, sont sans symphonie.
Car encore que l'on iouë plusieurs parties ensemble sur le Luth & sur l'Epinette, & consequemment que ces instrumens soient plus harmonieux [que le Violon], neantmoins ceux qui iugent de l'excellence de la Musique, & de ses instrumens par la beauté, & par l'excellence des airs & des chansons, ont des raisons assez puissantes pour maintenir qu'il [le Violon] est le plus excellent, dont la meilleure est prise des grands effets qu'il a sur les passions, & sur les affections du corps & de l'esprit. Mais auant que de passer outre, il faut expliquer la figure des Violons, dont le moindre se nomme la Poche, à raison qu'il est si petit que les Violons qui enseignent à danser, le portent dans leurs poches. Cet instrument est composé de trois parties, comme les autres instrumens, à sçauoir de la table L E, du manche D B, & du corps, dont on void seulement le costé M D. Il a souuent les trois ouuertures, qui sont icy marquées de G F & E, qui a la figure d'vn coeur, & les deux ouuertures G F s'appellent les ouyes. Le dessus du manche D B, sur lequel les chordes sont estenduës, est [p178] nommé la Touche : I H represente le cheualet, qu'il faut s'imaginer releué & posé à plomb sur la table. K L signifie la queuë, qui est faite d'vn morceau de bois, auquel les chordes sont attachées du costé K ; elle est attachée & arrestée au bouton M : les autres l'appellent le Tirant. La lettre A est dans la teste du manche, sur laquelle l'on peut faire vn Orphée, ou tel autre ornement que l'on veut : ce qu'il faut remarquer pour tous les ornemens dont on vse sur les autres instrumens, que quelques-vns couurent de nacres de perles, de rubis, ou d'autres pierres precieuses, quoy que cela ne serue de rien à la bonté de l'instrument.
Mais les notes qui sont à costé de la Poche monstrent l'estenduë de toutes les parties qui seruent aux concerts, & qui composent le ieu de Violons, à sçauoir de la Basse, de la Hautecontre, de la Taille, & du Dessus, ausquelles on a coustume d'adiouster vne Cinquiesme partie. Cette estenduë peut estre marquée par les nombres suiuans, qui representent 6 Quintes de suite dans les moindres termes dont on puisse vser en nombres entiers. Où il faut remarquer que i'ay mis B fa vis à vis de 32, parce que si ♮ mi y estoit, la Quinte seroit fausse, car elle seroit moindre qu'il ne faut d'vn demy-ton. Or l'on pourroit adiouster vne sixiesme partie vne Quinte plus bas pour vne seconde Basse, à la façon de Lorraine, par le moyen du dernier nombre qui a vne fraction, parce qu'il n'y a point de nombre entier souz 32, qui soit audit 32 comme 2 est à 3. D'ailleurs nous n'auons point de diction dans la main harmonique, que l'on appelle ordinairement la Gamme, qui fasse la Quinte en bas contre B fa ; d'où l'on peut conclure que l'inuention des six notes, & des vocables de la gamme est imparfaite, puis qu'elle ne peut representer tous les interualles de la voix : mais il est aysé de suppleer ce qui y manque en adioustant vn fa en E mi la, & en disant E fa mi, comme i'ay monstré plus au long dans la Pratique de la Composition. Or ces sept Quintes font la Vingt-neufiesme, c'est à dire quatre Octaues, de sorte que les Violons ont autant d'estenduë que le clauier des Epinettes & des Orgues. [E fa mi - B fa - F vt fa - C sol vt fa - G re sol vt - D la re sol - A mi la re - E mi la].
PROPOSITION IIII. Expliquer la figure & l'estenduë de toutes les parties des Violons, & la maniere d'en faire des Concerts, & les pieces de Musique propres pour ce suiet. Encore que l'on puisse quelquesfois toucher deux chordes de Violon en mesme temps pour faire vn accord, neantmoins il en faut plusieurs pour faire vn Concert entier, comme est celuy des 24 Violons du Roy, c'est pourquoy ie mets icy trois figures des Violons en taille douce, afin de representer toutes les parties ensemble, car la Haute-contre, la Taille, & la Cinquiesme partie sont semblables au Dessus M N, dont l'archet est O P ; il faut [p185] seulement remarquer que les autres parties sont plus grandes que le Dessus, par exemple que la Taille est plus grande de demy pied, &c. Quand à la Basse A E, dont les quatre cheuilles sont marquées par quatre nombres, elle est si bien faite qu'il n'est pas besoin de s'arrester à sa description : sa touche depuis D iusques à B, est le tiers de la longueur de la table D E, & est esgale à la largeur qu'elle a vis à vis du milieu des ouyes H I, ou du cheualet G : son archet est K L : ie laisse toutes ses autres parties, dont i'ay parlé dans l'explication des figures precedentes. I'adiouste seulement que cette Poche Q R, a vis à vis de son manche les notes qui se font sur sa touche par les doigts de la main gauche destinez aux touches b, c, d, &c. Car la premiere note, qui est sur la clef de nature, signifie le son de la chorde à vuide, que l'on peut asseoir sur le G re sol, ou telle autre note ou clef que l'on voudra, car le son de chaque chorde est indifferent, à toutes sortes de clefs. I'ay fait son archet S T V fort grand, afin de faire remarquer que les archets sont d'autant meilleurs qu'ils sont plus grands, pourueu qu'ils ne soient pas incommodes, parce que les traits & les coups en durent dauantage.
Porque vimos con Augustino la poesia pertenescer a la musica, y el poeta tracta de acce[n]to: sepamos si ay differencia entre el ca[n]to y accento, o sino la ay. Parece, que tractando Augustino indifferentemente de ambos, que no pone differencia, Comu[n]mente se dize el accento y ca[n]to ser hermanos.
Porque vimos con Augustino que la poesia / pertenecia a la Musica, y el poeta tractaba / acento: sepamos si ay diferencia entre el acento / y el canto. Parece que tractando Augustino indi / [fxxiiij] ferente de ambos que no pone differencia. Co[n]mu[n] / mente se dize el accento y el canto ser hermanos. / Para prouar esto vn gran musico trae cierta parabola diciendo. El sonido siendo Rey de la harmo / nia ecclesiastica: enge[n]dro dos hijos, vno de la gram / matica, y otro de la Musica. El primero es el accen / to: y el segundo fue el canto […] Queriendo coronar a vno de ellos por / rey: no sabia a qual de los dos diesse el reyno eccle / siastico. Manda para esto el Rey llamar a todos los / principales d[e] su reyno: los q[ua]les son grammaticos, / poetas, oradores, philosophos morales, cantores y / los regidores del officio diuino. [fxxiiijv][…] Los grammaticos poetas, y oradores pedian por / Rey al accento. […] Los philosophos morales y los canto / res pedian por Rey al canto. […] [fxxv] Dieron por parecer, que ninguno de los dos fuesse desecha / do: sino que el reyno se diuidiesse, y ambos reynas / sen en la iglesia: porque eran menester, y solo vno / no bastaua. […] Pues diuidieron el reyno ecclesiastico: y los hym / nos, antiphonas, responsos y todo lo que se canta / en la missa dan al canto: las oraciones, lectiones, / epistolas y euangelios dieron al accento.
Los Musicos y Poetas, antiguamente eran tenidos por vna mesma cosa; y es que de ordinario el que componia los versos, aquel proprio los cantaua. Los Poetas eran diestros en la Musica, y los Musicos en la poesia. assi que los vnos y los otros, por vna estas dos palabras Musico ò Poeta, eran llamados; sin hazer differencia ninguna de los dos differentes vocablos, es à sauer Musico y Poeta. La rayz y simiente de la Musica estaua sembrada en la Gramatica, la qual pululando, naciendo y creciendo, vino á ser Musica.
La voz es vn sonido manifestado ò pronunciado de la boca del animal: la qual se diuide en boz humana y no humana, es à sauer Artiuculata y Confusa: aduirtiendo que entre entre todas las bozes, la boz humana tiene el primer lugar; siendo ella la mas dulce y la mas noble. Esta boz humana, diuidise en tres partes, en vna que se dize boz continua, en otra que se llama boz discreta ò suspensa con interualo, y en otra participa de la naturaleza de entrambas. La voz Continua es llamada así, porque con ella se haze la Oracion continua, idest el hablar, y vsemos [sic] de ella en nuestros familiares razonamientos, y con la qual, sin mudar sonido, leemos la prosa. La boz discreta es dicha así; porque se profiere con discreción y orden; y es aquella con la qual cantamos toda suerte de Cantilena ò Cancion; ordenada por interualos musicos proporcionados, que se hallan en las modulaciones; y esta solamente es la que haze a nuestro proposito, porque della tiene ser toda modulacion, de la qual nace toda suerte de Harmonia. La tercera manera de boz, es muy differente de las dos sobredichas, y es q[ue] participa de la naturaleza de entrambas, puesto que aquella es con que leemos toda suerte de Poesia: no como la prosa, sin mudanza de sonido; ni tampoco distinctamente con intervalos determinados, como se vsa en las canciones, digo en las obras musicales.
Creo que el que lee y considera lo que lee, aura aduertido que en el principio, nos fue manifiesto por Sant Augustino que la Poesia pertenecia a la Musica: y pues que el Poeta tracta de Acento, sepamos si ay differencia entre el Acento y el Canto. Parece que tractando el sobredicho Doctor de la Yglesia Santa, indiferentemente de ambos, que no pone differencia. Comunmente se dize el Acento y el Canto ser hermanos.
Or la chanson que l'on appelle Vaudeuille est la plus simple de tous les Airs, & s'applique à toute sorte de Poësie que l'on chante note contre note sans mesure reglee, & seulement selon les longues & les breues qui se trouuent dans les vers, ce que l'on appelle mesure d'Air ; sous laquelle sont compris le plein chant de l'Eglise, les Faux-bourdons, les Airs de Cour, les Chansons à danser & à boire, & les Vaudeuilles, & n'y a souuent que le seul Dessus qui parle, que l'on appelle aussi le suiet, & ce sans accords ou consonances des autres parties, parce que faire vne chanson signifie simplement mettre en chant, ou donner le chant à quelques paroles.
