Or il est certain que l'on peut adiouster le ieu des Fifres à l'Orgue, afin de l'enrichir d'vne nouuelle grace, mais il n'est pas possible de suppleer les gentillesses de la bouche, de la langue, & des levres auec les soufflets ordinaires de l'Orgue : i'ay dit Ordinaires, parce que l'on y peut adiouster des ressorts qui seruiront pour donner quelque nouuelle vigueur, ou douceur aux sons. Mais ie parleray plus amplement des Orgues dans vn liure particulier ; cependant les ioüeurs de Fifre & de Fleutes pourront inuenter des moyens pour faire qu'vn seul homme puisse ioüer tout seul de plusieurs instrumens tout à la fois, comme l'on pratique dans la Sicile & ailleurs, où l'on embouche deux ou trois Flustes en mesme temps, qui sont faites de cannes, & dont les sons ont de certains charmes particuliers qui imitent ceux de la voix. Si l'on auoit trauaillé aussi curieusement à perfectionner cet espece d'instrumens comme l'on a fait aux Orgues, l'on auroit peut-estre rencontré la maniere de ioüer quatre ou cinq parties d'vn mesme vent de la bouche : & si l'on vouloit prendre la peine de les percer tellement, que le genre Diatonic estant d'vn costé, comme il est en effet, le Chromatic & l'Enharmonic fussent des deux autres costez, l'on executeroit aysément tout ce que les Grecs ont sceu, auec vn petit morceau de bois : mais ie laisse cette recherche aux Facteurs, aussi bien que la recherche du Diapason necessaire pour les percer iustement, quoy que les precedens monstrent les endroits des trous Diatoniques assez exactement pour en faire d'autres à l'imitation.
PROPOSITION X. Expliquer toutes sortes de Trompes & de Cors, & particulierement ceux qui seruent à la Chasse. I'Explique les instrumens à Bocal apres les Flustes, parce qu'ils me semblent les plus simples, car ils n'ont que deux trous : à sçauoir celuy par où l'on pousse le vent, & celuy par où il sort. Les Bergers vsent de ces Trompes & de ces Cors en prenant des cornes de belier, ou de bœuf, qu'ils coupent par le petit bout, afin de faire le trou de l'emboucheure, dans lequel ils mettent vn baston de sureau percé & creusé, qui leur sert de porte-vent & de bocal ; ce qui est si facile à comprendre qu'il n'est pas besoin d'en donner la figure. Quelques-vns vsent de morceaux de bois, ou de pieces de poterie faite en façon de cornes pour le mesme suiet : car il suffit que l'on imite les sons des cors de chasse ou de la Trompette. A quoy l'on peut rapporter les differentes [p245] industries des enfans, qui imitent ces instrumens auec des tuyaux, ou des tiges d'oignons, & auec plusieurs autres choses qu'ils trouuent creusées, & propres pour ce suiet. Quant aux cornes de Belier, les Hebrieux en vsoient pour annoncer leurs Iubilez de cinquante en cinquante ans : ce qu'ils faisoient, à ce que l'on dit, en souuenance du belier qui parut à Abraham dans le buisson en eschange du sacrifice qu'il vouloit faire de son fils Isaac, dont on aura plus de lumiere en lisant ce que l'Escriture dit du Iubilé & de son origine, qui vient de la diction יובל Iobel, laquelle signifie vn belier. Mais il est difficile de sçauoir si ceux qui auertissoient du Iubilé sonnoient de cette corne en la tenant dans la main, ou s'ils l'entoient sur quelque canal ou porte-vent : quoy qu'il en soit, nous sçauons que l'on vsoit de sept Trompettes, ou de sept Cors [p246] pour annoncer le Iubilé, comme on list au 6. chapitre de Iosué, où Dieu commande que les Prestres sonnent desdites Trompettes autour de Iericho pour en faire tomber les murailles.
Quant à l'estenduë de leurs tons [celle des Cors], elle est differente selon l'adresse & l'habileté de celuy qui en sonne, car il se rencontre des Chasseurs qui leur donnent autant d'estenduë comme à la Trompette, dont ie parleray apres. Les tons qui seruent à la chasse sont descrits par le Fouilloux dans le liure de la Venerie chapitre 43. c'est pourquoy ie n'en veux pas parler : quoy que l'on puisse y remarquer plusieurs choses, dont il ne s'est pas auisé : par exemple, à sçauoir si les tons (dont il vse pour appeller & aduertir les Chiens) sont plus propres que les autres, dont la trompe est capable. Si la diction Tran, dont il se sert pour exprimer les sons du Cor, est la meilleure de toutes celles qui se peuuent imaginer pour ce suiet : si cet instrument est plus propre pour la chasse que ceux qui ont des anches, comme les Haut-bois, ou que ceux de percussion, comme les Cloches ou les Tambours. Si les sons du Cor ont plus de rapport & de sympathie auec l'ouye, & l'imagination des chiens, que le son des autres instrumens : Si l'on peut inuenter des instrumens, dont les sons fassent venir & appriuoiser toutes sortes d'animaux farouches, comme quelques-vns estiment, particulierement si on les appelloit par les noms qu'Adam leur imposa : quoy qu'il n'y ayt à mon aduis nul son qui soit plus propre pour les faire venir où l'on veut, ou pour les arrester, que celuy qui imite leurs cris & leurs voix, comme l'on experimente aux apeaux des Cerfs, des Sangliers, des Cailles & de plusieurs autres animaux terrestres & volatiles.
Mais ie laisse toutes ces difficultez pour parler de la maniere dont on vse pour sonner du Cor ; ce qui se fait en embouchant son Bocal, que l'on presse contre les levres, soit en le mettant à l'vn des costez de la bouche, ou au milieu : or il faut que le bout de la langue entre dans le Bocal, afin d'y conduire le vent, qui se perd si l'on ne ferme bien fort tous les endroits des levres où le Bocal ne touche pas ; de là vient qu'il est difficile de sonner de cet instrument [p247] quand on à perdu les dents aux lieux où l'on applique le bocal, parce que le vent se perd aysément par le lieu de la breche qui manque de dent, & ne peut estre assez bien retenu par la seule force des levres. Apres que l'on a embouché le Cor, on peut en sonner en trois ou quatre manieres, à sçauoir en imitant simplement le vent d'vn soufflet, comme il arriue aux sons qui coulent sans estre animez : & puis en remuant la levre qui est dans le Bocal, ce que l'on fait en deux manieres, dont la premiere consiste à faire deux sons d'vn seul coup, ou mouuement de levre, & l'autre depend d'autant de coups ou de mouuemens de levre, comme l'on fait de sons differens, ce qui anime dauantage les sons : encore que l'on n'vse pas du mouuement de la langue, dans lequel consiste la plus excellente maniere de sonner de la trompe, & de tous les autres instrumens à vent, car lors que la langue martele chaque son, l'instrument imite la voix humaine & la parole, d'autant qu'il articule ses sons : ce qu'il faut remarquer pour toutes sortes d'instrumens à Bocal, & mesme pour les autres qui sont plus ou moins susceptibles de toutes ces emboucheures & de ces mouuemens, que l'on peut transporter sur les tuyaux des Orgues par le moyen de plusieurs industries, qui peuuent rendre leurs sons beaucoup plus agreables. Mais l'on entendra encore mieux tout ce qui appartient aux Cors, par ce que ie diray de la Trompette dans les discours qui suiuent.
PROPOSITION XII. Expliquer pourquoy la Trompette ne peut faire les degrez en bas, comme en haut : & pourquoy elle fait l'Octaue dans son premier interualle, la Quinte dans le second, & ainsi des autres. Il faut icy supposer l'experience qui est vniforme par tout le monde, à sçauoir que l'on ne peut faire vt, re, mi, fa, &c. depuis le premier ton de la Trompette, car ceux qui en sonnent font tousiours vt, sol, fa, c'est à dire la Quinte & puis la Quarte en haut : ce qui arriue semblablement aux Cors & aux Trompes. Il faut aussi remarquer que le ton, que l'on appelle ordinairement le premier, ou le plus bas de la Trompette, n'est pas celuy dont [p250] on vse ordinairement, & que i'ay nommé VT, car elle descend encore d'vne Octaue entiere, quoy que plusieurs Trompettes ne le croyent pas, parce qu'ils ne le peuuent faire, ou qu'ils ne l'ont iamais essayé. Or il n'y a nul doute que le vent est autrement poussé & modifié pour faire le second ton, que pour faire le premier, & ainsi des autres, & que celuy qui fait le second a ses reflexions, ou ses retours deux fois aussi vistes que celuy qui fait le premier, comme i'ay demonstré dans les liures precedens. Ce qui arriue à raison du vent qui est poussé auec plus ou moins de violence ou de vistesse, & qui consequemment a ses retours plus ou moins frequens ; de sorte qu'il faut seulement donner la raison pourquoy cette plus grande vistesse fait plustost l'Octaue, & la Quinte &c. pour son premier, & son 2 interualle, qu'vn autre consonance ou qu'vne dissonance, & pourquoy le vent est determiné & contraint à faire deux fois autant de retours au second ton de la Trompette, & trois fois autant au troisiesme, &c. qu'au premier, comme l'on void dans l'estenduë de ses sons. Or ie dis que cela arriue à cause que tous les agens naturels vont tousiours par le chemin le plus court, & le plus aysé quand ils ne sont pas empeschez, comme l'on experimente aux corps pesans qui descendent vers leur centre par vne ligne droite, parce qu'elle est la plus courte de toutes, car chaque chose naturelle se haste tant qu'elle peut d'arriuer à sa perfection, & nous sert d'exemple pour nous faire embrasser le chemin le plus court, le plus seur, & le plus aysé pour arriuer à nostre derniere fin : c'est à dire la charité & l'amour de Dieu, hors duquel l'on ne trouue que des lignes obliques. Et si la nature ne suiuoit le chemin le plus court, elle feroit des mouuemens inutiles, & trauailleroit en vain ; or le chemin le plus aysé, & le plus court qu'elle puisse suiure, consiste à faire l'Octaue pour son premier interualle, & puis la Quinte & les autres qui suiuent dans son estenduë, comme ie demonstre.
