[...] otros muchos an trabajado por saber en esta arte asi lo que toca a la theorica y platica della como a la modulaçion e armonia de sus consonançias en la co[m]posiçion de las obras eclesiasticas e avn segla[p13] res que han tanto floresçido esta es sciençia asi en el modo del conponer como del cantar e tañer que dudo si los aduenideros podran pasar mas adelante quanto toca estas tres cosas que son conponer cantar y tañer en todos los instrumentos del mundo non dudo que non aya algunas cosas nuevas en las invençiones della mas no que mas sotilmente puedan hordenar nin discantar el contrapunto conpuesto por mui doctas e singulares personas donde fueron dustable dufay thonet okeghem maestro de capilla del Rey de Françia vinchois constas busnois [p14] uillelmus fanguens enrricus thilipulois johannes ut rreode ioannes martiny otros muchos que en este tienpo floresçieron la musica e tanto mas la esclarescieron e purificaron en quarenta años que fueron desde los quarenta fasta los ochenta e dos que todos los pasados en mill e quatroçientos e quarenta años que fueron del nasçimiento de ihesu-xpto[...]
Secondement, il faut remarquer qu'il y a deux manieres de sonner de cet instrument [le Flageollet], & des autres qui ont des lumieres, dont l'vne vient du seul souffle, ou du vent que l'on pousse, & l'autre de l'articulation & du mouuement de la langue : celle-là imite l'Orgue, & celle-cy represente la voix : celle-là est pratiquée par les villageois & par les apprentifs, & celle-cy par les Maistres ; & finalement celle-là ressemble aux choses mortes, ou muettes, & celle-cy aux viuantes, parce qu'elle suppose le mouuement des organes, & particulierement celuy du bout de la langue, & l'autre peut se pratiquer auec vn soufflet au lieu de la bouche. Or encore que chaque trou ne fasse qu'vn ton, & que le Flageollet n'ayt aussi qu'vn ton quand tous ses trous sont bouchez, & qu'il monte à l'Octaue, quand on pousse le vent plus fort, sans qu'il passe par les interualles du milieu, neantmoins ie fais tous les sons de l'Hexachorde, à sçauoir vt, re, mi, fa, sol, la, sans deboucher aucun trou, soit que la pate soit ouuerte ou bouchée, comme l'on experimentera, pourueu que l'on pousse premierement le vent tres-foiblement, & qu'il s'augmente tousiours peu à peu iusques à ce que le Flageollet fasse son ton naturel & ordinaire, c'est à dire ledit la : quoy que ces sons ne puissent seruir à la Musique, à raison de leur foiblesse & de leur inconstance, car ils ressemblent aux bruits que l'on oyt au dedans de l'oreille. Ie fais aussi l'estenduë de la Tierce maieure en bouchant peu à peu la pate, encore que l'on s'en serue seulement pour descendre plus bas d'vn demy-ton ou d'vn ton : ce que i'ay voulu remarquer, afin que l'on considere que ce que disent les excellens Maistres, qui sonnent de quelque instrument en perfection, n'est pas esloigné de la raison, à sçauoir que l'vsage & la perfection de chaque instrument s'estend à l'infiny, d'autant que l'on y remarque tousiours quelque chose de nouueau selon les differens biais dont on en vse. Mais i'ay essayé de faire le mesme Hexachorde auec d'autres Flageollets, sans me seruir des trous, ce qui ne m'a pas reussi : c'est pourquoy l'on n'en doit pas faire vne regle generale ; i'adiouste seulement que celuy auec lequel i'ay fait cette experience est de buis, & a quatre pouces & cinq lignes de longueur, comme l'on void dans les deux figures precedentes qui ont esté faites dessus ledit Flageollet.
Or il faut remarquer que la longueur de l'artere ne sert de rien pour rendre la voix plus basse ou plus haute, c'est à dire plus graue ou plus aiguë, comme i'ay desia dit dans la quatriesme Proposition, quoy que s'imaginent les Anatomistes, d'autant qu'elle ne sert pas dauantge à la languette du larynx, que le pied du tuyau, qui porte le vent des soufflets iusques à la lumiere où se rencontre la languette taillee en bizeau qui coupe l'air, car l'artere porte seulement le vent du poulmon au larynx, dont la languette demeure tousiours au mesme ton tandis qu'elle a vne mesme ouuerture, & que le vent est poussé d'vne égale force, de sorte que ce ton ne changeroit pas, encore que l'artere eust vne toise, ou qu'elle n'eust qu'vn poulce de longueur, comme l'on demonstre par le pied d'vn tuyau qui n'en change pas que le ton, quoy que l'on en diminuë la longueur tant que l'on veut.
I'ay dit cy-dessus, pourueu que le vent soit poussé d'vne égale force, à raison que la mesme ouerture & la mesme languette d'vn tuyau fait plusieurs tons differens par le moyen de la differente force du vent que l'on pousse auec la bouche, ou auec des soufflets : d'où l'on peut semblablement conclurre que la mesme ouuerture de la languette du larynx peut seruir à plusieurs tons differens, lors que l'on pousse le vent auec vne plus grande violence, quoy qu'il ne soit pas certain si ladite ouuerture s'estressit tousiours à chaque ton plus aigu, & si elle s'élargit à chaque ton plus bas, & plus graue.
Quant à la Harpe, elle semble surpasser l'Epinette, en ce qu'elle retient les sons de resonnement plus long temps, car ses sons s'amortissent par le drap qui est pres de la plume, quoy que l'on puisse dire que ce resonnement de la Harpe nuit plustost qu'il ne sert à l'harmonie, si le ioüeur ne l'esteint auec ses doigts, ausquels suppleent les petits morceaux de drap de l'Epinette, qui a cela par dessus l'orgue, qu'elle ne depend point du vent ny des soufflets, qui contraignent les Organistes à auoir de l'ayde pour ioüer, dont l'Epinette n'a nullement besoin, car elle represente sans beaucoup de bruit tout ce qui se fait sur l'orgue ; & puis elle est plus aysee à toucher & à accorder, ioint qu'elle couste beaucoup moins.
LIVRE CINQVIESME DES INSTRVMENS A VENT. Encore que tous les instrumens de Musique puissent estre appellez à vent, puis qu'il n'est pas possible de faire des sons sans le mouuement de l'air, qui est vne espece de vent, neantmoins l'on a coustume de donner ce nom à ceux que l'on embouche, ou que l'on fait sonner auec des soufflets, afin de les distinguer d'auec ceux qui vsent de chordes, ou que l'on bat comme le Tambour. Or i'ay voulu faire vn liure particulier de ces instrumens, à raison de leur grande multitude, & des difficultez particulieres qui se rencontrent dans leurs proportions, & dans la maniere dont il en faut vser pour faire toutes sortes de sons, afin que ceux qui les preferent aux instrumens à chorde, y trouuent dequoy se contenter, & que la confusion ne s'introduise pas dans nos traitez. Mais auant que d'expliquer les instrumens à vent, il faut dire ce que c'est que le vent dont on vse pour en sonner, ce que ie fais dans la premiere Proposition.
PREMIERE PROPOSITION. Expliquer la nature du vent, qui sert pour faire sonner les instruments à vent, & si l'on peut vser d'eau au lieu de vent pour ce suiet. Il est certain que les instrumens (dont nous parlons) peuuent sonner auec toute sorte de vent, soit qu'il ne vienne d'ailleurs que de la simple émotion de l'air, comme celuy des soufflets qui seruent aux Orgues, & aux Musettes, ou qu'il soit meslé de vapeurs & de l'eau, comme celuy de la bouche, lequel est si plein d'eau, que les anches & les canaux des instrumens en deuiennent tous moites & moüillez. Or encore que les vents viennent d'en-haut, ou d'en-bas, ou de tel autre costé que l'on voudra, & qu'on les excite auec les Aeolopiles, auec la poudre à canon, le salpestre, ou de telle autre maniere que l'on voudra, ils ne sont pas differens du mouuement de l'air, qui peut estre consideré en deux manieres, à sçauoir en sa pureté & auec le meslange des vapeurs & des exalaisons qu'il contient ordinairement dans l'atmosphere, ou l'estenduë qui reçoit les vapeurs, soit qu'elle aille aussi haut que les plus grandes montagnes, (comme est celle de Tenerif, dont le pied commence à la ville de Garachico, d'où il faut cheminer deux iournées & demie pour arriuer au haut) ou qu'elle soit plus ou moins grande. Quant à la pureté de l'air, l'on peut dire qu'elle commence où finit l'estenduë desdites vapeurs, & qu'elle finit à l'atmosphere des Planettes, quoy que nous ne sçachions pas si ledit air est trop rare & trop delié pour produire des sons, si ce n'est que l'on en iuge à proportion de celuy qui est eschauffé par le feu, & qui est rarefié par les rayons du Soleil, qui s'amassent dans le foyer des [p226] miroirs paraboliques & des spheriques : car si les rarefactions sont semblables, il n'y a nul doute que l'on peut sonner des instrumens dans tous les endroits de l'air, où ils peuuent subsister sans estre consommez par l'ardeur de la flamme. Mais on ne sçait pas encore si la nature de l'air est differente de celle de l'eau, & s'il n'est autre chose qu'vne eau rarefiée, ou s'il est composé de tous les petits corps qui exhalent, & qui s'esleuent de tous les grands corps du monde, & particulierement de l'eau & de la terre : de mesme que l'on peut dire que le corps de chaque animal exhale vne certaine quantité de vapeurs tout autour de soy, qui font son atmosphere, semblable à celle de l'aymant, qui remplit sa sphere d'actiuité d'vne quantité de rayons magnetiques : d'où l'on peut tirer la raison de plusieurs vertus particulieres des plantes, & des animaux qui seruent, ou nuisent à la santé, comme il arriue que le raisin pourry gaste les autres, suiuant ce vers, Vuâ conspectâ liuorem ducit ab vuâ.
