[…] la voix nous donne plus de lumiere pour connoistre quelqu'vn que ne fait le toucher; de la vient qu'Isaac fut trompé en touchant Iacob qu'il reconnut à la voix. Et si l'on rencontre des hommes qui ayent la voix si semblable qu'on n'y puisse trouuer de difference, il y a semblablement des visages que l'on ne peut distinguer les vns d'avec les autres.
Or ie parle maintenant de la voix naturelle qui n'est pas déguisée; car ie feray vn discours particulier des voix que l'on contrefait, & que l'on imite si parfaitement, qu'elles peuuent aussi bien tromper l'oreille, comme la semblance des escritures & des visages trempe [sic] l'œil.
Galien a reconnu la capacité du thorax par la voix, quand il a dit que ceux qui ont la voix forte, & qui la peuuent continuer sans interruption, ont vn grand thorax: Cequ'il confirme par l'exemple de ceux qui font faire audience dans les lieux publics, en faisant vne dipodie Iambique, qui se trouue en ces deux dictions, suivant l'explication de Ioseph Scaliger, qui compare cette dipodie à celle de ces paroles, or escoutez; & qui reprend l'explication de Mercurial, qui entend ce passage de la voix, dont on usoit pour appeller les Luiteurs à la course, ou au combat. Pollux parle d'vn autre pied qu'il falloit laisser entre le lieu destiné pour le ieu des trompettes, & celuy où l'on bastissoit des maisons.
passage
Source:
Full reference:
Mersenne, Harmonie universelle contenant la pratique et la théorie d, 1636, Voix, I, 6, p8
Volume:
Voix, I, 6,
Page:
8
Body:
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