Il est certain qu'il n'y a nulle addition plus courte, & plus aysée que celle qui se fait d'vn à vn, d'vn à deux, d'vn à trois, &c. or quand la Trompette passe par les interualles que i'ay expliquez, elle ne fait autre chose que d'aiouster vn à vn, vn à deux, &c. il est donc necessaire qu'elle passe par ces interualles, si l'on ne l'en empesche en la forçant contre son naturel. La maieure est si euidente qu'elle n'a pas besoin d'estre prouuée, si l'on ne veut esclairer le Soleil en plein midy : quant à la mineure elle est tres-aysée à prouuer, car supposé que le son le plus graue, c'est à dire le premier ton de la Trompette se fasse par vn seul retour, ou battement d'air, si l'on adiouste vn autre battement, on fera l'Octaue, & si l'on adiouste encore vn battement aux deux precedens, l'on fait le troisiesme ton de la Trompette, qui est à la Douziesme du premier, & à la Quinte du second. Et puis si l'on adiouste vn battement aux trois precedens, l'on fait le quatriesme ton, qui fait la Quinziesme, ou la double Octaue auec le premier, l'Octaue auec le second, & la Quarte auec le troisiesme. Si l'on adiouste encore vn autre mouuement pour auoir le cinquiesme ton de la Trompette, lequel est composé de cinq battemens d'air, qui se font en mesme temps que le seul battement du premier ton, ou que les deux du deuxiesme ton, &c. il fait la Dix-septiesme maieure auec le premier ton, & la Tierce maieure auec le quatriesme. Et si l'on adiouste vn autre battement aux cinq precedens, l'on fait la Tierce mineure. Par où l'on void que le progrez de la nature est amy de l'harmonie, qu'elle [p251] gouuerne ou dont elle depend : de sorte qu'il semble que la nature ou ses mouuemens ne soient autre chose qu'vne rauissante harmonie, qui nous inuite à considerer la premiere source, dont elle prend sa naissance, c'est à dire à contempler Dieu, qui en est l'Autheur, & à l'aymer sur toutes choses. D'où il est aysé de conclure que l'ordre des Consonances est naturel, & que la maniere dont nous contons en commençant par l'vnité iusques au nombre de six, & au delà, est fondée dans la nature.
L'on peut encore donner la raison de ces interualles par la diuision, d'autant que l'Octaue est engendrée par la diuision d'vne chorde en deux parties esgales, comme i'ay monstré dans le liure des Consonances ; & toutes les autres consonances sont produites par la seconde ou troisiesme bissection : mais l'adition est ce semble plus naturelle que la diuision, parce que la nature s'augmente & se multiplie par celle-là, & se diminuë & s'affoiblit par celle-cy. Quoy que si on considere le suiet ou la matiere des sons, l'on puisse dire qu'il est plus aysé de diuiser vne chorde en deux parties esgales, que de luy adiouster vne autre partie esgale, dont i'ay expliqué la raison dans le liure de la Voix. Mais il y a encore plusieurs autres difficultez dans les autres interualles, & dans les autres tons de la Trompette, dont l'vne est pourquoy elle ne diuise pas la Quarte ou son cinquiesme interualle, lors qu'elle fait le septiesme & le huictiesme ton, comme elle diuise la Quinte en faisant le 5 & le 6 ; c'est à dire pourquoy elle n'adiouste pas vn retour aux 6 precedens du 6 ton pour faire la Sesquisexte, & puis la Sesquiseptiesme, au lieu desquelles elle fait encore la Quarte apres le sixiesme ton, ou apres le cinquiesme interualle de la Tierce mineure, par l'adition de deux battemens qu'elle adiouste aux six precedens. L'autre difficulté consiste à sçauoir pourquoy elle ne fait pas tousiours l'Octaue à chaque saut, ou interualle qu'elle fait, attendu que chacun de ses sons ou de ses tons peut estre supposé pour l'vnité, & pour vn seul battement, aussi bien que le premier. La troisiesme est, pourquoy elle fait quelquefois vn ton plus bas, ou plus haut que le premier ton, dont nous auons parlé, au lieu de faire l'Octaue. Ie laisse plusieurs autres difficultez qui se rencontrent aussi dans les autres instrumens à vent, dont on pourra trouuer la solution dans les discours qui suiuent.
PROPOSITION XIII. Expliquer pourquoy la Trompette ne fait pas la Sesquisexte dans son cinquiesme interualle, & qu'elle quitte le progrez qu'elle auoit suiuy iusques au sixiesme ton pour faire la Quarte qu'elle auoit desia faite au troisiesme interualle. La Sesquisexte deuroit ce semble suiure la Sesquiquinte, puis qu'elle est le moindre interualle, ou la moindre raison qui suit la Tierce mineure, car elle est entre elle & le ton maieur, & est vn peu plus grande que le ton, que i'appelle maxime, de sorte qu'elle peut estre nommée le ton surmaxime. Mais parce qu'elle n'est ny consonance, ny difference des consonances, la nature qui est harmonique, la reiette & ayme mieux rompre la suite de ses interualles & de ses chansons, que de passer par vn interualle qui ne vaut rien, que pour blesser l'oreille & l'esprit, & nous enseigne quant & quant que nous deuons [p252] plustost faire ou endurer toute autre chose, que d'embrasser le vice, lequel est pire que toutes les dissonances, puis qu'il interrompt les mouuemens & les exercices de la vertu. Or elle ayme mieux prendre la peine d'adiouster deux mouuemens, ou battemens d'air tout d'vn coup pour faire la Quarte, que de n'en adiouster qu'vn pour faire la Sesquisexte ; ce qui monstre que la Quarte ne reçoit point de diuision harmonique, puis que la nature ne la diuise point, comme elle diuise la seconde Octaue, & la seconde Quinte en trois tons pour marquer leur commencement, leur milieu & leur fin, & consequemment les principales cadences des modes, qui ont plus de puissance sur l'esprit que les autres chordes, ou les autres sons. L'on peut encore dire que la nature ayant donné les six tons, comme ses six iournées ausquelles elle se repose, qu'elle imite son Autheur qui se reposa à la fin des six iours, & qu'elle ne s'occupe plus qu'à faire paroistre la difference de ses six premiers tons par la diuision de la Quarte en ton maieur, ton mineur, & demi-ton maieur, apres auoir proposé la Quarte entiere, comme l'image de l'Octaue, afin que l'on sçache qu'elle la veut diuiser en trois interualles, comme elle a desia diuisé la seconde Octaue en trois autres interualles ; de sorte qu'elle imite encore son Autheur, qui se contente de faire paroistre la distinction & la diuersité des creatures, (dont il a ietté les premieres semences durant les six iours de la Creation) par les differentes conionctions qu'il en fait à chaque moment : ce qu'il fait par soy-mesme immediatement, ou par l'entremise des autres creatures, afin que l'on ne s'ennuye pas de considerer les principes des choses, qui sont trop simples pour contenter l'imperfection de nos sens, qui preferent les accidens à la substance. C'est peut-estre pour cette mesme raison que les Musiciens meslent des tons & des demitons parmy les consonances, de peur que leur trop grande douceur ne nous apporte du degoust & de l'ennuy, & que la Trompette fait les dissonances apres les consonances.
D'ailleurs si elle [la Trompette] faisoit la Sesquisexte apres la Sesquiquinte, ses battemens seruiroient au nombre Septenaire, qui ne peut estre diuisé que par l'vnité, à laquelle elle ne peut retourner, c'est pourquoy elle quitte ce nombre impair, comme inutile à l'harmonie, pour passer au nombre de huict, qui est le premier cube apres l'vnité, & qui acheue la troisiesme Octaue, comme le 2 & le 4. son, dont il fait la repetition ou le redoublement : par où la nature fait voir combien elle ayme l'Octaue, à laquelle elle est arriuée par l'addition du second battement, au lieu de s'arrester à la Sequisexte par vn seul battement. Finalement quand elle bat l'air huict fois apres l'auoir battu six fois, elle fait la mesme chose que lors qu'elle le bat quatre fois apres l'auoir battu trois fois, d'autant qu'il faut iuger du progrez des consonances par la suite de leurs termes radicaux. Or elle fait le ton maieur apres cette Quarte par l'addition d'vn seul battement, comme elle fait le mineur : car son ton estant composé de huict battemens, fait le ton maieur contre les neuf battemens du huictiesme ton, & cet 8 ton composé de 9 battemens fait le ton maieur contre les 10 battemens de son neufiesme son. Où il faut remarquer que tous les sons qu'elle choisit font des consonances auec ceux qui precedent, par exemple le neufiesme son composé de dix battemens fait l'Octaue auec le cinquiesme son : mais si elle faisoit la Sesquisexte auec son sixiesme son, le septiesme son ne feroit nulle [p253] consonance auec les sons precedens, & seroit semblable à l'Orateur qui agence si mal ses periodes & ses raisons, qu'elles n'ont nul bon rapport ensemble, & qu'elles blessent les oreilles. L'on peut donc conclure par l'experience, que la nature cherche l'Octaue, & qu'elle ne veut pas donner les differences des consonances iusques à ce qu'elle ayt fait la Vingt-deuxiesme, en arriuant à l'octonaire, qui luy sert de borne, parce qu'elle considere seulement les solides, sans se soucier des sursolides, & des autres nombres ou quantitez que l'on appelle dignitez dans l'Algebre, & qui sont plustost dans l'imagination des hommes, que dans la realité des choses : de là vient que tous les instrumens bornent leur estenduë par le nombre de huit, & prennent pour leur deuise auec toute la nature, Non plus vltrà. Mais il y a encore plusieurs choses à considerer dans les interualles de la Trompette : par exemple, pourquoy elle fait le demiton maieur par son dixiesme ton, & comme elle peut passer des dix battemens du neufiesme son aux 10 2/3 battemens du 10, au lieu de faire vnze battemens par l'adition de l'vnité ; car il faut qu'elle suppose que dix vaut quinze, afin que 10 2/3 vaillent seize. Ce qu'elle fait afin de donner la troisiesme difference des consonances, car le demiton maieur est la difference de la Tierce maieure, & de la Quarte, comme le ton maieur est la difference de la Quarte & de la Quinte, & le ton mineur celle de la Quinte & de la Sexte maieure. En effet il est raisonnable que la Trompette diuise tellement la Quarte, qu'elle auoit fait paroistre dans son Sixiesme interualle, que la derniere diuision restituë la mesme Quarte ; ce qui ne peut arriuer apres le ton maieur & le mineur, qu'elle a faits en suiuant son progrez naturel, si elle ne fait le demiton maieur : or la Proposition qui suit contient encore d'autres difficultez qui peuuent seruir pour entendre celle-cy.