Secondement, il faut remarquer qu'il y a deux manieres de sonner de cet instrument [le Flageollet], & des autres qui ont des lumieres, dont l'vne vient du seul souffle, ou du vent que l'on pousse, & l'autre de l'articulation & du mouuement de la langue : celle-là imite l'Orgue, & celle-cy represente la voix : celle-là est pratiquée par les villageois & par les apprentifs, & celle-cy par les Maistres ; & finalement celle-là ressemble aux choses mortes, ou muettes, & celle-cy aux viuantes, parce qu'elle suppose le mouuement des organes, & particulierement celuy du bout de la langue, & l'autre peut se pratiquer auec vn soufflet au lieu de la bouche. Or encore que chaque trou ne fasse qu'vn ton, & que le Flageollet n'ayt aussi qu'vn ton quand tous ses trous sont bouchez, & qu'il monte à l'Octaue, quand on pousse le vent plus fort, sans qu'il passe par les interualles du milieu, neantmoins ie fais tous les sons de l'Hexachorde, à sçauoir vt, re, mi, fa, sol, la, sans deboucher aucun trou, soit que la pate soit ouuerte ou bouchée, comme l'on experimentera, pourueu que l'on pousse premierement le vent tres-foiblement, & qu'il s'augmente tousiours peu à peu iusques à ce que le Flageollet fasse son ton naturel & ordinaire, c'est à dire ledit la : quoy que ces sons ne puissent seruir à la Musique, à raison de leur foiblesse & de leur inconstance, car ils ressemblent aux bruits que l'on oyt au dedans de l'oreille. Ie fais aussi l'estenduë de la Tierce maieure en bouchant peu à peu la pate, encore que l'on s'en serue seulement pour descendre plus bas d'vn demy-ton ou d'vn ton : ce que i'ay voulu remarquer, afin que l'on considere que ce que disent les excellens Maistres, qui sonnent de quelque instrument en perfection, n'est pas esloigné de la raison, à sçauoir que l'vsage & la perfection de chaque instrument s'estend à l'infiny, d'autant que l'on y remarque tousiours quelque chose de nouueau selon les differens biais dont on en vse. Mais i'ay essayé de faire le mesme Hexachorde auec d'autres Flageollets, sans me seruir des trous, ce qui ne m'a pas reussi : c'est pourquoy l'on n'en doit pas faire vne regle generale ; i'adiouste seulement que celuy auec lequel i'ay fait cette experience est de buis, & a quatre pouces & cinq lignes de longueur, comme l'on void dans les deux figures precedentes qui ont esté faites dessus ledit Flageollet.
Or il est certain que l'on peut adiouster le ieu des Fifres à l'Orgue, afin de l'enrichir d'vne nouuelle grace, mais il n'est pas possible de suppleer les gentillesses de la bouche, de la langue, & des levres auec les soufflets ordinaires de l'Orgue : i'ay dit Ordinaires, parce que l'on y peut adiouster des ressorts qui seruiront pour donner quelque nouuelle vigueur, ou douceur aux sons. Mais ie parleray plus amplement des Orgues dans vn liure particulier ; cependant les ioüeurs de Fifre & de Fleutes pourront inuenter des moyens pour faire qu'vn seul homme puisse ioüer tout seul de plusieurs instrumens tout à la fois, comme l'on pratique dans la Sicile & ailleurs, où l'on embouche deux ou trois Flustes en mesme temps, qui sont faites de cannes, & dont les sons ont de certains charmes particuliers qui imitent ceux de la voix. Si l'on auoit trauaillé aussi curieusement à perfectionner cet espece d'instrumens comme l'on a fait aux Orgues, l'on auroit peut-estre rencontré la maniere de ioüer quatre ou cinq parties d'vn mesme vent de la bouche : & si l'on vouloit prendre la peine de les percer tellement, que le genre Diatonic estant d'vn costé, comme il est en effet, le Chromatic & l'Enharmonic fussent des deux autres costez, l'on executeroit aysément tout ce que les Grecs ont sceu, auec vn petit morceau de bois : mais ie laisse cette recherche aux Facteurs, aussi bien que la recherche du Diapason necessaire pour les percer iustement, quoy que les precedens monstrent les endroits des trous Diatoniques assez exactement pour en faire d'autres à l'imitation.
Mais ie laisse toutes ces difficultez pour parler de la maniere dont on vse pour sonner du Cor ; ce qui se fait en embouchant son Bocal, que l'on presse contre les levres, soit en le mettant à l'vn des costez de la bouche, ou au milieu : or il faut que le bout de la langue entre dans le Bocal, afin d'y conduire le vent, qui se perd si l'on ne ferme bien fort tous les endroits des levres où le Bocal ne touche pas ; de là vient qu'il est difficile de sonner de cet instrument [p247] quand on à perdu les dents aux lieux où l'on applique le bocal, parce que le vent se perd aysément par le lieu de la breche qui manque de dent, & ne peut estre assez bien retenu par la seule force des levres. Apres que l'on a embouché le Cor, on peut en sonner en trois ou quatre manieres, à sçauoir en imitant simplement le vent d'vn soufflet, comme il arriue aux sons qui coulent sans estre animez : & puis en remuant la levre qui est dans le Bocal, ce que l'on fait en deux manieres, dont la premiere consiste à faire deux sons d'vn seul coup, ou mouuement de levre, & l'autre depend d'autant de coups ou de mouuemens de levre, comme l'on fait de sons differens, ce qui anime dauantage les sons : encore que l'on n'vse pas du mouuement de la langue, dans lequel consiste la plus excellente maniere de sonner de la trompe, & de tous les autres instrumens à vent, car lors que la langue martele chaque son, l'instrument imite la voix humaine & la parole, d'autant qu'il articule ses sons : ce qu'il faut remarquer pour toutes sortes d'instrumens à Bocal, & mesme pour les autres qui sont plus ou moins susceptibles de toutes ces emboucheures & de ces mouuemens, que l'on peut transporter sur les tuyaux des Orgues par le moyen de plusieurs industries, qui peuuent rendre leurs sons beaucoup plus agreables. Mais l'on entendra encore mieux tout ce qui appartient aux Cors, par ce que ie diray de la Trompette dans les discours qui suiuent.
Mais l'on peut obiecter qu'il s'ensuit que l'on pourroit faire toutes sortes de degrez auec la Trompette tant en haut qu'en bas, comme l'on fait auec la gorge, si les tons dependoient des differentes ouuertures de la bouche & de la glotte, puis que nous faisons toutes sortes de degrez en chantant : & qu'vn soufflet peut suppleer la bouche, & faire tous les tons de la Trompette, dont nous auons parlé, encore qu'il ayt tousiours vne mesme ouuerture, comme l'on experimente aux tuyaux d'Orgues, dont les vns montent à l'Octaue, & les autres à la Douziesme, lors qu'on les charge dauantage. A quoy l'on peut adiouster que la mesme ouuerture de la bouche & de la gorge fait des tons differents auec le Flageollet, & les autres Flustes à trous : d'où il faut, ce semble, conclure que la diuersité des tons de la Trompette, & des autres instrumens ne vient seulement pas des differentes ouuertures de la gorge, ou de la [p256] bouche. Certes ces trois difficultez sont fort considerables, car bien que quelques-vns maintiennent que l'on peut faire monter la Trompette par toutes sortes de degrez, tant en haut qu'en bas, comme la voix, neantmoins toutes les experiences que i'ay peu faire monstrent le contraire : quoy que i'aye rencontré quelqu'vn qui descend d'vne Tierce maieure plus bas que le second son, au lieu de descendre d'vne Octaue entiere, comme ie diray dans l'estenduë de la Trompette, dans laquelle on void encore deux tons sous le premier, sous lequel il y en a qui descendent premierement d'vne Tierce mineure, & puis d'vn ton ; mais outre que cela n'est pas ordinaire, & que ces tons se font auec vne grande difficulté, ils ne valent rien, c'est pourquoy il n'en faut faire nul estat ; & mesme nous pourrions laisser le premier ton, & consequemment le premier interualle de l'Octaue, & prendre le second ton pour le premier, parce que l'on n'en vse point sur la Trompette, & qu'il ne vaut rien, comme ie diray en parlant de son vsage. L'on peut encore respondre que les raisons precedentes ne perdroient pas leur force, encore qu'il se rencontrast des hommes si habiles qu'ils peussent faire tous les degrez d'vt, re, mi, fa, &c. depuis le premier ton de la Trompette, d'autant que l'industrie des hommes peut troubler les mouuemens de la nature, pour seruir à leurs desseins particuliers, comme l'on experimente dans les ouurages de la Mechanique.