Ie laisse vne infinité d'autres Exemples, afin d'adiouster les mouuemens mesurez, que i'explique auec les deux caracteres ordinaires dont on vse pour marquer les brefues, & les longues dans toute sorte de Poësie, comme l'on fait pour marquer ce vers Trochaique, dont les longues syllabes ont cette petite ligne droite − pour leur signe, & les brefues ont ce demicercle ∪ :
il faut donc remarquer que le temps brief est dans les mouuemens ce que le point est dans la Geometrie, ou l'vnité dans les nombres ; & que le premier pied, ou mouuement est composé de deux temps brefs ; le second d'vn temps bref & d'vn long, & ainsi des autres qui suiuent, dont les douze premiers sont simples, & les vnze derniers sont composez, car quant aux autres qui sont composez d'vn simple & d'vn composé, ou de deux composez, ie n'en veux pas parler, d'autant qu'ils ne sont autre chose qu'vne repetition des precedens, ou qu'ils doiuent plustost estre nommez vers, ou metres, que pieds ou mouuemens. Or bien qu'au lieu du temps brief l'on mette deux, quatre, ou huit temps si courts qu'ils ne durent pas dauantage que le temps bref, & qu'ils ayent vne autre grace, & d'autres effets bien differens, neantmoins ils sont pris pour vne mesme chose à l'egard de l'espece du temps, ou du mouuement, comme il arriue lors que pour la minime, qui signifie la premiere partie du pied iambique, l'on met deux noires, quatre crochuës, huict doubles crochuës, ou seize triples crochuës, dont ie parle ailleurs.
[...] la Musique servoit d'excercice pour reduire l'ame en une parfette temperie de bonnes, louables, et vertueuses meurs, emouvant et apaisant par une naive puissance et secrette energie, les passions et afeccions, ainsi que l'oreille les sons estoient transportez aus parties spirituelles : qui fut ocasion prestee aus premiers Poëtes et Theologiens de l'acompagner de Poësie, au nom de fureur sous la charge des Muses [...]
Los Musicos y Poetas, antiguamente eran tenidos por vna mesma cosa; y es que de ordinario el que componia los versos, aquel proprio los cantaua. Los Poetas eran diestros en la Musica, y los Musicos en la poesia. assi que los vnos y los otros, por vna estas dos palabras Musico ò Poeta, eran llamados; sin hazer differencia ninguna de los dos differentes vocablos, es à sauer Musico y Poeta. La rayz y simiente de la Musica estaua sembrada en la Gramatica, la qual pululando, naciendo y creciendo, vino á ser Musica.
Los Musicos y Poetas, antiguamente eran tenidos por vna mesma cosa; y es que de ordinario el que componia los versos, aquel proprio los cantaua. Los Poetas eran diestros en la Musica, y los Musicos en la poesia. assi que los vnos y los otros, por vna estas dos palabras Musico ò Poeta, eran llamados; sin hazer differencia ninguna de los dos differentes vocablos, es à sauer Musico y Poeta. La rayz y simiente de la Musica estaua sembrada en la Gramatica, la qual pululando, naciendo y creciendo, vino á ser Musica.
Mas sobre todo aduiertas que no les emiendes [ a los maestros] sus composiciones , si auezes hallaras en ellas cosa que sea contra las reglas que te enseñaron: porque es permitido al Maestro vsar en sus composiciones de los passos q[ue] deueda à sus dicipulos: y es, que si el Maestro haze vn paso que sea co[n]tra las reglas musicales, los que ven tal passo, y conocen por fama la persona que lo hizo, le atribuyran à licencia que llaman poetica (que es permitida à los que tienen ganado ya el nombre de buenos Compositores y por auer publicado diuersas obras, en las quales dieron à conocer, que ya saben distinguir lo bueno de lo malo) y no a i[g]norancia. Mas si vn mancebo, que todauia esta en reputación de dicipulo, vno que no tiene compuesto ni publicado obras, y vno que por fama no es conocido, hiciere el mesmo passo licencioso, los professores que entienden la atribuyan a i[g]norancia, y no à licencia poetica.
A cinco y à mas bozes se puede vsar [de la sexta entre dos quintas], empero por obligacion de Canon, ò de Imitacion, y no todas vezes que el Composidor quisiere. Aunque hallamos que Cypriano de Rore se seruio del fuera destas occasiones en vn Mad. suyo que dize; O sonno: en el Tenor y Baxo, sobre estas palabras; Socorri à l‘alma. Empero hauemos de dezir, que se quiso seruir de vna de aquellas licencias, que auezes se toman los famosos Componedores, à las quales llaman Licencias poeticas.
Si nos Compositeurs ont l'oreille si delicate qu'ils craignent que ces vocables Grecs ne la blesse, ils peuuent vser de tels noms qu'il leur plaira, par exemple de ceux qui donnent à leurs airs, dont ils disent que ceux-cy ont le mouuement de la Courante, ceux-là de la Sarabande, & ainsi des autres : ou de ceux qui se remarquent aux differens battemens des Tambours, des mareschaux, des fleaux dont plusieurs battent ensemble les bleds dans les granges, & dans les aires, & plusieurs autres que l'on obserue dans plusieurs arts. Quoy qu'il en soit, il est necessaire que tous les airs, & toutes les danses se facent souz les mouuemens precedens, dont chaque partie peut estre appellée pied, pas, ou point.
Mais auant que de mettre la piece de Musique, il faut considerer que l'on doit tousiours tirer l'archet en bas sur la premiere note de la mesure, & qu'il faut le pousser en haut sur la note qui suit, par exemple si la mesure est de 8 crochuës, on tire l'archet en bas sur la premiere & sur la 3, 5, & 7 ; lequel on pousse en haut sur la 2, 4, 6, & 8 : de sorte qu'il se tire tousiours sur la premiere note de chaque mesure composée d'vn nombre pair de notes, mais si elle est composée d'vn nombre impair, comme il arriue quand il y a quelque point apres l'vne des notes, l'on tire l'archet en haut sur la premiere note de la mesure qui suit, afin de le tirer encore sur la premiere note de la 3. mesure, ce qu'il faut semblablement dire de toutes les autres notes & mesures. Quant à l'accord des Violons, il faut remarquer que si l'on en touche vn auec le doigt, & l'autre auec l'archet en les accordant, qu'il peut arriuer qu'ils [p189] ne seront pas d'accord, quand on les touchera tous deux du doigt, ou de l'archet, parce que l'archet peut donner vne plus grande tension à la chorde en la faisant sonner hors de sa ligne droite : & les Violons maintiennent que le son des chordes est plus aigu quand l'archet les touche plus fort. Il peut aussi arriuer que le Violon que l'on aura accordé dans vn lieu sec, se desaccordera dans vn lieu humide, & au contraire : ie laisse mille accidens du Violon, par exemple qu'il perd vne grande partie de son harmonie quand on met vne clef, ou quelqu'autre chose semblable sur son cheualet : que la Colophone est plus propre à frotter la soye de son archet, que la poix resine, pour addoucir l'harmonie : que la chanterelle des Dessus est aussi grosse que la quatriesme des Luths, que la force des sons de cet instrument vient de la briefueté de ses chordes. [Fantaisie à 5. composée par le Sieur Henry le Ieune : DESSVS - HAVTE-CONTRE - TAILLE - BASSE‑CONTRE - CINQVIESME - DIMINVTION]
Pour la longueur des vers qui traitent les fugues, je ne pouuois les rendre plus courts, y ayant trois ou quatre fugues repetées par toutes les parties sur le sujét : mais pour s’acommoder au chœur, l’on pourra finir a quelque periode vers le milieu, dont j'en ay marqué quelques vns pour seruir d'exemple. I'aduertis aussi qu'il y a des notes qui ont vn point esloigné de leur caractere que je n’employe que pour vn quart de leur valeur ; c’est pour sauuer vne note & vne liayson qu'il faudroit pour le signifier : aussi ce point est en vn lieu ou il ne peut valoir d’auantage. Adieu.
Les chordes H N M sont attachees par vn bout aux petites pointes de fer que l'on void au long du dos sur la table E G M C, & de l'autre bout elles sont entortillees aux cheuilles de fer E F : mais leur longueur qui sert à l'harmonie est bornée & determinée par le cheualet E N, dont les deux bras font vn angle obtus, & L M monstre l'autre cheualet chargé de petites pointes qui bornent la longueur, & l'harmonie des chordes. G H fait voir les mortaises par où passent les sautereaux. Le P & l'O seruent de couuercle aux deux petits coffres, esquels on met les chordes, le marteau de l'Epinette, ou ce que l'on veut.
Quant au Clauier, (qui contient toutes les marches, dont les principales ou diatoniques sont marquees de leurs propres lettres) i'ay osté l'ais de dessus, qui se pose sur la ligne V X, afin que l'on veist le bout des petites pointes de fer qui attachent les marches, dont les Chromatiques ou les Feintes sont beaucoup plus etroites. Or chaque Octaue de l'Epinette a 13. notes, comme l'on void aux 13. qui sont grauees sur l'ais Q R, lequel se leue pour fermer le clauier, & qui appartiennent à la premiere octaue marquee par C sol vt fa : ce qui est si aysé à entendre qu'il n'est pas besoin de nous y arrester : car il suffit d'auoir des yeux pour voir les 12 demy tons esquels cette octaue est diuisée par le moyen des dieses, qui sont entre les notes diatoniques, & qui representent les feintes du clauier.
PROPOSITION III. Expliquer la figure, les parties, le Clauier & l'estenduë du Clauecin. Cette figure represente le double Clauecin, comme l'on void aux deux rangs de chordes qu'il contient, dont le premier est entortillé aux premieres cheuilles Z Z, & l'autre aux secondes L L. De là vient qu'il y a quatre cheualets, à sçauoir deux droits N M, & P O : & les deux autres, à sçauoir S T & V X, qui determinent la longueur harmonique des deux rangs de chordes. On les appelle cheualets à crosse à raison de leur figure. Les moindres chordes sont arrestées par les pointes T T, & les plus grandes par celles qui suiuent la ligne G B, dont celles de dessouz B H &c. ne paroissent pas, à raison du costé du Clauecin qui les couure. G F E signifie le costé continué, lequel n'a peu estre veu sans mettre le Clauecin de biais & de trauers, comme il est icy en Perspectiue.
Quant aux sautereaux R Q, qui sont quasi paralleles au second cheualet droit, duquel ils sont fort proches, ils entrent par 49. petits trous, dont on perce vne regle de bois qui s'appelle mortaise ; or chaque sautereau à deux morceaux d'escarlate ou d'autre drap, afin d'estouffer & d'amortir le son des deux rangs de chordes. Et parce que la perspectiue n'a pas permis de les representer de telle sorte que ceux qui n'en ont point veu puissent comprendre leur figure, i'en ay mis vn tout entier à costé gauche, à sçauoir K O, qui porte perpendiculairement sur le bout k de la marche g h k, dont g h est le bout, sur lequel frappe le doigt pour le faire baisser, & pour faire sauter le sautereau K O, mais l'on double le bout de la marche K d'vn morceau de drap, afin que le sautereau ne fasse point de bruit en retombant : i monstre le lieu de la pointe qui arreste la marche.