PROPOSITION XIV. Expliquer pourquoy la Trompette ne suppose pas chacun de ces tons pour l'vnité, & par consequent pourquoy elle ne fait pas tousiours l'Octaue à chaque interualle. Pvis que l'on peut supposer 2, 4, 8, &c. aussi bien qu'vn pour le premier son de la Trompette, il est ce semble difficile de sçauoir pourquoy elle ne fait pas aussi aysément l'Octaue, ou la Quinte, ou tel autre interualle que l'on veut, au 3 & 4 interualle, &c. comme au 1 & au 2, puis que son 3 & 4 son, &c. peuuent aussi bien estre supposez pour l'vnité, comme le premier. Neantmoins il est aysé d'expliquer cette difficulté, si l'on veut vser de suppositions veritables, & de celles que donne la nature, sans s'amuser aux imaginaires, qui n'ont pas leur fondement dans la realité des choses, d'autant qu'il est certain que le premier son de la Trompette est au second comme vn à deux, car les battemens de l'air, qui font le premier son, durent deux fois autant que ceux qui font le second, c'est à dire que l'air bat deux fois dans le second son, tandis qu'il bat vne seule fois dans le premier son, comme i'ay prouué ailleurs ; de sorte que si l'on prend toute l'estenduë de la Trompette pour son corps entier, l'on trouuera qu'il est impossible que le premier son puisse estre supposé pour autre chose que pour l'vnité, le second pour le binaire, le troisiesme pour le ternaire, &c. Ce que l'on peut entendre par la comparaison d'vn [p254] corps, car si l'on suppose que l'vn de ses costez soit de deux pieds, & qu'il soit cube, c'est chose asseurée que la surface de l'vn de ses costez aura quatre pieds, & que sa solidité en aura huit : mais si apres auoir trouué quatre pour la surface, l'on vouloit encore supposer que cette surface n'a que deux pieds, l'on ne pourroit trouuer son conte, ny la solidité que l'on cherche, ny par consequent la verité. C'est pourquoy il faut tousiours suiure le premier fondement que l'on a pris dés le commencement, si l'on ne veut que tout ce qu'on bastit se ruine de soy-mesme : & consequemment si l'on prend l'vnité pour le premier son de la Trompette, il n'est plus permis de la supposer pour ses autres sons. La mesme chose arriuera, si l'on suppose 2, 3, 4, 5, &c. pour le premier son, car l'on rencontrera tousiours le mesme raisonnement, & les mesmes interualles que i'ay expliquez. Et si l'on obiecte qu'en supposant le premier son pour l'vnité, l'on peut s'en imaginer vn plus graue, qui se fasse par la moitié de l'vnité, & puis vn autre qui se fasse par le quart, & ainsi des autres, suiuant ces nombres 1/2, 1/4, 1/8, 1/16, &c. il faut respondre qu'il ne se peut faire de son d'vn demy, ou d'vn quart de battement ou de retour, car il faut pour le moins battre vne fois l'air pour faire vn son, or l'on ne peut le battre plus d'vne fois, qu'on ne le batte pour le moins deux fois, & puis trois fois, &c.
Mais il se rencontre encore icy quelques difficultez dans l'ordre desdits sons, comparez à leur force & à leur foiblesse, car si la nature suit l'ordre des nombres, il semble que la Trompette ne doit iamais passer à la Quinte, qu'elle n'ayt premierement fait l'Octaue, & qu'elle ne doit iamais aller à la Quarte simple ou repetée, qu'elle n'ayt passé par l'Octaue & par la Douziesme : or l'experience enseigne que la Trompette monte, quand on veut, depuis son premier ton iusques au dernier sans passer par les interualles du milieu : par exemple, l'on peut faire la triple Octaue d'vn à huict dés le premier saut, & consequemment la Trompette ne suit pas necessairement l'ordre des nombres dont nous auons parlé. A quoy ie responds que cette consideration ne destruit nullement ce que i'ay dit de l'ordre des interualles, lors que l'on pousse le vent fort doucement, & peu à peu, ce qui n'empesche pas que l'on ne fasse de plus grands interualles, quand on le pousse d'vne grande violence, car si l'on donne autant de vent à la Trompette dés la premiere fois, comme à la troisiesme, c'est chose asseurée qu'elle montera plus haut d'vne Douziesme que son premier ton : & si on luy en donne autant comme elle en reçoit au quatriesme ton, elle montera d'vne Dix-septiesme, &c. d'autant que les derniers interualles contiennent les premiers, car la Quinziesme contient l'Octaue, comme la surface contient la ligne, & le Vingt-deuxiesme contient l'Octaue & la Quinziesme, comme le solide contient le plan & la ligne. C'est pourquoy quand le vent est poussé si viste, qu'il bat 2, 3, 4, 5, ou 6 fois l'entrée du bocal, il monte aux tons precedens. Il faut dire la mesme chose de la descente des sons, qui est d'autant plus grande que l'on diminuë dauantage la vistesse ou le nombre des battemens. Or la raison que i'ay donnée, n'est pas fondée sur ce que la Trompette ne peut passer de son premier ton au dernier sans passer par ceux du milieu, mais sur ce qu'elle ne peut faire de moindres interualles que ceux dont i'ay parlé. Neantmoins il y a encore vne grande difficulté qui merite vne Proposition particuliere, à sçauoir comme l'on peut augmenter le son de la Trompette [p255] tant que l'on veut, sans le faire plus aigu, quoy que l'on pousse le vent plus fort qu'à l'ordinaire, & comme l'on peut l'affoiblir sans l'abaisser.
PROPOSITION XV. Expliquer en quelle maniere l'on peut augmenter ou affoiblir la force de chaque son de la Trompette sans en changer le ton, c'est à dire l'aigu ou le graue. Cette difficulté peut estre expliquée par ce que i'ay dit de la voix forte, & de l'aiguë dans le liure de la Voix, & de la difference de l'aigu & de la force des sons dans le liure des Instrumens à chorde, car l'air agité ne fait iamais le son plus aigu que ses agitations, ou ses battemens ne soient plus vistes. D'où il faut conclure que le mesme ton de la Trompette se fait tousiours d'vn mesme nombre de battemens d'air, quoy qu'il soit si foible ou si fort que l'on voudra : c'est pourquoy il faut dire que l'on pousse seulement vne plus grande quantité d'air, ou de vent en mesme temps, lors que l'on augmente la force du ton, & que les mouuemens & les battemens, ou les flux & reflux de l'air sont plus grands, mais qu'ils ne sont pas en vn plus grand nombre : quoy qu'il soit difficile d'expliquer la maniere dont il faut pousser le vent pour faire la distinction des sons forts, & des aigus auec la Trompette, si nous ne luy appliquons ce qui a esté dit de la force, & de la foiblesse du son que fait vne mesme chorde, & de la difference des voix fortes & des aiguës.
Or i'ay demonstré que le son se renforce sans changer de ton, c'est à dire sans se hausser quand on touche la chorde plus fort, d'autant qu'elle bat vne plus grande quantité d'air en aussi peu de temps qu'elle en battoit vne moindre quantité en faisant vn son plus foible : de sorte que le ton de la chorde, ou de la Trompette ne peut changer, quoy qu'il s'augmentast iusques à l'infini, si le nombre des battemens, dont il est composé, ne s'augmente : or ce nombre ne s'augmente point tandis que l'on pousse le vent d'vne mesme ouuerture de bouche, ou d'vn mesme mouuement de gorge. Car il faut remarquer que le larynx & la glotte s'abaissent, & s'ouurent dauantage en faisant les premiers tons, & qu'il faut restressir ces ouuertures pour faire les tons plus aigus, encore que ceux qui sonnent des instrumens n'apperçoiuent pas ces changemens, parce qu'ils ne font pas vne assez forte reflexion sur la maniere dont ils pressent les levres, & poussent le vent.