C'est pourquoy l'on peut dire que l'on ne fait point ordinairement les degrez en bas par les seules differentes ouuertures des levres ou de la gorge : & qu'apres l'ouuerture, dont on fait le 1 ton, l'on ne peut tellement les ouurir qu'on ne fasse monter la Trompette à la Quarte, ou à quelque moindre interualle, d'autant que quelque peu qu'on les ouure dauantage, elles ne peuuent adiouster moins d'vn retour ou d'vn battement d'air, aux battemens qui determinent le son precedent : de sorte qu'il est necessaire de faire la Quinte apres l'Octaue, & en suite tous les autres interualles dont i ay parlé : si ce n'est que l'on vse de la mesme ouuerture des levres en poussant vne differente quantité d'air d'vne force differente, laquelle on peut diuiser en tant de degrez que l'on voudra en affoiblissant, ou en augmentant le ton. Il faut donc respondre à la premiere difficulté que les levres ne feroient pas toutes sortes de sons, comme elles font, si elles ne se serroient & se fermoient diuersement, car le poulmon ne seruant d'autre chose que de soufflet, dont l'artere vocale est le porte-vent, il faut que les levres qui touchent immediatement au bocal, modifient la voix ou le vent, pour faire les sons graues & aigus. Quant aux soufflets, lors que l'on aura fait voir qu'ils font tous les tons de la Trompette, nous expliquerons aysément comme cela se fait, ce qu'il ne faut nullement croire sans en voir l'experience, que l'on ne fera iamais à mon aduis : & quand on la feroit, il faudroit dire que la violence du vent fait vn plus grand nombre de battemens que deuant, car la vistesse dont on le pousse, peut suppleer à l'estrecissement du canal par où passe le vent : parce qu'il suffit que l'air batte, ou qu'il soit battu autant de fois qu'il est necessaire pour faire le ton que l'on desire : car il n'importe qu'il soit battu, ou qu'il batte, comme il n'importe nullement que la terre, ou le Soleil se meuuent pour faire le iour. Il est vray que les soufflets font monter les tuyaux d'Orgue à l'Octaue & à la Douziesme, mais ie reserue cette difficulté pour le liure des Orgues. Il n'est [p257] pas besoin de parler de la gorge, dont on fait toutes sortes de sons, parce que l'on experimente qu'elle s'estressit d'autant plus que l'on fait des sons plus aigus, ce qui confirme encore les raisons precedentes : de sorte qu'il ne reste plus que les Flageollets, qui montent à l'Octaue & à la Quinziesme par la seule force du vent, sans qu'il soit besoin d'estressir la gorge ou les levres, comme l'on experimente en tenant tous ses trous bouchez, car on a souuent de la peine à l'empescher de monter à l'Octaue : ce qui arriue semblablement aux Flustes douces, & à plusieurs autres instrumens. Mais il suffit que le vent fasse la mesme chose dans le Flageollet, que la diuersité des pressions de levres dans la Trompette, c'est à dire qu'il fasse deux fois autant de retours, ou qu'il batte deux fois autant la lumiere, quand il monte à l'Octaue, comme il faisoit auant que d'y monter. A quoy l'on peut adiouster le discours de la Proposition qui suit, car il sert pour expliquer cette difficulté & les precedentes.
[…] ie reuiens au rang que les Violes tiennent entre les autres instrumens. Or il est tres-aysé d'entendre la Tablature de la Viole, qui se fait auec les lettres de l'alphabet mises sur six lignes, comme nous auons veu dans celle du Luth, au lieu desquelles les Italiens se seruent de nombres, & commencent [p195] en haut par la Basse, que nous mettons la derniere ; mais les notes qui sont dessouz les lignes vis à vis des lettres font comprendre cecy plus clairement qu'vn long discours, car elles signifient & monstrent toute l'estenduë de la Viole par ♮ quarre laquelle est d'vne Dix-neufiesme. L'on peut encore marquer cette tablature sans regles & sans notes, par les nombres en les mettant vis à vis des lettres qui representent chaque chorde, par exemple la tablature precedente sera ainsi marquée ; de sorte que les chansons & les pieces de Musique peuuent estre exprimées en peu d'espace, quoy qu'il soit necessaire de marquer les temps de chaque nombre ou lettre, soit par notes, ou autrement. Certes si les instrumens sont prisez à proportion qu'ils imitent mieux la voix, & si de tous les artifices on estime d'auantage celuy qui represente mieux le naturel, il semble que l'on ne doit pas refuser le prix à la Viole, qui contrefait la voix en toutes ses modulations, & mesme en ses accents les plus significatifs de tristesse & de ioye : car l'archet qui rend l'effet dont nous auons parlé, a son trait aussi long à peu prez que l'haleine ordinaire d'vne voix, dont il peut imiter la ioye, la tristesse, l'agilité, la douceur, & la force par sa viuacité, par sa langueur, par sa vistesse, par son soulagement, & par son appuy : de mesme que les tremblemens & les flatteries de la main gauche, que l'on appelle la main du manche, en representent naïfuement le port & les charmes. Et si l'on dit que l'Orgue, la Musette, la Flute, &c. peuuent fournir vne tenuë & continuité beaucoup plus longue que la Viole, l'on peut respondre qu'à cela pres, & à quelques mignardes cadences, ils manquent de tout le reste, & qu'il n'est pas possible de mesnager leur vent en telle sorte qu'ils puissent rendre l'effet que nous venons de dire. Et si l'on allegue le Luth, la Harpe, l'Epinette, &c. i'aduouë qu'ils ont aucunement le mignard effet de la Viole, mais auorté, pour n'auoir pas le moyen d'obseruer les tenuës. Quant au Violon & à la Lyre moderne, on peut les appeller imitateurs de la Viole, comme ils le sont de la voix : mais ils ne l'esgallent pas, car le Violon a trop de rudesse, d'autant que l'on est contraint de le monter de trop grosses chordes pour esclater dans les suiets, ausquels il est naturellement propre : & si on le monte comme la Viole, il n'en sera different qu'en ce qu'il n'a point de touches. [Chanterelle - Seconde - Tierce - Quarte - Cinquiesme - Sixiesme]
Estant en ceste peine, de fortune ils rencontrerent un jeune berger couché de son long sur l’herbe, et deux bergères aupres de luy. L’une luy tenant la teste en son giron, et l’autre jouant d’une harpe, cependant qu’il alloit souspirant tels vers, les yeux tendus vers le ciel, les mains [p29] jointes sur son estomach, et le visage tout couvert de larmes.
Alors Alcippe, se ressouvenant du commandement qu’Amarillis venoit de luy faire, ne peut s’empescher de souspirer tels vers : et parce qu’il avoit la voix assez bonne, chacun se teut pour l’escouter. Sonnet […]
Permettez-moy pour le moins de chanter ce que mes yeux ne cesseront jamais de pleurer. Et lors il souspira ces vers, ausquels pour luy déplaire elle respondit : Dialogue [...]
Et les ouuriers qui donnent beaucoup de son aux Epinettes, les rendent de peu de duree, de là vient qu'il y faut perpetuellement trauailler ; & ceux qui les font trop massiues, les rendent sourdes & incommodes. Par consequent si l'on veut faire le corps de l'Epinette, il faut imiter la nature en la structure de l'animal, qui fait les os durs & grossiers pour le soustien du corps, & les muscles molets & delicats pour l'vsage des mouuemens. [p102] Les deux barres du trauers, & tous les sommiers sont au lieu des os, & les quatre ais qui doiuent estre deliez, sont au lieu des muscles. Quant aux sommiers ils sont ordinairement de bois de hestre, par ce que ce bois est bien dur & bien liant, ce que n'ont pas le buys, l'ebene, l'iuoire ou les autres bois durs. Les ais du costé sont de tillot, ou de quelqu'autre bois blanc, afin que l'Epinette soit plus legere : autrement ils peuuent estre de tel autre bois que l'on veut, pourueu que l'espaisseur soit proportionnee à la dureté du bois, car le plus dur & le plus solide doit estre plus delié, & le plus tendre doit estre plus espais, afin qu'ils fassent autant de corps l'vn que l'autre. Le fonds peut aussi estre de tel bois que l'on voudra, mais les ouuriers le font de sapin aux grandes Epinettes, & le font espais d'vn doigt, afin qu'elles soient plus legeres & plus portatiues.
Mais il faut remarquer ce qui est de plus particulier en cet instrument [le manichordion], à sçauoir les morceaux d'escarlatte ou d'autre drap, qui couurent toutes les chordes dans l'espace compris entre O N P M, & qui estouffent tellement leur son, qu'il ne se peut entendre de loin, & qu'il est fort doux : c'est pourquoy il est fort propre pour ceux qui desirent d'apprendre à ioüer de l'Epinette sans que les voisins le puissent apperceuoir ; de là vient que l'on peut la nommer Epinette sourde, ou muette.
PROPOSITION VII. Vn homme sourd peut accorder le Luth, la Viole, l'Epinette, & les autres instrumens à chorde, & treuuer tels sons qu'il voudra, s'il cognoist la longueur, & la grosseur des chordes : de là vient la Tablature des sourds.
L'on peut auoir de plusieurs sortes de chordes, qui soient esgales en longueur & grosseur, comme celle des Monochordes ; ou inesgales en longueur & esgales en grosseur : ou inesgales en longueur & grosseur, comme celles des Harpes & de l'Epinette ; ou esgales en longueur, & inesgales en grosseur, comme celles des Violes, & du Luth. Or de quelque maniere qu'elles soient differentes, l'homme sourd les peut mettre à tel accord qu'il voudra, pourueu qu'il sçache leurs differences tant en matiere, qu'en longueur, & grosseur. Ce que ie demonstre premierement aux chordes, qui sont esgales en toutes choses, afin de commencer par les plus simples, parce que lors qu'elles sont tenduës par des forces esgales, elles font l'vnisson, puisque choses esgales adioustees à choses esgales, les laissent esgales.
Neufiesme Regle [pour faire toutes sortes d'accords]. Si les chordes sont de differente matiere ; par exemple de leton, de boyau, d'acier, d'or & d'argent, il faut premierement les mettre à l'vnisson auec des forces cogneuës, puis il faut suiure les regles precedentes. Or pour les mettre à l'vnisson, ie suppose l'experience, qui monstre que le son de celle d'acier tenduë auec 3 liures à mesme raison au son des chordes d'or, d'argent & de cuiure, que les nombres qui sont vis à vis de chaque chorde de la table qui suit, par lesquels on void que l'or fait la Quarte en bas auec celle d'argent, que celle d'argent fait le ton maieur auec l'acier, qui fait le semi-ton maieur en haut auec celle de cuiure, laquelle fait le Triton auec l'or, qui fait la Quinte auec l'acier ; les lettres E, A, B, ♮ monstrent que le son de la chorde d'or est en E mi la, de l'argent en A mi la re, du cuiure en B fa, & de l'acier en ♮ mi. Mais pour les mettre à l'vnisson, supposé que la chorde d'acier soit tenduë auec 3 liures, il faut tendre celle d'or auec 6 3/4 liures, & 1/16 : c'est à dire 6 onces, vn gros & demy, qui font 7 liures, 2 onces, vn gros, & 1/2 : celle d'argent doit estre tenduë auec vn poids, qui soit à 3 liures, comme 81 est à 64, suiuant la raison doublée du ton maieur, & ainsi des autres. Or la tablature qui suit, contient 4 tables pour seruir aux sourds, laquelle est si facile qu'il n'est pas besoin de l'expliquer.