Quant au sautereau, il est difficile de comprendre toutes ses parties, si l'on ne le considere de bien pres, car il est composé de sept pieces, à sçauoir du bras K O, de la languette l m, qui a vn petit ressort fait de soye de porc, ou de quelque autre crin assez fort, lequel va rencontrer la pointel, apres qu'il a esté passé par deux petits trous que l'on fait dans le sautereau, fort pres du petit bois l m. La quatriesme partie est vne pointe de fer qui passe à trauers le sautereau & le petit bois, auquel il sert d'essieu ; la plume m est la cinquiesme qui touche les chordes & les fait sonner. La sixiesme consiste en vn petit morceau de cuir collé sur la graueure du bas de la vuideure, afin d'empescher le bruit de la pointel, qui retombe dessus apres auoir frappé la chorde, & la septiesme est le morceau de drap n, qui est dans vn trait de sie fait au haut de l'vne des dents du sautereau.
Il faut encore remarquer que la perspectiue cache les cinq premieres marches, car le clauier [du manichordion] est esgal à celuy du Clauecin. Mais les marches qui sont attachees auec les pointes de fer I L, n'ont pas des sautereaux comme luy, mais ils ont des crampons comme celuy d'airain Y V, qui touchent & haussent les chordes. L'on void les 49. crampons dans la ligne M N. X monstre la pointe de la marche Z, que l'on met dans le diapason, qui paroist vn peu par delà les crampons, R L monstrent les pointes qui attachent les marches à vne barre de dessouz : & les lignes tortuës qui vont depuis ces pointes iusques aux crampons, signifient les branches des marches. A B I & H peuuent seruir de coffrets pour mettre des chordes, des cheuilles, vn marteau & plusieurs autres choses.
Il faut encore remarquer le petit cheualet droit O P, lequel est couuert de pointes de fer, qui determinent la longueur harmonique des chordes, qui passent iusques à Q O, où leurs boucles sont attachées a d'autres pointes de fer. Quant aux morceaux de drap qui sont signifiez par tous les points compris entre P O N, on les entortille autour des chordes, afin de les assourdir, & d'empescher qu'elles ne sonnent depuis le drap iusques aux crampons marquez dans la ligne N M, dont chacun est de leton semblable au crampon Y V. L'on a coustume de leuer le petit couuercle D S pour mettre des chordes dans son petit coffre : mais ces menuës pratiques dependent de la volonté du Facteur.
PROPOSITION XX. Expliquer la proportion de toutes les parties de l'Epinette, & du Clauecin, & leur construction. L'on fait des Epinettes de differentes grandeurs, mais elles sont peu differentes en leur façon, c'est pourquoy il suffit d'expliquer la maniere d'en faire vne de deux pieds & demy de long, & de 16 poulces en large dans œuure, & de remarquer ce que les plus grandes ont de particulier. Ie dis donc premierement que celle que ie descris icy a son assemblage de quatre poulces & demy de hauteur, & que les ais dont on fait le fonds & le tour du coffre sont assemblez à queuë d'aronde. Et puis que l'on colle les deux barres B N, & A E à trauers le fonds vis à vis du bout des deux coffrets O & N, de sorte qu'elles sont vn peu plus esloignées que la longueur du clauier. Elles ont vn poulce d'espaisseur & 17 lignes de hauteur. En apres l'on place le sommier que l'on colle contre le costé droit de l'assemblage à hauteur du tringlage, qui sert à porter les cheuilles, & qui se colle à 14 lignes pres des bords du coffre. L'on attache encore le sommier & les tringles auec de petites pointes que l'on riue, [p157] afin que tout en tienne plus ferme, & l'on met des cales sous le sommier pour le supporter. L'on colle aussi la piece à pointes, qui sert pour porter le clauier ; on la fait de 2 lignes & demie d'espaisseur, & de 16 lignes de largeur : & apres l'auoir percée d'autant de trous que l'on fait auec vn poinçon, comme il y a de marches & de feintes qui doiuent porter dessus, on y met les pointes à trauers vn petit drap, & l'on perce quant & quant toutes les marches pour y faire entrer lesdites pointes bien à l'ayse, afin qu'elles fassent librement la bacule, lors qu'on les touche pour ioüer de l'Epinette, comme l'on void aux points qui sont entre E F. Mais on adiouste vne liziere de drap souz le bout du derriere des marches pour mettre le clauier à niueau. Et à la fin des mesmes bouts on met les petites pointes G H, qui entrent dans les traits de sie du Diapason I K, lequel tient le clauier droit & en estat, & lequel on fait de la hauteur des barres, & de 8 ou 10 lignes d'espaisseur.
Les trous des pointes du clauier E F sont percez au tiers de la longueur des marches, afin de donner la bassecule au derriere : & puis l'on separe le clauier en 49. ou 50. touches, dont on retrecist le derriere de demie marche sur chaque costé. C'est auec le mitan de ses marches que l'on marque le Diapason pour la conduire du clauier ; mais il faut que ses traits de sie finissent en s'eslargissant à queuë d'aronde, afin que les 50. pointes du bout des marches ayent du iour, & qu'elles ne touchent pas aux costez. Or tandis que le clauier n'est encore que d'vne piece, il faut le poser sur la piece aux pointes, & l'arrester par les deux bouts auec deux pointes mises à la premiere & à la derniere marche, afin de le percer & de faire les trous au mitan des marches ; quoy que les trous des feintes doiuent estre à quatre lignes plus haut que celles des marches. Il faut aussi marquer la piece aux mortaises sur les bouts des marches, & tracer les mortaises dessus & dessouz ; & puis il la faut sier en deux, afin d'en coller vne moitié sur la table, & l'autre sur vne petite table de sapin, que l'on colle apres bien droit vis à vis de la premiere sur les deux barres du fonds : & pour ce suiet on fait cette piece, qui est de hestre bien doux, d'onze lignes de large, que l'on rabotte iusques à ce qu'elle soit tres-mince & deliée. Il faut percer cette table de sapin, & eslargir vn peu les mortaises par le dedans : & puis on colle vn morceau de peau de mouton dessus, que l'on coupe nettement de la grandeur desdites mortaises auec vn petit fermoir : & parce qu'il n'y en a que 25, l'on y met de petits entre-deux de grosses chordes d'Epinette, que l'on fait entrer à trauers par des trous faits auec vn poinçon d'aiguille, & puis on les riue par dessouz la table. L'on met apres le cheualet droit F G le long de la piece à mortaise, dont la premiere pointe d'en bas F est esloignée de trois poulces de la plume du premier sautereau, ou de la premiere corde K. L'autre cheualet est brisé en deux, comme l'on void en B H I, dont le petit bout I est esloigné d'enuiron 3 poulces d'auec le bout du cheualet droit G. H I est de quatre poulces de long.
Apres que le Diapason [de l'Epinette] a esté sié il le faut coller en sa place où il a esté marqué par le bout des marches : puis il faut arrester & coller la piece à mortaise de dessouz bien à plomb, partie sur le Diapason, & partie sur les barres, afin que les sautereaux n'empruntent point les vns des autres, lesquels il faut faire de cormier ou de poirier ; & puis il les faut marquer par nombres, afin de les recognoistre quand ils se meslent ensemble : or il est aysé de les dresser [p158] par le bout d'en haut, & de les tracer auec leurs languettes par le moyen d'vn eschantillon. Ces languettes doiuent estre de charme & leur ressort, qui se fait d'vn poil de porc, ne doit pas estre trop fort, afin qu'il les renuoye doucement. On fait apres vn trait de sie au haut du sautereau, afin d'y mettre vn morceau de drap pour amortir & esteindre le son de la chorde. Il faut tellement tailler les plumes qu'elles n'excedent les chordes que de leur espaisseur ; & afin qu'elles soient toutes de mesme longueur, il faut espacer les chordes sur les cheualets pour y mettre les pointes le plus esgalement que l'on pourra.
Tout cecy estant fait, on barre la table [de l'Epinette] de 3 barres sur le derriere, dont l'vne se met en bas le long de la piece à mortaise entre le cheualet, & ladite piece : elle a vn pied de long & 3/4 de hauteur : les deux autres plus petites biaisent par derriere le cheualet, l'vne d'vn costé & l'autre de l'autre. On y colle encore vne autre grande barre de mesme longueur qui commence vis à vis du milieu du clauier, & va iusques à 10 sautereaux pres du bout d'en-haut, mais on y fait trois petites eschancrures dessouz, & deux aux moindres barres, afin qu'elles donnent plus d'harmonie à l'instrument. On met encore la piece de dessouz pour porter la table par le deuant vis à vis du clauier à la hauteur du tringlage : c'est pourquoy on la colle contre les coffrets, les triangles & le sommier, & on l'attache encore auec des pointes, afin qu'elle tienne mieux. Apres que l'on a placé les feintes & que tout est bien sec, on releue le clauier afin de nettoyer les barres & les marches, & de les polir auec de la presle, & de coller la table à demeurer ; & pour ce suiet on vse de poinçons & d'estraignoirs tout à l'entour pour la faire ioindre bien iustement : son espaisseur n'est que d'vne ligne. Quand elle est seiche, on y adiouste des moulures en haut & en bas : & puis on espace les pointes à tenir les chordes par leurs œillets, & les cheuilles du sommier pour les bander. On a aussi coustume de ratisser la table & de la polir auec de la Presle, ce que l'on fait semblablement au clauier.
Il ne faut pas aussi oublier de mettre des morceaux de drap sur les endroits des marches, sur lesquels les sautereaux portent & battent, afin qu'ils ne fassent point de bruit, mais il faut seulement les coller par les deux bouts, afin qu'ils soient plus mols & plus doux au milieu qui touche les sautereaux. Cecy estant fait on remet le clauier en sa place, & puis on emplume les languettes, & l'on coupe les sautereaux à mesure qu'on les fait parler : de sorte qu'il n'y a plus qu'à monter l'Epinette de bonnes chordes iaunes & blanches. Les iaunes sont pour la premiere Octaue, dont les 4 premieres doiuent estre de la troisiesme grosseur, (que les Facteurs appellent du numero trois) les suiuantes de la seconde, & les dernieres de la premiere : & celle des autres Octaues plus hautes doiuent estre des 3 autres grosseurs des blanches. Or cette Epinette de deux pieds & demy est à l'Octaue du ton de Chapelle : & celle que l'on faict de 3 pieds & 1/2 de long, de 17 poulces de large, & de 5 poulces de haut en œuure, est à la Quarte dudit ton de Chappelle, auquel descend celle de cinq pieds de long. Mais le sommier de ces plus grandes Epinettes n'est pas tout droit, car apres auoir costoyé l'ais du costé iusques à la moitié, il biaise & va trouuer la piece de derriere les tringlages 16 lignes plus bas que le bord d'enhaut. Ie laisse plusieurs choses qui sont si aysées dans la Practique, qu'on les comprend dans vn moment, par exemple, qu'il ne faut pas percer les trous des cheuilles, ou de la piece aux pointes auec vn vieil-brequin, parce que les [p159] trous ne tiennent pas les pointes & les cheuilles assez fort, mais auec vn poinçon mis dans le bois d'vn vieil brequin, afin que le bois des trous ne se mange point, & qu'il se presse tellement qu'il reuienne contre les cheuilles, à la maniere d'vn ressort, pour les tenir plus fermes.