C'est pourquoy l'on peut dire que l'on ne fait point ordinairement les degrez en bas par les seules differentes ouuertures des levres ou de la gorge : & qu'apres l'ouuerture, dont on fait le 1 ton, l'on ne peut tellement les ouurir qu'on ne fasse monter la Trompette à la Quarte, ou à quelque moindre interualle, d'autant que quelque peu qu'on les ouure dauantage, elles ne peuuent adiouster moins d'vn retour ou d'vn battement d'air, aux battemens qui determinent le son precedent : de sorte qu'il est necessaire de faire la Quinte apres l'Octaue, & en suite tous les autres interualles dont i ay parlé : si ce n'est que l'on vse de la mesme ouuerture des levres en poussant vne differente quantité d'air d'vne force differente, laquelle on peut diuiser en tant de degrez que l'on voudra en affoiblissant, ou en augmentant le ton. Il faut donc respondre à la premiere difficulté que les levres ne feroient pas toutes sortes de sons, comme elles font, si elles ne se serroient & se fermoient diuersement, car le poulmon ne seruant d'autre chose que de soufflet, dont l'artere vocale est le porte-vent, il faut que les levres qui touchent immediatement au bocal, modifient la voix ou le vent, pour faire les sons graues & aigus. Quant aux soufflets, lors que l'on aura fait voir qu'ils font tous les tons de la Trompette, nous expliquerons aysément comme cela se fait, ce qu'il ne faut nullement croire sans en voir l'experience, que l'on ne fera iamais à mon aduis : & quand on la feroit, il faudroit dire que la violence du vent fait vn plus grand nombre de battemens que deuant, car la vistesse dont on le pousse, peut suppleer à l'estrecissement du canal par où passe le vent : parce qu'il suffit que l'air batte, ou qu'il soit battu autant de fois qu'il est necessaire pour faire le ton que l'on desire : car il n'importe qu'il soit battu, ou qu'il batte, comme il n'importe nullement que la terre, ou le Soleil se meuuent pour faire le iour. Il est vray que les soufflets font monter les tuyaux d'Orgue à l'Octaue & à la Douziesme, mais ie reserue cette difficulté pour le liure des Orgues. Il n'est [p257] pas besoin de parler de la gorge, dont on fait toutes sortes de sons, parce que l'on experimente qu'elle s'estressit d'autant plus que l'on fait des sons plus aigus, ce qui confirme encore les raisons precedentes : de sorte qu'il ne reste plus que les Flageollets, qui montent à l'Octaue & à la Quinziesme par la seule force du vent, sans qu'il soit besoin d'estressir la gorge ou les levres, comme l'on experimente en tenant tous ses trous bouchez, car on a souuent de la peine à l'empescher de monter à l'Octaue : ce qui arriue semblablement aux Flustes douces, & à plusieurs autres instrumens. Mais il suffit que le vent fasse la mesme chose dans le Flageollet, que la diuersité des pressions de levres dans la Trompette, c'est à dire qu'il fasse deux fois autant de retours, ou qu'il batte deux fois autant la lumiere, quand il monte à l'Octaue, comme il faisoit auant que d'y monter. A quoy l'on peut adiouster le discours de la Proposition qui suit, car il sert pour expliquer cette difficulté & les precedentes.
PROPOSITION XVI. Expliquer pourquoy la Trompette & les autres instrumens à vent ne font pas tousiours les interualles dont nous auons parlé : & pourquoy ils font souuent le demi-ton ou le ton, au lieu de l'Octaue, de la Quinte, ou de la Douziesme, &c. L'experience fait quelquefois voir que la Trompette monte, ou descend d'vn ton depuis son second son : ce qui arriue semblablement à plusieurs tuyaux d'Orgues, dont les vns montent seulement d'vn demiton, ou d'vn ton, outre lequel nul vent ne les peut faire passer ; & les autres montent iusques à l'Octaue ou au delà, quand on force le vent : ce qui arriue aussi à quelques Flustes, & aux Flageollets, qui montent auec vn vent tres-doux de ton en ton iusques à la Quinte auant que de prendre leur ton naturel, comme i'ay experimenté : mais ces sons sont si foibles & si peu marquez, qu'il est difficile d'en iuger. Or la principale difficulté consiste à sçauoir comment la Trompette, & les autres instrumens changent le nombre des battemens de leur premier, ou de leur second son, &c. c'est à dire 1, 2, ou 3 battemens en 16 battemens, lors qu'ils font le demy-ton maieur, ou en neuf battemens, quand ils montent d'vn ton maieur, car il faut (ce semble) qu'ils supposent que le premier & le second son soient composez de quinze, ou de huict battemens, afin que l'addition d'vn seul battement fasse l'interualle d'vn demy-ton, ou d'vn ton : ce qui n'est pas possible, puis qu'vn ou deux battemens ne peuuent se changer en quinze ou huict battemens.
Mais si l'on se souuient de ce que i'ay demonstré dans les autres liures, à sçauoir que le second son de la Trompette, & tous les autres de mesme ton se font par des battemens fort vistes, & que le vent bat du moins quarante fois le trou du bocal dans le temps d'vne seconde minute, quand elle fait le second son, il est aysé d'entendre comment le mesme son peut estre supposé pour huict, neuf, dix, quinze & dauantage de battemens, lors qu'on le compare aux battemens d'vn autre son, puis que quarante contient huict, neuf, dix, quinze fois, &c. car si le troisiesme son, par exemple, se fait de quarante cinq battemens en vn temps esgal à celuy auquel se font les quarante precedens, il n'y a nul doute qu'il fera le ton maieur auec le second son : de sorte qu'il faut seulement expliquer de quelle maniere le vent [p258] doit estre poussé dans la Trompette depuis le premier son iusques au second pour faire 1 1/8 battement, au lieu d'en faire deux dans vn temps esgal à la durée du premier son, ou plustost pour faire neuf battemens au lieu des huict du premier son. Car i'ay desia dit qu'il faut que chaque battement soit entier pour varier le ton. Or pour entendre cette solution, il faut prendre la raison des battemens dans leurs termes radicaux, afin de voir si le premier son estant composé d'vn seul battement, l'on peut trouuer vn autre nombre qui fasse le ton auec luy, ou s'il est tout à fait necessaire que le premier son soit composé de huict battemens pour faire ledit ton auec le second son. Surquoy ie responds que le premier son ne peut faire le ton maieur auec le second, iusques à ce que le vent ayt battu huict fois le bocal dans le premier son, & neuf fois dans le second ; & par consequent qu'il se peut faire que l'on entende l'Octaue deuant le ton, car si l'on prend trois Trompettes, ou trois chordes de differente longueur, par exemple, que la premiere soit d'vn pied, la seconde de deux, la troisiesme de huict, & la quatriesme de neuf pieds, si on les sonne toutes en mesme temps, l'on entendra l'Octaue deuant le ton, d'autant que la Trompette ou la chorde d'vn pied de long aura battu deux fois l'air, & que celle de deux pieds l'aura battu vne fois beaucoup plus tost que celle de huict pieds ne l'aura battu neuf fois, & celle de neuf pieds huict fois, car celle d'vn pied le bat huict fois en mesme temps que celle de huict pieds ne le bat qu'vne fois, & celle de neuf pieds n'aura pas encore acheué son premier battement ; & consequemment les deux premieres chordes auront desia fait quatre fois l'Octaue, quand les deux dernieres auront fait vne seule fois le ton, puis que la seconde chorde de deux pieds aura quatre fois vny ses quatre battemens auec les huict de celle d'vn pied en mesme temps, que celle de neuf pieds commencera d'vnir ses huict battemens auec les neuf de celle de huict pieds.
D'où l'on peut encore tirer des raisons pour expliquer pourquoy la Trompette, & les autres instrumens font l'Octaue pour leur premier interualle, & qu'ils ont ce semble plus de peine, ou moins d'inclination à faire le ton, ou le demi-ton, qu'ils ne font pas si nettement, ny si constamment comme l'Octaue. Or ils font ces degrez au lieu de ladite Octaue, lors que l'on ne pousse pas le vent assez fort, quoy qu'il soit difficile de sçauoir pourquoy ils ne font pas aussi bien les Tierces, la Quarte & la Quinte, comme le ton & le demiton, auant que de passer à l'Octaue ; dont ceux qui auront plus de loisir, ou d'esprit que moy peuuent trouuer la raison dans les mouuemens du vent que l'on pousse, & dans la figure interieure, & la construction de l'instrument, qui sont causes de plusieurs sons particuliers, & de plusieurs interualles que l'on apperçoit ez vns, quoy qu'ils ne soient pas dans les autres. Ce qu'il suffit d'auoir remarqué sans qu'il soit necessaire de particulariser mille petites circonstances qui se rencontrent aux sons, & aux interualles de chaque instrument, & dont on ne sçauroit expliquer les raisons à moins que d'en faire vn liure entier. Ce que l'on doit reseruer à ceux qui ont consommé toute leur vie à considerer, & à pratiquer les instrumens : car ie ne veux pas demeurer si long temps à parler de la Trompette, que i'oublie les autres, c'est pourquoy ie viens à l'explication de son Diapason & de son vsage.
Digo que de dos maneras se dan falsas y todas necesarias al fin que se pretende. Vna es en los passos de diminucion que se quenta vna especie buena, y otra mala, guardando el orden de dar y alçar, y otras intermedias, segun la diminucion seran buenas y las demas puede[n] ser falsas. Porque si esto no fuera, los pasos no lleuaran buen ayre, antes fueran desabridos y de mala cantoria, si todas fueran buenas especies. La segunda es en clausula que para serlo es de essencia, o las que se dan por clausula acometida, estas quales han de ser en sus lugares es esta, ya cada tono quales le conuengan. La tercera en el contrapunto co[n]certado, junto al de bozes yguales se trata componiendo a tres o mas [13bv] boces, como se dan quartas y con que consonancias se han de acompañar. Para todo esto digo que assi como para te[m] plar el guisado que lleua mucho dulçe, co[n] lo qual podra no dar gusto le echan vn poco de agrio, y lo vno y otro mezclado haze[n] el mangar sabroso [sic], Lo mismo causan en la compostura las falsas puestas a su tiempo saçonandolas bien con las demas bozes, todo lo qual haze sabroso son y artificio, sin lo qual no fuera tanto.
[…] sacó [Sylvano] una çampona que en el çurrón traya y la començó a tocar tan dulcemente que el valle, el monte, el río, las aves enamoradas y aun las fieras de aquel bosque quedaron suspensas y dexando la çampoña al son que en ella avía tañido, començó esta canción : Canción /Ojos que ya no veys quien os mirava […]
Atarantado, Vn qui est mordu de la tarantole, qui est un petit animal venimeux, la piqeure duquel fait tembler la per sonne, & se guerit par le son de quelques instruments, en faisant danser le patient, en tant qu'il s'eschauffe jusques à suer.
Accentus es son e modificaçion de la boz en el canto. Faze se deprimiendo o alçando o modificando. Et assi son tres las speçies del açento e tienen tres señales. Et el agudo se señala con vna virgula ençima torçida en la parte diestra de la diction en esta manera Andreas. Graue desciende de arriba en la parte diestra desta manera dominus. Et circumflexo se faze del agudo e del graue desta manera.
Lycurgo dize, que la musica es dada naturalmente al hombre, para que con mas facilidad lleue los trabajos, y fundado en esto introduxo las flautas en la guerra, lo qual durò algunos años. Los mismos Lacedemonios en la guerra contra Missenios ya yuan de cayda, y del todo se huuieran perdido, si Tyrteo no los animàra con lo que al son de la flauta cantò, que de vencidos los hizo vencedores.