Tablature harmonique pour les sourds. [Les 8 sons, ou notes de l'Octaue : VT, RE, MI, FA, SOL, RE, MI, FA - Les 7 degrez de l'Octaue : ton mi., ton mai., sem. mai., ton mai., ton mi., ton mai., semi. maj. - Table I. La tension des chordes proportionnées selon la raison doublée des interualles. - Table II. La grosseur des chordes proportionnée selon la raison simple des interualles. - Table III. La longueur des chordes proportionnées selon la raison simple des interualles. - Table IV. La Tension des chordes proportionnées selon la raison simple des interualles].
PROPOSITION XIII. Determiner pourquoy il y a des chordes meilleures les vnes que les autres sur les instrumens ; ce qui rend les chordes fausses : comme l'on peut sçauoir si vne chorde sonne mieux sur vn instrument que sur les autres : & comme l'on cognoist les chordes fausses. Il y a deux principales raisons pour lesquelles les chordes sonnent mieux les vnes que les autres, dont l'vne se tient de la part des chordes, à sçauoir lors qu'elles sont mal-faites, soit que la faute vienne de la part de l'ouurier, ou du temps mal propre dans lequel elles ont esté faites, ou de la matiere qui est trop seiche, ou trop humide, ou qui a d'autres mauuaises qualitez qui rendent la chorde inesgale & fausse : de là vient que l'on rencontre des chordes dont on ne peut nullement vser, à raison que l'on ne peut leur faire prendre vn ton qui soit propre à la Musique, parce que le son en est trop sourd & trop obscur. Or l'on cognoist qu'vne chorde est fausse auant que de la tendre sur les instrumens, lors qu'estant tirée par les deux bouts, elle ne fend pas l'air esgalement, & qu'elle ne fait pas paroistre vne figure semblable à vn plan parallelle [p136] ou perpendiculaire à l'horizon, quand la tension de la chorde est horizontale ou perpendiculaire.
Or il faut remarquer que les plus grands nombres signifient les sons plus sourds ou plus graues, & les moindres les plus aigus : & qu'il est tres-facile de sçauoir quelles consonances ou dissonances font tous ces metaux les vns auec les autres, car puis que l'on void les nombres qui representent leurs sons, il faut seulement considerer la raison de ces nombres. Quant au iugement de l'oreille, la chorde d'or fait la Quinte forte auec la chorde de fer : auec lequel l'or meslé fait la Quinte foible. L'argent fait le ton maieur auec le fer, auec lequel le cuiure fait le semiton maieur : l'argent auec le cuiure fait le ton mineur. L'or fin fait la Quinte diminuée auec le cuiure, qui fait le Triton auec l'or meslé. Finalement l'or fin fait la Quarte iuste auec l'argent, & la diminuée auec l'or meslé : mais si l'on veut trouuer ces comparaisons plus iustement que par l'oreille, il se faut seruir des nombres qui ont tous esté marquez par le moyen de l'vnisson ; ce que les Practiciens comprendront plus aysément par les notes qui suiuent, & qui monstrent le son de chaque chorde du metal, dont le nom est dessouz.
L'on peut neantmoins faire vne obiection en faueur du plomb, qui est plus pesant, & qui rend vn son plus sourd que les autres metaux, encore qu'il soit plus imparfait qu'eux, quant à sa solidité metallique ; toutesfois il n'a pas cette imperfection à raison de l'abondance du souphre combustible, mais à cause de la crudité de son mercure qu'il a plus grande que les autres metaux imparfaits : c'est pourquoy il a le son aussi graue ou plus que l'or, car comme l'excez du chaud & du sec fait que le corps à le son aigu, de mesme l'excez de l'humide, du froid & de l'aqueux, qui se trouue au plomb, fait qu'il a le son plus graue & plus sourd. Quant au cuiure franc, il est plus parfait & moins souphreux que le cuiure iaune, qui a plus de souphre aërien, impur & combustible : en suitte dequoy il doit, ce semble, auoir le son plus sourd, encore que l'on ne remarque pas de difference entre les sons de la chorde de cuiure & de leton, à cause, peutestre, qu'elle n'est pas sensible, non plus que la difference de leurs poids, comme l'on peut voir aux tables precedentes.
Il y a encore plusieurs autres choses dans cette tablature [du Clauecin] qui doiuent estre considerées, & particulierement quantité de tremblemens, qui enrichissent la maniere de ioüer, & y apportent des charmes, qu'il est difficile de s'imaginer si l'on ne les a entendus : neantmoins l'on s'en peut figurer vne bonne partie par le discours que i'ay fait des tremblemens du Luth. Ie laisse plusieurs choses qui appartiennent à l'Epinette, par exemple que l'on en peut mettre deux ou trois sur vne mesme table ; qu'on les peut faire descendre aussi bas que les plus grosses pedales de l'Orgue : que la diuision du ton, ou de l'Octaue en douze demy-tons esgaux ne peut seruir à cet instrument, à raison que son accord depend de la seule tension des chordes, & se iuge par l'oreille, sans que la veuë ou le toucher y puissent remedier, si ce n'est que l'on suppose des chordes tres-esgales & inalterables, & que l'on vse de poids pour les tendre suiuant les proportions harmoniques dont i'ay parlé dans la tablature des sourds, qui monstre plustost la possibilité de cet effet que sa realité & son existence. Il y a semblablement plusieurs choses à considerer dans l'alteration que font les differentes impressions de l'air sur les chordes, & dans la diuersité des sons qui depend de la diuersité des mines dont on tire le cuiure & les autres metaux pour faire les chordes.
Quant à la disposition de cette figure [de la Vielle], si on la regarde du costé D T en voyant les lettres selon leur disposition ordinaire, on la verra de la mesme façon dont ceux qui en ioüent la tiennent & l'enuisagent, car ils mettent le bras gauche dessouz, afin de pousser les marches de la main gauche, & faire tels interualles qu'ils veulent par le mouuement des doigts, tandis que la main droite torne la maniuelle, & consequemment la rouë, qui fait sonner les chordes, ausquelles on attache de petits morceaux, ou floccons de cotton [p214] vis à vis de la rouë, afin d'adoucir son frayement & ses sons. Mais parce que la main gauche ne peut faire les gentillesses du manche des Violes sur le clauier de la Vielle, elle est priuée de plusieurs beautez, dont elle seroit capable, si l'on pouuoit suppleer tous les tremblemens, & les coups rauissans de l'archet par quelque industrie, que plusieurs ont recherchée en collant vn escheueau de crin de cheual, ou de soye cruë, ou filée sur la rouë, & en faisant des archets mobiles, ou immobiles de plusieurs façons, mais l'on n'a peu suppleer les mouuemens de la sçauante main de ceux qui charment les oreilles par les instrumens à manches touchez, & non touchez, dont i'ay parlé dans les discours precedens. La tablature de la Vielle n'est pas differente de celle de la Musique, quoy que l'on en puisse inuenter vne autre propre pour les aueugles, puis que l'on peut leur enseigner à lire & à escrire, comme i'ay dit ailleurs, où i'ay monstré la maniere d'enseigner à lire & à escrire aux sourds, pour lesquels i'ay dressé de la tablature dans la 17. Proposition du troisiesme liure.
PROPOSITION XVII. Expliquer le Diapason des Trompettes, c'est à dire les differentes grandeurs qu'elles doiuent auoir pour faire les quatre parties de Musique, & toutes sortes de Concerts : & la figure & l'vsage de la Sourdine.
Seront haultement colloquez / Et a grant ho[n]neur evoquez / En brief temps en plusieurs colleges / Conservateurs des previlleges / Ou cheuessiers ou scolastiques / Comme clercz bien scientifiques / Ou soubchantres ou soubdoyens / Ou cha[n]tres ou prevostz ou doyens / Tresoriers ie lenten ainsi / Ou archediacres aussi / Cela aduient souue[n]t de fait / Selon que fortune les fait / Ou aulmosniers ou confesseurs / Des princes & des gra[n]s seigneurs / Medecins ou cirurgiens / Croniqueurs astroligiens / Ou bo[n]s chantres de leurs chappelles / Qui sont vocacions moult belles / Et deuotes en bonne foy / Et fort plaisancte ie le croy / A dieu & a loreille aussi / Pour lho[n]neur deulx ie parle ainsi / Ou organistes enten bien / Dignes davoir beaucoup de bien / Car a dire reallement / Ilz sont a priser grandement / Brief ilz auront des dignitez / Beaucoup es villes & es citez
[…] Pythagore, lors que rencontrant quelque ieune homme […], lequel par vn chant Phrygien de quelque Musicien, irrité & transporté de colere, à feu & à glaiue vouloit forçer vne maison voisine : il commanda au Musicien de cha[n]ger de Mode, & de sonner la sous-phrygienne : Ce qu’ayant faict, soudain modeste & paisible retourne en sa maison.
[…] le Musicien Timothée pouuoit tant à l’endroit de ce grand Monarque Alexandre, qu’il le forçoit par vn chant Phrygien, de quitter les delices & plaisirs : & en lieu d’iceux empoigner les armes, & se ietter furieux au combat : et tantost, par vn sous-phrygien, le rendant calme & tranquille d’esprit, le rapelloit du combat aux banquets.