Quant aux Clauecins, puis qu'ils sont semblables aux Epinettes en plusieurs choses, il suffit de monstrer enquoy ils sont differents, ce que l'on void en partie dans les figures que i'en ay donné : ie dis donc premierement que le Clauecin doit auoir cinq pieds & trois poulces de long, deux pieds & trois poulces de large vers le clauier, sept poulces par la pointe, & dix-huict poulces par le bout où commence l'eschancrure circulaire, ou la piece ronde : on luy donne sept poulces de hauteur, & l'on met vn coffret au bout. Son clauier a 14 poulces en bas, & 12 en haut. L'on met de petites calles sur le bout des marches où posent les sautereaux, afin de changer les ieux, & pour ce suiet on leur donne 10 lignes de long & 4 d'espaisseur, & puis on les colle à quatre lignes pres du bout des marches. Ledit clauier est porté sur vn chassis qui se tire ; & pour ce suiet on fait la piece aux pointes qui est de bois de hestre, de 16 à 18 lignes en largeur, & de six en hauteur ou espaisseur. La piece a mortaises est aussi de hestre fort doux, & a 17 lignes en largeur, & 5 en espaisseur, afin d'estre siée en deux, apres auoir esté marquée sur le clauier à 4 lignes pres du bout des marches. Apres auoir estrecy le clauier de demie marche sur chaque costé du derriere, on le separe en 50. parties pour auoir la feinte coupée de B fa, & puis on trace les mortaises vis à vis des marches pour rapporter aux sautereaux, comme i'ay dit en parlant de l'Epinette.
COROLLAIRE Si l'on vouloit conter toutes les pieces differentes qui entrent dans le Clauecin, l'on en trouueroit plus de 1500, car il a cent chordes, dont les œillets s'accrochent à cent pointes, il a cent cheuilles, et 200. pointes sur ses 4 cheualets ; ses deux rangs de sautereaux ont 700. parties differentes. Le double rang des mortaises est diuisé par 50 fils de leton, le clauier a 50 marches posées sur 50 pointes, & les bouts du derriere des marches ont 50 pointes qui entrent dans les 50 traits de sie du Diapason, comme ceux de deuant ont 50 morceaux [p160] partie d'iuoire & partie d'ebene : ausquelles si l'on adiouste les morceaux de drap et de peau de mouton, toutes les pointes qui seruent à faire tenir le sommier, le tringlage et les autres pieces de bois, & toutes les barres & moulures differentes, il n'y a nul doute que l'on trouuera plus de quinze cens pieces dans le Clauecin ou dans l'Epinette à deux rangs de chordes.
PROPOSITION XXII. Expliquer les figures des parties de l'Epinette, & la maniere de toucher le Clauecin, & tout ce que l'on peut iouër dessus. Avant que d'expliquer la maniere de toucher le Clauecin, il faut icy mettre les figures qui seruent à l'intelligence de la construction de l'Epinette, d'autant qu'elles ne sont pas dans la 20. Proposition, qui ne peut estre entenduë sans elles. Ie dis donc que la figure A B C D represente le dedans d'vne Epinette, c'est à dire qui n'est pas encore couuerte de sa table. En second lieu, que D B peut estre pris pour le sommier sur lequel portent les cheuilles, quoy que ie l'aye appellé la barre, dans la 20. Proposition, comme C A Les marches dont on ne void que la moitié sont faites d'vn seul morceau de bois, lequel on diuise apres par les lignes qui sont icy marquées. Les noires signifient les feintes que l'on couure d'ebene, ou de bois noircy, C F monstre la piece aux pointes, & les petits points signifient le lieu des trous, & les pointes qui entrent dedans. M F est le tiers de la marche, dont F M comprend les 2/3 : ces marches se retrecissent peu à peu en approchant du Diapason I K, qui a autant de petits traits de sie, dans lesquels les pointes que l'on void au mitan du bout des marches entrent à l'ayse. G H est la piece à mortaises, dont chacune est taillée de la largeur de deux marches, & diuisée en deux parties esgales par vn fil de leton, afin qu'elle serue à deux sautereaux. Tout le reste peut estre entendu par la 20. Proposition, dont l'intelligence depend en partie de celle-cy.
Quant à l'autre figure qui suit, elle represente le dedans & le dehors, car elle monstre le lieu, la largeur & la disposition des regles, dont sa barrure est composée, comme l'on void à sa plus grande barre, qui commence vis à vis du milieu des marches à p & va finir à q. Les 3 moindres sont n o, r s, & t u : les points G C, & C F monstrent les endroits des pointes qui tiennent les œillets des chordes. F G est le cheualet droit, & D H B le cheualet brisé, qui bornent la longueur Harmonique des chordes. D B monstrent les endroits des cheuilles, & finalement E K D est la piece aux pointes esgale à celle du dedans qui se void aussi dans la figure precedente.
Les deux costez du Psalterion E G, & K D monstrent les triangles de bois, qui seruent de cheualets aux chordes, excepté la derniere C G, qui a vn cheualet à part marqué de la lettre B. Or cette chorde sert de bourdon, & est attachée à l'vne des pointes de fer qui sont tout au long du costé K C, comme les autres chordes, & de l'autre costé aux cheuilles, qui sont semblables à celles des Epinettes, & qui seruent pour bander les chordes auec le marteau α β ♪ ; ce qui se fait en tournant β ♪ lors que l'on a fait entrer la cheuille dans le [p174] trou quarré α. D'où l'on peut conclure que ce marteau se rapporte au Guindax ou Cabestan, ou à l'vne des autres machines dont i'ay traité dans les mechaniques. Or ce marteau peut estre de fer, ou de leton, ou de telle autre matiere que l'on voudra. Le haut de son manche, à sçauoir γ sert pour tordre les chordes, & pour faire leurs boucles ou anneaux qui s'attachent aux pointes de fer. M & L monstrent les deux roses de cet instrument, encore que l'vne des deux puisse suffire : mais il faut remarquer que la maniere de sonner de cet instrument est differente de celle des autres, d'autant que l'on vse du baston ε ζ, que l'on tient de la main droite par le manche, ou la poignée ε pour en frapper les chordes auec le bout courbé ζ, que l'on laisse tomber doucement sur les chordes, afin qu'il fasse de petits bonds, qui suppleent en quelque façon les tremblemens des autres instrumens ; de sorte que l'on peut mettre le Psalterion [p174bis] entre les instrumens de percussion, encore que l'on puisse toucher ses chordes auec la plume ou les doigts, comme la Harpe, la Mandore, & le Cistre. La lettre P signifie la profondeur, ou l'espaisseur du Psalterion, que l'on peut faire de toutes sortes de grandeurs, car l'on peut donner cinq ou six pieds d'estenduë à la plus grosse chorde, comme l'on fait à celle des plus grands Clauecins, quoy que l'on leur donne seulement vn pied de longueur de chaque costé ou enuiron, afin qu'ils soient portatifs.
Mais auant que de mettre la piece de Musique, il faut considerer que l'on doit tousiours tirer l'archet en bas sur la premiere note de la mesure, & qu'il faut le pousser en haut sur la note qui suit, par exemple si la mesure est de 8 crochuës, on tire l'archet en bas sur la premiere & sur la 3, 5, & 7 ; lequel on pousse en haut sur la 2, 4, 6, & 8 : de sorte qu'il se tire tousiours sur la premiere note de chaque mesure composée d'vn nombre pair de notes, mais si elle est composée d'vn nombre impair, comme il arriue quand il y a quelque point apres l'vne des notes, l'on tire l'archet en haut sur la premiere note de la mesure qui suit, afin de le tirer encore sur la premiere note de la 3. mesure, ce qu'il faut semblablement dire de toutes les autres notes & mesures. Quant à l'accord des Violons, il faut remarquer que si l'on en touche vn auec le doigt, & l'autre auec l'archet en les accordant, qu'il peut arriuer qu'ils [p189] ne seront pas d'accord, quand on les touchera tous deux du doigt, ou de l'archet, parce que l'archet peut donner vne plus grande tension à la chorde en la faisant sonner hors de sa ligne droite : & les Violons maintiennent que le son des chordes est plus aigu quand l'archet les touche plus fort. Il peut aussi arriuer que le Violon que l'on aura accordé dans vn lieu sec, se desaccordera dans vn lieu humide, & au contraire : ie laisse mille accidens du Violon, par exemple qu'il perd vne grande partie de son harmonie quand on met vne clef, ou quelqu'autre chose semblable sur son cheualet : que la Colophone est plus propre à frotter la soye de son archet, que la poix resine, pour addoucir l'harmonie : que la chanterelle des Dessus est aussi grosse que la quatriesme des Luths, que la force des sons de cet instrument vient de la briefueté de ses chordes. [Fantaisie à 5. composée par le Sieur Henry le Ieune : DESSVS - HAVTE-CONTRE - TAILLE - BASSE‑CONTRE - CINQVIESME - DIMINVTION]
2 Ambas manos toman la Otaua con el Index y Polex. Quartas. Quintas, y Sextas con Polex y Quarto, ò con Index y Quinto. Terceras con Polex y Medio, con Index y Quarto, ó con Medio y Quinto, como mejor se acomodaren para vozes, y Glossas.3 La derecha comiença a subir desde el Polex al Quarto; y sin boluer al Polex ni al Index, corre con Medio y Quarto. Comiença a baxar con Quarto hasta Index, y sin boluer al Quarto, corre con Index y Medio. La izquierda comie[n]ça a subir de Quarto a Polex, y repitiendo este circulo, corre su Glossa.Comie[n]ça a baxar de Polex à Quarto, y sin boluer a Polex ni al Index, corre con Medio y 4.4 La derecha haze quiebros co[n] Medio y Quarto, con Index y Medio, ò con Index y Polex. La izquierda, con Index y Polex, ó con Index y Medio; y ambas hazen siempre la mayor fuerça en la tecla sustenida, que tiene la letra.5 La Cifra impressa de Antonio Cabezon tiene Duos, Y tercios para principiantes, y Obras de primor, para hazer consumados Organistas. Importaria mucho al seruicio de Dios, que la huuiesse en todos los Monasterios, ó papeles de cifra equiualentes.
Todo quanto auemos dicho hasta ahora es para venir a este fin, de poner canto de organo en el monachordio. No se puede uno llamar tañedor: sino sabe poner musica suya, o agena […].