Los Griegos aprouaron mucho la musica en los Reyes, y capitanes, y ansi fue Cimon en vn combite preferido a Themistocles de mejor cantor al son de la vihuela, aunq[ue] el hauia rehusado de hazerlo: y vna de las virtudes de que principalmente loan a Epaminundas Thebano, es, que cantaua bien con vna vihuela, en lo qual tuuo por maestro a Dionysio, y en la flauta a Olympiado, a Callyphrone en dançar: que todo esto hazia con mucha gracia.
No solamente se quiere seruir Dios en ella [la religión] con la predicacion del eva[n]gelio, mas en loarle, bendecirle, y predicarle, para lo qual no es poco bueno y acertado medio la musica, assi de vozes humanas como de otros instrumentos sonoros bien conforme al entendimie[n]to del hombre. desto son buenos testigos aquellos antiguos y nombrados poetas Orpheo, Pindaro, y otros tales, que en metros suauemente compuestos, y cantados al son de instrumentos musicos loauan la diuinidad que entonces creyan.
Quant à la Poësie, je la voy maniee par les mains de telz personnages, que s'ils ne l'eslievent en son du et honorable siege, en vain atendra ce climat de jamais l'y revoir.
Aussi savez vous qu'ainsi que la luite, la course, le saut, l'escrime et telz autres excercices, estoient reçuz pour necessaire entretien de la santé corporelle, la Musique servoit d'excercice pour reduire l'ame en une parfette temperie de bonnes, louables, et vertueuses meurs, emouvant et apaisant par une naive puissance et secrette energie, les passions et afeccions, ainsi que par l'oreille les sons estoient transportez aus parties spirituelles [...]
Aussi sa plus peculiere et propre sinifiance [du mot Musique], est la science qui considere avec sens et raison, la diference des sons graves et aiguz, ou, bas et hauz, donnant le moyen de bien et harmonieusement chanter : à quoy est requis que l'on sache distinctement toutes les especes de Harmonie, et puis que lon soit industrieusement excercé à entonner et exprimer disertement les voix en toutes mutacions, sous une mesure tousjours bien observee tellement que son propre suget est un chant [p13] harmonieusement recueillant en soy des paroles bien dites, mesurees en quelque gracieuse cadence de rime, ou balancees en une inegale egalité de longue ou brieve prononciation de sillabes.
Et comme depuis elle [la Musique] ha esté diversifiee de sons diversement contracordez, et de mesures atribuees à diverses prononciacions aus longueurs et brievetez inegales du tems.
Musique est une disposicion de sons proporcionnables, separez par propres intervalles, laissant aus sens et à la raison une vraye preuve de certeins nombres et mesures de voix, et de son, pour s'accomplir elle considere, les sons, harmonies, consonances, tons, intervalles, diastemes, systemes, genres, ou especes, muances, modulacions, et autres telz mots propres à elle, desquelz les sinifiances ne vous demeureront inconnues.
Le son donq s'engendre necessairement d'un frapement d'air, et en figure ronde petit à petit augmentee en cercles (en maniere de ceus qu'un get de pierre forme en l'eau) parvient à l'oreille, ou elle se fait ouir diversement : ores bas, si le coup est lent ou tardif : ores haut, si le coup est grand et soudein : (pour essay dequoy une verge, ou baguette, maniee en l'air peut sufire)
[...] alors que l'on touche deus cordes diferentes [...] si les deus sons qui s'entrerencontrent par l'air sont mesurables l'un à l'autre par quelque bonne proporcion : il se fait une douce confusion de l'un en l'autre, et ne deviennent quasi qu'un son, d'ou naist la consonance agreable à l'oreille : mais si les sons ne peuvent soufrir proporcionnable mesure l'un de l'autre, ils viennent toucher l'oreille chacun [p16] en son entier, comme combatans à qui veincra, et (pour n'estre confonduz l'un en l'autre) sont reçuz aigrement de l'ouïe, d'autant qu'ils se font ouir separez : d'où vient la facheuse dissonance, et discord mal plaisant.
Des tons, les Anciens ont dit l'un estre unison assavoir quand il resonne tout un que celui auquel il est raporté : l'autre dissonant assavoir quand il sonne inegalement à celui auquel il est raporté : desquels ceus qui coulent si pres de l'unisonance que l'élongnement de l'un à l'autre est obscur et incomprehensible, ne servent à mon propos, mais ceus que les Anciens ont nommez difiniz, et desquelz l'on peut aisement discerner l'espace du mouvement, servent de fondement necessaire à la Harmonie, et aus acors de Musique : car la Harmonie, naist de proporcion, et la proporcion doit estre raportee à quelque chose : feingnez qu'un ton soit acommodé en proporcion d'un unison, ne demeurera pas tel acouplement de deus sons egaus, sans Harmonie ? il faut donq à fin que de la proporcion des deus, la Harmonie procede, que l'un soit diferent à l'autre [...]
Quant au mot intervalle, il n'est necessaire de declairer en combien de sortes il est pris generalement, et sufira qu'en Musique c'est la distance (quelque difinicion que l'on lui donne autrement) d'entre le ton aigu ou haut, et le ton grave ou bas, diversifiee en plusieurs sortes, ainsi qu'en un ton, qui est l'intervalle d'un Son, à son prochein Son : comme depuis ut, jusques à re. Demi ton petit est l'intervalle d'un Son à son prochein, non entier, comme depuis mi, à fa. Diton, sinifie une tierce parfette de noz Musiciens, contenant deus tons : comme ut, mi, [p17] ou, fa, la et faut noter que cet intervalle est necessaire en une sorte de Musique nommee Enharmonique.
[...] espece de Musique est certeine generale façon de melodie, montrant les diferentes formes des Tetracordes diferens l'un de l'autre, par eslongnement ou procheineté des sons.
Davantage, aucuns intervalles sont composez, comme ceus qui sont recueilliz de deus tons ou plus, ainsi que vous diriez depuis ut, à fa, ou depuis ut, à sol : les autres sont simples, comme ceus qui sont entre deus sons procheins ut, re ou, re, mi.
[...] au propos du change des noms diray que la premiere corde (vous l'imaginerez pour ton, son, ou note, ainsi qu'il vous plaira) estoit nommee Proslambanomene (qui peut estre interpreté aquise ou ajoutee, aussi ne sert elle rien aus divisions par Tetracordes) et aujourdhui c'est ce qu'on dit A, re.
Descendant donc de cette sorte dans la plaine, nous apperceusmes Siluandre, qui assis aupres de quelques arbres estoit tellement attentif à chanter au son de sa cornemuse qu'il ne se prenoit garde que Diane l'ayant reconnu à la voix passoit doucement derriere le buisson pour l'escouter sans estre veuë. Et Diane estoit si desireuse de l'ouïr qu'elle ne voyoit pas Astree & Phillis, qui la regardoient faire, qui touchees d'une semblable curiosité passoient d'un autre costé pour n'estre veuës ny de Diane ny de Siluandre, mais nous eusmes bien du plaisir à considerer Licidas, qui estant sur une motte un peu plus releuee, regardoit Phillis se trainant en terre lentement pour n'estre point veuë de Siluandre. Car ayant opinion que l'amour qu'elle portoit à ce berger luy donnoit de la curiosité de l'oüyr, il demeuroit tout debout les bras croisez, & les yeux à ce que nous pouuions iuger tellement sur elle, qu'il sembloit immobile.
Esta diuersidad de tonos, sones con sonancias, y rhrthmos [=rhithmos] de deuida proporcion, con otros muchos primores musicos se hallara[n] en vna vihuela, todo iunto, y mas perfectamente que en otro instrumento alguno. Ca en la vihuela es la mas perfecta y profunda musica, la mas dulce y suaue con sonantia, la que mas applaze al oydo y alegra el entendimiento, y otrosi la de mayor efficacia, que mas mueue y enciende los animos de los que los oyen.
Ya el bailar osos al son y dancar [=dançar] con cascabeles hacas [=jacas] […] y otras semejantes cosas no pienso que a los humanos yngenios es cosa nueba.
Y otro dia fue a vna casa y coto de vn cauallero y tocando vna tronpetilla desde vna su hermossa guerta llena de variedad de hermosisimos arvoles acudieron a el de diuersas maneras volando mas de mill aues […] y dejando de tañer la tronpeta se tornaron a boluer volando. como quenta marco varron que […] quinto ortensio mando llamar a orpheo que salio con su estola y cithara y siendole mandado que cantase toco vna boçina donde acudio al son como a la antigua orfeo tanta multitud de javalies y çiervos y cabrasmontes que quedaron los que çenauan con gran Regoçijo espantados.
Pareçe musico moro hombre que bende xamon […] otro Retumba en la corte que diçen de morexon tono de çiego que Reça la oraçion de san leon si la prima se le quiebra dios os guarde de tal son.
Siguen ciertas historias de la sagrada escriptura, a sonada de romances vieios, esta primera trata de como Mathatias llora la destruyciuo[n] de Ierusalem […]
Este día cometieron a los señores Gregorio de Castro y Oropesa, canónigos, que cuando oviere disposición de poderse hacer hagan y ordenen que los himnos del breviaro nuevo se pongan en la mejor cantoría y sonada que les paresceire que conviene.
Quando son ordenadas [las corcheas y semicorcheas] de grado, no tienen regla; quiero dezir, que esta en aluedrio del Composidor de ordenarlas en la manera que mas le agrada: porque puede poner la primera y tercera buena, y la segunda y quarta mala, como se haze con las Semiminimas: y tambien si quiere (no siempre, si no de quando en quando) puede ordenarlas de manera contraria; es a sauer primera y tercera malas; segunda y quarta buenas; mientras empero la primera siguiere à su nota precedente gradatin: y excepto si en sus extremos no hiziesse con otra parte dos Quintas ò dos Octauas: que en tal casso se tiene cuenta con ella: porque, por pequeña que sea la percussion ó sonada, nunca se permite el hazer dos Octauas, ni dos Quintas. [EJEMPLO] Mas quando proceden con mouimiento disjuncto, tienen la mesma regla de las Semiminimas que faltan: y es que co[n]uiene que todas las que faltaren sean buenas y consonantes. Finalmente aduiertan, que auezes los Componedores deshazen dos Quintas con ponerles en medio dos Corcheas [...]