Sixiesme Regle [pour faire toutes sortes d'accords]. Si les chordes sont esgales en longueur, & inesgales en grosseur : par exemple, si l'vne est grosse de trois parties, & l'autre d'vne, & que l'on vueille faire descendre, ou monter celle de trois à quelque interualle, comme à l'Octaue, il faut premierement les mettre à l'vnisson par la 4. regle, en tendant celle de 3. parties auec 3. liures, & celle d'vne auec vne liure ; & pour faire monter la chorde de trois à celle d'vne, la raison de la force doit estre doublée de la raison de l'Octaue, & consequemment il la faut tendre auec la force, ou le poids de douze liures, & de douze onces, ou de la seiziesme partie de douze liures, comme i'ay dit dans la seconde Regle. Et si l'on veut la faire descendre à l'Octaue d'en bas, la force doit estre sousquadruple de trois, à sçauoir 11. 1/4 onces, car il faut diminuer douze onces d'vne seiziesme partie, comme il faut augmenter douze liures d'vne seiziesme partie. Finalement, si l'on veut faire monter la chorde 1. à l'Octaue en haut, de la chorde 3, quand elles sont à l'vnisson, il la faut tendre auec 4 1/4 forces, si l'autre est tenduë auec trois.
C'est pourquoy ie ne mets pas icy les tons ordinaires du chant Gregorien ; & puis ie les ay déja donnez dans la 29 proposition du second liure de la Musique imprimé l'an 1627, à la fin duquel i'ay encore mis 12 chants à deux parties sur les 12 modes : & à la fin du second liure i'ay mis vn chant figuré à deux parties du premier mode, & vn autre du second, & finalement vn autre air spirituel à 4 parties. L'on trouuera aussi les exemples des 12 tons des chants de l'Eglise à la fin du sixiesme liure Latin, qui traite des genres & des modes. I'ajoûte seulement que le 5, le 6, & le 12 me semblent les plus beaux : mais chacun peut choisir celuy qui luy agreera dauantage pour sa consolation particuliere, & mesme il en peut faire tant de nouueaux qu'il voudra.
Ie donneray encore plusieurs autres sortes de chants lors que ie parleray [à la fin du sixiesme liure Latin, qui traite des genres & des modes] des Danses, & des Balets, & de toutes les especes de chants dont on vse en France. Et l'on peut encore voir tous ceux que i'ay donné dans le 13 article de la 57 question sur la Genese. L'on peut aussi rapporter tous les chants que Goudimel, Claudin le Ieune, du Caurroy, Caignet, & les autres ont donné aux Psalmes mis en vers François, & toutes les Chansons spirituelles aux chants Ecclesiastiques, puis qu'ils seruent à eleuer l'esprit à la contemplation des choses diuines, & consequemment qu'ils suiuent le but & le dessein de l'Eglise. Et finalement on peut voir le chant de tous les Motets qui ont esté imprimez depuis que l'on a commencé à chanter à plusieurs parties.
Ils [les bransles] se dansent fort grauement en rond au commencement du Bal souz mesme cadence & bransle de corps ; dont le premier s'appelle Bransle simple, qui n'auoit autrefois que six mesures & huict pas, mais on le compose à present de dix pas, de douze mouuemens & de six mesures binaires : l'Exemple que i'en donne est du septiesme Mode transposé vne Quarte en haut, afin qu'il ayt son ♭ mol en ♭ fa ♮ mi : & son mouuement est Dactylique spondaique − ∪ ∪ − −.
En cinquiesme lieu, i'ay dit qui sont agreables à l'oreille, & à l'esprit [dans le titre de cette proposition] : car encore que les airs soient tristes, neanmoins ils nous plaisent souuent autant ou plus que quand ils sont gays. En fin i'ay dit par leurs mouuemens, par lesquels i'entens la Rythmique, ou les pieds metriques, dont on accompagne les airs, comme sont les Dactyles, les Spondees, & les Choriambes, dont ie traite au liure de la Rythmique : car le changement du mouuement apporte vne grande difference aux airs, encore qu'on ne change pas leurs interualles.
[…] mais Lycidas qui n’avoit point de patience, fit dessein plusieurs fois [p214] de ne l’aimer plus, et en ce temps il alloit chantant d’ordinaire tels vers : Stances […]
Apres nous, chacun selon son rang, chanta quelques vers, et mesme Filandre qui avoit la voix tres-bonne, quand ce vint à son tour, dit cettuy-cy d’une fort bonne grace. Stances […]
Enfin apres l’avoir consideré quelque temps, avec un souspir qui sembloit luy mépartir l’estomach, je luy ouys proferer telles paroles : Stances sur la mort de Cleon […]
[…] ne pouvant attendre la venue de l'aurore dans le lict, Il [Silvandre] l’avoit devancée, et avoit desja esté longtemps pres de ce hameau, pour voir quand sa nouvelle maistresse [Diane] sortiroit, et aussitost qu’il l’avoit apperceuë s’en estoit venu à elle chantant ces vers : Stances […]
Et lors relevant la voix il luy parla de ceste sorte : Echo. Stances. I. Fille de l’air qui ne sçauois rien taire, de ces rochers hostesse solitaire / […] [p8] Encore que le berger n’ignorast point que c’estoit luy-mesme qui se respondoit, et que l’air frappé par sa voix rencontrant les concavites de la roche, estoit repoussé à ses oreilles, si ne laissoit-il de ressentir une grande consolation des bonnes responces qu’il avoit reçues, luy semblant que rien n’estant conduit par le hazard, mais tout par une tres-sage providence, ces paroles que le rocher luy avoient renvoyés aux oreilles n’avoient esté prononcées par luy à dessein, mais par une secrette intelligence du demon qui l’aymoit, et qui les luy avoit mises dans la bouche […]
Nous le suivismes de loin, & lors qu'il se cacha aupres de Phillis, nous en fismes de mesme pour ouyr Silvandre qui chantoit ces vers quand nous y arrivasmes. Stances [...]
Quant au chant que l'on considere comme oüy, & receu par les oreilles d'autruy, il n'est pas plus aysé de le rendre parfait que quand il est consideré en l'autre façon ; car les temperaments particuliers, & les humeurs & inclinations des hommes estant aussi differentes qu il y a de personnes au monde, il est impossible de trouuer vn Air qui plaise également à tous, & d'apporter ce souuerain degré de plaisir que l'on attend d'vn chant de Musique parfaitement agreable. Tel se plaist à vne seule voix qui ne peut goûter la perfection d'vn Concert, & vn autre au contraire : l'vn n'estime pas les voix si elles ne sont iointes aux Instruments, & vn autre n'approuue ny les Instruments à vent, ny ceux qui se seruent de chordes. Quelques-vns se plaisent à vne Musique douce, les autres à vne plaine, forte, & massiue : il en est comme des viandes, chacun a son goust, ou pour mieux dire, comme de l'Eloquence, l'vn l'aime plaine, & diffuse, l'autre concise & nerueuse : Tel se plaist aux vers lyriques, qui ne sçauroit goûter les heroïques : A peine se trouue-t'il deux hommes qui aiment & qui suiuent vn mesme stile. Il en est ainsi de la Musique, car le melancholique aime vn autre air que le bilieux ; & entre les diuersitez des melancholiques il se rencontre diuerses inclinations aux airs & aux chants de Musique.
En befa mi no ay ninguna mutança porque no concuerda el fa con el mi. Nin el mi con el fa. Esto se entiende en dos maneras lo primero en quanto al canto llano; lo segundo quanto el contrapunto. Cerca del canto llano se entendierde que si dos cantores cantasen o subiesen el canto llano [p61] de alamire a befabemi. El vno dixese laremi y el otro dixese. la mi fa. Non concordarian porque entonces mas alto es el mi que no el fa. Porque mi se canta por bequadrado. E el fa por bemol. E como bequadrado sea vna propiedat en si mui dura e fuerte. E el bemol es mui dulçe e suaue.por esta rrazon es mal alto el mi que non el fa. Por esta diferencia que ay entre la vna boz y la otra non pueden hazer conjunçion ni una unisonancia [...] lo segundo se entiende quanto al contrapunto de qual deveys saber que nunca puede ser fecho en befabemi.fa contra mi. Ni mi.contra fa porque seria imperfecta consonançia y no sonaria bien por la imperfection del cromaticum genus.
Assi como vna casa muy grande y de muy artificiosa Architectura, no puede ser perfeta ya acabada, si no tiene sus auentanas [sic=ventanas] necessarias, que den la luz conueniente; à fin se goze co[n] mayor satisfaccion la fabrica, y con mas facilidad se conozca el artificio con que esta edificada: assi vna composicion de Musica por mas linda que sea, y adornada con flores de Fugas reales, y de consonancias suaues y muy harmoniosas, no puede ser perfeta ni cumplida, todas vezes no tenga en sus lugares conuenientes las Pausas necessarias , por medio de las quales den à conocer facilmente el artificio de su texidura: de modo que podemos decir, que la composicion sin pausas, es como vna casa sin ventanas.
Que la Quarta sea co[n]sonancia, se puede prouar en quatro maneras: primeramente por razones, segundariamente por mutança de interualo; despues por authoridades de los Musicos antiguos, y algunos modernos; y finalmente por exemplos. Prueuase primeramente por razon en esta manera. Aquel interualo que en vna composicion harmonica se oye consonar perfetamente, puesto de por si, en ninguna manera puede ser dissonante. Siendo pues la Quarta de tal naturaleza, que acompaña con la Quinta, ò con la Tercera, assi à tres bozes, en vna harmonica composicion, haze suaue y harmoniosa la composicion; sigue que sea tmabine consonante fuera de composicion, es a sauer quando esta puesta sola, y sin arrimo de otra consonancia. El cargo de tal razon, es manifiesto por su contrario, es a saber por las dissonantes, que son Segunda y Septima, con sus compuestas. Las quales no siendo en la composicion por ninguna manera consonantes, son tambien de la misma naturaleza fuera de composicion; porque no se sufre Segunda descubierta, ni tampoco Septima assi [...]
