PROPOSITION XIII. Determiner pourquoy il y a des chordes meilleures les vnes que les autres sur les instrumens ; ce qui rend les chordes fausses : comme l'on peut sçauoir si vne chorde sonne mieux sur vn instrument que sur les autres : & comme l'on cognoist les chordes fausses. Il y a deux principales raisons pour lesquelles les chordes sonnent mieux les vnes que les autres, dont l'vne se tient de la part des chordes, à sçauoir lors qu'elles sont mal-faites, soit que la faute vienne de la part de l'ouurier, ou du temps mal propre dans lequel elles ont esté faites, ou de la matiere qui est trop seiche, ou trop humide, ou qui a d'autres mauuaises qualitez qui rendent la chorde inesgale & fausse : de là vient que l'on rencontre des chordes dont on ne peut nullement vser, à raison que l'on ne peut leur faire prendre vn ton qui soit propre à la Musique, parce que le son en est trop sourd & trop obscur. Or l'on cognoist qu'vne chorde est fausse auant que de la tendre sur les instrumens, lors qu'estant tirée par les deux bouts, elle ne fend pas l'air esgalement, & qu'elle ne fait pas paroistre vne figure semblable à vn plan parallelle [p136] ou perpendiculaire à l'horizon, quand la tension de la chorde est horizontale ou perpendiculaire.
COROLLAIRE IIII Or s'il faut conclure de cette proposition, que si quelques-vns pouuoient toucher 64 crochuës dans l'espace d'vne mesure, qui dure 1/60 de minute, qu'ils mouueroient les doigts, la main, ou l'archet autant de fois comme la chorde de B fa, qui est dans la 3. Octaue de la table precedente, fait de tours & de retours dans vne seconde minute, & consequemment qu'il ne seroit pas possible de distinguer ou de conter les mouuemens de l'archet, ou des doigts, ou les fredons de la gorge, que feroient lesdites 64 crochuës : car l'imagination ne peut conter distinctement que 10 battemens de la chorde dans vne seconde minute, quoy que l'on puisse iuger confusément d'vn plus grand nombre. Mais il est difficile d'expliquer comme se fait le son de la chorde que l'archet touche 64 fois dans vne mesure, car si cette chorde ne tremble pas dauantage de fois qu'elle est touchée, il semble que le mouuement de l'archet, ou du doigt qui touche la chorde, soit vne mesme chose auec lesdits tremblemens : en suite de quoy il faut dire que la chorde auroit le mesme son, quoy qu'elle ne tremblast point, d'autant que celuy qui la touche, supplée le tremblement qui vient de la tension de la chorde, puis qu'il luy fait faire 64 tours & autant de retours dans l'espace d'vne mesure : mais ie traicteray de cette difficulté dans le discours de la Lyre.
Il y a encore plusieurs autres choses dans cette tablature [du Clauecin] qui doiuent estre considerées, & particulierement quantité de tremblemens, qui enrichissent la maniere de ioüer, & y apportent des charmes, qu'il est difficile de s'imaginer si l'on ne les a entendus : neantmoins l'on s'en peut figurer vne bonne partie par le discours que i'ay fait des tremblemens du Luth. Ie laisse plusieurs choses qui appartiennent à l'Epinette, par exemple que l'on en peut mettre deux ou trois sur vne mesme table ; qu'on les peut faire descendre aussi bas que les plus grosses pedales de l'Orgue : que la diuision du ton, ou de l'Octaue en douze demy-tons esgaux ne peut seruir à cet instrument, à raison que son accord depend de la seule tension des chordes, & se iuge par l'oreille, sans que la veuë ou le toucher y puissent remedier, si ce n'est que l'on suppose des chordes tres-esgales & inalterables, & que l'on vse de poids pour les tendre suiuant les proportions harmoniques dont i'ay parlé dans la tablature des sourds, qui monstre plustost la possibilité de cet effet que sa realité & son existence. Il y a semblablement plusieurs choses à considerer dans l'alteration que font les differentes impressions de l'air sur les chordes, & dans la diuersité des sons qui depend de la diuersité des mines dont on tire le cuiure & les autres metaux pour faire les chordes.
Les petits fers N O, qui ont trois trous, & qui sont faits en forme de lis, attachent le couuercle qui ferme le Psalterion, lequel a ce priuilege par dessus les autres instrumens, que l'on apprend a en sonner dans l'espace d'vne ou deux heures, ce qui le fait estimer de ceux qui n'ont pas dauantage de temps pour l'employer à cet exercice. Or ces premieres chordes sont de leton, & les autres d'acier, lesquelles ont vne certaine pointe & gayeté qui ne se rencontre pas dans les autres instrumens, tant à raison des petits sauts & reiallissemens du baston, que de la briefuetè & tension des chordes, qui sont capables de toutes sortes de chansons, pourueu que l'on y mette toutes les chordes necessaires ; car encore que cettuy-cy soit accordé par ♭ mol, il est tres-aysé de l'accorder par ♮ quarre, si l'on veut sonner deux ou plusieurs parties ensemble sur cet instrument, l'on peut auoir deux bastons, ou toucher vne, deux, ou plusieurs parties de la main gauche, tandis que la main droite frappe les chordes auec le baston. Quant à sa fabrique & à sa matiere elle n'est pas differente de celle de l'Epinette, dont ie parleray apres. Mais l'on peut faire le Psalterion double ou triple, par le moyen de trois ou plusieurs cheualets trauersans, afin de sonner les trois genres de Musique sur vn mesme instrument ; il peut aussi seruir pour apprendre à chanter & à entonner iuste. Or on le peut toucher auec tant d'industrie & d'adresse, qu'il ne donnera pas moins de plaisir que les autres instrumens. Quant à sa Tablature on la peut marquer par les notes de la Musique, ou par les lettres de la main Harmonique, A, B, C, &c. ou par les nombres dont se seruent quelques-vns en chantant vn, deux, trois, quatre, cinq, &c. au lieu d'vt, re, mi, fa, sol, &c. de sorte que les treize premiers nombres peuuent seruir pour tous les chants, dont cet instrument est capable : car pourueu que l'on sçache le son de chaque chorde, l'vnité seruira au plus graue, le binaire au second, le ternaire au troisiesme, & ainsi des autres iusques au treziesme qui signifie le son le plus aigu.
LIVRE QVATRIESME DES INSTRVMENS A CHORDES. PREMIERE PROPOSITION. EXPLIQVER LA FIGVRE, LA MATIERE, les parties, l'accord, l'estenduë & l'vsage des Violons. Le Violon est l'vn des plus simples instrumens qui se puissent imaginer, dautant qu'il n'a que quatre chordes, & qu'il n'a point de touches sur son manche, c'est pourquoy l'on peut faire dessus toutes les Consonances iustes, comme auec les voix, dautant que l'on le touche où l'on veut : ce qui le rend plus parfait que les instrumens à touche, dans lesquels on est contraint d'vser du temperament, & d'affoiblir ou d'augmenter la plus grande partie des Consonances, & d'alterer tous les interualles de Musique, comme ie monstreray apres.
A quoy l'on peut adiouster que ses sons ont plus d'effet sur l'esprit des auditeurs que ceux du Luth ou des autres instrumens à chorde, parce qu'ils sont plus vigoureux & percent dauantage, à raison de la grande tension de leurs chordes & de leurs sons aigus. Et ceux qui ont entendu les 24. Violons du Roy, aduoüent qu'ils n'ont iamais rien ouy de plus rauissant ou de plus puissant : de là vient que cet instrument est le plus propre de tous pour faire danser, comme l'on experimente dans les balets, & par tout ailleurs. Or les beautez & les gentillesses que l'on pratique dessus sont en si grand nombre, que l'on le peut preferer à tous les autres instrumens, car les coups de son archet sont par fois si rauissans, que l'on n'a point de plus grand mescontentement que d'en entendre la fin, particulierement lors qu'ils sont meslez des tremblemens & des flattemens de la main gauche, qui contraignent les Auditeurs de confesser que le Violon est le Roy des instrumens.
Mais auant que de mettre la piece de Musique, il faut considerer que l'on doit tousiours tirer l'archet en bas sur la premiere note de la mesure, & qu'il faut le pousser en haut sur la note qui suit, par exemple si la mesure est de 8 crochuës, on tire l'archet en bas sur la premiere & sur la 3, 5, & 7 ; lequel on pousse en haut sur la 2, 4, 6, & 8 : de sorte qu'il se tire tousiours sur la premiere note de chaque mesure composée d'vn nombre pair de notes, mais si elle est composée d'vn nombre impair, comme il arriue quand il y a quelque point apres l'vne des notes, l'on tire l'archet en haut sur la premiere note de la mesure qui suit, afin de le tirer encore sur la premiere note de la 3. mesure, ce qu'il faut semblablement dire de toutes les autres notes & mesures. Quant à l'accord des Violons, il faut remarquer que si l'on en touche vn auec le doigt, & l'autre auec l'archet en les accordant, qu'il peut arriuer qu'ils [p189] ne seront pas d'accord, quand on les touchera tous deux du doigt, ou de l'archet, parce que l'archet peut donner vne plus grande tension à la chorde en la faisant sonner hors de sa ligne droite : & les Violons maintiennent que le son des chordes est plus aigu quand l'archet les touche plus fort. Il peut aussi arriuer que le Violon que l'on aura accordé dans vn lieu sec, se desaccordera dans vn lieu humide, & au contraire : ie laisse mille accidens du Violon, par exemple qu'il perd vne grande partie de son harmonie quand on met vne clef, ou quelqu'autre chose semblable sur son cheualet : que la Colophone est plus propre à frotter la soye de son archet, que la poix resine, pour addoucir l'harmonie : que la chanterelle des Dessus est aussi grosse que la quatriesme des Luths, que la force des sons de cet instrument vient de la briefueté de ses chordes. [Fantaisie à 5. composée par le Sieur Henry le Ieune : DESSVS - HAVTE-CONTRE - TAILLE - BASSE‑CONTRE - CINQVIESME - DIMINVTION]
[…] & pour ce sujet ie dy premierement qu’il est aisé de dire le nombre des boyaux dont chaque chorde de Luth, de Viole, ou d’vn autre instrument est faite, par le son qu’elle fait : car apres auoir consideré le son de celle qui n’a qu’vn boyau, l’on sçait la raison de son ton auec celuy des autres chordes de telle grosseur qu’on voudra, soit qu’elles ayent vne mesme ou differente longueur & tension, pourueu que l’on cognoisse ladite tension & longueur : par exemple, si celle d’vn seul boyau longue d’vn pied tenduë par sept liures fait l’vt de C sol & que celle de deux pieds tenduë par sept liures descende vne Octaue, il est certain qu’elle est composee de trois boyaux, parce que si elle n’estoit tenduë que par quatre liures, elle n’aurait qu’vn boyau, puisque la tension est en raison doublee des sons, lors que les chordes sont d’esgale grosseur : & parce qu’outre cette double longueur, la grosseur est triple, il faut encore tripler le poids ou la tension de la chorde d’vn boyau pour auoir la tension de sept liures.
Quant à la table, elle doit estre de bois resineux, comme de cyprez ou de cedre, & principalement de sapin, qui est le plus estimé de tous les bois pour cet vsage. Son espaisseur est d'vne ligne ou enuiron, & quand elle est bien collee & appuyee sur les tringles ou sommiers, c'est elle proprement qui compose l'instrument, car si l'on tend des chordes sur vne table de sapin de cette espaisseur, elle rend du son, encore qu'il n'y ait derriere ou dessus nulle boëte, nul coffre, ou corps d'instrumens, le reste ne seruant quasi que pour la tenir en estat, afin qu'elle puisse supporrer la tension des chordes. Toutesfois les parois d'alentour en augmentent le son, & luy donnent quelque qualité, en le rendant plus doux, plus aigre, plus perçant, plus creux, ou plus sec, & mieux prononçant qu'il ne seroit autrement.
Nous parlerions icy des chordes de l'Epinette, de la matiere dont elles doiuent estre faites, & de leurs grosseurs, longueurs & tensions : mais il faut premierement expliquer comme elle doit estre touchee, car encore que l'on fasse l'archet qui sert à toucher la Viole ou le Violon, apres qu'ils sont montez de leurs chordes, il n'en est pas de mesme de l'Epinette, dont il faut faire le clauier, & les sautereaux qui luy seruent comme d'archet, auant que de poser & de coller la table en sa place.
