oreille

Full reference: 

Mersenne, Harmonie universelle contenant la pratique et la théorie d, 1636, Inst, III, 3, 10, p128-129

Volume: 
Inst, III, 3, 10,
Page: 
128-129
Body: 

Proposition X. Determiner si l’on peut accorder le Luth, la Viole, l’Epinette & les autres instrumens à chordes, sans se seruir des sons, ny des oreilles, par la cognoissance des differens alongemens que souffrent les chordes. Cette proposition a besoin de quelques suppositions, dont la verité depend de l’experience & de la raison, car il faut sçauoir qu’elle raison il y a des differens racourcissemens de chordes aux sons differens quant au graue & à l’aigu, c’est à dire qu’il faut cognoistre combien il faut tourner la cheuille pour faire monter la chorde au second, trois, & quatriesme ton, supposé que l’on sçache combien il faut la tourner pour la mettre au premier, ou au second : & si par exemple, une force la fait racourcir d'un doigt, combien 2, 3, ou 4 forces, &c. la feront racourcir : cecy estant posé, l’on peut marquer les chordes auec des petits points à chaque lieu, afin que les points respondent à [p129] certains lieux de l’instrument, qui feront voir quant les chordes seront d’accord, mais vne seule marque imprimée sur la chorde suffit pour cognoistre de combien de tons elle monte, ou descend, pourueu que l’on puisse mesurer son racourcissement, ou son alongement par le moyen de cette marque, ou des tours de la cheuille;