Mas porque los exemplos valen mas acerca de los incredules, que las razones ni las authoridades; pero es menester venir à la tercera [=cuarta] prueua [de la cuarta como consonancia]. Digo pues que siempre, quando la tal Consonancia se reduziere [sic] en effeto en su verdadera proporcion ò interualo, cada qual de buen juyzio dirà, que verdaderamente es consona[n]te: como todo hombre de por si puede siempe hazer la prueba templando vn laud ò vihuela perfetamente: porque entre la cuerda que llaman el Baxo, y aquella q[ue] no nombran el Bordon, y entre esta y el Tenor, oyra[n] la Quarta hazer marauillosa harmonia. Y si todavia alguno quiera dezir y porfiar que es dissonante, esto acontecera porque quiere seguir el vso de los Praticos: mas en realidad de verdad no es assi. Que (dexando à parte el vso) quando de veras se reduzga a oyrla sobre de vn instrumento, particularmente sobre de vn Organo, ten[i]endo baxadas las dos teclas, sin alçarlas por espacio a lo menos de vna Ave Maria, para poder considerar mejor lo que es, para mi entiendo dirà lo contrario: y conocerà que la Quarta es mas dulce, suaue, y mas harmoniosa, que no lo es que la Sexta Mayor; la qual es mas áspera, mas dissonante y mas tosca, aunque esta recebida entre las Consonancias. Y esto (bueluo a dezir) se puede conocer con el tener firmes las bozes por mucho espacio, como es a lo memos por el tiempo de ocho ò diez compases: lo qual mejor se hara en el Organo que en otros instrumentos, ni que à bozes.
Estas dos letras b. %mC4% son differentes assi en la figura, como en el nombre, y como en el canto ò tono de la voz. En la figura que el vno es redondo y el otro quadrado: en el nombre, porque el primero se dize be mol, y el segundo be duro; que es significacion contraria; y en el canto, por quanto el vno es suaue y dulce, y el otro aspero y duro: este quiere pronuncia de Mi, y aquel de Fa; segun esto dize la regla: Mi dure datur, & Fa molificatur. Es de notar que si esta b, en algun signo estuuire, dize el tal punto que la tiene, estar vn Semitono incantable mas baxo de adonde esta puntado: y si fuere esta otra %mC4%, dize al reues; es à saber, que el tal punto que la tiene, estar vn Semitono incantable mas subido de adonde esta puntado. De modo que la de b mol, sirue para dexar caer el punto cantando hazia baxo; ò hazerlo blando subiendo: y la de B quadrado, es para sustentar el punto cantando hazia baxo; ò entonar rezio, cantando hazia arriua.
Es muy notorio à todos los Musicos, que de las tres Propriedades que ay en Musica, las dos que son de Be quadrado y b mol, son repugnantes entre si y en tanto grado, que por ninguna via pueden conuenir, ni conformarse vna con otra; ni tampoco la vna tras la otra, si no fuesse por particular necessidad de cumplir alguna Diapente ò Diathesaron, ò por escusar alguna dissonancia de Fa contra Mi ò de Mi contra Fa . La razon y causa desta contradicion y repu[g]nancia es, porque (como mas vezes tengo dicho) el canto bemolado es vn canto blando, dulce y suaue; y por el contrario, el canto bequadrado es vn canto duro, rezio y aspero. Y assi como lo duro y lo blando, es cosa manifiesta ser opuestos y contrarios; assi por esta misma razon, el canto bemolado y bequadrado son opuestos y contrarios: de donde se sigue poderse cantar por dos Propriedades, (es à saber) por Bequadrado y natura; ò por b mol y natura, conformandose amicablemente con qualquiera dellas.
[...] las Antiphonas han de ser cantadas con dulce y suaue voz. Los Hymnos, con donayre mezclado con solennidad. Los Responsos de los Nocturnos han de ser cantados con voz recia y viua para despertar a los soñolentos y adormedecidos.
El tercer mouimiento, ò la tercera differente manera de poner en composicion la Quarta, es passando à la Sexta; y esto se haze de dos maneras. La vna con mouimiento conjunto continuado, ò ayuntado, y la otra con mouimiuento distante ò apartado. [p644] La del mouimiento continuado ò de grado, serà quando la parte baxa se hallara con vna Semibreue sincopada, cuya segunda mitad tocara Quarta al dar del Compas, y luego baxara de grado, tocando Sexta al alçar: y la parte alta subira gradatin, con tres Minimas, començando al alçar del Compas; como aqui. A tres y à mas vozes, es bueno: tambien en Contrapunto sobre Canto de Organo. Conforme la regla se ha de vsar, afin haga mejor effecto: esto digo, porque Compositores ay que se siuruieron del, mas no pusieron la Quarta en abaxar, ni la Sexta en alçar del Compas, si no al contrario; como ver se puede en el exemplo á la segunda †Cruz: y aduiertan que por lo mas, à la Sexta le añaden el Sostenido de la parte graue; por quanto para hazer mejor harmonia, y mas suaue mouimiento siendo menor, que siendo mayor.
Para que la ligadura en la Musica lleue mas gracia, y assi de mas contentamiento à los oydos, es necessario se guarde esta regla; que aquella primera nota que luego sigue à vna Sincopa dissonante, no sea otra Sincopa toda consonante; que no hara cosa buena, por passar de vn sonido aspero y duro, à vn dulce y suaue: mas vna de dos cosas hazer conuiene, ò se ha de hazer que ella tambien sea Sincopa con dissonante, ò verdaderamente que passe à Consonancia imperfecta: y esto se ha de entender todas vezes no se haga Clausula.
Son pues contrarias estas dos señales en los effectos; porque tanto es el be mol affeminado, quanto el be quadrado varonil . El qual be quadrado segun su effeto, de lo remisso haze intenso, y de lo suaue aspero: mas el be mol obra al contrario, porque de lo duro haze blando, y de lo rezio y aspero haze manso y suaue,
Los Praticos vsan en la Musica de dos señales, y son buenas, porque dan gran lumbre al canto. La vna es vna be, pequeña y redonda assi b ; llamada Conjunta de bemol, ò be redonda: y de Guido Monge ( y esto à imitacion de los Griegos) es llamada MENON , que quiere dezir, accidental. Y pues lo que es accidental, no es proprio; y lo que no es proprio, no es natural; por esto los que dizen ser natural, merecen el nombre de Sacristanes de aldea. Y noten, que para differenciar el Fa del Mi de la posicion de Befabemi , se pusieron en uso estas dos bes: la primera, como queda dicho es redonda, que señala Fa : y porque ha de ser blanda , llamase b mol ; deste nombre latino, Mollis & molle , que significa cosa blanda y suave , La otra señal es para Be quadrado, y se figura con otra be, pero de hechura quadrada assi [ un, ejemplo]: que señala Mi: de donde vnos Musicos llamaron al punto que tiene la tal be, punto por Be quadrado . Otros, porque el dicho Mi es rezio, en comparacion del Fa , le pusieron nombre de B duro dandole su derivacion de la palabra latina Durus, dura, durum q[ue] quiere dezir cosa dura y rezia: y assi la nota que tuuiere esta señal [un ejemplo] quadrada, se cantarà con fuerza, con voz recia; y dura mayormente al subir del canto.
Todos los b moles negros son Faes y todos los Sostenidos negros son Mies. Todos los b moles los quales son Faes, no se pueden conuertir, ni mudar en Faes, mas puedense conuertir y mudar, assi los b moles como los Sostenidos, en otras vozes. La razon porque el Fa no se puede conuertir en Mi, ni el Mi en Fa, es porque el Fa es voz blanda, dulce, suaue, herida sin fuerça; Mayormente al subir del Canto: por el contrario el Mi, es voz rezia, dura, aspera. herida con fuerça mayormente al subir del Canto, como en otra parte se dixo
Tiento, y discvrso de medio registro de dos baxones, de octavo tono, vt, y sol, por gesolrreut del genero diatonico, o assi mesmo de vndecimo tono, (irregulariter finitum) respeto de tener claues altas, y el ambito dende delasolrre graue, y quitado el flautado dende el sograue (que todo es vno) hasta gesolrreut agudissimo. La digression en los modos es tan suaue al oydo, como la diversidad de manjares al gusto en vn combite; esta la tiene este tiento dende el compas 86. hasta el 98. vsando de passos y clausulas que combinan con primero, quarto, noveno, y decimo tonos. El diapason es Arithmetico considerado como octavo, comiença dende desolrre diziendo: re, mi, fa, sol, re, mi, fa, sol.
Caña. Del nombre latino canna, del hebreo […], cane, calamus. La caña es hueca y a trechos con ñudos, y remátase en una maçorca […] De las cañas hizieron las primeras flautas, y dan por inventor dellas al dios Pan [cita de Virgilio, eglog. 21]. Fingen los poetas averse convertido la ninfa Syringa en cañas, siguiéndola el dios Pan; y travando dellas como diesse un amoroso suspiro, causó cierto sonido suave; de donde tomó ocasión para inventar las flautas [cita de Ovidio, lib. 1, Metamorphoseon] Syringa vale tanto como cañuto, ; nombre griego […], syrinx, fistula […]
Venida el alva, otro día de Pascua [ceremonial de la fiesta de la Navidad], todos los tronpetas e atabales e cherimías e cantores, cada quales por sy, muy dulçemente tocando, davan el alvorada en esta manera: los tronpetas e atabales en el corredor de la sala de arriba, e los cherimías e cantores e otros ystrumentos más suaves e duçes dentro, en la dicha sala, a la puerta de la cámara donde el dicho señor condestable durmía.
[...] A este tiempo el caballero y la dama, que los cantares de los pastores [dúo de Berardo y Tauriso] escuchaban, con gran cortesía atajaron su canto. Y les hizieron muchas gracias por el deleite [...] que con tan suave y deleitosa música les habían dado
Allí sintieron una suave voz que de una dulce lira acommpañada resonaba estraña melodía, y [...] conoscieron que era voz de una pastora que cantaba ansí: Soneto/Cuantas estrellas tiene el alto cielo [...]