Estas seys fantasias que se sigue[n] como arriba hos dixe paresce[n] en su ayre y compostura alas mesmas pauanas q[ue] en Ytalia se tañen: y pues en todo remedan a ellas digamoslas pauanas. las quatro primeras son inuentadas por mi. las dos que despues se siguen la sonada dellas se hizo en Ytalia: y la co[m]postura sobre la sonada dellas es mia. Deuense tañer con el co[m]pas algo apressurado: y requieren tañerse dos o tres vezes. y esta pauana q[ue] primeramente se sigue anda por los terminos del primero y segundo tono.
Esta pauana que se sigue la sonada della se hizo en Ytalia y canta[n] con ella vna letra q[ue] dize que la bella fra[n]cesqina la co[m]postura que va sobrella es mia y es del octauo tono.
Este que agora se sigue es el otauo quaderno de musica para cantar y tañer que en la tabla del presente libro os dixe q[ue] hallariades. En el qual hallareys villancicos y sonadas en castellano y en portugues: y en ytaliano. las cifras coloradas es la boz que se ha de cantar porneys primero el villancico: assi como esta en la vihuela: y sabido bie[n] de tañer: seguireys las cifras coloradas mirando q[ue] cuerda dela vihuela tocan y aquella cantareys.
Enla pausa se p[er]mite la sincopa asi como en qualquiera delas otras figuras la q[ua]l avn que no sea detracio[n] o diminucio[n] de sonido. De figura es consideracion de numero auido respecto dela figura menor antecedente a la figura menor siguie[n]te por que lo mismo se guarda callando que se guardaua en las sonadas cantando. d[e]los puntos de reducio[n] y alteracion hauie[n]do mencio[n]. hallo que son sejema[n]tes in stricta forma loquendo al punto d[e] diuision: porque como quiera que vengan: conoscemos por la diuision la reducion: y assi mismo la alteracio[n] q[ua]ndo quiera que es puesto entre tres figuras menores. el qual diuide y altera. exe[m]plo.
Por dos causas se puede licitamente salir del tono. La vna por cumplimiento y perfeccion de algun Diapente, o diatessaron, o por escusar alguna disona[n]cia, de fa contra mi, en lo qual se muda la propriedad de bequadrado en la de bemol, o la de bemol en la de bequadrado. La otra causa es, tañendo sobre alguna canto llano, o sonada, que saliere fuera del tono, en dos casos. El vno [...] por cumplimiento y perfecion, de algun Diapente, o diatessaron. El otro caso es, en las Clausulas, que el canto llano o sonada hiziere fuera del tono, como se vee en el himno de aue maris stella, que siendo primero tono, haze Clausula en cesolfaut, que es fuera del tono.
Tabla del segundo libro en que ay motetes de famosos auctores y historias de la sagrada escriptura a sonada de romançes vieios y villancicos, y otras cosas.
sonaderas, f. Sonnettes: un certain cercle de bois où il y a par intervalles des petits rondeaux de metal, qui en frappand l’un contre l’autre font un grand bruit.
Otrosi en muchas partes fallamos diape[n]te ju[n]to con diathessaro[n] o diathessaro[n] co[n] diape[n]te: fcz [=scilicet] vno tras el otro: assi como subiendo de ffaut a bfami: e de bfami si luego descie[n]de a elami o de elami si sube a bfami: e inmediate descie[n]de de luego a ffaut: tal sonar como este es gra[n]de error del sonador.
Folía. Es una cierta dança portuguesa, de mucho ruido; porque ultra de ir muchas figuras a pie con sonajas y otros instrumentos, llevan unos ganapanes disfraçados sobre sus ombros unos muchachos vestidos de donzellas, que con las mangas de punta van haziendo tornos y a vezes bailan, y también tañen sus sonajas y es tan grande el ruido y el son tan apresurado, que parecen estar los unos y los otros fuera de juyzio. Y assi le dieron a la dan; a el nombre de folía de la palabra toscana folle, que vale vano, loco, sin seso, que tiene la cabeça vana. Petrarcha; Sy traviato el folle el moi desio, etc.
La Isis, muger de Serapis [...] tenia por insignia el sistro instrumento musico a manera de sonajas en las hojuelas que tenia, y sonauan, aunque el tenia como hechura de Sphera; y segun cuentan algunos, se hazia esta con gran curiosidad, y tenia en si diferentes figuras, como dize el Calcagnino.
El primer genero de musica se llama vsual y baxa: y deste suele[n] vsar comunmente estos juglares en las cinphonias rabeles y gaytas que tañen: y en otros baxos e viles ynstrumentos que vsan: andandosse de boda en boda cantando ca[n]tares suzios y obscenos al son de tamborinos / sonajas / y de semejantes ynstrumentos: por donde so[n] tenidos por truhanes y chocarreros.
Bandurria. Género de instrumento, a modo de rabel pequeño, todo él de una pieça y cavado; tiene por tapa un pergamino y hiérense las cuerdas con los dedos. Tiene las vozes muy agudas y mezclándole con otros intrumentos alegra la música[…] Bien pudo ser que deste mesmo vocablo se huviesse dicho pandero, porque era instrumento hecho de un leño cavado, como el vaso de una colmena, y dentro tenía muchas sonaxuelas., campanillas o cascaveles, y por ambas partes estava cerrado con sus pieles como el atambor o tamboril; y del nombre [alphaber grec non disponilble] se pudo dezir pandero. Poco a poco fue recogiéndose, y disminuyendo lo que era el cerco de madera, hasta ponerlo en la forma que oy se usa. San Isidoro, lib. 2, Originum, cap. 14, haze mención de un instrumento, que llama panduria; entiendo será el mesmo que oy llamamos bandurria, aunque Casodioro, en el libro De musica, cuenta el panduro entre los instrumentos que suenan con ayre o soplo.
[...] es de saber, que toda cosa sonora, es en tres maneras, Sonancia, consonancia, disonancia. Sonancia es cuando alguna cosa suena sola sin compañía de otra, así como el sonido de una campana o de otra cualquiera cosa sonora.
[01/08/1534] […] por quanto estaba suprimida […] una calongia la qual vaco por fin y muerte de Juan del muyo […] para un organista bien instructo y suficiente en el arte de sonar los organos cuya nominacion competia al R[everendisi]mo S[eñor]r Card[enal] n[uest]ro prelado y al d[ic]ho cab[ild]o juntamente y no al uno sin el otro por x[critu]ra de la bula y breve de extension y confirmacion della que n[uest]ro muy s[an]to padre clemente septimo concedio a la dicha yg[gles]ia para la supresion […] constandoles de la suficiencia y habilidad que Rodrigo he[r]n[a]n[de[z] cl[eri]go de la diocesis de toledo tiene par[a] aver el d[ic]ho oficio y cargo de organista : nombraba[n] y nombraro[n] al dicho Rodirgo h[e][r]n[ande]z absente ansy como sy estubiere p[resen]te.
En befa mi no ay ninguna mutança porque no concuerda el fa con el mi. Nin el mi con el fa. Esto se entiende en dos maneras lo primero en quanto al canto llano; lo segundo quanto el contrapunto. Cerca del canto llano se entendierde que si dos cantores cantasen o subiesen el canto llano [p61] de alamire a befabemi. El vno dixese laremi y el otro dixese. la mi fa. Non concordarian porque entonces mas alto es el mi que no el fa. Porque mi se canta por bequadrado. E el fa por bemol. E como bequadrado sea vna propiedat en si mui dura e fuerte. E el bemol es mui dulçe e suaue.por esta rrazon es mal alto el mi que non el fa. Por esta diferencia que ay entre la vna boz y la otra non pueden hazer conjunçion ni una unisonancia [...] lo segundo se entiende quanto al contrapunto de qual deveys saber que nunca puede ser fecho en befabemi.fa contra mi. Ni mi.contra fa porque seria imperfecta consonançia y no sonaria bien por la imperfection del cromaticum genus.
En la tercera conclusion [de música mesnurable] pausar se entiende callar y co[n] / tar todo aquel valor de compases que las pausas valiere[n]: / segun el valor de sus figuras: quien dentro de su primero ti / tulo de binario o ternario el autor les diere: por donde / las pausas no pueden valer mas ni menos. y no como al / gunos que componen mostrando el breue perfecto: y su / pausa imperfecta. Lo cual no puede ser: porque salie[n]do / de tiempo imperfecto a perfecto o por el contrario el tie[m] / po que se llevare es mensura de pausas y figuras: y por el / se cuenta y se rige todo. y si las figuras perdieren de sus / valores las pansas [sic] no pueden perder de su valor: porque / son assignadas para señalado cierto cuento: y no para q[ue] / suene[n] como figuras: y segun orden y composicion de fi / guras la propia pausa de lo[n]ga es la que occnpa [sic] quatro es / pacios: la qual no se vsa por parescer ser virgula de final / o distincion de alguna letra y canto. Y la propia pausa d[e] / semilonga es la que occupa dos espacios: la qual aora vsa / mos: y esto segun numero de dos. y segun numero de tres / [fol 26] las pausas ternarias ante circulo assignadas son numero / q[ue] demuestra ser la longa y semilonga ternarias: como en / la quarta conclusion se demuestra: y no son de cuento: si / no son aquellas que estuuieren ante de las figuras o en / tre ellas: y cada espacio valera tanto como valiere el bre / ue: del qual breue su pausa occupa vn espacio por razon d[e] / su cuerpo. Y la pausa de semibreue es descendie[n]te: y la de / minima subiente: hasta medios espacios: por razon de la / particio[n] del breue en dos triangulos: como ya esta dicho / de la primera conclusio[n]. y las pausas de semiminima y cor / chea y semicorchea assigna[n]se como de antes se asignauan / sus virgulas: porq[ue] como aora se figura la semiminima no / tiene pausa si no fuesse como la de la minima: y no puede / ser porq[ue] no auria distinciones en ellas: y no pueda asignarse / pausa de mayor por menor: antes de menor por mayor se / puede asignar. s. en diminucion dandole el valor que va / liere la figura a quien se atribuye la pausa: como en la di / cha tercera conclusion se demuestra […].