Quant à la tension des chordes, elles doiuent estre tenduës sur les deux cheualets qui sont collez sur la table. Or les ouuriers ont seulement de 7 ou 8 grosseurs de chordes, & consequemment font seruir vne mesme grosseur à 6. ou 7. sons differens. Mais si l'on vouloit monter vne Epinette auec toute sorte de perfection selon les regles harmoniques, il faudroit autant de differentes grosseurs de chordes, comme l'Epinette a de sons, à sçauoir 49 ; car la proportion de ces grosseurs & longueurs doit suiure la raison des interualles, qui sont entre les sons : de sorte que si la plus grosse a 16. parties en sa circonference, la moindre doit seulement auoir vne partie, parce que 16. est à 1. comme le son plus graue de l'Epinette est au plus aigu.
Quant à l'accord, qui depend dudit temperament, il n'est pas aysé de le representer, [p105] tant parce que les Maistres se seruent de differentes methodes pour accorder l'Epinette, que par ce que cet accord suppose vne oreille iuste & delicate, n'y ayant nulle science qui apprenne à accorder cet instrument sans le iugement de l'oreille, si ce n'est que les poids attachez au bout de chaque chorde nous donnent tous les sons iustes, mais les chordes s'aslongent tousjours, & ne peuuent subsister long-temps sans rompre ; & puis elles deuroient auoir vne parfaite proportion en longueur & en grosseur, & vne parfaite esgalité, & finalement les poids apporteroient vn trop grand embarras & trop d'incommodité, neantmoins i'expliqueray apres ce qui appartient à ces poids, & aux tensions qu'ils donnent aux chordes.
Quelqu'vn pourroit dire que sçachant la grosseur des cheuilles, & la longueur des chordes, l'oeil sans l'oreille pourroit tesmoigner la tension de chaque chorde, en voyant combien de tours feroit la chorde autour de chaque cheuille, & par consequent combien chaque chorde auroit de tension, laquelle semble estre aussi grande comme le volume de la chorde s'est diminué. Car il faut remarquer que la chorde que l'on bande, deuient plus deliee à proportion que l'on la bande dauantage : de sorte que si, par exemple, elle deuient plus courte de moitié par la tension, elle sera aussi plus deliee de moitié qu'auparauant.
Mais ie responds que l'oeil n'est pas assez subtil quoy qu'aydé du compas, ou des autres instrumens, pour discerner combien la tension de chaque chorde la rend plus deliee que deuant, n'y quelle longueur de chorde enuironne les cheuilles. Et puis quand l'on sçauroit ces particularitez, elles ne suffiroient pas pour venir à l'accord de l'Epinette, d'autant qu'il y a des chordes qui font plus de tours de cheuille que les autres, & consequemment qui deuiennent plus deliees, encore qu'elles ne montent pas tant, comme demonstre l'experience aux chordes plus deliees, qui montent beaucoup plus haut à proportion, que ne font les plus grosses, encore qu'on ne leur donne pas tant de tours de cheuille : mais ie parleray encore de cette maniere d'accorder.
[…] & par ce qu'il y a quarante neuf marches en quatre Octaues [sur l'Epinette], il faut quarante neuf sortes de chordes, dont les longueurs & les grosseurs diminuent tousiours depuis la plus grosse iusques à la plus deliee, car bien que la tension puisse suppleer la longueur ou la grosseur, comme l'on experimente sur les Epinettes, les Harpes, & les autres instrumens à chorde, dont on vse maintenant : neantmoins l'harmonie sera plus parfaite, si l'on obserue les raisons harmoniques à la longueur, & à la grosseur des chordes.
Huictiesme Regle [pour faire toutes sortes d'accords]. Il faut obseruer la mesme Methode dans la diminution des forces, des poids, ou des tensions, quand on lasche les chordes pour les faire descendre, laquelle on garde à l'augmentation des poids, qui font monter les mesmes chordes ; mais il faut que les raisons soient soudoublées des interualles pour recompenser les differentes longueurs, & non doublées, comme deuant : c'est à dire qu'il faut diminuer les forces en mesme raison que l'on les augmentoit, [p125] de sorte que pour baisser les chordes, il faut faire en diminuant, ce que l'on faisoit en augmentant, pour les hausser.
Tablature harmonique pour les sourds. [Les 8 sons, ou notes de l'Octaue : VT, RE, MI, FA, SOL, RE, MI, FA - Les 7 degrez de l'Octaue : ton mi., ton mai., sem. mai., ton mai., ton mi., ton mai., semi. maj. - Table I. La tension des chordes proportionnées selon la raison doublée des interualles. - Table II. La grosseur des chordes proportionnée selon la raison simple des interualles. - Table III. La longueur des chordes proportionnées selon la raison simple des interualles. - Table IV. La Tension des chordes proportionnées selon la raison simple des interualles].
L'Vsage des Tables precedentes. Premierement si les chordes sont esgales en grosseur & longueur, il faut proportionner leurs tensions suiuant la premiere table. 2. si elles sont esgales en longueur & tension, il faut proportionner leur longueur suiuant la 2. table. 3. si elles sont inesgales en grosseur, longueur & tension, apres auoir proportionné la grosseur par la 2 table, & la longueur par la 3, il faut proportionner les tensions suiuant la 4. table. Or encore que la raison de la tension des chordes inesgales en longueur & grosseur doiue estre composée des raisons simples, & doublées des interualles pour estre mises à l'vnisson, neantmoins la raison simple suffit pour les mettre aux interualles de l'Octaue suiuant la 4. Table, sans que la pratique de la 5, & 6 regle soit necessaire : car si les chordes A & B esgales en grosseur sont tenduës de mesme force, & que B soit double d'A en longueur, la chorde B fait l'Octaue en bas auec A ; & si la chorde C esgale à B en longueur, mais double en grosseur est mise à l'vnisson de B par vne double force, C fera l'Octaue auec A, si elle est tenduë d'vne force qui soit double de la force qui tend A.
Quant aux chordes de differentes matieres, il ne faut point d'autre table que celle des tensions, qui les mettent à l'vnisson, parce que lors qu'elles sont à l'vnisson, il faut seulement obseruer ce que nous auons dit des autres.
Si l'on veut sçauoir combien de deux chordes de mesme longueur, & de mesme matiere l'vne est plus grosse que l'autre, il faut tendre la plus deliée auec vne force, & il y aura mesme raison de sa grosseur à celle de l'autre, que de la force precedente à la force qui mettra la plus grosse à l'vnisson ; par exemple, si la plus deliée est tenduë d'vne liure, & l'autre de 12, celle-cy sera plus grosse 12 fois. On treuuera la mesme chose si l'on commence par la grosse ; & si on ne veut pas prendre la peine de les tendre, & de les mettre à l'vnisson, il suffit de remarquer l'interualle de leurs sons, & leurs poids, car si celle qui est tenduë d'vn moindre poids, a le son plus aigu, elle est plus deliée ; or l'on treuuera la proportion de leurs grosseurs en considerant la raison des 2 poids, & des 2 sons ; par exemple, quand elles sont tenduës par vn mesme poids, si le son de la plus deliée fait la Quinte en haut, sa grosseur sera à celle de la plus grosse comme 4 à 9, mais parce que nous supposons que leurs tensions sont inesgales, il faut treuuer la raison de leurs tensions ; ie suppose donc que la petite ayt 3 de tension, & la plus grosse 4, leurs tensions seront comme 3 à 4, & consequemment leurs grosseurs seront comme 1 à 3, d'autant que la raison triple est composée de la raison doublée de l'interualle de leurs sons, & de la sesquialtere de leurs tensions.
Ces proportions sont fondées sur les regles de la precedente Proposition, c'est pourquoy il n'est pas necessaire de les expliquer plus amplement, car l'on peut se seruir desdites regles pour treuuer toutes sortes de grosseurs de chordes, sans vser d'autre mesure que de celle des sons, qui est la plus iuste de toutes, pourueu que l'on en vse comme il faut. Quant aux longueurs, elles ne sont pas plus difficiles à treuuer que les grosseurs, car supposé que l'on cognoisse la proportion des grosseurs, l'on treuuera les longueurs par les sons ; par exemple, si les chordes de mesme grosseur sont à l'Octaue l'vne de l'autre auec mesme poids, celle qui fait l'Octaue en haut est plus courte de moitié : mais si les poids sont differents, il en faut sçauoir la difference, puis que toutes sortes de chordes differentes tant en grosseur qu'en longueur peuuent estre mises à l'vnisson, ou à tel interualle que l'on voudra, par le moyen des differentes tensions. Or la seule application des regles de l'autre proposition oste toutes les difficultez, qui peuuent se rencontrer sur ce sujet, & chacun peut dresser des tables semblables aux precedentes, pour treuuer toutes sortes de longueurs, & de grosseurs de chordes par leurs sons.
Neantmoins parce que la chorde, dont on s'est desia seruy, & qui s'est estenduë & alongée, à souffert de l'alteration, & qu'elle s'estend plus facilement la seconde fois que la premiere, & la troisiesme fois plus facilement que la seconde, & ainsi consequemment, comme on remarque à toutes sortes de chordes, qui s'alongent de plus en plus auec le temps, encore qu'on ne leur donne point de nouuelle tension, il n'est pas possible d'accorder vn instrument par la cognoissance des premieres tensions que l'on a experimentées aux chordes, si quant & quant l'on ne sçait de combien l'extension de chaque chorde doit estre plus grande à la 2, 3, ou 5 fois, qu'à la premiere : c'est pourquoy il suffit icy de remarquer combien chaque chorde s'estend depuis son ton plus graue iusques à son plus aigu, auant qu'elle rompe, afin que l'on puisse conclure par la diuision de l'extension en esgales parties, combien chaque ton ou demy-ton fait plus, ou moins estendre la chorde : toutes-fois les extensions ne sont pas tousiours esgales, encore que l'on y adiouste des forces esgales, car les dernieres sont quasi tousiours plus grandes que les premieres.
Ce qui arriue parce que le temps humide l'enfle & l'acourcit [la chorde], ou la tend dauantage qu'elle n'estoit tenduë en temps sec, de sorte qu'on peut dire que l'humidité la racourcit d'vne quatriesme partie, puis qu'il faut qu'vne chorde soit plus longue d'vn quart pour faire la Tierce maieure, bien que ce racourcissement ne paroisse pas en longueur, d'autant qu'vne plus grande tension recompense ce racourcissement ; car ie parle icy des chordes, qui sont arrestées par deux cheualets, & qui ne peuuent s'alonger. Il n'est pas besoin de considerer si la chorde est plus grosse en temps humide, car cela n'est pas sensible, & si peu de grosseur n'apporte quasi point de difference au son : c'est pourquoy il faut seulement considerer la plus grande tension de la chorde, à laquelle le temps humide apporte autant comme si on augmentoit sa tension, car quand vne chorde est tenduë par le poids d'vne liure, il faut la tendre par vne liure & 9 onces pour la faire monter à la Tierce maieure, d'autant qu'il faut doubler la raison de cette Tierce, comme i'ay dit ailleurs. Et si elle monte d'vn ton maieur, elle fait autant comme si l'on adioustoit 17/64 d'vne liure au poids de la liure qui la tendoit en temps sec.
Il est tres-aysé de treuuer toutes les autres tensions que font les differents degrez de l'humidité, en doublant les raisons comme i'ay dit : mais il est tres-difficile de sçauoir si les degrez de cette humidité suiuent les raisons des sons, ou des poids : c'est à dire si l'humidité est comme 9, & 8, quand elle fait les deux sons du ton maieur, ou si elle suit la raison doublée du ton, ou la raison triplée des solides, de sorte qu'on puisse dire que le temps est plus humide d'vne huictiesme partie, quand la chorde se hausse d'vn ton ; ou plus humide de 17 parties sur 64, parce que la raison sesquioctaue estant doublée fait la raison sur dix-sept partissante soixante quatre : ou plus humide de 217 parties sur 512, parce que la raison sesquioctaue estant triplée donne la raison sur deux cens dix-sept partissante cinq cens douze.