[…] no dexássemos de gozar de un suavíssimo canto que el famoso Turia había de hazer […] llegamos a una espaciosa campaña, donde vimos un grande ajuntamiento de nimfas, pastores y pastoras, que todos aguardaban que el famoso Turia començase su canto [...] y sentándose en el suelo, reclinado sobre la urna, y derramando de ella abundancia de claríssimas aguas, levantando la ronca y congoxada voz, cantó de esta manera: Canto de Turia
Començaron las deleitosas canciones a resonar por toda la huerta, los concertados instrumentos levantaron suave harmonía, y aun parescía que los floridos árboles, el caudaloso río, la amena fuente y las cantadoras aves, de aquella fiesta se alegraban
Como nuestra alma en el canto y música con tan suave afecto se deleita que algunos la llamaron armonía, inventaron los antiguos poetas el modo de los metros y los pies para los números [...]
[...] y conuirtieronla en cañauera, y meneandose con el viento hazia vn ruydo muy apazible, y de tan suaue harmonia, que por el grande contento, de que Pan gozaua, en quanto lo oìa, y por el amor, que tenia a Siringa, tomò siete cañas de aquellas, y juntandolas con cera ordenò, y inuentò la flauta, suaue instrumento para tañer, y fue el primer inuentor de ella, como dize el Poeta Ecloga 2. Pan primus calamos cera coniungere plures Instituit. Agora auemos de explicar la pintura del Dios Pan, y lo que significan sus amores con la donzella Siringa, y porque hizo la flauta de siete vozes, y luego queda clara la Emblema, y el titulo de ella quadrara al Dios Pa[n]. [...] El cielo siempre tiene continua instabilidad por su continuo mouimiento local, pero esta instabilidad es ordenada, y eterna, virgen sin corrupcion, y sus fealdades son con correspondencia, ordenada, y harmonica, y estas son las cañas del rio, en las quales fue transformada Siringa, en quien el espiritu engendra suaue sonido, y harmonia. Porque el espiritu intellectual, que mueue los cielos, es causa de su correspondencia, y consonancia: de las quales cañas hizo Pan la flauta, tomando siete de ellas que significan la congregacion de los orbes de los siete Planetas, y su admirable concordancia harmonica.
No fué sólo esto lo que Arsileo aquella noche al son de su harpa cantó, como Orpheo al tiempo que fué en demanda de su Nimpha Eurídice con el suave canto enterneció las furias infernales, suspendiendo por gran espacio las penas de los dañados, assí el mal logrado mancebo Arsileo suspendía y ablandava no solamente los coraçones de las que presentes estavan, mas aun a la desdichada Belisa que desde una açotea alta de mi posada, le estava con grande atención oyendo.
[...] Deveys saber que cada e quando dixerdes. Ut.re.mi. lo aueys de cantar e pronunçiar fuertemente porque qualquier destas tres la vna con la otra fazen vn tono conpuesto perfecto. E donde dixerdes. Mi. Fa. Aveys de cantar dulce e suauemente porque mi fa. Sienpre es semitono con el qual siempre es bemol. E donde dixerdes fa. Sol. La cantareis fuertemente asi como. Ut re mi [...]
Si por ventura ay algun canto, que no sea / sciencia: No penseys que todos los que cantan, o / tañen tienen sciencia. Por ventura el ruyseñor, o / Philomena en ciertos tiempos no canta suaue / mente: Esta aue y otras tienen el canto por natu / raleza, o imitacion, que lo oyeron a sus padres, y / por no tener el arte de la Musica: carecen de la sci / encia. Pues porque ay canto sin ciencia: dize la dif / finicion ser la Musica de que tractamos ciencia / de bien medir. La Musica (dize la diffinicion) es / ciencia de bien medir: luego el que no tuuiere sci / encia de bien medir, aunque el ca[n]to le sea natural, / o lo tuuiesse por imitation, o vso: no terna la Musi / ca.
Oyeron [Marcelo y Diana] resonar vozes de pastores que al son de sus çampoñas suavemente cantaban, y como Diana era muy amiga de música, rogò a Marcelo que se llegasen allá [...] en parte donde podían oir la suavidad de la música, sin ser vistos de los pastores [...] y ellos [los pastores] requebrando las pastoriles vozes, y haziendo delicados passos y diferencias, cantaban desta manera :Tauriso Pues ya se esconde el sol tras las montañas [...]
Florisia […] al son de un rabel y unas chapas, que dos pastores diestramente tañìan, cantó una canción en defensión y alabanza de las mujeres [..] el oylla [la canción] con tu delicada voz suavemente recitada
Pinta Alciato vna cythara, y sobre ella vna cigarra, la qual offrecio Eunomo Locre[n]se al Dios Apollo, y pone por titulo, Musica[m] Dijs curae esse, que los Dioses tienen cuydado de la musica. Para entender esto auemos de saber que antiguamente huuo gran contienda entre Eunomo Locrense, y Ariston famosos musicos, y cada vno con esperança de alcançar el premio de la victoria, començaron a tocar [...] Y començaron a tañer, y estando en lo mejor de la musica quebrose vna cuerda a Eunomo, y de repente vino vna cigarra, y suplio la falta, cantando tan suaue, y dulcemente, que alcançò el premio Eunomo [...] Plectrum propriamente es el instrumento con que se tocan las cuerdas, como es aquel cañoncico con que tocan la cythara, Marcial. Exornent docilem garrula plectra Lyram. (Et fila percussa pollice) y las cuerdas heridas, o tocadas con el dedo (dabant sonum) sonauan, y hazian musica (cúm fides trita) quando vna cuerda quebrada (coepit stridere bombo rauco) començô hazer dissonancia con el sonido ronco (et melos egitimum vitiare harmonias) y la melodia legitima come[n]çò a corromper las co[n]sonancias (tum cicada ales suauis) entonces la cigarra aue suaue, y que canta suauemente (argutans) haziendo sonido, y cantando (intulit sese citharae) se puso en la cythara (quae) la qual (impleret voce fidem fractam) llenase, y supliese con su voz, y canto la cuerda quebrada.
En que el sonido de las palabras y razones, quando en la composicion lo pronunciaua, me parecia ser vna suauidad de canto el mas perfecto y concertado, que humaname[n]te ser podia. Sino dezidme, qual verso sera hallado por mas artificioso y hinchado que sea, que cayga co[n] mas concierto, y harmonia, que vna clausula perfectamente torneada?
También diremos con la distincion de vnos escritores modernos, que [la música] es de otras tres maneras. Vna que solo mueue y deleyta el sentido; otra el entendimiento; y otra que deleyta juntamente el sentido y el entendimiento, La que solo deleyta el sentido, solo se percibe con oydo y ay se queda, sin que el entendimiento la considere y guste, como son el canto de las aues [...] La que solo mueue el entendimiento, entenderse bien se puede, pero no oyr : debaxo de la qual se comprehenden dos maneras de Musica de los antiguos, conuiene à saber, mundana y huamana: cuya suauidad no se apercibe con deleyte del sentido, sino con la consideracion del entendimiento. Y la que mueve el sentido y juntamente el entendimiento tiene el medio entre estas; porque se apercibe con el sentido del oydo, y tambien es considerada del entendimiento: y esta es, la que los antiguos llamaron Instrumental; la qual no tan solamente da gusto al oydo con la natural suauidad de las bozes y sonidos, pero se vee que guarda el orden de la Musica. Y porque solo el hombre, entre las cosas animales es capaz de razon, pues solo el es el que entiende y comprehende la Musica: y sola aquella Musica que vsan los hombres, propriamente se llama Musica; porque guarda la orden y concierto conueniente.
Yo por lo poco que he leydo en diversos tractados de Musica, hallo que de dos maneras se toma esta palabra Melodia. La vna es comun y universal, y palabra muy vsada entre los Praticos [...] ; los quales por melodia entienden la gracia y suavidad del canto; tiniendo consideracion solamente al buen ayre de la canturia. Y assi dizen que Melodia quiere dezir dulce canto y suave, y que deriva (como dicho es) de la palabra Melos . La otra manera es mas particular de los Theoricos, y por ende de pocos conocida: y assi para poder declarar mejor su segunda significación, es menester come[n]çar muy de lexos; y para esto han de advertir tres cosas. La primera es que de las consonancias y dissonancias [...] nace la Harmonia. La segunda, que del numero determinando [ sic ] contenido en el verso [...] nasce el Rythmo [...] al qual assi mesmo dieron el nombre de Metro. La tercera es, que de la narracion de alguna cosa, nace la Oracion. Mas despues destas tres susodichas partes, nace la Melodia; la qual pierde su ser, faltandole la vna dellas. Concluyendo esto con Platon digo: Melodia extribus confiat, oratione, harmonia, & rithmo . Nota que aunque la consonancia, la dissonancia y la harmonía puedan nacer no solamente de las bozes, mas tambien de los sonidos: empero la Melodia (por quanto en ella ha de auer la Oracion) no puede nacer sino de las bozes.
[…] con este exemplo [EJEMPLO] auemos llegado à la fin de los Contrapuntos artificiosos de la segunda manera; en los quales (como queda dicho en los de la primera manera) la obligación quita vna buena parte de aquella suauidad, gracia, y lindeza, que conuendria; mas ella misma lleua consigo escusa y co[n]sideracion. Que muy sabida cosa es, no se puede proceder con interualos tan hermosos y tan elegantes, como quando el Contrapunto se haze realmente y sin obligacion de suerte ninguna. Aduiertan pues que merecera perdon el Contrapuntante, si vsare en ellos algunos passos no muy elegantes, ni del todo legitimos.