En la sexta conclusion [de contrapunto] es la primera manera: concor / dancia de vozes es cantar tres o q[ua]tro vozes ju[n]tamente / en terminos distintos: acordadamente en consonancia. s. / ca[n]tar tres vozes o q[ua]tro concertadame[n]te distintas cada / vna por si en su termino distinto: que sean y sonen en con / sonancia: y son constituidos a cada voz los interuallos / que ha de formar: porque mas ligeramente se hallen las / vozes en concierto: y formacion de consonancias. y des / pues de aquellos interuallos que las vozes han de for / mar: la voz alta puede formar la sexta y la dezena como es / ta dicho en la conclusion: porque la voz de tiple no for / me con ella sobre sextas munchas [sic] quintas. y formara pri / mero la octaua de la dezena: porque el tiple de primero / la dezena: y no den en vnisonus. y la voz de tiple puede / [fol 35v] en principio de co[m]pas formar la dezena como dicho es: / por no formar con la voz alta quintas o octauas. y forma / ra la trezena como esta dicho d[e] la sexta: por su imperfecio[n] / y sordedad: y porque no tiene otra formacion que mejor / sea si no es formandola voz alta octaua del canto llano: y / el tiple sexta de la voz alta. En la segunda manera la voz / baxa puede formar la sexta por clausular en octaua: o por / ser despues del golpe del compas y venir el tiple en co[n]so / nancia. Y el tiple puede formar la quinta despues de da / da la tercera y el golpe del co[m]pas: porque la voz baxa no / se ande con el canto llano en octauas o sextas. En la ter / cera manera la voz alta puede formar la sexta: formando / la voz baxa tercera del canto llano. Y puede formar la / quinta despues de dado el golpe d[e]l compas: porque pueda ser / con las otras vozes en consona[n]cia. En la quarta manera / la voz baxa puede formar la sexta como dicho es en ella: / porque las vozes sean mas acordadas en consonancia. y / es de saber que los interuallos principales que en estas / quatro maneras ponemos que las vozes han de formar: / son para mas recto concierto y conoscimie[n]to vnas vozes / de otras. Y los interuallos despues de los principales q[ue] / ponemos que se pueden formar: son para que las vozes se / estie[n]da[n] a mas co[n]trapu[n]cto. Assi como en las maneras q[ue] re / sultan destas dichas q[ua]tro: que son mas abunda[n]tes: assi pa [ra] / co[n]trapu[n]cto concertado: como pa[ra] poder co[m]poner. para lo q[ua]l / es necesario tener noticia y espire[n]cia de todo lo q[ue] esta / dicho del co[n]trapu[n]cto: para mas atreuidamente se pueda / cantar y co[m]poner: sin espantarse ninguno d[e] ninguna cosa / que se pueda hazer: o no se pueda hazer.
Et es eis quasi Carmen musicum, quod suaui, dulcique sono canitur, & audiunt verba tua, & non faciunt ea. O Profeta mio, dize Dios, que tu, y tus sermones soys para este pueblo, como vn cantar musico, que se canta al son de vn instrumento bien templado. La glossa dize: Cantilenae fabulosae audiuntur ad delectationem, non ad aedificatione[m]. Vereys vn musico q[ue] va cantando en vn instrumento bie[n] te[m]plado las Hazañas del Cid Ruy Diaz: la tonada es graue, el musico diestro, el instrume[n]to sonoroso […] sacaron de la tonada, que oyeron la admiracion, no la imitacion: esso es lo que dize Dios: Et es eis quasi carmen musicum. Predicador mio, tu predicacion, y tu soys para este pueblo, como vn cantar musico, no sacan mas de la admiracion, no la imitacion: y esto se prueua con que los predicadores al son de la musica que hazemos en los pulpitos, os vamos ca[n]tando: y contando las hazañas de vn Lorenço, como fue quemado […] Dize Dios: o que se ha hecho mi palabra, como vna cancion, que no se saca de los sermones mas de la admiracio[n], no la imitacion […] Los setenta dixeron: Et es eis quasi vox psalterij, como voz del psalterio. El Targhum Gerosolimitano: Et es eis quasi canticu[m] organorum. Profeta mio, eres para esta gente como vn organo; en el qual ay muchas vozes; vnas baxas, otras tiples, otras tenores: ya haze musica, vnas vezes con las delgadas, que las pone en el cielo: ya con vozes baxas, que suspende[n]; ya saca otro registro, ya toca trompetas: assi anda variando; pero el oyente no lleua de aquella musica mas de la admiracion, y bien lo hizo; assi los predicadores somos vn organo de varias vozes: vnas vezes predicamos en familiar, para amonesta [=amonestar]: ya leuantamos en contraalto, para aterrar: ya sonamos como trompeta para despertar: ya nos enternecemos para hazer llorar; y al cabo no se saca del sermon mas de la admiracion.
Yten el poner de los dedos se faze segun la necessidad: y la verdad es que assi sean acostumbrados que todos situa[n] cada vno en sus lugares porque no se pierda lo que pueden seruir. Y que no anden vnos altos/e otros baxos: dando cada qual muy igual: porque sean los puntos muy conformes: y que toda la melodia suene tanto en vno como en otro.
Ellos [los singulares tañedores] tañen co[m]munmente quinto y sexto por bemol, yo lo defiendo: hazen puntos intensos y remißos, yo los co[n]tradigo. Entre los que tañen organos (a los quales con justa razon les co[n]uiene el titulo de tañedores) y entre mi scriptura: la diffenrecia que puede auer es de nombre. […] Los puntos intensos y sustentados que los tales tañedores hazen, y los modos que tañen por bmol, me suena[n] bien.
Error de principiantes es dar credito a los oydos […] Dize nuestro maestro [Boecio]que tomemos consejo si suena bien: pero entie[n]de se, que auemos de tomarlo con los oydos de los latinos: y no con las orejas de los barbaros. Los oydos de los musicos podeys tomar por niuel y regla de las consonancias: y no de los principa[n]tes.
El que atinadamente quisiere componer, no tan solamente ha de mirar, que las bozes den en co[n]sonancias, que guarden las fugas, y que lleven entre si otros primores, que los musicos suele[n] hazer: pero sobre todo mire la graciosidad, y ayre de la musica. Ha de quedar cada una de las bozes de canto de órgano tan graciosa, que si por canto llano la quisieren cantar: suene bien.
Oydos / ay q[ue] admitte[n] dissona[n]cias por consona[n]cias: y suffre[n] / golpes, q[ue] no son, p[ro]porciones musicales. Ha[n] de ser / pues a los juezes de las co[n]sona[n]cias los oydos artiza / dos, y exercitados e[n] buena y mucha Musica. Dize / el philosopho, q[ue] de aq[ue]llo podemos ser juezes q[ue] / bie[n] sabemos. El q[ue] no oyo sino golpes d[e] tro[m]petas: / mirad como juzgara rectame[n]te Musica d[e] flautas, / o de otros excele[n]tes instrume[n]tos. […] Esta condicion [aprobar o no una consonancia] es que vni / forme y suauemente suene al oydo ya dicho.
Metodo para templar la Gvitarra. Primeramente poner las dos Terçeras en vnison. despues poner el dedo en vna E. y ajustallas conlas Segundas en A. en Vnison. Por la prima. poner el dedo sobre vna D. y haçer que suene aun mesmo son en Octaua con las Terçeras en A. Por Quartas. poner el dedo sobre vna D. delas Segundas y haçer que suenen en Vnison con las Quartas en A. Por las Quintas. poner el dedo sobre vna C. delas Terçeras y haçer que suenen con las Quintas en A. aun mismo son.
Algunas vezes dexa de señalar el molde en algunos compases, ligaduras o pausas, aduiertan que en el compas q[ue] faltare, si la letra que detras viene sonare bien en el lugar q[ue] falta, es ligadura, y si sonare mal es pausa: y teniendo aduiertimiento en esto, no tienen q[ue] dudar en nada.
Loamos al principio desta prefacio[n] la Musica por mucho [=por lo mucho] que abraça y comprehende atribuyendo esto a su grandeza, en la qual le paresce este su instrumento que haze ventaja a todos los otros en quantidad y en grandeza de voz que es tal que fuera de los templos no puede proporcionarse a nuestros oydos ni sonar bien en aposentos de casas por grandes que sean y como diximos tambien que era la Musica vna arte dedicada a Dios y al culto diuino, mas particularmente que ninguna de las otras y quanto era qualificada por este respecto assi es el Organo vn instrumento, no solamente mas dedicado al culto diuino que los otros pero el que solo entre ellos de tal manera lo es que no se ocupa ni destrahe en otra ninguna cosa, y como el buen niño.
Aunque conozco auer hecho grandisimo agrauio a mi padre, Dios le de gloria, en auer querido juntar en este libro algunas cosas que el dio de licio[n] a sus discipulos, por no auer sido cosa que el vuiese hecho de proposito para este fin. Mas viendo el prouecho que en ellos han obrado, cosas dadas de tales manos, me ha movido a sacarlas a luz con no poco trabajo mio, que hasta ponellas en la perfection que he podido he pasado, si algunas faltas vuiere, pido se suplan, y se resciua mi voluntad, que es deseosa de que todos se aprouechen, especialmente los religiosos y religiosas, los quales no ternan escusa para no trauajar en este arte, para loar a nuestro Señor.
Raras vezes toparan en cosas glosadas dos quintas, o dos octauas, paresciome dexallas, por ser menos inconuiniente, que no que se pierda el buen son que tiene la glosa por no dallas, pues tiene el que tañe la mesma licencia, quando glosa, que el cantor qua[n]do bien canta.