Busbeque Ambassadeur à Constantinople pour Ferdinand Roy des Romains, recite vne chose tres-remarquable sur ce sujet dans sa premiere Epistre, à sçauoir qu'vn ingenieur, qui auoit entrepris de leuer vn obelisque sur vn piedestal, ayant recogneu que les chordes de ses Machines estoient trop longues d'vn poulce, les arrosa d'eau, laquelle les feist accourcir autant comme il falloit pour faire reüssir heureusement son entreprise, ce qui luy donna vn grand credit parmy le peuple, qui commençoit à se mocquer de luy ; & ce qui fait voir la difference d'vn ingenieur ordinaire, d'auec celuy qui cognoist la nature des choses. Quant à la grosseur, on peut trouuer de combien elle s'augmente, lors que l'on sçait le racourcissement : car supposé, par exemple, qu'elle s'acourcisse d'vne 20. partie, elle se grossira aussi d'vne 20. partie ; & si elle s'acourcit de moitié, elle se grossit de moitié ; si ce n'est qu'elle reçoiue seulement des condensations differentes souz mesme volume, de sorte qu'elle soit tousiours de mesme grosseur, & que cette grosseur soit seulement plus rare en temps sec, & plus dense & solide en temps humide. Quant à la tension, l'on en peut iuger en deux façons, premierement par le son, car si la chorde d'vn instrument de Musique monte plus haut d'vne Quarte, elle enseignera de combien sa tension s'est augmentée, c'est à dire que la tension de la chorde en temps humide sera à la tension de la mesme chorde en temps sec, comme 16 est à 9, car il faut que les tensions, & les forces qui font les tensions, soient doublées des simples raisons que gardent les interualles harmoniques, comme i'ay demonstré dans vn autre lieu.
Mais si l'on suppose que la chorde deuienne plus grosse en temps humide à mesme proportion qu'elle s'acourcit, il faudra autant augmenter sa tension, comme la grosseur s'est augmentée : c'est à dire que si sa grosseur s'est augmentée d'vne vingtiesme partie, il faudra augmenter sa tension d'vne vingtiesme partie pour expliquer les interualles, ausquels la chorde est montée. Par exemple, au lieu d'appliquer les tensions de 16 à 9 à la chorde susdite, si la chorde s'est grossie d'vne 20 partie, il faudra adiouster la raison de 21 à 20 à la raison de 16 à 9, pour sçauoir la tension de la chorde en temps humide, car les [p132] simples raisons des tensions recompensent les differentes grosseurs des chordes. Si les sons montent à mesme proportion que les chordes des cloches, & que toutes les autres s'acourcissent en temps humide, ou en hyuer, il est facile de sçauoir combien les chordes des instrumens monteront, car si elles se racourcissent d'vne 8. partie, les instrumens auront monté d'vn ton maieur, d'autant que la chorde a 9 parties en temps sec, & n'en a que 8 en temps humide : il est facile d'adiouster plusieurs autres exemples.
L'on peut donc conclure combien les chordes des instrumens s'acourciroient, si elles n'estoient detenuës par les cheuilles ; par exemple, elles s'acourciroient d'vne qninziesme partie, quand elles montent d'vn semiton maieur. Semblablement l'on peut dire de combien les chordes, qui s'acourcissent à raison qu'elles sont libres, receuroient vne plus grande tension, si elles estoient arrestées, car la raison doublée des longueurs de la chorde en temps sec & humide donnera la tension : par exemple, si la chorde s'acourcit d'vne quinziesme partie, la raison de sa longueur en temps sec & humide sera de 16 à 15, laquelle estant doublée donne la raison de 256 à 225, c'est à dire quasi de 17 à 15 ; par consequent la chorde de la Viole qui monte d'vn demy-ton, est plus tenduë de deux parties sur 15, qu'elle n'estoit deuant, supposé qu'elle ne grossisse point par la tension, autrement il faut adiouster autant de degrez à la susdite tension, comme l'humidité a adiousté de nouuelles parties à sa grosseur.
PROPOSITION XIII. Determiner pourquoy il y a des chordes meilleures les vnes que les autres sur les instrumens ; ce qui rend les chordes fausses : comme l'on peut sçauoir si vne chorde sonne mieux sur vn instrument que sur les autres : & comme l'on cognoist les chordes fausses. Il y a deux principales raisons pour lesquelles les chordes sonnent mieux les vnes que les autres, dont l'vne se tient de la part des chordes, à sçauoir lors qu'elles sont mal-faites, soit que la faute vienne de la part de l'ouurier, ou du temps mal propre dans lequel elles ont esté faites, ou de la matiere qui est trop seiche, ou trop humide, ou qui a d'autres mauuaises qualitez qui rendent la chorde inesgale & fausse : de là vient que l'on rencontre des chordes dont on ne peut nullement vser, à raison que l'on ne peut leur faire prendre vn ton qui soit propre à la Musique, parce que le son en est trop sourd & trop obscur. Or l'on cognoist qu'vne chorde est fausse auant que de la tendre sur les instrumens, lors qu'estant tirée par les deux bouts, elle ne fend pas l'air esgalement, & qu'elle ne fait pas paroistre vne figure semblable à vn plan parallelle [p136] ou perpendiculaire à l'horizon, quand la tension de la chorde est horizontale ou perpendiculaire.
Mais l'œil n'est pas souuent assez subtil pour remarquer la fausseté de la chorde, & la main qui la treuue esgale en toutes ses parties, se trompe souuent : car si elle est plus molle ou plus dure, plus rare, ou plus dense & plus seiche, ou plus humide en vn lieu qu'en vn autre, elle ne rendra pas vn son esgal & vniforme, parce que le boyau dont la chorde est faite, n'est pas esgal en toutes ses parties, soit qu'il y ayt vne plus grande multitude de fibres dans l'vne que dans l'autre, ou que la faute vienne de la part de l'ouurier. Quant aux chordes qui sont toutes bonnes, & dont les vnes sonnent mieux sur de certains instrumens que sur les autres, cela peut arriuer à cause qu'elles sont mieux proportionnées aux vns qu'aux autres : de là vient que les plus grosses chordes rendent plus d'harmonie sur les grands Luths, que sur les petits ; & qu'il se rencontre ordinairement vne chorde sur chaque instrument, qui sonne mieux que toutes les autres, & qui a vn ton entre tous ceux qu'elle peut auoir par ses differentes tensions, ou ses differens racourcissemens ; qui surpasse tous les autres : ce qui arriue peut estre lors que la chorde est à l'vnisson de la table du Luth, & consequemment les meilleurs tons de ceux qu'elle fait apres doiuent estre à l'Octaue, & à la Douziesme de ladite table, ce qu'il faut entendre lors que la chorde est assez longue, car si elle estoit trop courte à proportion de sa grosseur, ou trop longue à proportion de ce qu'elle est mince & deliée, elle ne feroit pas ouyr le meilleur de ses tons, encore qu'elle fust à l'vnisson de la table du Luth, ou des autres instrumens.
Or i'ay monstré dans la douziesme Proposition, la proportion qu'il faut garder de la longueur des chordes à leurs grosseurs pour rendre vn bon son, & ie diray ailleurs comme il faut trouuer le ton de la table de toutes sortes d'instrumens ; c'est pourquoy il suffit icy de conclure que l'on sçaura quelle chorde sonne le mieux de toutes les autres sur vn instrument proposé, lors que l'on cognoistra le ton de la table de l'instrument, car celle qui ayant la longueur, & la tension requise sera à l'vnisson de ladite table rendra le meilleur son : & s'il s'en rencontre plusieurs de mesme grosseur, longueur & tension qui soient à l'vnisson, celle dont les parties seront plus vniformes sonnera le mieux ; & si toutes les parties des vnes sont aussi esgales que celles des autres, elles sonneront esgalement.
Mais ie ne croy pas que l'on rencontre des oreilles si iustes qu'elles puissent remarquer la diminution de chaque partie du son d'vne chorde ; c'est pourquoy ie viens à l'autre consideration de plusieurs chordes differentes en longueur, grosseur, ou tension, qui font des sons differents quant au graue & à l'aigu, & dis qu'il est plus aysé de remarquer la vistesse de l'archet, ou du doigt sur ces chordes differentes que sur vne mesme chorde, parce qu'elles ont de plus grandes differences, & que le graue & l'aigu de leurs sons ne peuuent tellement se ioindre que l'oreille n'en apperçoiue la difference, particulierement lors que les chordes font des dissonances ; de là vient que l'on ne peut toucher les chordes d'vn instrument si viste, que l'oreille ne iuge que l'on en touche plusieurs, encore que la vistesse soit esgale au toucher qui se fait de plusieurs chordes en mesme temps. Mais elle peut estre si grande, que l'oreille ne pourra iuger si elles sont touchées les vnes apres les autres ou toutes ensemble, quoy qu'il soit difficile de determiner quelle doit estre cette vistesse pour tromper l'oreille, & pour faire qu'elle croye receuoir plusieurs sons en mesme temps, qui se font en des temps differents.
COROLLAIRE IIII Or s'il faut conclure de cette proposition, que si quelques-vns pouuoient toucher 64 crochuës dans l'espace d'vne mesure, qui dure 1/60 de minute, qu'ils mouueroient les doigts, la main, ou l'archet autant de fois comme la chorde de B fa, qui est dans la 3. Octaue de la table precedente, fait de tours & de retours dans vne seconde minute, & consequemment qu'il ne seroit pas possible de distinguer ou de conter les mouuemens de l'archet, ou des doigts, ou les fredons de la gorge, que feroient lesdites 64 crochuës : car l'imagination ne peut conter distinctement que 10 battemens de la chorde dans vne seconde minute, quoy que l'on puisse iuger confusément d'vn plus grand nombre. Mais il est difficile d'expliquer comme se fait le son de la chorde que l'archet touche 64 fois dans vne mesure, car si cette chorde ne tremble pas dauantage de fois qu'elle est touchée, il semble que le mouuement de l'archet, ou du doigt qui touche la chorde, soit vne mesme chose auec lesdits tremblemens : en suite de quoy il faut dire que la chorde auroit le mesme son, quoy qu'elle ne tremblast point, d'autant que celuy qui la touche, supplée le tremblement qui vient de la tension de la chorde, puis qu'il luy fait faire 64 tours & autant de retours dans l'espace d'vne mesure : mais ie traicteray de cette difficulté dans le discours de la Lyre.
Il y a encore plusieurs autres choses dans cette tablature [du Clauecin] qui doiuent estre considerées, & particulierement quantité de tremblemens, qui enrichissent la maniere de ioüer, & y apportent des charmes, qu'il est difficile de s'imaginer si l'on ne les a entendus : neantmoins l'on s'en peut figurer vne bonne partie par le discours que i'ay fait des tremblemens du Luth. Ie laisse plusieurs choses qui appartiennent à l'Epinette, par exemple que l'on en peut mettre deux ou trois sur vne mesme table ; qu'on les peut faire descendre aussi bas que les plus grosses pedales de l'Orgue : que la diuision du ton, ou de l'Octaue en douze demy-tons esgaux ne peut seruir à cet instrument, à raison que son accord depend de la seule tension des chordes, & se iuge par l'oreille, sans que la veuë ou le toucher y puissent remedier, si ce n'est que l'on suppose des chordes tres-esgales & inalterables, & que l'on vse de poids pour les tendre suiuant les proportions harmoniques dont i'ay parlé dans la tablature des sourds, qui monstre plustost la possibilité de cet effet que sa realité & son existence. Il y a semblablement plusieurs choses à considerer dans l'alteration que font les differentes impressions de l'air sur les chordes, & dans la diuersité des sons qui depend de la diuersité des mines dont on tire le cuiure & les autres metaux pour faire les chordes.