No hay duda que en las replicas de todos estos Contrapuntos auezes caen algunas relaciones consona[n]tes, no del todo limpias, ni en todo observadas; por causa de que, no puede ser la modulacion de aquella suauidad y dulçura, que fuera menester: con todo esto se deuen admitir en tales occasiones por la obligacion del Contrapunto.
Y el real propheta no careciendo deste conocimiento [de la música] : nos da a sentir lo que della sintio: persuadiendonos que las alabanças que al señor ouiessemos de dar: co[n] la dulcedumbre de la vihuela las ouiessemos de offrecer. La qual puesta en sus manos bastaua a expeller los demonios. Y no seria subjeto a reprehension: pues antes de mi otros lo hizieron: aprouechandome de las historias del gran musico Orpheo que despues sucedió: q[ue] con la suauidad de su vihuela a los ministros de Pluton hizo cessar su justicia. A cuya ymitacion y memoria me parecio co[n]uenible cosa intitular esta obra Orphenica lyra.
JULIO: En que Virgilio llamó a los cisnes roncos, y os prometo que me holgué en extremo_ porque estoy cansado desta dulzura y suavidad con que dicen que cantan. –LUDOVICO: De ahí le viene esto de canoro y sonoro, tan ordinarios atributos suyos, como lo veréis en Propercio y otros. –JULIO: Y de todas las aves_ que por eso dijo el poeta Filondango Mocuseo ... –LUDOVICO: Prodigioso poeta. – JULIO: En su Lucifereida, /I>aunque tomado del griego Calipodio.Cántenme búhos, no sonoras aves,/endechas tristes, no canciones graves./ [...]
Y assi luego Luis Honguero, que auia entrado alli como tan digno musico de la Real Capilla y Camara de su Magestad, con aquel natural sossiego de rostro, y aquella admirable destreza, suauidad, dulçura, ygualdad de voz y garga[n]ta, a que ninguna se ha ygualado, començo a cantar vna cancion, que dezia assi[...]
Y queriendo recrearle [el ánimo], y mudarle en otros [ejercicios] que fuessen prouechosos al cuerpo, se entró en vna pieça donde tañian quatro viguelas de arco, que las tocauan con marauillosa dulçura: que cierto entre toda la variedad que se halla en la musica instrume[n]tal, ninguna ay que con tanta suauidad, grauedad, concordia y fidelidad se ajuste al oydo del hombre, como este instrumento: y si como guarda cada vno vna voz, pudiesse cumplir el solo con todas, como haze la viguela de mano, ninguna cosa auria en la tierra que le ygualasse. Tañero[n] alli acordadamente algunos bayles, y danças estra[n]geras y españolas, en las quales el Principe nuestro señor se exercitò vn bue[n rato.
Por vna de dos causas cantaremos por bmol haziendo mutança de[n]tro de la deducion que seguimos. La primera es por guardar la consonancia, haziendo.mi mi. o fa fa. En cantidad de quatro bozes, o de cinco, cada boz en su deducion, y no mi, co[n]tra fa. ni fa, co[n]tra mi. Y cu[m]plida la consonancia co[n] la boz de bmol, saldremos luego a lo natural que es quadrado, o natura. La segu[n]da es por la naturaleza, o melodia de algun passo: o por la suauidad d[e]l oydo, y saldremos luego d[e]l bmol cu[m]plida la co[n]sona[n]cia.
Assi como el Diapente es ascenso de cinco puntos, el descenso de otros tantos se llaman Subdiapente : y à esta semejança se conocera que es Subditono, Subtritono, Subdiapason, Subdiatesaron, &c. Otros terminos semejantes de que vsan los Musicos. Los demas mouimientos se componen de los explicados : la Nouena de la Segunda: la Dezena de la 3: la 11. del Diatesason,&c
Assi como el Diapente es ascenso de cinco puntos, el descenso de otros tantos se llaman subdiapente : y à esta semejança se conocera que es Subditono, Subtritono, Subdiapason, Subdiatesaron, &c. Otros terminos semejantes de que vsan los Musicos. Los demas mouimientos se componen de los explicados : la Nouena de la Segunda: la Dezena de la 3: la 11. del Diatesason,&c
El fabordon del Psalmo vaya siempre en tal entonacion, que la Antiphona se pueda cantar por el mismo termino.V.g. si es primero tono, y la Antiphona comiença en el signo de su final, comiencela en subdiapente de la cuerda, ò fabordon del Psalmo, y no en otro punto [...]
Assi como el Diapente es ascenso de cinco puntos, el descenso de otros tantos se llaman Subdiapente : y à esta semejança se conocera que es Subditono, Subtritono, Subdiapason, Subdiatesaron, &c. Otros terminos semejantes de que vsan los Musicos. Los demas mouimientos se componen de los explicados : la Nouena de la Segunda: la Dezena de la 3: la 11. del Diatesason,&c
Assi como el Diapente es ascenso de cinco puntos, el descenso de otros tantos se llaman Subdiapente : y à esta semejança se conocera que es subditono, Subtritono, Subdiapason, Subdiatesaron, &c. Otros terminos semejantes de que vsan los Musicos. Los demas mouimientos se componen de los explicados : la Nouena de la Segunda: la Dezena de la 3: la 11. del Diatesason,&c
Multiplex es quando el numero mayor contiene al menor alguna vez, o vezes, no sobrando parte menor que llaman parte aliquota, como 4 a 2. dupla 6. a2: tripla 8. a2. quadrupla, &c. que son especie de multiplex. Esta mesma sera proporcion menor, puestos los numeros al contrario, como 2. a4. subdupla. 2. a6. sub tripla2. a8. sub quadrupla.
Tono, dize Guido, es una regla o cognoscimiento del principio, medio, y fin de qualquier canto: con el cual cognoscimiento es juzgada la subida, y descendida del canto. Andrea refiere lo sobredicho en el libro primero. Dize mas Boecio en el capitulo quatorze del libro quarto. De las species del diapasson se compone[n] los que se llaman modos, y por otros son dicho tropos, o tonos.
Al termino y à la obseruacion que se suele vsar en hazer las composiciones, llaman Tono. Que cosa sea Tono, lo dize Aretino. Tonus est regula per ascensum ù descensum, omnesdescriptas ac etiam pernoctabiles modulationes in fine dijudicans. Dize que el Tono es la Regla, que juzga qualquiera cantoria en el fin, por la subida y baxada. O segun el R. Don Blas. Roseto dize; Tonus siue Tropus vel Modus, est constitutio vocum in totis vocum ordinibus differens acumine ac etiam grauitate Toni ; quia ex tonis ù eorum partibus, generantur. O diremos que, Tonus est cognitio principij, medij ac funis cuiuslibet cantus , ascensus ù descensus iudicans.Es vn conocimiento del principio, medio y fin de qualquioer canto, el qual examina las subidas y baxadas
[...] toda Musica practica consiste en estos tres mouimientos y repercussiones, es à sauer Vnisonar, subir, y baxar. Mouimiento en la Musica es mudança de voz de vn puncto à otro, ó de vn Signo à otro; assi como de Vt á re,ò al contrario de Re á ut; ò de qualquiera puncto à otro, assi siendo areo [sic], como de salto. Vnisonar, es cantar ò tañer muchos punctos en vn mesmo Signo, assi como Vt vt vt, Re re re&. Subir y baxar se haze en dos maneras: la vna arreo (llamada por otro nombre gradatin ò de grado)la otra se haze de salto. Subir y baxar arreo, es yr subiendo ò baxando succesiuamente de puncto en puncto, sin dexar niugun [=ningún] intermedio; assi como, Vt re mi al subir; y Mi re vt al baxar: ò siendo de mayor ò menor numero de punctos la subida ò baxada. Subir y baxar de salto, se haze ca[n]tando el primero y el postrero puncto, dexa[n]do los intermedios, los quales se entienden, y no se cantan; como parece claramente en vna Quinta, quando se sube y baxa de salto de Re á La, y de La à re [...]
Sea auiso al Composidor que el hazer vn mouimiento de Semiminimas seguidas que suba, y que la postrera Semiminima sea el extremo de la subida, siendo dissonante serà mal passo, particularmente cantando sobre Octaua. Y aunque es muy vsado entre los Contrapuntistas, à mi no me agrada, por quanto aquella extrema percussion offende mucho al oydo artizado. Mas siendo consonante (sin dezirlo) ya sabemos se sufre en toda suerte de Contrapunto y de Composicion. Exemplo.
Quiebro es: (inclinatio, & erectio, duobus l. tribus signis continuis, facta velociter) vna baxada y subida hecha con velocidad en dos o tres signos, esto es quiebro, y es en dos maneras, el primero es el que se haze en dos signos, y este se haze con dos dedos, esto es, con tercero y segundo de la mano derecha, y buelue a acabar con tercero, y dize su solfa: re, vt, re, y mas arriba, mi, re, mi, y mas: fa, mi, fa, y mas: sol, fa, sol, y vltimamente: la, sol, la, cada vno destos es quiebro hecho por todos los signos. El segundo quiebro es, el que se haze en tres signos, y con tres dedos, començando dende un signo mas arriba que el passado, y con el dedo quarto de la mano derecha, y prosiguiendo en todo como el primero: su solfa es como se sigue, en todos los signos que puede hazerse: mi, re, vt, re: y mas arriba: fa, mi, re, mi, y mas: sol, fa, mi, fa: y mas, la, sol, fa, sol. El primero se llama quiebro senzillo, y este segundo quiebro reiterado.
Para que todas las sobredichas maneras de subir y baxar, assi compuestas como decompuestas, se hagan con toda la perfection que se requiere, se a mucho de notar, que ay quatro defectos, los quales se puede[n] cometer en qualquier subida, o desce[n]dida de todo lo q[ue] se puede tañer […] El primer defecto es fa, contra mi. El segundo salir del tono. El tercero vna desgracia que se puede cometer assi al subir como al baxar. El quarto es mala entonacion de salto.