Este que agora se sigue es el otauo quaderno de musica para cantar y tañer que en la tabla del presente libro os dixe q[ue] hallariades. En el qual hallareys villancicos y sonadas en castellano y en portugues: y en ytaliano. las cifras coloradas es la boz que se ha de cantarporneys primero el villancico : assi como esta en la vihuela: y sabido bie[n] de tañer: seguireys las cifras coloradas mirando q[ue] cuerda dela vihuela tocan y aquella cantareys.
La tercera manera de tañer el Violon con el Cymbalo q[ue] es sobre cosas compuestas. Hase de tomar el Madrigal, o Motete, o otra qualquiera obra que se quisiere tanner, y ponerla en el cimbalo, como ordinariamente se suele hazer, y el q[ue] tañe el Violon puede tañer sobre cada cosa compuesta dos o tres differencias, o mas. Aqui pongo quattro sobre este Madrigal q[ue] se sigue. la primera es el mismo contrabaxo de la obra con algunas glosas y algunos passos largos. La segunda manera es el suprano glosado, y en esta manera de tañer tiene mas gracia q[ue] el q[ue] tañe el cymbalo no taña el suprano. La terçera manera es a imitacion de la primera si no q[ue] es mas difficultosa de tañer, por que requiere mas sueltura de manos. La quarta es vna quinta boz, a la qual no obligamos a nadie por que presupone abilidad de compostura en el tañedor para hazerla.
Comu[n]mente los tañedores de vihuela que son diestros en el arte de cifrar, y de poner en este instrumento cifras: ymaginan començar la sexta cuerda en vazio en gamaut, y algunas vezes en Are […]. Bien se, que por aqui [Are y gamaut] y por otros lugares semejantes no acertaro[n] todos a tañer […] Dixe señaladame[n]te imaginar: porque pintar las vihuelas, guitarras, bandurrias y rabeles, que adelante vereys: no se haze porque departe de los dichos instrumentos ello sea aßi: sino que, tenie[n]do las vihuelas debuxadas, facilmente (mirando a los signos que en ellas esta[n] pintados) pueden cifrar. Es pues este arte imaginario: para por el venir con facilidad, y certidumbre a cifrar, que es lo que muchos tañedores deßean.
Que deue saber el principiante para poner en el monochordio […] Lo primero que se requiere para que el discipulo sepa poner canto de organo en el monachordio, es estar cierto en el canto de organo […]. [f27ra] El que tañedor deßea ser: no po[n]ga Musica golpeada, que es pesadu[m]bre de ley vieja: sino la que se usa en este tiempo.
Quando en passos semejantes [el mudar un modo en las teclas de la octava recogida o corta] vays cifrando, o virgula[n]do para poner en el monachordio comun: remediad las tales passos con ponerlos en otros signos, que puedan dar, y si co[n]tra punto sabeys: o dexaldos por poner, si las otras vozes lo consienten, o pongase en la octaua arriba.
Regla breue y compendiosa para entender estas cifras, y algunos primores dellas, con la qual Regla, sabiendo cantar vn poco de canto de Organo, muy facilmente se puede poner en la Vihuela, y entender algunas dudas, que podrian ocurrir, por no hauer preceptos, para sauellas, y sere lo mas breue que pudiere, porque no podre dezir tanto que otros no lo ayan tratado.
Considerado que ay p[er]sonas que no ente[n]deria[n] las cifras de tañer alomenos algunos primores que para la claridad dellas yo he inue[n]tado, me he mouido a poner al cabo deste libro algunas reglas con las quales sabiendo cantar vn poco de canto de organo: muy facilmente se puede poner en la vihuela y entender algunas dubdas que podrian ignorar a no auer preceptos para sabellas.
Por quanto por parte de vos Enrriquez de Valderrauano vezino de la villa de Peñaranda de duero me ha sido hecha relacion que vos aueys compuesto algunas obras de diuersas maneras, assi de canto llano y canto de organo, como contrapunto, y haueys hecho vn libro de cifras dello, para tañer y poner en la vihuela, do[n]de ayeys occuypado mas de doze años, y aueys puesto mucho trabaio de vuetra persona […]
El que se inclinare […] y se passeare por la selva deste libro [Selva de Sirenas], tanbien gustara de otras composturas de musica regida. Primeramente sobre canto llano, que es el fundamento para entenderla, y otrosi hallara Motetes, Canciones, Duos, Partes de Missas, Sonetos, Pavanas, Villancicos y differentes differencias para discantar, en lo qual hay facil y dificultoso de tañer, según los grados que señalaremos. Puse algunas composturas exquisitas, ansi para excusar el trabajo que se tuuiera en buscarlas y sacarlas del canto de horgano y ponerlas en la vihuela, como porque el que pusiere de las que tengo puestas, especialmente si cantare la boz colorada, espere que sacara el fruto que a mi me ha aprovechado.
[…] [El tañedor]puede poner en la harpa ca[n]to de organo por cifras: como en todos los instrumentos […] Vistas las bozes que tiene la obra que aßi poner quereys: hareys tantas reglas, o rayas, en las quales cifraran las tales bozes. Cada boz ha de yr cifrada en su regla. La mas baxa regla es para el co[n]trabaxo, la otra para el tenor, la tercera para el co[n]tra alto, y la quarta para el tiple. [f112va] Si la musica fuere a mas de quatro bozes: de tal manera la compassareys, y porneys en las reglas, o rayas, que siempre la boz mas alta este en la regla mas alta. El que no fuere componedor, o estuuiere exercitado en poner en vihuela, o en organo: reparta primero los compases encima de las reglas donde han de yr las cifras: Los quales esten diuisos con vnas virgulas a manera de lo que dixe en la vihuela.
[…] [El tañedor]puede poner en la harpa ca[n]to de organo por cifras: como en todos los instrumentos […] Vistas las bozes que tiene la obra que aßi poner quereys: hareys tantas reglas, o rayas, en las quales cifraran las tales bozes. Cada boz ha de yr cifrada en su regla. La mas baxa regla es para el co[n]trabaxo, la otra para el tenor, la tercera para el co[n]tra alto, y la quarta para el tiple. [f112va] Si la musica fuere a mas de quatro bozes: de tal manera la compassareys, y porneys en las reglas, o rayas, que siempre la boz mas alta este en la regla mas alta. El que no fuere componedor, o estuuiere exercitado en poner en vihuela, o en organo: reparta primero los compases encima de las reglas donde han de yr las cifras: Los quales esten diuisos con vnas virgulas a manera de lo que dixe en la vihuela.
La manera que agora se vsa de poner las obras en la Vihuela, es por Cifra, para lo qual, es de saber, que esta Cifra, es la quenta del guarismo, en esta quenta, la, o, da a entender que hieran en vazio, en qualquiera de las seys cuerdas, que señalare, y todos los otros numeros dan a entender, que hieran en lleno. El numero de vno, da a entender, que assiente[n] la mano yzquierda en el primero Traste, y el numero de dos, que la assienten en el segu[n]do Traste[...] Mas ha se mucho de notar [...] que el primero Traste, es el que esta junto a las Clauijas, y el segundo Traste, el que se sigue luego tras el .
Todo quanto auemos dicho hasta ahora es para venir a este fin, de poner canto de organo en el monachordio. No se puede uno llamar tañedor: sino sabe poner musica suyo, o agena […].
Cosa cierta y aueriguada es el canto de Organo, ser tan importante y necessario para el tañedor, assi para entender lo que tañe, como para poner obras y dellas sacar prouecho, q[ue] sin ello es impossible ninguno en este arte ser perfecto, porque assi como a vn letrado para ser acabado en su facultad, le conuiene y es necessario leer muchos doctores para cada dia medrar y saber cosas nuevas, assi al tañedor le es importa[n]te y necessario para ser perfecto en esta facultad que professa poner obras de ca[n]to de Organo, de es[7v]cogidos autores, para cada dia yrse enrriqueciendo, sabiendo cosas nueuas y primas, donde se sigue que el poner obras de canto de Organo, es como fuente y manantial de donde nascen y procede[n] todas las perfectiones que en vn consumado tañedor puede auer.
Es cierto que acaba[n]do el [tañedor] de tañer vna pieça por alguna de estas vihuelas, y poniendo la dicha vihuela en las manos de otro tañedor: no sabra por ella tañer, si no sabe el arte, y en tal temple tiene alguna obra puesta, o esta facilitado en la tal vihuela. El tañedor exercitado en una destas [vihuelas], despues que a[f93vb]ya puesto algunas obras: puede tañer por ella ta[n] facilmente fantesia: como por la que se usa ahora.
Quiero poner otra vihuela de siepte ordenes por tener mejor temple, y seruira para obras de Gomberth, y otras hechas aposta para el organo. En esta vihuela se pueden poner obras acinco: si saben tomar los signos que da[n] en vazio.
El poner obras de canto de Organo en el Monacordio, es el origen y fu[e]nte de donde nascen y proceden todos los frutos y prouechos, y todo el arte del tañer para los tañedores.
Es de saber, que medida es lo mesmo que compas, con el cual se rige y gouierna toda la Musica pratica. Y assi esta Musica pratica se puede medir de dos maneras. La vna es a Compases, y la otra a medios Compases. Y el que en esta materia quisiere nunca errar, tome por auiso poner todas las obras Compas a Compas, o medio Compas a medio Compas [...].
Para que los nueuos con mayor claridad, y facilidad pongan las obras en el Monacordio, es necessario que tengan claro conoscimiento & intelligencia de los signos de todas las teclas, assi blancas como negras, y ni mas ni menos del assiento de las claues, las quales se assientan en teclas blancas, y nombranse desta manera. Claue de Fefaut, claue de Cesolfaut, claue de Gesolrreut.
Cosa cierta y aueriguada es el canto de Organo, ser tan importante y necessario para el tañedor, assi para entender lo que tañe, como para poner obras y dellas sacar prouecho, q[ue] sin ello es impossible ninguno en este arte ser perfecto, porque assi como a vn letrado para ser acabado en su facultad, le conuiene y es necessario leer muchos doctores para cada dia medrar y saber cosas nuevas, assi al tañedor le es importa[n]te y necessario para ser perfecto en esta facultad que professa poner obras de ca[n]to de Organo, de es[7v]cogidos autores, para cada dia yrse enrriqueciendo, sabiendo cosas nueuas y primas, donde se sigue que el poner obras de canto de Organo, es como fuente y manantial de donde nascen y procede[n] todas las perfectiones que en vn consumado tañedor puede auer.
[…] procure el discipulo, quando estuuiere aprouechado en tañer bie[n] las obras, exercitarse en poner algunas obras faciles, que sean de buenos auctores, y despues que estuuiere algo diestro en estas faciles, pónga otras mas dificultosas.