Les petits fers N O, qui ont trois trous, & qui sont faits en forme de lis, attachent le couuercle qui ferme le Psalterion, lequel a ce priuilege par dessus les autres instrumens, que l'on apprend a en sonner dans l'espace d'vne ou deux heures, ce qui le fait estimer de ceux qui n'ont pas dauantage de temps pour l'employer à cet exercice. Or ces premieres chordes sont de leton, & les autres d'acier, lesquelles ont vne certaine pointe & gayeté qui ne se rencontre pas dans les autres instrumens, tant à raison des petits sauts & reiallissemens du baston, que de la briefuetè & tension des chordes, qui sont capables de toutes sortes de chansons, pourueu que l'on y mette toutes les chordes necessaires ; car encore que cettuy-cy soit accordé par ♭ mol, il est tres-aysé de l'accorder par ♮ quarre, si l'on veut sonner deux ou plusieurs parties ensemble sur cet instrument, l'on peut auoir deux bastons, ou toucher vne, deux, ou plusieurs parties de la main gauche, tandis que la main droite frappe les chordes auec le baston. Quant à sa fabrique & à sa matiere elle n'est pas differente de celle de l'Epinette, dont ie parleray apres. Mais l'on peut faire le Psalterion double ou triple, par le moyen de trois ou plusieurs cheualets trauersans, afin de sonner les trois genres de Musique sur vn mesme instrument ; il peut aussi seruir pour apprendre à chanter & à entonner iuste. Or on le peut toucher auec tant d'industrie & d'adresse, qu'il ne donnera pas moins de plaisir que les autres instrumens. Quant à sa Tablature on la peut marquer par les notes de la Musique, ou par les lettres de la main Harmonique, A, B, C, &c. ou par les nombres dont se seruent quelques-vns en chantant vn, deux, trois, quatre, cinq, &c. au lieu d'vt, re, mi, fa, sol, &c. de sorte que les treize premiers nombres peuuent seruir pour tous les chants, dont cet instrument est capable : car pourueu que l'on sçache le son de chaque chorde, l'vnité seruira au plus graue, le binaire au second, le ternaire au troisiesme, & ainsi des autres iusques au treziesme qui signifie le son le plus aigu.
LIVRE QVATRIESME DES INSTRVMENS A CHORDES. PREMIERE PROPOSITION. EXPLIQVER LA FIGVRE, LA MATIERE, les parties, l'accord, l'estenduë & l'vsage des Violons. Le Violon est l'vn des plus simples instrumens qui se puissent imaginer, dautant qu'il n'a que quatre chordes, & qu'il n'a point de touches sur son manche, c'est pourquoy l'on peut faire dessus toutes les Consonances iustes, comme auec les voix, dautant que l'on le touche où l'on veut : ce qui le rend plus parfait que les instrumens à touche, dans lesquels on est contraint d'vser du temperament, & d'affoiblir ou d'augmenter la plus grande partie des Consonances, & d'alterer tous les interualles de Musique, comme ie monstreray apres.
A quoy l'on peut adiouster que ses sons ont plus d'effet sur l'esprit des auditeurs que ceux du Luth ou des autres instrumens à chorde, parce qu'ils sont plus vigoureux & percent dauantage, à raison de la grande tension de leurs chordes & de leurs sons aigus. Et ceux qui ont entendu les 24. Violons du Roy, aduoüent qu'ils n'ont iamais rien ouy de plus rauissant ou de plus puissant : de là vient que cet instrument est le plus propre de tous pour faire danser, comme l'on experimente dans les balets, & par tout ailleurs. Or les beautez & les gentillesses que l'on pratique dessus sont en si grand nombre, que l'on le peut preferer à tous les autres instrumens, car les coups de son archet sont par fois si rauissans, que l'on n'a point de plus grand mescontentement que d'en entendre la fin, particulierement lors qu'ils sont meslez des tremblemens & des flattemens de la main gauche, qui contraignent les Auditeurs de confesser que le Violon est le Roy des instrumens.
Mais auant que de mettre la piece de Musique, il faut considerer que l'on doit tousiours tirer l'archet en bas sur la premiere note de la mesure, & qu'il faut le pousser en haut sur la note qui suit, par exemple si la mesure est de 8 crochuës, on tire l'archet en bas sur la premiere & sur la 3, 5, & 7 ; lequel on pousse en haut sur la 2, 4, 6, & 8 : de sorte qu'il se tire tousiours sur la premiere note de chaque mesure composée d'vn nombre pair de notes, mais si elle est composée d'vn nombre impair, comme il arriue quand il y a quelque point apres l'vne des notes, l'on tire l'archet en haut sur la premiere note de la mesure qui suit, afin de le tirer encore sur la premiere note de la 3. mesure, ce qu'il faut semblablement dire de toutes les autres notes & mesures. Quant à l'accord des Violons, il faut remarquer que si l'on en touche vn auec le doigt, & l'autre auec l'archet en les accordant, qu'il peut arriuer qu'ils [p189] ne seront pas d'accord, quand on les touchera tous deux du doigt, ou de l'archet, parce que l'archet peut donner vne plus grande tension à la chorde en la faisant sonner hors de sa ligne droite : & les Violons maintiennent que le son des chordes est plus aigu quand l'archet les touche plus fort. Il peut aussi arriuer que le Violon que l'on aura accordé dans vn lieu sec, se desaccordera dans vn lieu humide, & au contraire : ie laisse mille accidens du Violon, par exemple qu'il perd vne grande partie de son harmonie quand on met vne clef, ou quelqu'autre chose semblable sur son cheualet : que la Colophone est plus propre à frotter la soye de son archet, que la poix resine, pour addoucir l'harmonie : que la chanterelle des Dessus est aussi grosse que la quatriesme des Luths, que la force des sons de cet instrument vient de la briefueté de ses chordes. [Fantaisie à 5. composée par le Sieur Henry le Ieune : DESSVS - HAVTE-CONTRE - TAILLE - BASSE‑CONTRE - CINQVIESME - DIMINVTION]
Pour la Lyre elle en approche d'auantage [de la Viole], mais elle n'est pas capable des passages que l'on execute sur la Viole, qui sont la vraye image de la disposition de la voix, parce que son cheualet est trop plat ; ce que l'on fait, afin de toucher par accords plusieurs chordes ensemble. Ceux qui ont ouy d'excellens ioüeurs & de bons concerts de Violes, sçauent qu'il n'y a rien de plus rauissant apres les bonnes voix que les coups mourants de l'archet, qui accompagnent les tremblemens qui se font sur le manche, mais parce qu'il n'est pas moins difficile d'en descrire la grace que celle d'vn parfait Orateur, il faut les ouyr pour les comprendre. Or auant que de finir ce discours, il faut remarquer deux choses qui arriuent tant aux chordes de la Viole, qu'à celles du Luth & des autres instrumens, [p196] dont la premiere s'apperçoit particulierement dans les plus grosses chordes, qui font quatre ou cinq sons differens en mesme temps : car lors que l'on touche la plus grosse chorde de la Viole d'vn coup d'archet, l'on entend le son naturel de la chorde, & puis vn autre son à l'Octaue en haut ; en troisiesme lieu la Dixiesme maieure, & finalement le quatriesme son qui monte à la Douziesme du premier son : de sorte que la mesme chorde touchée du doigt ou de l'archet, fait les quatre sons qui respondent aux quatre nombres 1, 4, 5, & 6. Ce qui arriue aussi bien aux chordes de leton qu'à celles de boyau ; c'est pourquoy l'on ne peut en prendre la raison du nombre des intestins qui composent la chorde de boyau. Or l'on n'entend ordinairement ces quatre sons que lors qu'on touche les grosses chordes, car la chanterelle & les deux ou trois autres qui suiuent sur le Luth, ne font pas si sensiblement ces interualles, que l'on comprend mieux sur la Viole que sur le Luth, à raison que le trait de l'archet dure plus long-temps, & donne plus de temps à l'oreille & à l'imagination pour les remarquer, que ne fait le son du Luth qui cesse beaucoup plustost. Mais ie parleray plus amplement de ce merueilleux Phenomene dans le traité de la Lyre. L'autre chose qui arriue aux chordes, consiste en la tension, qui les fait monter plus haut sur de certaines Violes que sur les autres, encore qu'elles soient toutes de mesme longueur, & qu'il y ayt vne esgale distance de leurs cheualets à leurs sillets : car il y a des Violes sur lesquelles on rompt vingt ou trente chanterelles, auant que d'en pouuoir trouuer vne qui monte assez haut, & d'autres sur lesquelles toutes sortes de chanterelles montent aysément, dont les Facteurs d'instrumens ne donnent point d'autre raison, que la dureté & la force de la table qui rompt les chordes, au lieu qu'elle les conserue lors qu'elle est moins forte, & qu'elle tremble & fremit plus aysément.
D'abondant la raison d'Aristote n'est pas vniuerselle, car encore que la chorde soit deux fois plus grosse, ou plus longue, elle peut faire des sons plus aigus qu'vne plus deliée & plus courte, ce qui arriue par les differentes tensions, ou les differentes matieres, comme i'ay demonstré clairement dans le troisiesme liure. Et puis la cause immediate des sons se prend du nombre des battemens de l'air, comme i'ay demonstré dans le mesme lieu, & non de la longueur des chordes. C'est pourquoy il faut examiner comme il se peut faire [p210] que la mesme chorde batte l'air differemment en mesme temps, car puis qu'elle fait les cinq ou six sons dont i'ay parlé, il semble qu'il est entierement necessaire qu'elle batte l'air 5, 4, 3 & 2 fois en mesme temps qu'elle le bat vne seule fois, ce qui est impossible de s'imaginer, si ce n'est que l'on die que la moitié de la chorde le bat deux fois tandis que la chorde entiere le bat vne fois, & qu'en mesme temps la 3, 4 & 5 partie le battent 3, 4 & 5 fois, ce qui est contre l'experience, qui monstre euidemment que toutes les parties de la chorde font vn nombre esgal de retours en mesme temps, car toute la chorde estant continuë n'a qu'vn seul mouuement, quoy que ces parties se meuuent d'autant plus lentement qu'elles sont plus proches des cheualets. D'où il est aysé de conclure ce que i'ay desia demonstré dans le 2, 3 & 4 liure, à sçauoir que le son graue ne vient pas absolument de la lenteur ou tardiueté du mouuement, puis que les parties de la chorde qui se meuuent plus lentement que celles du milieu ne font pas des sons plus graues, que le naturel, qui procede particulierement desdites parties du milieu, puis qu'estant le plus fort il doit venir du plus grand mouuement : car l'on entend tousiours les sons en haut à l'aigu du naturel, & iamais en bas comme i'ay dit cy-dessus.
Or puis que chaque son est determiné quant au graue, ou à l'aigu par le nombre des battemens de l'air, & que la chorde ne le peut battre qu'vn certain nombre de fois dans vn mesme temps, il est necessaire que l'air ayant esté battu se reflechisse sur la chorde, & qu'en faisant son retour elle luy donne vn nouueau mouuement ; ce que l'on peut conceuoir en deux manieres, car l'on peut dire que l'air a vne plus grande tension, c'est à dire qu'il est tellement disposé, que quand il est frappé il va plus viste, & a ses retours plus frequens que la chorde, ou les autres corps par lesquels il est frappé ; de mesme que la chorde qui est tenduë sur vn instrument, va beaucoup plus viste que le doigt, la plume, ou l'archet dont elle est touchée, à raison de la disposition qu'elle a acquise par sa tension : ou bien l'on peut dire que l'air ayant esté frappé & enuoyé, par exemple, à costé droit de la chorde reuient apres qu'elle s'en va à main gauche, de sorte qu'elle le trouue en chemin, & qu'elle le repousse pour la seconde fois en luy adioustant vn nouueau mouuement, afin qu'il face desormais l'Octaue en haut auec le mouuement, ou le son naturel de la chorde, qui garde tousiours vn mesme temps pour vn mesme nombre de retours, tandis que l'air fait deux retours contre vn : mais quand la chorde le rencontre la troisiesme fois, elle luy imprime encore vn 3. mouuement, de sorte qu'il a trois retours contre vn pour faire la Douziesme, & puis la Quinziesme, & la Dix-septiesme. A quoy l'on peut adiouster que l'air ayant esté frappé par la chorde, se diuise premierement en deux parties, puis en 3, 4, 5, &c. qui font les sons precedens, parce que cette diuision est la plus aysée de toutes : & si l'on admet les atomes de Democrite, l'on peut dire que les differentes parties de la chorde qui frappent l'air differemment, diuisent & rompent la Sphere de l'air en 2, 3, 4 & 5 parties, ou que la mesme partie de la chorde le rompt differemment selon ses differentes dispositions ; de sorte que l'vne des parties de l'air se rompt en deux, l'autre en trois, quatre ou cinq parties, &c.