Algunas vezes dexa de señalar el molde en algunos compases, ligaduras o pausas, aduiertan que en el compas q[ue] faltare, si la letra que detras viene sonare bien en el lugar q[ue] falta, es ligadura, y si sonare mal es pausa: y teniendo aduiertimiento en esto, no tienen q[ue] dudar en nada.
Aduiertase que qua[n]do entre las cifras graues viniere cifra sobreaguda, o aguda, de manera que la voz de salto desatinado o al contrario quando entre sobreagudas o agudas, vinieren graues o regraues, de manera que den setima o nouena de salto, que aquello es falta de la impresion: mirese como la voz vaya mas concertada.
[01/08/1534] […] por quanto estaba suprimida […] una calongia la qual vaco por fin y muerte de Juan del muyo […] para un organista bien instructo y suficiente en el arte de sonar los organos cuya nominacion competia al R[everendisi]mo S[eñor]r Card[enal] n[uest]ro prelado y al d[ic]ho cab[ild]o juntamente y no al uno sin el otro por x[critu]ra de la bula y breve de extension y confirmacion della que n[uest]ro muy s[an]to padre clemente septimo concedio a la dicha yg[gles]ia para la supresion […] constandoles de la suficiencia y habilidad que Rodrigo he[r]n[a]n[de[z] cl[eri]go de la diocesis de toledo tiene par[a] aver el d[ic]ho oficio y cargo de organista : nombraba[n] y nombraro[n] al dicho Rodirgo h[e][r]n[ande]z absente ansy como sy estubiere p[resen]te.
Porque las dos Musicas mundana y humana son naturales, cuyos discursos pertenecen à los especulativos Philosophos, y no à los praticos Musicos, las dexaremos à parte, y diremos solamente de la tercera Musica, q[ue] es la instrumental. Haueys visto pues en el Cap. 2 passado, que esta música instrumental otra cosa no es, que vna harmonia causada con ayuda de instrumentos. Y porque ay instrumentos artificiales, y otra naturales; y vna harmonia que se perficiona con instrumentos artificiales, y otra con naturales; à la primera llamaron los Philosophos Musica Organica; y à la segunda, Musica harmonica. La Musica instrumental Organica, es la que pertenece à instrumentos artificiales ò es vna sciencia que perficiona la Musica con instrumento, con mano, y con ayre; diziendo Celio: Musica Organica est, quae ad instrumenta artificialia expectat: vel est peritia concentum, pulsu, manu, statu perficiens. Pero à differencia, porque la que se perfecciona con instrumentos de ayre, como es la flauta, dulçayna, corneta, sacabuche, cherremías y Organo, &c. propriamente se llama Musica instrumental organica: à differencia de la que se perfecciona con instrumentos de toque, como es la vihuela, quitarra, laud, y harpa, &c. que se llama propiamente Musica instrumental rithmica: aunque Zarlino à la vna y á la otra llama indifferentement llama Musica artificiada; que suena, hecha con arte. Mas la Musica instrumental harmonica, es la que pertenesce à instrumentos naturales, ya son estos: pulmon, garganta, paladar, lengua, quatro dientes (que son los grandes que están en el medio) y dos labios.[...Cita de Roseto...]. Y assi el Cantor que estuuiere falto ò defectuoso en vno de aquestos instrumentos, jamas podrá cantar claro, y con satisfaccion del oído. Y esta Musica es de dos maneras, inspectiua y actiua; que por otro nombre se dizen theorica y pratica.
Musica inspectiua ò theorica, es vna sciencia que examina con el oydo (cuyo juizio suele estar escurescido) si no con el ingenio y razon, las vozes ò sones formados con instrumentos assi naturales cono artificales.
El que sabe por pratica que vnos puntos son buenos y otros malos, y juntamente por longo vso conoce al effecto quales suenan bien al oydo; y solo con estas partes compone sin saber dar la causa de las consonancias, este tal sera llamado Compositor pratico, y no Musico. Mas quando el Compositor, por grande vso y pratica que tiene, diere las causas de todo lo que compuso, segun las observacioes de los praticos, entonces llamarse ha Musico practico: Musicus à Musica
[...] Podemos dezir que es lo proprio en la Quarta que dizen que es consonancia, como las que lo son, no lo siendo de ninguna manera, y pruevolo de esto [sic] modo. Todo aquello que suena bien al oydo, es Consonancia y no dissonancia: pues siendo verdad que la Quarta no suena bien al oydo, luego la Quarta es dissonancia y no consonancia, porque no suena bien al oydo. A lo dicho no pueden contradezir, porque sera negar que la Musica no se hizo para agradar al oydo, si no para offenderlo: si no seanme testigos los Maestros de Capilla y los Compositores, los quales la llaman dissonancia, que es lo proprio que falsa.
Los versos de los Responsos,muchas vezes acaban, assi como digamos, en C fa vt en Segundo Tono, y la buelta que hazen à la presa, empieçan en D sol re, que es vna Segunda; y lo mesmo se haze en otros Tonos. Y porque esto no puede sonar bien, si luego y con priessa buelue el Choro à la presa : para quitar esto, y que venga mejor y con mas gracia, aduiertan no ser impacientes, si no con mucha paciencia dexen acabar à los que dizen el Verso y de modo que aya pausa en medio. Aduiertase tambien que cada Diphtongo, como aut, laus, fraus, Lau-date, &c no tiene mas de vn punto, suelto ò en ligadura que sea, porque es vna sola sylaba.
Adviertan que aunque es verdad, que muchos Vnisonus no hazen mas consonancia que vn solo; con todo esso se ha de notar. que ay gran differencia del Vnisonus tomado solamente en bozes ò de qualquier instrumento.o tomado en los instrumentos de tecla . Porque el Vnisonus tomado solamente en bozes, cada voz en particular se señala y se da a entender, y assí sentimos y percibimos clara y distintamente todas las vozes, y cada vna en particular: agora sea el Tiple en Vnisonus con el Tenor, ò el Alto con el Baxo, o de otra qualquier manera. Lo qual no es assi en el Organo y Monacordio: porque aunque se hieran muchas vozes en vn mismo Signo, ó en vna mesma tecla, no se sienten, ni se dan a entender, ni se puede sonar mas de por vna sola voz. La razon desto es, porque cono en tales instrumento cada Signo no tenga mas de vna tecla, y cada tecla como sea vna sola, no puede sonar, ni da à ente[n]der mas de por sola vna voz
[...] el vnisonus tomado solamente en bozes, cada voz en particular se señala y se da a entender, y assi sentimos y percibimos clara y distintamente todas las vozes, y cada vna en particular: agora sea el Tiple en Vnisonus con el Tenor, ò con el Alto con el Baxo, o de otra qualquier manera. Lo qual no es assi en el Organo y Monacordio: que aunque se hieran muchas vozes en vn mismo Signo, ò en vna mesma tecla, no se sienten, ni se dan a entender, ni se puede sonar mas de por vna sola voz. La razón desto es, porque como en tales instrumentos cada Signo no tenga mas de vna tecla, y cada tecla como sea vna sola, no puede sonar, ni da à ente[n]der mas de por sola vna voz.
[...] esta palabra Antiphona significa, casi que suena antes que el Psalmo: deriua de Anti, que es contra, y phonos que es sonus: porque el Psalmo se entona segun su melodia y termino. Y noten que la Antiphona es començada por vno de vn Choro, y acabada por muchos de entrambos Choros: porque la Charidad comiença de solo Christo, y se acaba en sus miembros.
Para hazer otro Contrapunto que se pueda replicar en dezena graue, no conuiene seruirnos de dos Terceras arreo, porquanto en la replica quedan dos Octauas; ni de dos Dozenas porque son en la replica dos Vnisones: aduiertase tambien no hazer dos Sextas, porque en la replica suenan dos Quintas. Bueno es no passar desde Quinta à Tercera en el dar del compas, quando ambas partes decenden [sic], que procedendo con semejante mouimiento, en la replica passamos de la Sexta à la Octaua con mouimiento apartado, el qual es sin ninguna gracia. Tambien de las disonancias nos podemos seruir, ecetuando de la Quarta y Septima en ligadura. Verdad es que querendo [sic] la parte graue por principal, en ligadura tampoco podremos vsar la Segunda, todas vezes que el Cantollano abaxe; que subiendo, se podra vsar à nuestro aluedrio. Exemplo.
[...] diremos con Iuan Tintore : Compositio est diuersorum mixtura sonorum, dulciter auribus conueniens. La compostura es vna mezcla de diuersos sones, que suenan bien à las orejas. O verdaderamente con Nicomaco, en esta manera. Est ordinata temporum compositio, dissimilium in se vocum, in vnam reductam concordiam. Es la compostura (dize) vna ordenada composicion de tiempos, y vna concordia de vozes diuersas, reduzida à vna cosa. Dize que es vna verdadera composicion de tiempos, por los diuersos valores que reciben dellos las figuras: dize tambien que es vna concordia de diuersas vozes, por la diuersidad que requieren tener de consonancia.
Adviertan que aunque es verdad, que muchos Vnisonus no hazen mas consonancia que vn solo; con todo esso se ha de notar. que ay gran differencia del Vnisonus tomado solamente en bozes ò de qualquier instrumento.o tomado en los instrumentos de tecla . Porque el Vnisonus tomado solamente en bozes, cada voz en particular se señala y se da a entender, y assí sentimos y percibimos clara y distintamente todas las vozes, y cada vna en particular: agora sea el Tiple en Vnisonus con el Tenor, ò el Alto con el Baxo, o de otra qualquier manera. Lo qual no es assi en el Organo y Monacordio: porque aunque se hieran muchas vozes en vn mismo Signo, ó en vna mesma tecla, no se sienten, ni se dan a entender, ni se puede sonar mas de por vna sola voz. La razon desto es, porque como en tales instrumento cada Signo no tenga mas de vna tecla, y cada tecla como sea vna sola, no puede sonar, ni da à ente[n]der mas de por sola vna voz.