[…] advierto que el que canta ya razonablemente a compasillo, puede muy bie[n] començar a poner por cifra, que como se fuere haziendo diestro cantante, se yra haziendo diestro positor de cifra, comença[n]do por las obras mas faciles deste libro, y dexando las dificultosas, para quando este mas suficiente.
[…] No se puede vno llamar tañedor: si no sabe poner musica suya, o agena. Tres maneras de poner se me offrecen al presente. La primera es poner por cifras. Muchas cifras se han vsa [fxxxvijv] do: vnas mas primas, que otras. Las que yo vsaria: son las siguientes. Aueys de poner el numero de las teclas por su orden: como ellas van. Sobre cada vna de las teclas poned su numero. Sobre la primera vna vnidad, sobre la segunda un dos, y assi de todas las otras hasta el fin del monachordio. El orden que lleua el monachordio en subir: aquel guardareys en los numeros, que les aueys de poner: segun se puede ver en el exemplo mathematico del monachordio puesto en el libro tercero.
Tan presto puede uno poner qualquier obra cifrada en una vihuela de esta manera (destemplada para los otros, y templada para si: por ser co[n]forme a su voluntad, y sabe como esta) quanto en la que ahora se usa. Alaban por cosa particular al claro Guzman, que tañia en vihuela desta manera destemplada.
La cifra, en la musica fue vna grande humanidad, y misericordia que los maestros en ella usaro[n] con los pequeños y que poco pueden: porque, viendo la necessidad que los tales tenian de conservar en la memoria sus lecciones, y de aumentar las que mas les faltavan para perficionarse; y viendo assi mismo la dificultad tan gra[n]de (no solo para estos, sino para los muy provectos en la musica) que auia en poner qualquier obra, de ca[n]to de organo en la tecla, por pequeña y facil que fuesse: proveyendo del remedio necessario; acordaron diuinamente de inventar vn nuevo modo de señales, que causando los mismos efectos (en tanta perfeccion y primor como los de canto de organo, y sin que la musica perdiesse vn punto de sus quilates) reduxesse aquella dificultad y desabrimiento, a grande facilidad y dulçura, haziendo camino llano y facil, el que antes era en extremo dificultoso y agro. Este nuevo modo de caracteres llamado cifra, se vsò al principio de algunas diferentes maneras: ya con letras de el A B C, ya con numeros de guarismo y castellano, con diversos accidentes y señales, el qual por no tener la facilidad y certeza que se pretendia, fue totalmente desamparado, hasta tanto q[ue] el ingenio de nuestros Españoles inve[n]tò este genero de cifra que oy tenemos, y en que va puntada la musica practica deste libro, tan facil, y juntamente tan perfecto, que no puede auer otro que le exceda.
Avn que por ser cosa nueua esta cifra, sera agradable (muy amado lector) no dexo d[e] temer que la gra[n] facilidad que tiene, sera causa, para que los mejores musicos la calu[m]nien y tenga[n] en poco, porque como ellos gastaron ta[n]to tiempo, y passaron tanto trabajo en alca[n]çar lo que sabe[n], vea[n] que por esta via, se ataja mucho camino: ser les ha desabrido la manera deste guisado […] mas si el mas encu[m]brado, entie[n]de que es impo(ible poderllegar a lo que se puede tañer. No ay porque tema el bue[n] musico, que por esta cifra ha de perder algo de su reputacion (si quiere estudiar y yr siemprez adelante) ni porque aya muchos musicos sera venido en menos, antes en mas, pues aura mas que le entienda[n]. Assi que los señores musicos, menores, medianos y mayores, tengan por entendido, que si los dexa cansados poner vna obra por el canto de organo, por la cifra, quedaran con apetito de poner luego otra. […] No desmaye el principantem porque le certifico que tengo experiencia de algunos que en pocos dias tañen medianamente su fantasia, y casi de improuiso esta cifra.
De una Tabla con la qual puede qualquier cifrar el tono, y cantar por doze modos.
[…] para poner, o ajuntar en la Guitarra qualquier tono, no es de necessidad entender esta Tabla que verán, porque ya pueden sin ella acomodar el tono que quisieren: pero será tan dificultoso, quanto facil, haziendolo con el estilo que verán luego.
Yten el poner de los dedos se faze segun la necessidad: y la verdad es que assi sean acostumbrados que todos situa[n] cada vno en sus lugares porque no se pierda lo que pueden seruir. Y que no anden vnos altos/e otros baxos: dando cada qual muy igual: porque sean los puntos muy conformes: y que toda la melodia suene tanto en vno como en otro.
Estas son las letras que se han de ser puestas en las teclas assi como en el organo pintado parece. Pueden las cortar daqui y apegarlas encima de las teclas: de modo que los dedos no las toquen.
Todas las vezes que subiendo, de semitono hazeys tono: se dize punto intenso, y quando abaxando de tono hazeys semitono: se dize sustentado. De forma, que vna mesma tecla negra es en la que se pone el punto intenso y el sustentado. Quando subiendo de tono hazeys semitono: se dize remisso, y abaxando de semitono hazeys tono: se llama punto caydo, o dimisso. El punto intenso y sustentado se pone (tañendo naturalmente) en las teclas negras que forman mi: y el remisso y dexado en las que forman fa.
Tres maneras ay de colores en la Musica, vacuo, bipartido ò semipleno, (que es medio lleno) y lleno. La primera manera se conoce, quando la Figura esta blanca en su natural color: este color ni quita ni pone à la Figura. La segunda manera se conoce, quando la Figura esta media blanca y media negra. Con este color bipartido pierde la Figura en los Ternarios la sexta parte de su valor; y en los Binarios la Octaua. La tercera manera se conoce, quando la Figura esta toda llena. Con este color en los numeros y Tiempos Ternarios, pierde la Figura la tercia parte de su valor; y en los Binarios, pierde la quarta parte. Ay despues a uezes que todas las Figuras son negras y llenas y entonces (como queda dicho) es Canto que llaman Hemiolia, Proporcion Sexquialtera; y assi es del numero Ternario en el Compas: en cuyas Figuras no ay perfeccion, alteracion, ni diuision.
[...] la musica pratica consta de Consonancias : y de Dissonancias: de Consonancias, como de principios intrinsecos y essenciales: y de Dissonancias, como de accidentes que dan perfeccion à la Musica. Y porque (como dize el Philosopho) dos contrarios pertenecen à vna mesma ciencia; por esto las Consonancias y Dissonancias (que son contrarias) pertenecen à la mesma ciencia de la Musica : por quanto las Dissonancias se ponen en concierto para que las Consonancias salgan mas hermosas, y mas harmoniosas.
Esta musica que agora se sigue son villancicos en castellano y portgues y sonetos en ytaliano. De la manera q[ue] hos haueys de regir ya hos lo dixe en la musica de cantar y tañer q[ue] en [e]l primero libro puse. y no ay mas q[ue] deziros sino que puesto el villlancico la boz que haueys de cantar es la cuerda q[ue] toca la cifra colorada. De manera q[ue] todo lo q[ue] toca[n] en las cuerdas de la vihuela las cifras coloradas haueys de cantar. La letra haueys d leer desta manera. El primero verso leereys hasta la fin del villancico: y tras esto viene la buelta: y leereys sus dos versos: y boluereys al pri[n]cipio y acabareys co[n] el verso que quedaua por leer.
[...] Cuando quisieres ayuntar o poner una cualquiera consonancia con otra semejante o desemejante, siempre el conjuncto has de entender ser un puncto menos de lo que paresciere, porque se cuenta exclusive. Exemplo. Añadiendo una quinta con una octava monta 13; pues quita 1 de 13 y quedarán 12, y, así, se dirá dozena y no trezena. Mas, por evitar este quitar de 1, he dado por regla añadir 7 por una octava.
Gran differe[n]cia ay tañer en instrumento que tenga trastes: o no los tenga, No puede el tañedor tan puntualme[n]te poner el dedo en estos instrumentos: que no exceda, o salte alguna cosa a las consonancias. Y mas, que hollando en el instrume[n]to sin trastes: freça la cuerda por la madera, y causa deßabrimiento al oydo del musico. Y lo ultimo, que aunque el tañedor puntualmente hollaße, y la cuerda no freçaße: no seria tan buena musica la formada con el dedo: como si formaße en el traste […] Experiencia es de tañedores, que si ponen un pañezuelo junto a la po[n]tezuela, entre las cuerdas y la vihuela: como las cuerdas se suban en el sitio y lugar con el dicho pañezuelo: tambien se suben las cuerdas en la entonacion.
O Cantochão é uma pronunciação de figuras ou pontos de igual valia.
Na Arte de Cantochão há vinte letras: Γ, A, B, C, D, E, F, G, A, B, C, D, E, F, G, A, B, C, D, E. Estas vinte letras dividem-se em três partes: sete graves, sete agudas e seis sobreagudas. Quaeque graves septem, septemque notantur acutae.
Et supra acutae sex, sint tubi quaeque manu.
As sete graves são as sete primeiras, ditas graves porque suas vozes são mais baixas.
As sete agudas são as outras sete seguintes, ditas agudas porque suas vozes são mais altas que as graves.
As seis sobreagudas são as seis derradeiras, ditas sobreagudas porque suas vozes são mais altas que as graves e agudas.
Destas vinte letras se fazem vinte Signos, de maneira que cada letra tem seu signo. Os signos são: ΓUt, Are, Bmi, Cfaut, Dsolre, Elami, Ffaut, Gsolreut, Alamire, Bfabmi, Csolfaut, Dlasolre, Elami, Ffaut, Gsolreut, Alamire, Bfabmi, Csolfa, Dlasol, Ela. Os dez (que são os nones) se põem no Canto em regra; os outros dez (que são os pares) se assentam em espaço, começando por Gammaut, em regra, Are em espaço, Bmi em regra, Cfaut em espaço, etc.
Estes vinte Signos reduzem-se a sete diferentes, dos quais se fará menção na Tabuada, e Capítulo seguinte.
As vozes antes do P. Guido se figuravam com sete letras Alfabéticas Latinas A.B.C.D.E.F.G. entoando sete pontos, como fazemos re, mi, fa, re, mi, fa, Sol, coisa dificultosíssima de aprender; e assim gastavam dez anos antes de saber o Cantochão até ao tempo do dito P. Guido, o qual facilitou a Arte de cantar com a invenção da Mão na forma aqui representada; começando por Gammaut à honra dos Gregos primeiros inventores da Música [...]