Esta fantasia que se sigue es de la misma arte de la passada fantasia tenta[n]do la vihuela co[n] redobles y consonancias: ya hos he dicho de que manera y co[m]pas se han de tañer estas fa[n]tasias que mas propiamente se pueden dezir te[n]tos: y estos que se siguen van por los terminos del tercero y quarto tono.
Las fantasias destos presentes quatro y quinto quadernos q[ue] agora entramos: muestran vna musica la qual es como vn tentar la vihuela a consonancias mescladas con redobles que vulgarme[n]te dizen para hazer dedillo. y para tañerla con su natural ayre haueys os deregir desta manera. Todo lo que sera consona[n]cias tañerlas co[n] el co[m]pas a espacio y todo lo que sera redobles tañerlos con el compas a priessa. y parar d[e] tañer en cada coronado vn poco. Esta es la musica q[ue] en la tabla del presente libro dixe q[ue] hallariades en el quarto y quinto quadernos q[ue] tiene mas respecto a tañer de gala q[ue] de mucha musica ni co[m]pas. Y estas dos fantasias siguie[n]tes va[n] por los terminos d[e]l primero y segu[n]do tono.
Esta arte de musica que agora se sigue es semblante a la musica d[e]l quarto y quinto quadernos d[e]l primero libro: alla os te[n]go dicho co[n] el ayre y compas que se ha de tañer. el arte della es te[n]tar la vihuela a co[n]sona[n]cias mescladas co[n] redobles: y va por los terminos del primero y segu[n]do tono.
Esta fantasia que se sigue es de la misma arte de la passada fantasia tenta[n]do la vihuela co[n] redobles y consonancias: ya hos he dicho de que manera y co[m]pas se han de tañer estas fa[n]tasias que mas propiamente se pueden dezir te[n]tos: y estos que se siguen van por los terminos del tercero y quarto tono.
Las fantasias destos presentes quatro y quinto quadernos q[ue] agora entramos: muestran vna musica la qual es como vn tentar la vihuela a consonancias mescladas con redobles que vulgarme[n]te dizen para hazer dedillo. y para tañerla con su natural ayre haueys os deregir desta manera. Todo lo que sera consona[n]cias tañerlas co[n] el co[m]pas a espacio y todo lo que sera redobles tañerlos con el compas a priessa. y parar d[e] tañer en cada coronado vn poco. Esta es la musica q[ue] en la tabla del presente libro dixe q[ue] hallariades en el quarto y quinto quadernos q[ue] tiene mas respecto a tañer de gala q[ue] de mucha musica ni co[m]pas. Y estas dos fantasias siguie[n]tes va[n] por los terminos d[e]l primero y segu[n]do tono.
ESte libro como ya hos he dicho esta partido en dos libros. y ha sido necessario q[ue] assi fuesse: porq[ue] su intincion es de formar vn musico de vihuela: y para mostrarle principios hauia necessidad q[ue] la vna parte del libro fuesse para dar principios: la qual es esta q[ue] hasta aqui haueys visto. Do[n]de haueys hallado al principio musica facil p[ar]a hazer alguna disposicion de manos. y tras esto haueys hallado vna arte de musica q[ue] tiene mas respecto a tañer de gala q[ue] no a seruar co[m]pas por la razon q[ue] alla hos dixe: tenta[n]do la vihuela a co[n]sonancias mescladas con redobles para hazer soltura de didillo y dos dedos. Despues desto haueys hallado musica q[ue] hauia bie[n] menester la soltura de manos y dedillo q[ue] en la musica passada hezistes. Finalme[n]te haueys hallado musica para ca[n]tar y tañer en castellano y en portugues, y en ytaliano: como en la tabla del primero libro que es este hos prometi: el qual acaba aqui. De aqui adela[n]te empieça el segu[n]do libro con aq[ue]lla misma orden q[ue] el passado libro ha traydo. En daros la musica por fantasias, con sus reglas y anotaciones: da[n]do hos en este siguiente libro tal orden de musica como enla tabla deste passado libro hos offresci. Excepto q[ue] la passada musica trae mas facilidad: y esta q[ue] se sigue mas difficultad: porq[ue] la q[ue] hasta aqui haueys visto ha dado principios y medio, y esta da fin. y por esto es mucho mas dificultosa como vereys. y no sera ta[n] difficultuosa q[ue] no la pueda tañer facilmente qualquier que alcançara a tañer el libro hasta aqui: porque no ay cosa difficil: que no sea facil para quien nada se le haze difficil.
Tiento: El floreo del músico de vigüela, o de otro instrumento, antes de tañer de propósito; y esto se haze para tentar y experimentar si está templado, pasando por todas las consonancias del tono. Dar un tiento.
Esta arte de musica que agora se sigue es semblante a la musica d[e]l quarto y quinto quadernos d[e]l primero libro: alla os te[n]go dicho co[n] el ayre y compas que se ha de tañer. el arte della es te[n]tar la vihuela a co[n]sona[n]cias mescladas co[n] redobles: y va por los terminos del primero y segu[n]do tono.
Esta fantasia que se sigue es de la misma arte de la passada fantasia tenta[n]do la vihuela co[n] redobles y consonancias: ya hos he dicho de que manera y co[m]pas se han de tañer estas fa[n]tasias que mas propiamente se pueden dezir te[n]tos: y estos que se siguen van por los terminos del tercero y quarto tono.
Las fantasias destos presentes quatro y quinto quadernos q[ue] agora entramos: muestran vna musica la qual es como vn tentar la vihuela a consonancias mescladas con redobles que vulgarme[n]te dizen para hazer dedillo. y para tañerla con su natural ayre haueys os deregir desta manera. Todo lo que sera consona[n]cias tañerlas co[n] el co[m]pas a espacio y todo lo que sera redobles tañerlos con el compas a priessa. y parar d[e] tañer en cada coronado vn poco. Esta es la musica q[ue] en la tabla del presente libro dixe q[ue] hallariades en el quarto y quinto quadernos q[ue] tiene mas respecto a tañer de gala q[ue] de mucha musica ni co[m]pas. Y estas dos fantasias siguie[n]tes va[n] por los terminos d[e]l primero y segu[n]do tono.
ESte libro como ya hos he dicho esta partido en dos libros. y ha sido necessario q[ue] assi fuesse: porq[ue] su intincion es de formar vn musico de vihuela: y para mostrarle principios hauia necessidad q[ue] la vna parte del libro fuesse para dar principios: la qual es esta q[ue] hasta aqui haueys visto. Do[n]de haueys hallado al principio musica facil p[ar]a hazer alguna disposicion de manos. y tras esto haueys hallado vna arte de musica q[ue] tiene mas respecto a tañer de gala q[ue] no a seruar co[m]pas por la razon q[ue] alla hos dixe: tenta[n]do la vihuela a co[n]sonancias mescladas con redobles para hazer soltura de didillo y dos dedos. Despues desto haueys hallado musica q[ue] hauia bie[n] menester la soltura de manos y dedillo q[ue] en la musica passada hezistes. Finalme[n]te haueys hallado musica para ca[n]tar y tañer en castellano y en portugues, y en ytaliano: como en la tabla del primero libro que es este hos prometi: el qual acaba aqui. De aqui adela[n]te empieça el segu[n]do libro con aq[ue]lla misma orden q[ue] el passado libro ha traydo. En daros la musica por fantasias, con sus reglas y anotaciones: da[n]do hos en este siguiente libro tal orden de musica como enla tabla deste passado libro hos offresci. Excepto q[ue] la passada musica trae mas facilidad: y esta q[ue] se sigue mas difficultad: porq[ue] la q[ue] hasta aqui haueys visto ha dado principios y medio, y esta da fin. y por esto es mucho mas dificultosa como vereys. y no sera ta[n] difficultuosa q[ue] no la pueda tañer facilmente qualquier que alcançara a tañer el libro hasta aqui: porque no ay cosa difficil: que no sea facil para quien nada se le haze difficil.
Y de alli se entrò [el príncipe] en aquella sala de sus exercicios y entretenimientos, adonde estaua vn clauiorgano, que el dia antes auia llegado de Alemania, presentado de vn gran Principe a su Alteza. Pieça muy rara y realissima, assi por la gran variedad que tenia de difere[n]cias, de cuerdas, y flautas, y otras mezclas de notable artificio: como por la inuencion de la hechura, riqueza, y primores con que estaua adornado. Y estando alli Diego del Castillo, capellan y organista de su Magestad, para hazer a su Alteza demostracion de todo lo que en el auia: la hizo, te[n]tandole por todas partes con algunas co[n]sonancias muy graues, flores, y passos peregrinos.
A cualquier cosa que los varones en algún arte enseñados quisieron no ligeramente comenzar, oh muy enseñado señor, fallaron alguna levada apropiada y consonante al ejercicio que después en la mayor y principal obra se debiese poner, donde más se limasen y apreciasen, así en el agudeza de la invención como en la disposición de la mano. Esto mayormente vemos mucho usar a los músicos, los cuales, después de temprado el laud o salterio, o órgano o chirimía o otro cualquier suave instrumento, tientan agudamente con los dedos algunos deleitables y breves pasos, por causa que den y pongan entero y cobdicioso el oído los que desean oír suavidades.
Las Musas, o las Musicas, segun Horo Apolo, figurauan en siete letras repartidas en dos dedos de la mano juntos, y segun Plutarcho, estas siete letras era[n] vocales, y son siete, porque la E. y la O. se doblauan y diferenciauan con el sonido graue, o agudo; y tambien eran siete, porque la voz tiene siete diferencias, o calidades, que son aguda, graue, circunflexa, de[n]sa, tenue, longa, breue. Y assi reduzian toda la modulacion a siete tonos diuersos.
[…] ie reuiens au rang que les Violes tiennent entre les autres instrumens. Or il est tres-aysé d'entendre la Tablature de la Viole, qui se fait auec les lettres de l'alphabet mises sur six lignes, comme nous auons veu dans celle du Luth, au lieu desquelles les Italiens se seruent de nombres, & commencent [p195] en haut par la Basse, que nous mettons la derniere ; mais les notes qui sont dessouz les lignes vis à vis des lettres font comprendre cecy plus clairement qu'vn long discours, car elles signifient & monstrent toute l'estenduë de la Viole par ♮ quarre laquelle est d'vne Dix-neufiesme. L'on peut encore marquer cette tablature sans regles & sans notes, par les nombres en les mettant vis à vis des lettres qui representent chaque chorde, par exemple la tablature precedente sera ainsi marquée ; de sorte que les chansons & les pieces de Musique peuuent estre exprimées en peu d'espace, quoy qu'il soit necessaire de marquer les temps de chaque nombre ou lettre, soit par notes, ou autrement. Certes si les instrumens sont prisez à proportion qu'ils imitent mieux la voix, & si de tous les artifices on estime d'auantage celuy qui represente mieux le naturel, il semble que l'on ne doit pas refuser le prix à la Viole, qui contrefait la voix en toutes ses modulations, & mesme en ses accents les plus significatifs de tristesse & de ioye : car l'archet qui rend l'effet dont nous auons parlé, a son trait aussi long à peu prez que l'haleine ordinaire d'vne voix, dont il peut imiter la ioye, la tristesse, l'agilité, la douceur, & la force par sa viuacité, par sa langueur, par sa vistesse, par son soulagement, & par son appuy : de mesme que les tremblemens & les flatteries de la main gauche, que l'on appelle la main du manche, en representent naïfuement le port & les charmes. Et si l'on dit que l'Orgue, la Musette, la Flute, &c. peuuent fournir vne tenuë & continuité beaucoup plus longue que la Viole, l'on peut respondre qu'à cela pres, & à quelques mignardes cadences, ils manquent de tout le reste, & qu'il n'est pas possible de mesnager leur vent en telle sorte qu'ils puissent rendre l'effet que nous venons de dire. Et si l'on allegue le Luth, la Harpe, l'Epinette, &c. i'aduouë qu'ils ont aucunement le mignard effet de la Viole, mais auorté, pour n'auoir pas le moyen d'obseruer les tenuës. Quant au Violon & à la Lyre moderne, on peut les appeller imitateurs de la Viole, comme ils le sont de la voix : mais ils ne l'esgallent pas, car le Violon a trop de rudesse, d'autant que l'on est contraint de le monter de trop grosses chordes pour esclater dans les suiets, ausquels il est naturellement propre : & si on le monte comme la Viole, il n'en sera different qu'en ce qu'il n'a point de touches. [Chanterelle - Seconde - Tierce - Quarte - Cinquiesme - Sixiesme]
Cecy estant posé ie mets vn exemple de tablature, afin que l'on voye la Pratique de cet instrument [la Lyre], suiuant la methode de l'Orphée de la France Monsieur le Baillif. Or il est certain que si l'on met cet instrument en pratique, & s'il vient dans vn vsage aussi grand que celuy de la Viole & du Luth, que l'on en receura de grands contentemens à raison de la tenuë & de la multiplicité de ces accords. Au reste il est libre à vn chacun d'accorder la Lyre comme il voudra, car il n'importe pourueu que l'on puisse toucher les accords aysément en couchant [p208] l'index sur les touches comme l'on fait ordinairement pour faire quatre ou cinq accords.
