orgue

Full reference: 

Titelouze, Hymnes de l'Eglise, 1623, Au lecteur, p11

Volume: 
Au lecteur,
Page: 
11
Body: 

Je sçay bien qu'elle [la quarte] a esté tenuë long temps comme pour dissonnance par les praticiens , ainsi que disent Zarlin & d'autres, mais les anciens l'ayant reçeuë, les nombres l'aprouvant, & ceux qui touchent l’ orgue, le Luth, la Viole, estant contraints de la juger plus douce (comme elle est) que ny les tierces ny les sextes, nous sommes aussi obligés d’en vser. Sur quoy il est donc a regreter que sans raison les musiciens de nostre siecle l'ont ainsi negligée de l’avoir rangée au nombre des dissonnances, & d’autres de ne l’avoir pratiquée que soustenue (comme ils disoyent) d’une autre consonne, sinon que depuis vingt-cinq ans ou environ nous la pratiquons en la division harmonique de l’exacorde majeur, & l’vnziesme sa replique divisee par le mesme exachorde vers la partie grave, & l’une & l’autre en division Aritmetique par forme de cadence : au moyen de quoy nous trouvons des figures musicales toutes nouvelles: aussi observons-nous de n’en faire deux consecutives de notes dominantes au contre-point.Comme quand l’on prend de deux minimes, ou semi-minimes, laquelle l’on veut pour la dominante (ancienne liberté acquise aux musiciens) l’une de ces deux ne dominant pas en l’harmonie ne peut causer deux quartes: par ce mesme moyen la dissonnance passe pour consonnance, comme l’on voit dans les œuvres de tous nos bons autheurs. Pareillement le triton devant ou apres la quarte ne peut aussi causer deux quartes.