Tres compases ay en el canto llano. Uno sirve para la psalmodia, otro para los hymnos particulares, y el tercero para todo lo demas puntados. El compas de los psalmos no mira hazer todos los pu[n]tos yguales: sino va midiendo todas las sylabas breues y longas, segun las reglas grammaticales […] El compas de algunos hymnos es aproporcion de sesquialtera, que entra[n] tres semibreves en un compas. Los tales hymnos en pocas partes estan bien puntado: porque tienen todos los puntos quadrados [...]Otros hymnos se cantan de pormedio, que ya se dize un punto en un compas, ya dos, ya tres: los quales son Aures ad nostras de quaresma, Pa[n]gelingua, y Lustris de paßion […] Aunque en el canto llano aya puntos de figura de semibreve: todos son de ygual valor. Vnos puntos ay co[n] dos plicas en el canto llano, y apenas les dan su valor que es dos compases. Sepa hazer el ca[n]ta[n]te differencias de una fiesta simple a vna mayor.
El que con el canto se co[n] / formare, se conformara con la letra, y con el tiem / que vsa la yglesia: y con esto cantara suauemen / te para que de Dios sea oydo; Requierese en to / das las cosas guardar el compas. Tres compa / ses ay en el canto llano, vno sirue para la psalmo / dia, otro para hymnos particulares, y el tercero / para todo lo de mas puntado. El compas de los / psalmos no mira hazer todos los puntos yguales: / sino va midiendo tadas las sylabas breues y lon / gas, segun las reglas grammaticales. De forma, / que ta[n]to tiempo gasta en vna longa: como en dos / breues. El que en la psalmodia vuiere de lleuar co[m]pas: no solamente ha de ser buen cantor, sino tam / bien latino. Entiendo esto de compas igual, y los / [f63] puntos desyguales. Vna uez entre en vn compas / dos puntos, otra vez tres. En todo y por todo en la / psalmodia se deue guardar el accento: specialmen / te en la demediacion de los versos, y en la sequen / cia […] El compas / de algunos hymnos es a proporcion de sesquial / tera, que entra[n] tres semibreues en vn compas. En / pocas partes estan bien puntados los tales hym / nos: porque todos los puntos tienen quadrados. / Los hymnos que este compas tienen son los si / guientes […] Otros hymnos / se canta[n] en tiempo de por medio, que ya se dize vn / punto en vn compas, ya dos, ya tres. […] Todos los otros hymnos lleua[n] / el compas del otro ca[n]to: el qual en cada vno d[e] los / puntos, se gasta vn compas.
Segvndo tiento de primero tono diatonico, de ocho compas, y facil para principiantes. Fenece en delasolrre, re, y sol; assientanse todos los quatros en bemi blanco. Forma su diapason dende el dicho signo, subiendo y diziendo: re, mi, fa, sol, re, mi, fa, sol. En este tiento se a de llevar el compas ligero, (estando bien sugeto se entiende) y por esto lo punto con tiempo de por medio; porque de dos compases apriesa, se puede hazer vno bien a espacio, y esto (en rigor) significa este tiempo.
Tiento de sexto tono, vt, y fa, por fefavt del genero semicromatico blando, de ocho y nueue figuras al compas, y facil para medianos tañedores. Puntolo con el tiempo de pormedio: porque se a de tañer ligero el compas, hasta la proporcion nonûpla, la qual a de yr como se dixo en el segundo discurso de quarto tono. El diapason es: vt, re, mi, fa, sol, re, mi, fa.
[…] ie reuiens au rang que les Violes tiennent entre les autres instrumens. Or il est tres-aysé d'entendre la Tablature de la Viole, qui se fait auec les lettres de l'alphabet mises sur six lignes, comme nous auons veu dans celle du Luth, au lieu desquelles les Italiens se seruent de nombres, & commencent [p195] en haut par la Basse, que nous mettons la derniere ; mais les notes qui sont dessouz les lignes vis à vis des lettres font comprendre cecy plus clairement qu'vn long discours, car elles signifient & monstrent toute l'estenduë de la Viole par ♮ quarre laquelle est d'vne Dix-neufiesme. L'on peut encore marquer cette tablature sans regles & sans notes, par les nombres en les mettant vis à vis des lettres qui representent chaque chorde, par exemple la tablature precedente sera ainsi marquée ; de sorte que les chansons & les pieces de Musique peuuent estre exprimées en peu d'espace, quoy qu'il soit necessaire de marquer les temps de chaque nombre ou lettre, soit par notes, ou autrement. Certes si les instrumens sont prisez à proportion qu'ils imitent mieux la voix, & si de tous les artifices on estime d'auantage celuy qui represente mieux le naturel, il semble que l'on ne doit pas refuser le prix à la Viole, qui contrefait la voix en toutes ses modulations, & mesme en ses accents les plus significatifs de tristesse & de ioye : car l'archet qui rend l'effet dont nous auons parlé, a son trait aussi long à peu prez que l'haleine ordinaire d'vne voix, dont il peut imiter la ioye, la tristesse, l'agilité, la douceur, & la force par sa viuacité, par sa langueur, par sa vistesse, par son soulagement, & par son appuy : de mesme que les tremblemens & les flatteries de la main gauche, que l'on appelle la main du manche, en representent naïfuement le port & les charmes. Et si l'on dit que l'Orgue, la Musette, la Flute, &c. peuuent fournir vne tenuë & continuité beaucoup plus longue que la Viole, l'on peut respondre qu'à cela pres, & à quelques mignardes cadences, ils manquent de tout le reste, & qu'il n'est pas possible de mesnager leur vent en telle sorte qu'ils puissent rendre l'effet que nous venons de dire. Et si l'on allegue le Luth, la Harpe, l'Epinette, &c. i'aduouë qu'ils ont aucunement le mignard effet de la Viole, mais auorté, pour n'auoir pas le moyen d'obseruer les tenuës. Quant au Violon & à la Lyre moderne, on peut les appeller imitateurs de la Viole, comme ils le sont de la voix : mais ils ne l'esgallent pas, car le Violon a trop de rudesse, d'autant que l'on est contraint de le monter de trop grosses chordes pour esclater dans les suiets, ausquels il est naturellement propre : & si on le monte comme la Viole, il n'en sera different qu'en ce qu'il n'a point de touches. [Chanterelle - Seconde - Tierce - Quarte - Cinquiesme - Sixiesme]
Este día propuso el canónigo Santa María, fabriquero, que el Cabildo tiene un órgano pequeño portátil, que sólo sirve de prestarse y echarse a perder y de costa en aderezarse; que si al cabildo la paresceise sería bien ponerle en la tribuna del coro [...].
PROPOSITION X. Expliquer toutes sortes de Trompes & de Cors, & particulierement ceux qui seruent à la Chasse. I'Explique les instrumens à Bocal apres les Flustes, parce qu'ils me semblent les plus simples, car ils n'ont que deux trous : à sçauoir celuy par où l'on pousse le vent, & celuy par où il sort. Les Bergers vsent de ces Trompes & de ces Cors en prenant des cornes de belier, ou de bœuf, qu'ils coupent par le petit bout, afin de faire le trou de l'emboucheure, dans lequel ils mettent vn baston de sureau percé & creusé, qui leur sert de porte-vent & de bocal ; ce qui est si facile à comprendre qu'il n'est pas besoin d'en donner la figure. Quelques-vns vsent de morceaux de bois, ou de pieces de poterie faite en façon de cornes pour le mesme suiet : car il suffit que l'on imite les sons des cors de chasse ou de la Trompette. A quoy l'on peut rapporter les differentes [p245] industries des enfans, qui imitent ces instrumens auec des tuyaux, ou des tiges d'oignons, & auec plusieurs autres choses qu'ils trouuent creusées, & propres pour ce suiet. Quant aux cornes de Belier, les Hebrieux en vsoient pour annoncer leurs Iubilez de cinquante en cinquante ans : ce qu'ils faisoient, à ce que l'on dit, en souuenance du belier qui parut à Abraham dans le buisson en eschange du sacrifice qu'il vouloit faire de son fils Isaac, dont on aura plus de lumiere en lisant ce que l'Escriture dit du Iubilé & de son origine, qui vient de la diction יובל Iobel, laquelle signifie vn belier. Mais il est difficile de sçauoir si ceux qui auertissoient du Iubilé sonnoient de cette corne en la tenant dans la main, ou s'ils l'entoient sur quelque canal ou porte-vent : quoy qu'il en soit, nous sçauons que l'on vsoit de sept Trompettes, ou de sept Cors [p246] pour annoncer le Iubilé, comme on list au 6. chapitre de Iosué, où Dieu commande que les Prestres sonnent desdites Trompettes autour de Iericho pour en faire tomber les murailles.
C'est pourquoy l'on peut dire que l'on ne fait point ordinairement les degrez en bas par les seules differentes ouuertures des levres ou de la gorge : & qu'apres l'ouuerture, dont on fait le 1 ton, l'on ne peut tellement les ouurir qu'on ne fasse monter la Trompette à la Quarte, ou à quelque moindre interualle, d'autant que quelque peu qu'on les ouure dauantage, elles ne peuuent adiouster moins d'vn retour ou d'vn battement d'air, aux battemens qui determinent le son precedent : de sorte qu'il est necessaire de faire la Quinte apres l'Octaue, & en suite tous les autres interualles dont i ay parlé : si ce n'est que l'on vse de la mesme ouuerture des levres en poussant vne differente quantité d'air d'vne force differente, laquelle on peut diuiser en tant de degrez que l'on voudra en affoiblissant, ou en augmentant le ton. Il faut donc respondre à la premiere difficulté que les levres ne feroient pas toutes sortes de sons, comme elles font, si elles ne se serroient & se fermoient diuersement, car le poulmon ne seruant d'autre chose que de soufflet, dont l'artere vocale est le porte-vent, il faut que les levres qui touchent immediatement au bocal, modifient la voix ou le vent, pour faire les sons graues & aigus. Quant aux soufflets, lors que l'on aura fait voir qu'ils font tous les tons de la Trompette, nous expliquerons aysément comme cela se fait, ce qu'il ne faut nullement croire sans en voir l'experience, que l'on ne fera iamais à mon aduis : & quand on la feroit, il faudroit dire que la violence du vent fait vn plus grand nombre de battemens que deuant, car la vistesse dont on le pousse, peut suppleer à l'estrecissement du canal par où passe le vent : parce qu'il suffit que l'air batte, ou qu'il soit battu autant de fois qu'il est necessaire pour faire le ton que l'on desire : car il n'importe qu'il soit battu, ou qu'il batte, comme il n'importe nullement que la terre, ou le Soleil se meuuent pour faire le iour. Il est vray que les soufflets font monter les tuyaux d'Orgue à l'Octaue & à la Douziesme, mais ie reserue cette difficulté pour le liure des Orgues. Il n'est [p257] pas besoin de parler de la gorge, dont on fait toutes sortes de sons, parce que l'on experimente qu'elle s'estressit d'autant plus que l'on fait des sons plus aigus, ce qui confirme encore les raisons precedentes : de sorte qu'il ne reste plus que les Flageollets, qui montent à l'Octaue & à la Quinziesme par la seule force du vent, sans qu'il soit besoin d'estressir la gorge ou les levres, comme l'on experimente en tenant tous ses trous bouchez, car on a souuent de la peine à l'empescher de monter à l'Octaue : ce qui arriue semblablement aux Flustes douces, & à plusieurs autres instrumens. Mais il suffit que le vent fasse la mesme chose dans le Flageollet, que la diuersité des pressions de levres dans la Trompette, c'est à dire qu'il fasse deux fois autant de retours, ou qu'il batte deux fois autant la lumiere, quand il monte à l'Octaue, comme il faisoit auant que d'y monter. A quoy l'on peut adiouster le discours de la Proposition qui suit, car il sert pour expliquer cette difficulté & les precedentes.