La ignorancia ensoberuece, y altera a los hombres. Quanto vno fuere mayor en sciencia y dignidad, dize el sabio, tiene mayor razon de humillarse. Buscan estos tales escusasiones en los peccados. Que diremos de los que ha veynte años que canta[n] sin arte, y dizen que para que es la theorica: y acabo de todo este tiempo no saben co[m]poner vn villancico, y pie[n]san merecer el magisterio de la yglesia de toledo, o de Sevilla.
Al musico theorico pertenesce medir y pesar las consonancias formadas en los instrumentos: no con los oydos, que para esto es cosa impertinente: sino con el ingenio y razon […] Todos los cantores y tañedores liberales, y ciertos e[n] componer y tañer musica por arte: se pueden dezir musicos practicos […] [f3ra] Aßi que de la theorica nasce la practica. Si el curioso me preguntare qual de estas dos scie[n]cias en la Musica es mejor: respondere, que la theorica tiene el primado. El que depriende a tañer, o a cantar sin arte, no puede ser dicho musico pues no tiene la sciencia musical: la qual no esta en la facilidad de los dedos, ni en la boz e[n]tonada: sino en el anima […]. Sin saber uno cantar, ni mover los dedos en los instrumentos: puede ser musico. Aßi que el musico speculativo, o theorico es antepuesto al practico.
Todos los que exercita[n], dize Boecio, la Musica en algun instrumento: toman nombre de tal instrumento.El tañedor de organo se llama organista, el de flauta se dize tibicina, y el de la vihuela, o harpa se nonbra citharista: pero el theorico de la misma scie[n]cia toma renombre, que se dize musico […] Aquel es dicho musico, que tiene saber para specular las proporciones musicales, los modos, y generos de musica […] [f3va]Pues no se, si es mas sabio: el que pretende contentar oydos, o por mejor dezir orejas de pueblo: al qual contentan con el canto de Conde claros, tañido en guitarra, au[n]que sea destemplada. Para el que entendimiento tiene excelentißimame[n]te queda prouado ser mejor la Musica theorica, que la practica […]
Dizen los que no saben que cosa es theorica, que la practica y theorica son contrarias. Repugnancia, y no pequeña ay en lo que dizen: porque la buena practica de la theorica nasce. La practica que fuere contraria a la theorica: o la practica sera mala, y sin arte: o lo que parece ser theorica no lo es.
[...] Dizen, y digo, que ni el sentido sin la razon, ni la razon sin el sentido, podran hazer buen juyzio de qualquiera obgeto scientifico; todas vezes que estas dos partes estuuieren (p.309) vnidas y ayuntadas. Mas así como à hazer este juyzio en las cosas de la ciencia es necessario, que concurran estas dos cosas juntamente: assi tambien es menester, que quien quera [sic] juzgar alguna cosa tocante al Arte, tenga dos partes: primeramente que sea perito en las cosas de la ciencia (esto es de la especulacion) y segundariamente en las del Arte, que consiste en la pratica, es necessario que sepa componer algun tanto; porque jamas nadie podra derechamente juzgar aquella cosa que no conoce; antes forzosamente, no conociendola, conuiene juzgue mal. Tiene del impossible que sea justo el juyzio, si el juez no conoce lo que ha de juzgar [cita a Arsitóteles y Galeno]. Assi el Musico Pratico sin la especulativa, ó verdaderamente el Especulativo sin la pratica, podrà siempre hazer errores, y hazer falso juyzio de las cosas de la Musica: como vemos de Boecio, el qual escriuio muchas cosas contrarias de lo que son, por no auer tenido conocimiento de la Pratica, si no de la sola Theoria; y assi no pudo llegar à perfecto conocimiento de lo que pretendiò escriuir. [cita a Guido Aretino y a otros]
Ambas dos partes pues Theorica y Pratica ha de tener quien tomare en las manos la barra para se poner en la filla de la audiencia musical, para dar justa la sentencia.
Ambas dos partes pues Theorica y Pratica ha de tener quien tomare en las manos la barra para se poner en la filla de la audiencia musical, para dar justa la sentencia.
Del Enharmonico tampoco no ay que poner en exe[m]plo, pues no ha quedado cosa en pratica , si no el Ditono; que es Tercera mayor, lo demas en Theorica: y es porque no ay quien forme en la voz sus Diesis: es a saber, no ay abilidad de hombre que diuida con voz el Semitono cantable en dos partes; que es subiendo ò baxandole en dos mouimientos. Y ansi digo que por ser este Genero difficultoso de cantar en todos los intervalos, se ha perdido totalmente; por mejor dezir, le han dexado del todo. Mas del Chromatico ay parte puesto en practica ; y parte en sola theorica . Era compuesto (como dixe otras ve[p761]zes) de vn Semitono mayor, y otro menor en dos mouimientos; y de vn Semitono en solo vno. Ha quedado deste el Semiditono , que es Tercera menor; y el Semitono menor ò incantable.
Del cromatico ay parte puesto en pratica y parte en sola theorica. Era compuesto de vn semitono mayor, y otro menor, en dos mouimie[n]tos, y de vn semiditono en solo vno. Ha quedado deste el semitono mayor y el semiditono, que es tercera menor. Y aun que el semitono menor no se vsa, lo vno y otro va en el exemplo, y en el exemplo a quatro El cromatico procede asi.
Del enarmoniaco [sic] no ha quedado cosa en pratica sino es el ditono, que es tercera mayor, lo demas en theorica. Era compuesto de dos diesis, cada vno formado por si, que en este genero era diesis natural la mitad del semitono cantable que vsamos, y vn ditono en vn movimiento. Deste no hago exemplo en compostura, pues no ay quien forme con la boz: Estos [tachado: dize] diesis. El Enarmonico procede asi.
Busca pues discreto mancebo los buenos Maestros, y apartate ya de la Theorica moderna, inuentada por estos nuevos Amphiones : caso que no, te hago cierto. que buscando en ellos el saber, en ellos hallaras la i[g]norancia; y calladamente conoceras segun el prouerbio : Ab asino lana[m] quaeri : Lupi à las quaeris; y que en fin : Asinum tondes . Conoceras digo, que del todo pierdes el tiempo, pues no caminas hazia la parte donde esta lo que buscas: porque assi como el hombre que va corriendo al Norte en busca de la cosa que queda al Sur quanto mas piensa que llega à ella, tanto mas se alexa della: así tu quanto mas entre sacristanes buscas los buenos conceptos de la Musica, y tanto mas te apartas dellos; y das lugar a los prouerbios : In aere piscari venari in mari .
[...] otros muchos an trabajado por saber en esta arte asi lo que toca a la theorica y platica della como a la modulaçion e armonia de sus consonançias en la co[m]posiçion de las obras eclesiasticas e avn segla[p13] res que han tanto floresçido esta es sciençia asi en el modo del conponer como del cantar e tañer que dudo si los aduenideros podran pasar mas adelante quanto toca estas tres cosas que son conponer cantar y tañer en todos los instrumentos del mundo non dudo que non aya algunas cosas nuevas en las invençiones della mas no que mas sotilmente puedan hordenar nin discantar el contrapunto conpuesto por mui doctas e singulares personas donde fueron dustable dufay thonet okeghem maestro de capilla del Rey de Françia vinchois constas busnois [p14] uillelmus fanguens enrricus thilipulois johannes ut rreode ioannes martiny otros muchos que en este tienpo floresçieron la musica e tanto mas la esclarescieron e purificaron en quarenta años que fueron desde los quarenta fasta los ochenta e dos que todos los pasados en mill e quatroçientos e quarenta años que fueron del nasçimiento de ihesu-xpto[...]
Auiendo seruido casi quarenta a vuestra real alteza de musico de camara. Visto lo mismo que a todos es muy notorio .s. en estos vuestros muy famosos reynos e provuincias de Portugal generalmente la musica ser estimada: sintida e concertada: tanto a la dulçura de su melodia quanto a la parte muy sotil de su theorica auentajada mas que en otra parte del mundo.
Propuse de inuentar para con menos trabajo se alcançar mayor parte de la su pratica y theorica: esta arte no tanto sotil quanto prouechosa: con intencion de prestar: aprouechar/o servir: dando a todos en ella aquello que para mi halle ser muy bueno en este caso: para que menos graue y mas alegre pueda caminar al fin de mi deseo: tambien por fazer comienço de paga a lo mucho que so deudor: caso que proue de poca estima: delante daquellos que confusamente arguyen alterandose: sabiendo con quanto estudio se toca la gran sutiliza o armonia de las species que la musica contiene verdaderamente.
No pueden pues con verdad dezir los musicos practicos ser la theorica contraria a la practica: pues que tan excelentemente muestra el padre fray Iuan Bermudo (no tan solamente en este libro de composicion, sino en todas sus obras) venir ambas sciencias a consonancias y proporcion.
Y concertándose con el maestro de los mozos de coro […] primeramente vayan a tomar lición de canto llano los más novicios […] enseñandoles los principios por el mejor modo y brevedad que sea posible, dándoles conocimientos de los tonos en la mano y en el libro, y será bueno enseñarlos sin mutanzas, porquel otro ocupa mucho el ingenio, y en lo de la teórica harán conforme como mejor vean les cumple.
[…] e querido, añedir y inuentar otro nueuo modo de theorica de casos morales de musica, q[ue] son los casos vsuales q[ue] se acostu[m]bra hazer (y q[ue] le suceden a qualquier compositor) en la compostura, en la concurre[n]cia y sucesso de las vozes: dudando, alegando, y resoluiendo, como yo para abrir este camino lo e hecho en vn caso solo q[ue] es: vtru[m] possit practicari in musica pu[n]ctus intensus contra remissum, separatim & simultatim? q[ue] es de salto y de golpe e[n] vnisonus cromatico semidiapaso[n], y plus diapaso[n]. Y porq[ue] tengo intento (Dios queriendo) de escreuir vn libro de los dichos casos morales de musica (que son estos que digo) por esso e hecho los dichos apuntamientos para en el dezirte, tal caso que sucedio en tal tie[n]to, a tantos compases, en el Arsis, o thesis, del con tales, y tales vozes, cantandose por tales propiedades, procediendo por tales generos, en tal y tal proporcion,.
Porque conosci según la theorica y practica ser este instrumento [la vihuela] mas subjeto a la voluntad del que lo supiere, que otro alguno: por causa de su harmonia y compostura.
CELIA: No pliegues, ni jures, si quieres que te crea_ que ha un hora que estás martillando esas clavijas, templando, más que las cuerdas del arpa, las locuras del pensamiento. –DOROTEA: He quitado dos o tres, porque falseaban en los bemoles. -CELIA: Esos debían de ser los pensamientos de don Fernando. –DOROTEA: Bien dices, Celia_ que la ciencia de la música (como me decía mi maestro Enrique) no está en la facilidad de los dedos, ni en la voz entonada, sino [en] el alma, que es lo que llaman teórica. [...]
E si algunos con la mucha sufficie[n]cia q[ue] tiene[n] assi de la pratica como de la dicha theorica quisiere[n] algo co[n]tradezir a lo q[ue] en esta arte esta escripto ve[n]gan a esta muy noble ciudad de Burgos do[n]de residimos: y oyr nos ha[n] co[n]forme a lo q[ue] tenemos escripto: porque aqui hallara[n] theoricos e practicos ho[m]bres de mucha experiencia e sufficie[n]tia: assi en el ca[n]tar como en la cuerda: y en todos los otros instrume[n]tos en general.