Que si quelqu'vn demande si en faisant la table de bois de chesne, l'instrument n'auroit point de son, il luy faut respondre qu'il en auroit, pourueu que les parrois & le fonds de l'instrument fussent plus espais, & plus forts qu'à l'ordinaire, & que les chordes fussent beaucoup plus grosses, plus longues & plus fortes. Neantmoins le son seroit peu intelligible, & au dessous de la portee de la voix. Car il faut que les chordes ayent la force d'ébranler la table de l'instrument, & l'air qui est au derriere, pour rendre du son ; par consequent si la table est bien solide, il faut que la chorde soit bien forte : & si la table est immobile elle ne fera point de son.
Il est tres-aisé de prouuer ceste Proposition, car si l'on suit les sons de l'Instrument, ou du systeme parfait, & particulierement ceux de l'Orgue, qui contient les trois genres de Musique, l'on chantera tous les interualles de la Chromatique & de l'Enarmonique ; & lors que l'on aura accoustumé la voix à ces interualles, elles les chantera aussi aisément que ceux de la Diatonique. Il faut dire la mesme chose des interualles qui sont dans les especes des trois genres ; car il n'y a point d'interualles ausquels la voix humaine ne puisse s'accommoder, pourueu qu'ils ne passent pas sa portée & son estenduë. Et si les Practiciens prennent la peine d'instruire quelques enfans auec l'Orgue diuisé en ces interualles, ils auront le contentement de faire chanter l'Enharmonique. L'on peut aussi contraindre les Chantres de faire lesdits interualles, pourueu qu'ils veüillent chanter ce qu'ils sçauent ; car si l'on prend le mesme chant plus haut ou plus bas qu'eux d'vne diese Enharmonique, l'on entendra tousiours ceste diese.
Que si quelqu'vn demande si en faisant la table de bois de chesne, l'instrument n'auroit point de son, il luy faut respondre qu'il en auroit, pourueu que les parrois & le fonds de l'instrument fussent plus espais, & plus forts qu'à l'ordinaire, & que les chordes fussent beaucoup plus grosses, plus longues & plus fortes. Neantmoins le son seroit peu intelligible, & au dessous de la portee de la voix. Car il faut que les chordes ayent la force d'ébranler la table de l'instrument, & l'air qui est au derriere, pour rendre du son ; par consequent si la table est bien solide, il faut que la chorde soit bien forte : & si la table est immobile elle ne fera point de son.
Or il est si aysé de comparer la tablature precedente auec celle-cy, qu'il n'est pas besoin d'en parler, c'est pourquoy ie poursuis l'explication des autres Flustes, & premierement de celles d'Angleterre que l'on appelle ordinairement douces, à raison de la douceur de leurs tons & de leurs accords, apres auoir donné vn exemple à quatre parties, qui monstre la maniere de faire des Concerts, & telles parties que l'on voudra, auec quatre ou cinq sortes de Flageollets. Or l'exemple qui suit est vn Vaudeuille du troisiesme mode transposé d'vne Quarte : le Dessus se iouë auec D la re sol tout fermé, & tout ouuert à l'Octaue : & pour les autres parties l'on ferme, & l'on ouure le C sol vt, & le G re sol : ce qui est si aysé à comprendre qu'il n'est pas necessaire d'en parler plus au long. Cet exemple & les autres qui seruent aux instrumens qui suiuent, ont esté composez par le sieur Henry le Ieune, qui entend fort bien leur portée, & leur estenduë. Ceux qui desirent d'autres exemples peuuent consulter les Maistres de l'art, car il suffit que celuy-cy fasse voir la proprieté du Flageollet, & l'estenduë de toutes ses parties, afin que l'on en puisse vser dans toutes sortes de concerts : ce qu'il faut semblablement remarquer pour les autres instrumens à vent, qui ont vn exemple particulier qui sert pour comprendre leur nature. [p237]
D'où l'on peut conclure que tous les lieux qui sont creux & concaues renforcent la voix, dautant qu'ils conseruent plus long-temps le mouuement de l'air, ou qu'ils sont cause qu'vne plus grande quantité d'air se meut & tremble plus long-temps : Et puis que les contraires viennent des causes contraires, il faut aduoüer que la voix est d'autant plus foible, que le lieu où elle se fait est moins concaue, & plus solide : de là vient que la table des Luths resonne mieux quand elle est plus mince & plus deliee, & que les sons deuiennent plus sourds lors qu'elle est plus épaisse : & consequemment que les tables d'or, d'argent, d'yuoire, de büis, ou d'autre bois solide & massif, ne sont pas si bonnes que celles de cedre, de sapin, ou des autres bois qui sont plus legers, plus poreux, & plus rares ; ce qui leur donne vne certaine espece de concauité, & vn tremblement qui apporte de la grace & de la force aux sons. Et si nous n'auions point de palais, & que le son se fist simplement par la languette sans estre retenu & conserué dans la bouche, il paroistroit beaucoup moindre & plus foible. Quant aux autres manieres de renforcer la voix, qui dependent de la reflexion qui se fait par le moyen des corps formez & figurez en ouale, en parabole, ou en hyperbole, nous en parlerons apres. Il y a encore vne autre maniere qui sert à renforcer la voix, à sçauoir la continuation des corps qui seruent à faire le son, on qui le conseruent dans vn long espace, comme l'on experimente aux poûtres, au bout desquelles on oit les moindres coups dont on les frappe à l'autre bout, & aux voûtes et arcades des ponts, qui portent la voix & les autres bruits par toute l'arcade, beaucoup plus loin qu'ils n'iroient sans ceste aide. Ie laisse mille autres manieres dont on peut aider la voix, parce qu'elles peuuent estre rapportees aux precedentes, ou qu'il en faudra traiter dans vn autre lieu.
Or ceux qui apprendront la Musique en ceste maniere [en utilisant l'orgue pour apprendre à chanter], feront les interualles plus iustes que ceux qui ont appris des Maistres, pourueu que le clauier & les tuyaux soient disposez comme ceux que i'ay expliquez au traité de l'Orgue, dans lequel les tons & les demitons majeurs & mineurs, les dieses, & toutes les consonances sont dans leur iustesse & dans leur perfection ; & consequemment celuy qui aura appris à chanter sans Maistre enseignera mieux à entonner iuste que nul autre. Mais il ne pourra pas donner la grace aux chants & aux passages qui dépendent des roulemens de gorge, & des autres delicatesses & tremblemens dont on vse maintenant pour porter la voix du graue à l'aigu, & de l'aigu au graue ; c'est pourquoy s'il veut perfectionner sa voix, il a besoin de Maistre, à raison que les Instrumens ne peuuent enseigner de certains charmes que l'on inuente tous les iours pour embellir les chants, & pour enrichir les Concerts. Il y a vne autre maniere d'apprendre qui est plus Philosophique, mais elle est plus difficile, car elle consiste à faire trembler l'air qui sort de l'ouuerture du larynx autant de fois que la chorde qui fait le son que l'on veut imiter, & que l'on fait sans le sçauoir lors que l'on chante à l'vnisson d'vn autre son, & lors que l'on le fera par science l'on chantera plus raisonnablement.
La Courante est la plus frequente de toutes les dances pratiquées en France, & se dance seulement par deux personnes à la fois, qu'elle fait courir souz vn air mesuré par le pied Iambique ∪ −, de sorte que toute cette dance n'est qu'vne course sautelante d'allées & de venuës depuis le commencement iusques à la fin. Elle est composée de deux pas en vne mesure, à sçauoir d'vn pas de chaque pied : or le pas a trois mouuemens, à sçauoir le plier, le leuer, & le poser. Son mouuement est appellé sesquialtere ou triple, & son Exemple est du quatriesme Mode en son propre ton. L'on peut neantmoins luy donner telle mesure que l'on voudra.
Aduierta el nueuo discipulo que la Mano sobre la qual se he de imaginar ò fixar las sobre dichas particularidades, ha de ser la yzquierda, y començarseha de Γvt, que esta señalado en la cabeça del dedo pulgar, siguiendo Are en la juntura de medio ; y luego Bmi en la conyuntura de baxo de la rayz del mesmo dedo. Tiniendo siempre cuenta de yr siguiendo la orden de las primeras siete letras de nuestro alphabeto, que son A B C D E F G : y el que entendiere de cuentas, para mayor facilidad, podra tomar por guia à los numeros, que escrito esta debaxo de las posiciones ò cuerdas, començando de 1,2,3,4, 5, 6, &c. Con los quales seguira la orden de las posiciones sin embaraço ninguno hasta lq fin que es 20, puesto debaxo de E la postrera posicion [EJEMPLO].
Aduiertan tambien quales posiciones estan en regla (que es en una raya, assi, [ejemplo]) y quales en espacio (que es en el vazio que ay entre dos rayas, assi [ejemplo]; Aduierta quantas notas ò puntos ay en cada posicion, las quales tantas sera, qua[n]tas fueren las sylabas; quitando pero la primera letra.
De dos maneras se suelen entonar los Psalmos, porque quando son los solemnes y festituos se comiençan de vna manera, y de otra quando son simples y feriales [.. ] ; los quales (aduiertan bien) tienen el principio de sus entonaciones en las propias cuerdas ò Posiciones à do comiençan el Euouae ò Sæculorum Amen. De modo que es regla muy cierta que el Primero, Quarto y Sexto van entonados por el La de A la mi re ; y decienden vn punto à la mediacion: porque todo Sæculorum que va cantando por el La, deciende vn punto al mediar. El tercero, Quinto y Octauo van entonando por el Fa de C sol fa vt, y el Segundo por el de F fa vt; y suben vn punto à la mediacion : que (conforme lo que oy dia se vsa en España) todo Sæculorum que fuere por Fa, sube vn punto à lo mediar. Solamente el Septimo va por el Sol de D la sol re, y assi sube Tercera a la mediacion; y es differente à todos los otros Tonos. Concluyremos pues que los Psalmos simples y feriales Gregorianos (digo Gregorianos, porque otros ay Ambrosianos, otros Monasticos y otros patrarchinos) comiençan su entonacion ygualmente sobre de la primera nota del Sæculorum.