Assim seguirei aqui os [princípios] que me parecerem mais necessários para a inteligência do Cantochão; deixando de tratar do Canto e Música universal, da sua origem e antiguidade, da sua definição e divisão, de seus efeitos e utilidades, da diferença de Cantor e Músico, porque de tudo faço menção larga noutro Compêndio de arte do Canto de órgão, contraponto, composição e outras curiosidades da Música, que tenho entre mãos. A minha tenção é tratar agora somente da Teórica e Prática, que pertence ao Canto Eclesiástico, ou Gregoriano, para cujo fundamento representarei a mão ao modo antigo, com seus vinte signos, pelo que devemos aos primeiros inventores da Música. E em particular ao R. P. Guido Aretino de S. Vítor, Religioso da Ordem do glorioso Patriarca São Bento, o qual achou milagrosamente as seis vozes, ut, re, mi, fa, Sol, la, naquele célebre hino de S. João Baptista.
Ut. Ut queant laxis
Re. Resonare fibris.
Mi. Mira gestorum
Fa. Famuli tuorum.
Sol. Solve polluti
La. Labii reatum.
Sancte Ioannes.
Do pouco que esta Arte se estima, nasce toda a imperfeição da Música: porque (como diz o Filósofo) o não saberem os homens, e não alcançarem perfeitamente a ciência que desejam, procede de não entenderem os termos dela. Assim vemos de ordinário que, contentes muitos com o uso e prática da Música, deixam de merecer o próprio e verdadeiro nome de Músico por falta de ciência, de cujas causas não tratam, tanto que alcançam os efeitos, como músicos a posteriori. E não somente se descuidam de não saberem a Teórica, mas quase de todo a desprezam como contrária à Prática, andando elas de tal modo unidas e conformes, que não pode estar separada uma da outra. Nascerá porventura esta opinião de não haver até agora neste Reino quem tratasse e saísse à luz com estas duas partes juntas. E como fui o primeiro que nele ordenasse Missas e Música de Coros, e fosse parte para se instituir a Confraria de Santa Cecília dos Músicos em Lisboa, a Impressão do Canto de órgão, e outras coisas que noutro lugar referirei, quis também ser o primeiro que tomasse entre mãos esta empresa de ordenar a Arte de Cantochão, declarando sumariamente a Teórica e Prática dele;
Nada del breue trabajo, que en esto he tomado seruirà al perfecto musico (que este nombre tiene el que sabe la Musica, Theorica, Y Praticamente) sino solo de ver reduzido a terminos praticos lo mismo que entiende, y asi como todo lo alca[n]ça todo le serà facil exercitarlo. El Cantor, que es el que solamente lee, y exercita la Musica, con poco cuidado lo puede alcançar, y executar. Solo el Cantante, que es el que ni vna ni otra cosa a estudiato[sic], y canta, o por curiosidade, o por natural, tendra halgo de mas trabajo en executarlo […]
Al musico theorico pertenesce medir y pesar las consonancias formadas en los instrumentos: no con los oydos, que para esto es cosa impertinente: sino con el ingenio y razon […] Todos los cantores y tañedores liberales, y ciertos e[n] componer y tañer musica por arte: se pueden dezir musicos practicos […] [f3ra] Aßi que de la theorica nasce la practica. Si el curioso me preguntare qual de estas dos scie[n]cias en la Musica es mejor: respondere, que la theorica tiene el primado. El que depriende a tañer, o a cantar sin arte, no puede ser dicho musico pues no tiene la sciencia musical: la qual no esta en la facilidad de los dedos, ni en la boz e[n]tonada: sino en el anima […]. Sin saber uno cantar, ni mover los dedos en los instrumentos: puede ser musico. Aßi que el musico speculativo, o theorico es antepuesto al practico.
Todos los que exercita[n], dize Boecio, la Musica en algun instrumento: toman nombre de tal instrumento.El tañedor de organo se llama organista, el de flauta se dize tibicina, y el de la vihuela, o harpa se nonbra citharista: pero el theorico de la misma scie[n]cia toma renombre, que se dize musico […] Aquel es dicho musico, que tiene saber para specular las proporciones musicales, los modos, y generos de musica […] [f3va]Pues no se, si es mas sabio: el que pretende contentar oydos, o por mejor dezir orejas de pueblo: al qual contentan con el canto de Conde claros, tañido en guitarra, au[n]que sea destemplada. Para el que entendimiento tiene excelentißimame[n]te queda prouado ser mejor la Musica theorica, que la practica […]
El musico comparado al cantor, dize Guido Aretino, es como quie[n] comparaße el corregidor al pregonero […][f5ra]Todo aquel que canto de organo compusiere, y diere las causas de todo lo que hizo: llamarse ha cantor por excelencia, por auer procedido en su composicion en el mejor modo de saber, que ay […] Solo el theorico es dicho musico […].Ninguno pues se glorie que ca[n]ta, o tañe [5rb]por solo uso (aunque sea de treynta años) o por naturaleza mejor que otros por arte: porque ay repugnancia y no pequeña en el dicho.
Cognosca pues el tañedor el valor y poßibilidad de cada vno de los modos, y aplique los para lo que son poderosos: y vera quanto es el poder de la Musica.[f7vb] Los tañedores que tienen noticias de las propriedades de los modos : porque carecen destos effectos ? […] por las misturas y mesclas que los tañedores hazen en los modos: ha perdido la Musica su virtud. Pongamos que vno enferma de tristeza y para sanarlo tañeys vn modo primero, que es alegre: si este mezclays con el sexto, que combida a tristeza: pierde el primero su operacion. Tengo entendido, que las misturas en los modos han nascido de buenas habilidades: y de falta de principios theoricos.
Lo que los practicos llaman segu[n]da, los theoricos dize[n] tono, o semitono: lo que los practicos dizen quinta, los theoricos llaman diape[n]te, y aßi de todas las co[n]sona[n]cias. La differe[n]cia es solamente de no[m]bre: de parte de las consona[n]cias vna mesma cosa tiene.
Pues ninguno pope al trabajo, ni piense que todos los primores estan descubiertos en la Musica ni sea tan acreditado de su entendimie[n]to y saber, que venga a creer no ser cosa poßible sino lo que el sabe: antes crea, que lo menos de la musica sabemos y aun de lo descubierto (y por los authores graues assi latinos como griegos escripto) mucho dello ygnoramos. Confießo verdad, que ha ocho años bien cumplidos que principalmente ocupado en estudiar los dichos authores: y que me pone en admiracion lo mucho bueno, que en Mu[f109rb]sica nos dexaron: lo qual antes del dicho tiempo (aun que me tenia por practico y theorico) no sabia, ni auia visto, ni pensaua tales cosas estar escriptas.
Que diremos de los q[ue] ha veynte años, que can / tan sin arte, y dizen que para que es la theorica: y / acabo de todo este tiempo no saben componer vn / villancico, y piensan merecer el magisterio de la / Yglesia de Toledo, o de Seuilla.
Conmunmente dizen los musicos practicos / ser las conju[n]ctas diez, y las que se vsan ocho. / Estas que assi algunos llaman conjunctas, otros / les nombran adiunctas, y entre theoricos se dize[n] / diuisiones de tonos. Quiero en esta materia tra / ctar de solo vn diapasson: porq[ue] sabidas las diuisio / nes de tono q[ue] en vna octaua ay: todas se ente[n]dera[n].
El modo como se / hallaron [las proporciones] fue este. Tubal, o Pythagoras oyo vn / herrero, que traya cinco martillos: los quatro de / los quales dauan golpes suaues al oydo. Para / saber que proporciones eran las que hazian aque / lla armonia: peso los dichos quatro martillos, y / hallo que el vno tenia doze libras, y el otro nueue, / el tercero ocho, y el quarto seys. […] Comparando el primero al quarto era proporcion dupla: y hazian diapasson, que se cau / [f99v] sa de doze a seys. Consyderando el primero con el / tercero: era proporcion sesquialtera, d[e] doze a ocho / y venia[n] a formar un diape[n]te. Co[m]parando el prime / ro al segu[n]do: era proporcion sesquitercia, de doze / a nueue, y forman diatesaron. Co[n]syderando el se / gu[n]do con el tercero: era proporcio[n] sesquioctaua, / de nueue a ocho, y formauan tono. Co[m]parando el / segundo al quarto: sesquialtera, y el tercero al q[ua]r / to: sesquitercia. Segun los theoricos hallaro[n] pun / tos en las co[n]sonancias q[ue] hazia[n] estas proporciones: / assi les pusiero[n] no[m]bres. A la dupla proporcio[n] dixe / ron diapasson: porq[ue] en ella hallaro[n] ocho puntos, y / en aq[ue]l tie[m]po no auia mas cuerdas. A la sesquialte / ra diapente: porq[ue] co[n]tenia cinco puntos. A la sesqui / tercia diatessaro[n]: porq[ue] tenia q[ua]tro puntos. Confor / me a esto pusiero[n] no[m]bres a todas las consona[n]cias.
Ay otras consonancias sim / ples, halladas por los modernos musicos: las qua / les siempre son consonancias [también se llaman consonancias imperfectas]. Estas se llaman ter / cera mayor, y menor: sexta mayor, y menor. En nin / gun caso seran estas disonancias. La consonancia / que los practicos llaman tercera mayor: los theo / ricos dicen ditono: la qual es del genero superpar / ciente, y esta collocada entre la proporcion sesqui / tercia y entre la sesquiquarta. La consona[n]cia que / los practicos llaman tercera menor: los theoricos / dicen sesquitono o semiditono: la qual consiste en / medio de dos proporciones, conuiene a saber de la / sesquiquinta, y sesquisexta. Tambien es el del gene / ro superparciente. Ay otra consonancia que de los / [f102v] practicos es llamada sexta mayor: y de los theori / cos diapente con tono. Otra es dicha de los pra / cticos sexta menor: y de los theoricos diapente con / semitono: las quales dos consonancias (segun este / doctor [Boecio]) son del genero superparciente.
Placentino dize auer dos maneras de Musi / ca: vna es dicha inspectiua, o theorica: y otra / actiua, o practica. Al musico teórico p[er]tenece me / dir y pesar las consonancias formadas en los ins / trumentos: no con los oydos, que para esto es co / sa impertinente: sino con el ingenio y razon. […] La Musica actiua, o practica / diffine Guido en el principio de su doctrinal dizie[n] / do. La Musica practica es arte liberal, que admi / nistra verdaderamente los principios de cantar. / Todos los cantores y tañedores liberales y cier / tos en componer y tañer Musica por arte: se pue / den decir musicos practicos. […] Es / ta Musica practica tambien es en dos maneras, / conuiene a saber llana y de organo. La Musica / llana dize sanct Bernardo en el principio de su / Musica, es regla que determina la naturaleza y / forma de los cantos regulares. La naturaleza / en la disposicion de los modos, y la forma en la co[m] / posición de los puntos consisten. La Musica men / surable, o de organo, dize el musico Andrea, es di / uersa qua[n]tidad de señales: y diuersa desigualdad / [fxv] de figuras: las quales son augmentadas, o dimi / nuydas segun lo demandan el tiempo, prolacion, / o modo en ellas puesto.
Todos los que exercitan, dize Boecio, la Musica / en algun instrumento: toman nombre d[e]l tal instru / mento. El tañedor de organos se llama organista, el / de flauta se dize tibicina, porque la flauta en latin / se llama tibia: y el de vihuela, o harpa se nombra el / citharista, porque este instrumento en latin se llama / cithara: pero el teórico d[e] la mesma ciencia toma / nombre, que se dize musico. Y si los practicos alca[n] / çan renombre de músicos: es con aditamento d[e] di / minucion. Musico de organos, músicos de vihue / la, assi a todos los otros llamamos. Esto que de la / Musica cuento: es proprio en todas las artes. A / quel es dicho musico, que tiene saber para spe / cular los numeros de las proporciones musicales, / [fxvj] los modos, generos: y diferencia de Musica. El / que depriende a tañer, o a cantar sin arte, no pue / de ser dicho musico: pues que no tiene ciencia de / la Musica: la qual no esta en la facilidad de los de / dos, ni en la boz entonada, ni en el sentido cierto: si / no en el anima. […] Assi que el musico / speculatiuo, o theorico es antepuesto al practico. […] No se engañen los nouicios en la / Musica, pensando que consiste saber el arte d[e] ella / en las veynte letras, en signos, en las seys bozes, en / siepte deducciones, en dos o tres claues, en muta[n]ças / de bquadrado y de bmol, y en otras cosas que / ponen en las artezicas.
Si solo vn numero terna / rio, dize Franchino, hallasedes en vna Musica: se / ria duda si era proporcio[n] sesquialtera, o tripla: por / q[ue] ambas se pone[n] con el numero ternario. Si el mu / sico quisiere imitar al arithmetico, y quitar toda / [f127r] dubda: ponga en las proporciones dos numeros. / No penseys, q[ue] este es parecer de solos theoricos: / porq[ue] los doctissimos practicos esta[n] en ello, y lo gu / ardan como cosa essencial de la Musica. Mirad, / q[ue] el singular Christoual de Morales en el Osana d[e] / beata virgine, y en los de mas q[ue] en sus diez y seys / missas puso: lo guardo.
Todo lo que he hallado en doctores gra / ues, antiquissimos, y modernos: que pedia [sic=podia] ser / uir y aprouechar a los cantantes y tañedores: mu / de en romance, con sufficiente declaracion. Theo / rica engastada en practica no se ha visto en nuestra / España.
Por lo qual [ayudar a las santas obras del rey de Portugal, Juan III] el / Reuerendo padre fray Joan Bermudo a bueltas / de sus estudios theologales (que no ha[n] sido pocos / como el lo demuestra en su doctrina y letras) quiso / tomar trabajo d[e] reduzir la Musica a terminos, que / no se perdiesse, aunque aya descuydo en los professo / res de ella: coo confiesso, que en los especulatiuo, y / theorico lo ay en España, y fuera della. Y assi escri [fiij] uio ciertos libros para que los que dessean gastar / el tiempo fuera de juegos perjudiciales, y en otras / cosas que dañan el alma y cuerpo: se pueda dar a en / tender qualquier genero de instrumento con poco / trabajo con el arte d[e] cifrar, y auisos que en ellos po / ne.
Assi como fueron diuersos los gustos y pareceres de los Autores que escriuieron Tractados de Musica (benigno Lector) assi fueron diuersas las practicas y razones que tractaron en sus artes musicales. Porque vnos afficionados à la harmonia de la Musica concertada, procuraron hazer vn perfeto Compositor_ otros quisieron formar con mucha facilidad vn muy galan Contrapuntista_ otros vn diestro Cantante_ y otros vn acabado Musico Theorico
Ya dixe que Vnisonus quiere dezir, Vn sonido de dos bozes yguales, que no hazen interualo ninguno; y son contenidas en vn mesmo punto, y ayuntadas en vn mesmo Signo: y hallanse en la Proporcion de ygualdad entre 1 y 1: ò entre 2 y 2: 4 y 4. Y otros semejantes terminos yguales. Este Vnisonus es differentemente tomado: porque el Practico lo toma por Consonancia. y el Theorico lo considera no como Consonancia, si no como principio de las Consonancias: que el Vnisonus en la Musica, es como el punto en la Geometría: que assi como como para hazer vna linea no sirve mas vna multitud de puntos, q[ue] vn solo: assi muchos Vnisonos no hazen mas Consonancia ö intervalo, q[ue] vn solo. O diremos, q[ue] el Vnisonus esta de aquella mesma manera en la Musica q[ue la vnidad en la Aritmética: porque assi como la unidad no es numero, mas està como principio de numero: assi diremos, que el Vnisonus no està en la Musica como Consonancia; mas estase cono fuente y origen de las Consonancias [...] Vemos pues claramente que Vno no es numero, si no principio de numeros: lo mesmo serà del Vnisonus; el quel no es Consonancia ni intervalo, si no principio de Consonancias y de intervalos. Mas, ha de aduertir el curioso que toda Consonancia se halla entre dos sonidos distantes por el graue y por el agudo, es a sauer por vn sonido alto y otro baxo, los quales hazen vn intervalo, y es mixtura ò composición de sonido graue y agudo: pero no tiniendo el Vnisonus ninguna destas calidades, de ninguma manera le podemos llamar Consona[n]cia, ni intervalo.
Ya dixe que Vnisonus quiere dezir, Vn sonido de dos bozes yguales, que no hazen interualo ninguno; y son contenidas en vn mesmo punto, y ayuntadas en vn mesmo Signo: y hallanse en la Proporcion de ygualdad entre 1 y 1: ò entre 2 y 2: 4 y 4. Y otros semejantes terminos yguales. Este Vnisonus es differentemente tomado: porque el Practico lo toma por Consonancia. y el Theorico lo considera no como Consonancia, si no como principio de las Consonancias: que el Vnisonus en la Musica, es como el punto en la Geometría: que assi como como para hazer vna linea no sirve mas vna multitud de puntos, q[ue] vn solo: assi muchos Vnisonos no hazen mas Consonancia ö intervalo, q[ue] vn solo. O diremos, q[ue] el Vnisonus esta de aquella mesma manera en la Musica q[ue la vnidad en la Aritmética: porque assi como la unidad no es numero, mas està como principio de numero: assi diremos, que el Vnisonus no està en la Musica como Consonancia; mas estase cono fuente y origen de las Consonancias [...] Vemos pues claramente que Vno no es numero, si no principio de numeros: lo mesmo serà del Vnisonus; el quel no es Consonancia ni intervalo, si no principio de Consonancias y de intervalos. Mas, ha de aduertir el curioso que toda Consonancia se halla entre dos sonidos distantes por el graue y por el agudo, es a sauer por vn sonido alto y otro baxo, los quales hazen vn intervalo, y es mixtura ò composición de sonido graue y agudo: pero no tiniendo el Vnisonus ninguna destas calidades, de ninguma manera le podemos llamar Consona[n]cia, ni intervalo.
Ya dixe que Vnisonus quiere dezir, Vn sonido de dos bozes yguales, que no hazen interualo ninguno; y son contenidas en vn mesmo punto, y ayuntadas en vn mesmo Signo: y hallanse en la Proporcion de ygualdad entre 1 y 1: ò entre 2 y 2: 4 y 4. Y otros semejantes terminos yguales. Este Vnisonus es differentemente tomado: porque el Practico lo toma por Consonancia. y el Theorico lo considera no como Consonancia, si no como principio de las Consonancias: que el Vnisonus en la Musica, es como el punto en la Geometría: que assi como como para hazer vna linea no sirve mas vna multitud de puntos, q[ue] vn solo: assi muchos Vnisonos no hazen mas Consonancia ö intervalo, q[ue] vn solo. O diremos, q[ue] el Vnisonus esta de aquella mesma manera en la Musica q[ue la vnidad en la Aritmética: porque assi como la unidad no es numero, mas està como principio de numero: assi diremos, que el Vnisonus no està en la Musica como Consonancia; mas estase cono fuente y origen de las Consonancias [...] Vemos pues claramente que Vno no es numero, si no principio de numeros: lo mesmo serà del Vnisonus; el quel no es Consonancia ni intervalo, si no principio de Consonancias y de intervalos. Mas, ha de aduertir el curioso que toda Consonancia se halla entre dos sonidos distantes por el graue y por el agudo, es a sauer por vn sonido alto y otro baxo, los quales hazen vn intervalo, y es mixtura ò composición de sonido graue y agudo: pero no tiniendo el Vnisonus ninguna destas calidades, de ninguma manera le podemos llamar Consona[n]cia, ni intervalo.
Ya dixe que Vnisonus quiere dezir, Vn sonido de dos bozes yguales, que no hazen interualo ninguno; y son contenidas en vn mesmo punto, y ayuntadas en vn mesmo Signo: y hallanse en la Proporcion de ygualdad entre 1 y 1: ò entre 2 y 2: 4 y 4. Y otros semejantes terminos yguales. Este Vnisonus es differentemente tomado: porque el Practico lo toma por Consonancia. y el Theorico lo considera no como Consonancia, si no como principio de las Consonancias: que el Vnisonus en la Musica, es como el punto en la Geometría: que assi como como para hazer vna linea no sirve mas vna multitud de puntos, q[ue] vn solo: assi muchos Vnisonos no hazen mas Consonancia ö intervalo, q[ue] vn solo. O diremos, q[ue] el Vnisonus esta de aquella mesma manera en la Musica q[ue la vnidad en la Aritmética: porque assi como la unidad no es numero, mas està como principio de numero: assi diremos, que el Vnisonus no està en la Musica como Consonancia; mas estase cono fuente y origen de las Consonancias [...] Vemos pues claramente que Vno no es numero, si no principio de numeros: lo mesmo serà del Vnisonus; el quel no es Consonancia ni intervalo, si no principio de Consonancias y de intervalos. Mas, ha de aduertir el curioso que toda Consonancia se halla entre dos sonidos distantes por el graue y por el agudo, es a sauer por vn sonido alto y otro baxo, los quales hazen vn intervalo, y es mixtura ò composición de sonido graue y agudo: pero no tiniendo el Vnisonus ninguna destas calidades, de ninguma manera le podemos llamar Consona[n]cia, ni intervalo.
Ya dixe que Vnisonus quiere dezir, Vn sonido de dos bozes yguales, que no hazen interualo ninguno; y son contenidas en vn mesmo punto, y ayuntadas en vn mesmo Signo: y hallanse en la Proporcion de ygualdad entre 1 y 1: ò entre 2 y 2: 4 y 4. Y otros semejantes terminos yguales. Este Vnisonus es differentemente tomado: porque el Practico lo toma por Consonancia. y el Theorico lo considera no como Consonancia, si no como principio de las Consonancias: que el Vnisonus en la Musica, es como el punto en la Geometría: que assi como como para hazer vna linea no sirve mas vna multitud de puntos, q[ue] vn solo: assi muchos Vnisonos no hazen mas Consonancia ö intervalo, q[ue] vn solo. O diremos, q[ue] el Vnisonus esta de aquella mesma manera en la Musica q[ue la vnidad en la Aritmética: porque assi como la unidad no es numero, mas està como principio de numero: assi diremos, que el Vnisonus no està en la Musica como Consonancia; mas estase cono fuente y origen de las Consonancias [...] Vemos pues claramente que Vno no es numero, si no principio de numeros: lo mesmo serà del Vnisonus; el quel no es Consonancia ni intervalo, si no principio de Consonancias y de intervalos. Mas, ha de aduertir el curioso que toda Consonancia se halla entre dos sonidos distantes por el graue y por el agudo, es a sauer por vn sonido alto y otro baxo, los quales hazen vn intervalo, y es mixtura ò composición de sonido graue y agudo: pero no tiniendo el Vnisonus ninguna destas calidades, de ninguma manera le podemos llamar Consona[n]cia, ni intervalo.
Ya dixe que Vnisonus quiere dezir, Vn sonido de dos bozes yguales, que no hazen interualo ninguno; y son contenidas en vn mesmo punto, y ayuntadas en vn mesmo Signo: y hallanse en la Proporcion de ygualdad entre 1 y 1: ò entre 2 y 2: 4 y 4. Y otros semejantes terminos yguales. Este Vnisonus es differentemente tomado: porque el Practico lo toma por Consonancia. y el Theorico lo considera no como Consonancia, si no como principio de las Consonancias: que el Vnisonus en la Musica, es como el punto en la Geometría: que assi como como para hazer vna linea no sirve mas vna multitud de puntos, q[ue] vn solo: assi muchos Vnisonos no hazen mas Consonancia ö intervalo, q[ue] vn solo. O diremos, q[ue] el Vnisonus esta de aquella mesma manera en la Musica q[ue la vnidad en la Aritmética: porque assi como la unidad no es numero, mas està como principio de numero: assi diremos, que el Vnisonus no està en la Musica como Consonancia; mas estase cono fuente y origen de las Consonancias [...] Vemos pues claramente que Vno no es numero, si no principio de numeros: lo mesmo serà del Vnisonus; el quel no es Consonancia ni intervalo, si no principio de Consonancias y de intervalos. Mas, ha de aduertir el curioso que toda Consonancia se halla entre dos sonidos distantes por el graue y por el agudo, es a sauer por vn sonido alto y otro baxo, los quales hazen vn intervalo, y es mixtura ò composición de sonido graue y agudo: pero no tiniendo el Vnisonus ninguna destas calidades, de ninguma manera le podemos llamar Consona[n]cia, ni intervalo.